Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyDim 8 Sep - 11:48

« Comment ça, vous ne pouvez pas ? » Je sais bien que ma voix se veut trop excédée, trop froide, trop tout face à cette femme qui garde mon neveu aussi souvent qu'elle le peut, aussi souvent que je le veux, mais la vérité c'est que son empêchement n'aurait pas pu plus mal tomber. En plus de n'avoir absolument rien révisé pour l'examen qui m'attend cet après-midi, je n'ai à présent personne pour garder Mickey, mes parents étant partis en week-end. Je pourrai, bien sûr, demander à des amis, mais bien que je les aime, je parviendrai pas à avoir confiance à des gens avec qui je partage l'ivresse et la drogue. Ça paraît plutôt logique, non ? Alors je regarde Mickey, droit dans ses yeux, et même si la colère peut se lire sur mon visage, voilà qu'il rigole. Je crois même qu'il se fout un peu de ma gueule, ce qui me fait sourire, et alors je dédramatise face à cette situation pas si tragique que ça.

Je sais pas trop ce qui me passe par la tête, et je sais bien que je le regretterai demain, mais ne voyant pas d'autre solution, j'attrape un sac où je mets toutes les provisions nécessaires, puis attrape Mickey, et nous voilà parti vers un appartement dans lequel je n'ai pas pénétré depuis longtemps, et je crois bien que j'aurais préféré que ça reste ainsi. Ding dong, c'est la sonnette qui me ramène à la réalité, et qui me fait enfin comprendre, que je vais me trouver face à Grayson. Son père. Quand je commence à trembler, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour le cacher car je veux pas que Mickey ressente combien je redoute ce moment. Je veux pas qu'il ressente toute la colère que j'éprouve pour son père, car c'est peut-être con, mais j'ai peur alors qu'il la ressente à son tour, et qu'il se mette à détester Grayson à son tour. Je peux pas me permettre de détruire le dernier lien familial qu'il lui reste avec ses parents. Ce con ne répond pas, pourtant je sais très bien qu'il est là, même si j'en ai aucune preuve, même si aucune musique n'en témoigne, mon instinct me hurle que Grayson Hodge se trouve derrière cette porte, dans son appartement, en train de faire un scrabble (bon, je l'accorde, peut-être pas le scrabble). « GRAYSON ! C'est Jane, t'as intérêt à ouvrir cette porte ou je te fais la promesse que je la défonce. » Je suis convaincante, mais malheureusement avec mon poids plume et ma taille de naine, il sait bien que je ne la ferai pas bouger d'un pouce, même si j'y mettais toute ma hargne, toute ma rage.
Alors j'attends, parce que j'ai plus que ça, de toute façon. L'attente.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyMer 11 Sep - 18:30

