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 The horrors lift + Toby

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MessageSujet: The horrors lift + Toby   The horrors lift + Toby EmptyMer 23 Oct - 18:38



j'ai rêvé que je prenais l'ascenseur et que je restais enfermée à l'intérieur

C’est drôle. Les gens n’ont pas conscience des malheurs des passants qu’ils croisent dans la rue. Imaginez que cette personne pendue à son téléphone soit en fait alcoolique ou bien en pleine dépression. Parfois, on est si bon comédien, on veut tellement cacher notre mal-être qu’on y arrive. Notre monde est dupé par cette supercherie. Il arrive même que l’on se dupe soi-même et là, ça devient catastrophique. On n'a alors plus aucune accroche au monde réel. Depuis la fenêtre de ma chambre, je regarde toutes ces personnes déambuler devant mon nouveau chez moi. Ils ne savent pas que je suis là, en train de les épier. Mais c’est tant mieux car je peux mieux les détailler, mieux les observer. La nature humaine est si curieusement faite et mérite d'être étudiée. Pourquoi certains sont-ils dotés d’empathie et pas d’autres ? Le monde irait sûrement mieux. L’empathie permet de ressentir les émotions de quelqu’un ; elle permet d’être plus sensible aux soucis des autres. Si tout le monde était empathique, on se rendrait alors compte qu’il n’y a pas que nous sur cette planète. Il y a des êtres humains. Bien des maux seraient évités, ainsi. Sauf que moi, ce n’est pas d’empathie dont j’ai besoin. Je n’ai pas envie que l’on me prenne dans les bras pour me consoler, je ne veux pas que l’on me plaigne. Je veux que l’on me laisse tranquille. Est-ce tellement difficile à comprendre ? Juste un peu de tranquillité. A chaque fois que je sors de ma chambre, les yeux de cocker de ma tante m’attendent. Ils me tordent les tripes. Ils me rappellent la nullité que je suis, l’être fragile qu’il faut veiller et la mort de mon frère. J’ai l’impression que l’on ne me traite pas comme une personne normale pour la simple raison que j’ai perdu mon frère, que je fais des crises d’angoisse et que je me sous-alimente. Malgré ça, j’ai quand même des yeux, des bras, des jambes, un cerveau. Je n’ai rien de moins que les autres.

J’abandonnai mon point de vue en entendant les talons de ma tante claquer dans le couloir. D’ici vingt secondes, elle entrerait dans la chambre sans frapper (histoire de me surprendre ou de ne pas attendre ma réponse si jamais j’essayai de me suicider dans mon lit). Elle me regarderait, tête penchée, avec amour et tendresse. Une lueur de pitié traverserait même son regard. J’avais honte de cette pitié. Je n’avais rien demandé. Je n’en voulais même pas. J’aurais souhaité que l’on me haïsse plutôt. Je m’installai sur le matelas, jambes en tailleur, et fis semblant de m’intéresser à un livre trouvé au hasard dans sa bibliothèque. La porte s’ouvrit. Je relevai la tête, mimant la surprise. Comme je m’y attendais, ses yeux étaient emplis de compassion et de pitié. J’aurais aimé lui jeter mon livre à la figure, rien que pour ne plus voir ce regard mais j’aimais ma tante et j’appréciais tous les efforts qu’elle faisait pour moi. M’accueillir chez elle avait été un vrai chamboulement pour elle. « Coucou. Tu es prête ? » J’avais presque oublié ce rendez-vous avec le psychanalyste. J’avais cru y échapper en venant à Orange. Je mettais bien trompée ! Esther comptait bien me faire suivre des séances jusqu’à ce que j’aille mieux. « Oui, on peut y aller. » Je quittai mon lit sous ses yeux. C’était comme si je passais un scanner, je la sentais me détailler, me passer en revue. Je m’attendais presque à ce qu’elle me tripote pour savoir combien de kilos j’avais perdus. Cette sensation était désagréable à un point ! « Tu y vas habillée ainsi ? » Je la dévisageai, cherchant à savoir ce qu’elle insinuait.

J'esquissai tout de même un sourire afin de faire bonne figure. A l’intérieur, j’étais démolie. Ma tante ne comprenait pas que je préfère m’habiller ainsi plutôt qu’avec mes habits collants et trop courts que je portais quelques mois plus tôt. Je ne voulais plus ressembler à une prostituée. Le seul moyen que j’avais trouvé était de me cacher sous des vêtements amples. Ce qui me convenait parfaitement. « Je n’ai plus le temps de me changer. De toute manière, ce n’est pas un défilé de mode. » Je la dépassai et sortis de ma chambre. Je n’étais pas pressée de rencontrer de nouveau ce psy. Ce devait être notre troisième séance avec lui. J’avais déjà eu une vingtaine de rendez-vous avec mon médecin new-yorkais et je n’allais pas mieux. Je ne voyais pas l’intérêt de dépenser un peu plus d’argent pour du vent. Alors je n’allais donc pas à mes consultations avec enthousiasme. Je souffrais d’un mal dont personne ne pouvait me guérir. Je traversai le hall du bâtiment, la mort dans l'âme. Ce ne serait que plusieurs dizaines de minutes pénibles à passer. J’appuyai trois fois sur le bouton d’appel de l’ascenseur, comme si j’étais pressée, puis fis un pas en arrière pour m’écarter des portes. En reculant, je reconnus un visage qui me semblait familier. Un autre patient de mon psy, si je ne me trompais pas. « Salut. » Un léger sourire passa sur mes lèvres. Ils devenaient automatiques ces derniers jours. Je ne cherchais pas à entamer une conversation, même si nous en avions déjà eu une passionnante il y a peu dans la salle d’attente, mais juste à être polie. Discuter n'était plus mon passe-temps préféré depuis longtemps.