Le bruit d’une sonnette qui retentit pouvait être particulièrement violent, parfois. Tiré de son sommeil brutalement, Grayson eut du mal à revenir sur Terre et à comprendre ce qui se passait autour de lui. Il y a trois heures à peine, le jeune homme s’était lâchement vautré sur son lit, épuisé par une énième nuit à errer sans but. Désormais, quelqu’un attendait derrière la porte de son appartement et commençait à s’impatienter vu les cris qui s’élevaient. Grayson poussa un grognement, tel un ours de bien mauvaise humeur, puis quitta son lit. Simplement vêtu d’un caleçon et une barbe de cinq jours couvrant le bas de son visage, il se traîna péniblement et sans enthousiasme vers l’entrée du logement. Jane. Il reconnaîtrait sa voix entre mille. Il stoppa net son avancée, passa une main dans ses cheveux ébouriffés et se mit à penser. Que faire ? Que dire ? Il n’avait pas envie de voir le sosie craché de sa petite-amie perdue, il ne souhaitait pas non plus la compagnie de son… fils. Il désirait plus que tout être seul, qu’on lui lâche les basques, qu’on lui foute la paix. Surtout lorsque cela concernait Jane. Sans faire de bruit, Grayson finit par croiser les bras devant sa poitrine et opta pour l’attente. Qu’elle parte et l’oublie, il n’y avait pas que lui sur Terre, il fallait qu’elle avance, qu’elle le laisse tomber, qu’elle tourne définitivement la page. Il n’y avait plus Romy pour faire la connexion. Il ne voulait pas non plus de cet enfant. Quand allait-elle le comprendre ? Lorsque la jeune femme se risqua à des menaces, il ne put freiner son envie de rire. Cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps et c’en était troublant. Cela ne dura que quelques instants, le temps de se reprendre, de se racler la gorge et de se… lancer. « J’aimerais bien voir ça. » hurla-t-il, à travers la porte qui lui séparait. « Je vais m’installer tranquillement dans le canapé, tu me tiens au courant quand tu te décides à rentrer chez toi. » Il était clair que jamais ô grand jamais Jane ne parviendrait à entrer. Et Grayson ne lèverait même pas le petit doigt pour l’aider et lui rendre la tâche plus facile. Il n’avait aucune envie de la voir et il fallait vraiment qu’elle entre ça dans sa tête. Sans bouger pourtant d’un millimètre, le jeune homme attendit, guettant le moindre mouvement ou la moindre parole de la demoiselle. « La porte n’a pas bougé d’un poil, Jane. » reprit-il finalement, lassé par cette situation qui aurait pu être amusante en temps normal. Puis, sans en alerter la jeune femme, il ouvrit soudainement la porte sans se soucier de savoir si elle y était adossée ou non. Il avait eu cependant la prudence de se mettre sur le côté dans le cas où elle l’aurait été, refusant de servir de support de chute. Sans prendre le temps de la saluer ou de s'excuser, il dit. « Qu'est-ce que tu m'veux ? »

PS : de la merde, sorry !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyJeu 12 Sep - 20:19

Mickey n'a peut-être que quatre mois, mais je ne peux pas m'empêcher de lui expliquer déjà que je ne suis pas sa mère. Pour cela, je m'arme de la plus belle photo de Romy, celle où son sourire est si large, que l'on perçoit à peine ses yeux, et je lui dis « C'est elle, Maman ». Dans ces moments d'identification parentale, je m'efforce également à prendre une photo de Romy et de Grayson, ensemble et amoureux, et je lui dis à Mickey, tu vois, c'est tes parents, t'as remarqué comment ils étaient amoureux ? Tellement en fait, que j'étais persuadée que leur amour pouvait les protéger de tout, j'avais pas prévu la mort dans cette équation. Mais ça, je lui dis pas, je me contente de le penser, je veux pas qu'il soit aussi macabre que moi. Alors je pointe du doigt le visage de Grayson, et je me contente de dire qu'il l'aime. Même s'il ne le voit pas en ce moment, il ne faut jamais qu'il l'oublie. Je sais pas si Mickey me croit, moi qui ait tant de doutes sur la question.

La voix de Grayson me fait sortir de mes pensées, et je crois que j'aurais préféré y rester quand j'entends ses réponses. Il ne bouge pas d'un poil, ce qui a le don d'accentuer ma colère, se transformant peu à peu en une rage que je tente de contrôler comme je peux. « Grayson Hodge » Je dis, d'une façon étouffée pour ne pas qu'il constate combien il m'atteint, voulant jouer sur l'indifférence. Le père de Mickey attend donc que je défonce cette porte, et j'aimerais jouer à la plus maligne en ouvrant la porte, grâce à la clé de l'appartement que j'ai récupéré sur le trousseau de Romy, mais ça serait la preuve que je détiens un double. S'il apprend que je peux entrer n'importe quand dans son appartement, je suis persuadée qu'il tenterait de récupérer cette fameuse de clé de force, avec cette peur au ventre qu'en pleine nuit, je lui laisse Mickey. Alors je m'avoue vaincue, et voilà que Grayson ouvre enfin la porte, et j'en profite pour rentrer immédiatement avec Mickey chez lui, telle une fouine, d'une telle rapidité qu'Usain Bolt, à côté, c'est du pipi de chat. « Je veux que tu gardes Mickey pour l'après-midi. Je lui ai donné un biberon avant d'arriver donc il devrait pas te déranger pendant quelques heures. D'ailleurs, magnifique, c'est l'heure de la sieste, donc tu ne remarqueras même pas qu'il est là. » J'arrête pas de causer, j'arrête pas, parce que j'ai peur que face au silence, il se permettre de me répondre qu'il refuse, de me foutre à la porte, de nous cracher à la gueule. « Tu sais bien que tu es pas mon premier choix, tu sais bien que si je pouvais, j'éviterais de te donner le rôle de baby sitter, mais j'ai un examen, et personne pour le garder. » Je suis tentée pendant une demi seconde de lui dire de ne pas le faire pour moi, mais pour Romy, mais je crois que ça serait un peu bas de l'impliquer dedans, et puis je sais pas, je me dis qu'il pourrait devenir violent, plus agaçant qu'il ne l'est déjà maintenant. « Hodge, tu peux faire ça, oui ou non ? » Je prétends lui laisser le choix, mais lui comme moi savons très bien que la question n'est là que pour sembler plus ou moins polie, vu que j'exige qu'il s'occupe de son fils ne serait-ce que quelques heures.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyVen 13 Sep - 15:16

Telle une furie, Jane était entrée dans son appartement et ne semblait pas prête à en repartir. Elle avait du caractère et semblait plus que déterminée à parvenir à ses fins. Grayson ne prit pas la peine de la saluer et lui demanda automatiquement ce qu’elle lui voulait, même s’il connaissait déjà la réponse. C’était toujours le même refrain avec elle. Sans vraiment écouter la réponse de la demoiselle, le jeune homme la contempla tandis qu’elle débitait son discours qui semblait préparé. Il ne souciait guère des mots qui s’échappaient de sa bouche, obnubilé par le visage expressif de la jeune femme. Pourquoi fallait-il que Romy ait une sœur jumelle, et non pas une sœur tout simplement ? Pourquoi les deux femmes se ressemblaient-elles comme deux gouttes d’eau, rendant chaque entrevue avec Jane difficile ? C’était un crève-cœur de lui faire face et il était impossible à Grayson de ne pas penser à Romy. Elle l’était l’amour de sa vie, et il l’avait perdu à tout jamais, condamné à errer sans but dans une vie qui ne lui convenait plus. Jane lui rappelait donc l’échec de son existence et le tirait à chaque fois un peu plus au fond du gouffre. Garder l’enfant était au-delà de ses forces, tant il lui rappelait tout ce qu’il avait perdu. Chassant ses mauvaises pensées de son esprit, Grayson continua à observer la jeune femme et sentit les battements de son cœur s’accélérer. Elle lui faisait toujours cet effet-là et il la détestait chaque fois un peu plus. Et c’est cette pensée qui lui donna la force de revenir à la réalité et de répondre à Jane. « Tu connais déjà très bien ma réponse. » répondit-il sèchement, plantant son regard dans celui de la jeune femme avec détermination. Mettant de côté tous les sentiments contradictoires qui le possédaient lorsqu’elle lui faisait face, il agissait désormais avec indifférence et dureté. Il voulait lui montrer qu’il n’éprouvait aucune sympathie à son égard, tout comme à celui de l’enfant. Il n’y avait plus de Romy, ses obligations avaient donc disparu elles-aussi. « Mais t’en as rien à foutre de mon opinion, c’est ça le problème. » ajouta-t-il, ne la lâchant pas du regard. Il tenta de se rappeler des mots qu’elle avait prononcés quelques minutes plus tôt, pour lui donner des contre-arguments suffisants pour qu’elle lui foute la paix. Mais c’était peine perdue. Il n’avait aucune excuse : il ne travaillait pas, il n’avait aucun but dans la vie. « Tu n’as aucun ami ou quoi ? » reprit-il, pensant que toute piste était bonne à prendre même s’il n’en était pas franchement convaincu. Il savait que Jane avait raison, qu’elle ne lui mentait pas. Venir lui demander de garder l’enfant ne faisait sans doute pas partie de ses envies du moment. Grayson ne l’avouerait cependant jamais. Le jeune homme lâcha du regard la demoiselle, lui tourna soudainement le dos puis se laissa tomber dans le canapé, croisant les bras sur sa poitrine. « Ton examen se finit à quelle heure ? » lui demanda-t-il finalement, dans un grognement, après quelques minutes de silence. Hors de question de lui dire « oui ». Sa question était la preuve qu’il baissait les armes, mais jamais ô grand jamais il s’abaisserait à accepter clairement la proposition qui sonnait comme un ordre de Jane. Il souhaitait juste la voir partir, pour enlever l’image d’une Romy souriante de son esprit, bien trop douloureuse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptySam 14 Sep - 10:45