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Toby Reid
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MessageSujet: Re: The horrors lift + Toby   The horrors lift + Toby EmptyVen 1 Nov - 21:55






❝Hi i'm Toby! ❞❝Hi Toby!❞


Toby pensait réellement qu'après la mise en retraite de son psy personne ne s'occuperait de son cas. Dans un sens il en était soulagé. Il n'avait pas vraiment envie de retourner là-bas, de parler de lui, de son passé et de ses erreurs. La machine avait été mise en marche maintenant et cela ne servait plus à rien. Il devait plutôt s'occuper de Jules ou encore du sujet Elisa plutôt que de parler de lui toutes les semaines. Il n'avait plus ce besoin de se résoudre, en tout cas il avait écarté cette idée pour l'instant. Mais bien qu'après avoir passé un mois sans séances, il fut pourtant contraint de de s'avouer vaincu, lorsque, après avoir fait un tour à la boîte aux lettres un matin d'automne, il put remarquer une tonne d'enveloppes dont le destinataire n'était autre que le local de Chino demandant de ses nouvelles. Avait-il peur qu'il fasse une connerie? étrangement cela le fit rire. Il décida d'ouvrir la dernière en date et de jeter les autres dans la poubelle. Chose qu'il n'aurait pas dû faire apparemment. Il aurait dû les jeter... toutes. Car la dernière lui donnait rendez-vous avec une autre psychologue, sa nouvelle psychologue. Ne pouvant exprimer de la joie à ce moment-là, il eut comme réaction de s'allonger sur l'herbe. De souffler un bon coup. De fermer les yeux. Il voulait laisser le temps passer, juste quelques secondes qui se transformèrent rapidement en minutes puis en heures. Il fut réveillé par une voix enfantine, Micah... "Toby... Toby... t'es mort?" Il ne peut s'empêcher de rigoler. Il ouvre les yeux et dit au petit garçon: "Mais non Mike j'ai rien juste de la fatigue!" Il se relève, prend le petit garçon dans ses bras. "Tu restes avec moi aujourd'hui?" Toby le sert dans ses bras et remarque dans sa main droite, cette lettre lui indiquant un rendez-vous obligatoire. Il soupire et lui dit: "Désolé, mais je ne vais pas pouvoir j'ai une course à faire, mais je vais te laisser au centre aéré d'accord? Et j'irais te chercher une heure après ou deux heures max." Le petit garçon acquiesce. Ils se mettent debout tout deux et se dirigent dans la maison, main dans la main.

Voilà maintenant deux semaines que Toby retourne voir le psy, deux semaines que le psy doit remarquer que le courant ne passe pas entre les deux. En effet le jeune homme, bientôt trentenaire, ne parlant presque pas lors de ses séances, le psy a réussie à conclure que l'affaire n'allait pas être facile. Pensant que Toby allait abandonner sa thérapie, son thérapeute s'étonne à chaque fois de son retour. Toby bien que têtu sait que cela peut faire du bien. S'il parlait, mais ne trouvant pas le courage ni la force pour l'instant il se laisse convaincre de rester pendant quarante minutes, à regarder son interlocuteur et à réfléchir sur ce qu'il pourrait dire, sur ce qu'il ne doit pas dire... étonnamment aujourd'hui il était content d'y aller. Il se demandait sur la route s'il allait se confier, évoquer Elisa et leur soirée mouvementée ou encore évoquer le baiser volé qu'il avait pu échanger avec Olivia... Tellement de choses lui passaient dans l'esprit, tellement de souvenirs qu'il ne réalisa même pas qu'il était arrivé et qu'il venait même d'emprunter l'ascenseur. Il n'était pas tout seul dans la boîte mécanique. Remarquant la présence d'une jeune femme il esquissa un sourire, répondant par ailleurs à son bonjour. "Vous allez bien?" dit-il courtoisement quoi que, quelques peu gêné... Car tant bien même ils avaient pu échanger quelques mots il y a quelques jours il était toujours mal-à-l'aise dans ce genre d'endroit. Où tout se sait. Il se mit à relever la tête, fixant son regard sur le plafond, lorsque l'ascenseur se mit à trembler. Surpris, il essaya de se tenir à quelque chose mais étant dans une boîte mécanique la seule chose à quoi il pouvait se tenir n'était autre qu'une personne. Après quelques secousses, qui fit tomber par ailleurs Toby, les lumières s'éteignirent laissant les deux personnes dans le noir. N'étant pas le genre de personne à perdre son sang-froid il se dirigea tout doucement, à quatre pattes, vers la jeune femme. "ça va? Rien de cassé?" dit-il d'une voix calme, posé, ne voulant en aucun cas céder à la panique.

 

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