Je sais pas à quoi je m'attendais en débarquant ainsi chez Grayson, mais en tout cas j'ai été fortement naïve de penser que le laisser jouer le rôle de père pendant une après-midi serait une tâche facile à lui faire accomplir. Par chance, je n'ai jamais été de ceux qui abandonnent facilement, et ne prends pas en compte ses mots, qui traduisent un véritable manque d'envie de jouer les baby-sitters. Je me dirige vers la chambre, en m'attendant à trouver le berceau que nos parents leur avaient offert avant la naissance de Mickey, mais je me retrouve finalement nez à nez avec le vide (si on oublie le lit et le bordel qui l'entoure). Un sourcil arqué, je remets Mickey dans sa poussette, puis ferme le porte derrière moi, en espérant que le bois suffira à masquer les décibels sortant de ma bouche. « Tu peux m'expliquer c'est quoi ce bordel ? Il est où le berceau, t'en as fais quoi ? » Je pensais pas être aussi crédule, mais la vérité c'est que j'ai toujours espéré que Grayson débarquerait un jour à mon appartement, le deuil en marche, s'excusant et admettant que maintenant, il est prêt à être père. La suppression du berceau ne témoigne que de son refus éternel d'être père, en tout cas, c'est ainsi que je le prends. « T'es vraiment une sous-merde, tu le sais, ça ? » Je lui dis, en le poussant, pour lui prouver combien je le déteste à ce moment-là. Je suis tellement désolée ma Romy si tu assistes à cette scène, je suis désolée pour toi, toi qui vois à présent combien Grayson Hodge est minable, face à ta perfection. « Pour la première fois depuis sa mort, je suis heureuse qu'elle ne soit plus de ce monde pour ne pas qu'elle se rende compte quel genre de petit ami elle avait. » Voilà, la machine est lancée, c'est un trajet direct de mon cœur vers la bouche, avec toute cette hargne l'entourant. Je maîtrise plus mes hurlements, à un point tel qu'il me semble que tout l'immeuble a entendu mon reproche. Ainsi que Mickey, d'ailleurs, ce petit bout qui me ramène à la réalité et qui me force à me calmer pour ne pas qu'il se réveille.

J'allume une cigarette. C'est tout ce que je peux contrôler actuellement. Je ne prends même pas le peine de me mettre à la fenêtre, m'installant même sur le canapé. Lorsque Grayson me demande si j'ai aucun ami, je ne peux m'empêcher de rire légèrement. Je sais qu'à son tour, il a cherché à m'atteindre, sans succès. « Et toi dis-moi, depuis l'enterrement de Romy, est-ce que t'as vu tes amis ? Plus loin encore, est-ce que t'as vu ta famille ? Quelqu'un ? » Je pose la question, mais j'en connais la réponse, même si l'entendre de sa bouche lui permettra de prendre conscience combien sa vie sociale est vide actuellement. Comme la mienne, d'ailleurs. Parce que j'ai beau avoir une liste éternelle de reproches à faire à Grayson, lui et moi, nous sommes à présent les mêmes. Trop accablés par la mort de Romy pour sympathiser, pour rire, pour aimer. Plus que l'ombre de nous-mêmes, je sais pas si vraiment on sortira de cet état qui nous entraîne six pieds sous terre. « Grayson, tu peux pas continuer comme ça. On ne peut pas continuer à vivre comme ça. » Pour une fois depuis mon arrivée, je le regarde dans les yeux, avec ma colère mise de côté, et avec toute la sincérité que j'ai à lui offrir. Nous sommes des âmes brisés qui peineront à guérir, c'est une certitude. Si l'on guérit un jour. « A quinze heures, mais je dois lire un bouquin de 1100 pages avant. » Livre que j'avais hâte d'entamer depuis quelques semaines, mais n'ayant jamais eu le temps de l'entrouvrir, mais voilà au pied du mur, ne connaissant absolument rien de la théorie de l'auteur. Je devrais partir d'ici et commencer mes révisions, mais dans la bulle de malheur que Grayson a crée dans son appartement, je m'y sens paradoxalement à l'aise. « Il lui ressemble tellement, tu sais. Et c'est terrible, parce que quand je croise des connaissances, ils me disent que Mickey me ressemble, mais c'est pas à moi. Je la perçois la nuance entre Romy et moi, et je pense que tu la percevrais aussi si tu t'intéressais à ton fils. »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptySam 14 Sep - 11:54

Lorsqu’il avait laissé entrer Jane dans son antre, il n’aurait jamais pensé qu’elle puisse – même l’espace d’une seconde – oser s’aventurer dans les différentes pièces de l’appartement. Elle pouvait très bien sonner à l’heure qu’elle souhaitait, hurler à travers la porte des menaces s’il ne lui ouvrait pas, mais elle n’avait pas le droit d’entrer dans l’intimité de Grayson. Le jeune homme tombait chaque jour un peu plus dans un gouffre qui semblait sans fin et il ne souhaitait que personne ne voit les conséquences de sa chute. Ni ses amis, ni sa famille, et encore moins Jane qui n’avait rien à lui dire. Elle n’était que la sœur jumelle de sa petite-amie perdue à tout jamais, elle n’était donc plus rien à ses yeux. Ainsi, quand elle commença à parler du berceau qui avait disparu ou à le critiquer, il la fusilla du regard, prêt à mener bataille. Il n’avait rien à lui prouver et il fallait définitivement qu’elle le comprenne. Il n’était peut-être plus que l’ombre de lui-même mais il restait un Hodge. Et on ne parlait pas ainsi à un membre de cette famille. La colère monta en lui et fit naître des flammes dans ses yeux. Jane n’allait pas s’en tirer aussi facilement. Lorsque l’on déclenchait une tempête, on devait en assumer les conséquences. « Va te faire foutre, Jane. » Il était hors de question que Grayson s’abaisse à lui offrir une réponse civilisée. Le berceau était là où il devait être : à la cave, en mille morceaux. Il n’y avait plus de Romy, plus d’enfant, plus de famille. Jane proféra des critiques à son égard qui firent un ravage monstre à l’intérieur. Comment pouvait-elle se permettre de tels propos ? Comment osait-elle le juger ? « C’est tellement facile d’endosser le bon rôle et de me faire passer pour le sale con. Mais t’as raison, je suis une sous-merde. Et une sous-merde ne s’occupe pas d’un enfant. Jamais. » Déterminé à lui montrer combien elle avait tort de s’engager sur un tel chemin avec lui, il reprit, le ton montant de plus en plus au fur et à mesure que les mots s’échappaient de ses lèvres. « Tu ne sais pas quel petit-ami j’étais. » Non, elle ne savait bien combien il avait été un homme amoureux et généreux, combien il avait été un amant attentionné. Ou du moins, si, elle en avait parfaitement conscience mais avait toujours préféré fermer les yeux sur ce bonheur éclatant qui la rendait jalouse. Bien déterminé à lui montrer que derrière sa tristesse restait un homme fort, il chercha à l’atteindre à son tour. Lorsqu’on lui portait un coup, Grayson était toujours le premier à rendre la pareille, et doublement. « Et toi Jane ? Quelle sœur tu étais à embrasser le petit-ami de ta sœur dès qu’elle avait le dos tourné ? Hein, dis moi, quelle sœur ? » Sans vraiment s’en rendre compte, il avait hurlé ces quelques mots, emporté par le feu qui dansait en lui. Attrapant la pile de livres qui traînait non loin de lui, il les lança à travers l’appartement. Il fallait qu’il évacue la blessure que lui avait causée les propos de Jane mais surtout la colère qui grondait en lui. Et tant pis si cela faisait peur à Jane ou à l’enfant. Après tout, il n’avait jamais voulu d’eux chez lui.

L’ambiance électrique ne quitta pas l’appartement, même si le calme semblait revenir quand Jane alluma une cigarette. Et voilà que soudainement la jeune femme se remit à lui faire la morale. Qu’est-ce que cela bien lui faire s’il ne voyait plus personne ? Est-ce que lui, il se préoccupait de ce qu’elle faisait ? Même s’il mourrait d’envie de lui répondre de s’occuper de sa vie et de l’enfant qu’elle avait décidé d’élever seule, il se mura dans un silence. Les mots échangés précédents se cognaient entre eux dans son esprit. Il ne parvenait pas à se détacher des propos de la jeune femme. Pourquoi cela l’avait-il autant blessé ? Lui, qui se fichait pas mal des jugements des autres ? Il ne comprenait pas. Lorsque Jane s’adoucit et lui parla presque avec pitié et compassion, il ne put rester silencieux plus longtemps. Plantant son regard dans celui de la jeune femme, il reprit la parole sur un ton d’indifférence, neutre. « Tu fais ce que tu veux, Jane. Mais il n’y a pas de ‘on’. » Grayson ne voulait plus être associé à Jane. Ils n’avaient rien en commun, si ce n’est d’avoir partagé la vie de Romy. Désormais, elle n’était plus et il était temps que chacun prenne un chemin différent. Être aidé, tourner la page sur son passé, c’était oublier Romy et l’amour immense qu’il lui portait. Et ça, il en était hors de question. Jamais. « D’accord. » se contenta-t-il de répondre, lorsqu’elle lui annonça l’heure de fin de son examen. Il lui rendrait ce service mais c’était tout. Quand elle commença à lui parler de l’enfant, il soupira profondément. Même s’il avait enregistré chaque mot dans son esprit, il joua l’indifférent, celui qui ne voulait rien entendre. « Je le garderais. » Il laissa passer quelques secondes, puis reprit. « Mais cela ne changera rien. Tu n’arriveras pas à me faire changer d’avis, et lui non plus. » Il n’avait pas de fils, juste un assassin dont le sang qui coulait dans ses veines était le sien.


Dernière édition par Grayson Hodge le Dim 15 Sep - 10:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptySam 14 Sep - 16:08

Parce qu'on a toujours été de ceux qui résolvent ce qui nous dérange avec des insultes, à un point tel que j'adorais dire à Romy que si elle aimait tant Grayson, c'est que lui et moi, on se ressemblait. Alors quand il me dit d'aller me faire voir, c'est un peu masochiste, mais ça me fait d'une certaine façon plaisir, ça me ramène pendant quelques instants dans cette ancienne réalité que je chérissais tant. Je comprends pas comment il peut dire que j'ai le bon rôle alors que c'est moi qui vit la situation la plus difficile, celle où j'ai perdu ma moitié et celle où je dois élever un enfant dont je ne veux pas : lui, au moins, il a eu le choix de refuser. Moi, j'en aurais été incapable, je sais très bien que Romy aurait souffert de voir quelqu'un d'autre que nous élever Mickey. Alors je m'efforce, je deviens cette pseudo mère qui essaie d'élever un enfant, alors que je suis incapable de prendre soin de moi-même. C'est bien pour ça, que t'es un sale con, Grayson. Parce que t'as pris le luxe de la solitude, celle dont je rêvais et rêverais, pour pouvoir faire confortablement ton deuil. Sans les cris d'un bébé pour te réveiller, sans changer des couches. « Parce que tu crois sérieusement que je suis celle qui devrait élever un enfant ? Tu me connais un minimum bordel, tu sais bien que je suis complètement irresponsable. » Et pour cause, il était là lorsque j'ai oublié la pizza dans le four, et que par conséquent une partie de la cuisine a pris feu. Il était là, aussi, quand lors d'une soirée bien trop arrosé, j'ai fait un coma éthylique. Il était là, quand mes parents sont allés me chercher au poste de police, après avoir été prise en train d'acheter de la droguer. Il était là toutes ces fois où je me suis enfoncée dans les erreurs alors que lui, sous les projecteurs, semblaient un saint aux yeux de Romy. « T'es un sale con parce que t'es qu'un putain d'égoïste. Je sais bien que t'es capable de t'occuper d'un enfant, sinon je ne serais pas là, à te demander ce service. » L'avouer de vive voix me brûle la gorge je crois, mais il me semble bon de rétablir certaines vérités. J'oublie pas, moi, les petits baisers qu'il déposait sur le ventre de Romy, impatient de rencontrer son enfant. Les petites attentions à coup de massages de pieds, et de fraises à la chantilly pour satisfaire la moindre des envies de son aimée. Ces petits détails que j'ai toujours envié, ceux qui font la différence. Alors si, bien sûr que je sais quel genre de petit ami, depuis le tout début de leur relation. Je rejoignais Romy dans son lit, elle regardait le plafond avec conviction, de peur que je descelle combien elle était folle de Grayson puis me disait tout ce qu'il faisait pour elle. Romy avait trouvé le Rochester que j'ai toujours attendu, voilà tout.

Quand il évoque le baiser que j'ai osé déposer sur ses lèvres, il y a maintenant une décennie (vu tous les événements passés depuis), un cocktail de sentiments s'invite dans mon corps que je ne parviens pas à contrôler. La honte, qui empourpre mes joues. La culpabilité, qui me donne l'immédiate envie de pleurer. La colère, qui me pousse à serrer les poings. Le trio gagnant, ce mélange qui me fait faillir, qui me donne envie de tout abandonner, pour une fois. Ouais, qui me donne cette envie de me lever, de quitter l'appartement, et de ne pas revenir. Abandonner Mickey à l'endroit où il appartient, tout simplement. Pourtant je n'en fais rien, sans comprendre ce qui me retient encore. « Même venant de ta part, c'est très bas de ta part d'évoquer ce baiser. Tu sais très bien pourquoi j'ai fait ça, et tu sais très bien que je n'étais pas une mauvaise sœur. Que j'aimais Romy plus que ma propre vie. » J'ai plus la force de crier ses mots, tant je me concentre déjà à ne pas chialer, à dévoiler cette sensibilité nouvelle que je haïs. Je sais pas à quoi on joue, lui et moi, mais je ne crois pas que Romy s'attendait à ce qu'on se déchire autant, après sa mort : elle s'attendait probablement qu'au contraire, on se rapproche, et par notre douleur mutuelle, qu'on parvienne à s'en sortir. Je crois que d'ailleurs, que c'est bien ça, la clé, notre présence mutuelle qui réparerait nos maux, mais comment le mettre en pratique alors qu'on se déteste, alors qu'on s'anéantit ? Il le confirme en déclarant qu'il n'y a pas de « on », ce qui me fait mal, indéniablement, puisque voilà que mon cœur se serre, au point que respirer se fait plus difficile. « Je te dégoûte tant que ça pour que tu rejettes complètement ma présence ? Je peux savoir ce que je t'ai fait au juste ? » Parce que je crois que je ne lui demande pas grand chose : je pourrais le forcer à s'occuper de Mickey, mais je n'en fais rien, juste qu'il me dépanne pendant quelques heures. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de sa présence, et de sentir que je ne suis pas la seule à qui le monde s'est écroulé, à qui la vie s'est arrêtée, lorsque Romy a cessé de respirer. « Mais tu n'essayes même pas, Grayson, tu ne le regardes pas. Tu crois que moi, je l'ai aimé dès les premiers instants ? Moi aussi, j'en ai voulu à Mickey, au début, quand je n'avais pas encore réalisé que lui aussi, il l'avait perdue. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyDim 15 Sep - 10:15

Grayson lança un regard interrogateur à Jane. Pourquoi s’efforçait-elle à élever un enfant si elle ne s’en sentait pas capable ? Si elle était aussi irresponsable qu’elle le disait ? Rien ni personne ne l’avait forcé à accepter de telles responsabilités, c’est elle et elle seule qui avait choisi cette nouvelle vie. Le jeune homme avait préféré la fuite, ou plutôt – selon son opinion – le refus. Cet enfant lui renvoyait à la figure tout ce qu’il chérissait tant mais qu’il avait perdu. Il ne se sentait pas prêt à endosser le rôle de père, si la mère n’était plus. Il assumait parfaitement ce choix et ne le regrettait aucunement. En était-il de même pour Jane ? « Personne ne t’a demandé d’endosser le rôle de la mère. » répondit-il sèchement, ne voyant pas où elle voulait en venir. Grayson n’avait pas du tout la même vision des choses que la demoiselle. En effet, pour lui, l’enfant aurait été bien mieux dans une nouvelle famille tant ils étaient tous deux incapables de s’en occuper, de lui fournir tout l’amour, l’affection et l’éducation qu’il méritait d’avoir. Hogde ne se rendait pas compte que le bébé était la seule chose qui lui restait et lui resterait de Romy. Il ne parvenait pas à voir le positif, persuadé que Mickey n’était pas un cadeau mais bel et bien un poison. Il se trompait mais n’en avait pas encore conscience. « De toute façon, tu ne la remplaceras jamais. » ajouta-t-il, bien déterminé à remuer le couteau dans la plaie, à blesser Jane autant qu’elle l’avait touché quelques minutes auparavant. Jane n’était pas Romy, Romy n’était pas Jane. Même si les deux jeunes femmes se ressemblaient comme deux gouttes d’eau physiquement, il n’en était rien pour le reste. Grayson aimait Romy, pas Jane. Lorsque cette dernière le qualifia d’égoïste, il la fusilla du regard. C’était faux et il comptait bien lui prouver. Oui, entre ces deux-là, il était toujours question de combat et de débat, d’insultes et de provocations, de fierté et de derniers mots. « Égoïste ? Mais putain, Jane, redescends sur Terre. Ce gosse, il ne sera jamais heureux avec nous, jamais. Il ne mérite pas ça, il n’a pas choisi ses parents mais on avait l’occasion de le sortir de ce pétrin, de lui offrir une meilleure famille, une meilleure vie. C’est toi qui refuse de le laisser partir. Et tu sais pourquoi ? Parce que pour une fois, tu peux prendre la place de Romy. Mais y’a plus de compétition, elle est MORTE, tu comprends ça ? MORTE. » Grayson avait toujours vu la rivalité qui liait les deux sœurs. Ce n’était jamais méchant, il fallait juste qu’il y ait toujours une gagnante et tout était prétexte à une compétition. Le jeune homme avait toujours trouvé cela amusant mais il était désormais lassé de tout. Peut-être se trompait-il sur toute la ligne, peut-être que Jane ne faisait pas tout cela pour ces raisons-là. Mais qu’importe. Les faits étaient là : elle avait pris la place de Romy et il avait bien du mal à l’accepter.  C’est pourquoi Grayson porta un dernier coup, évoquant ce baiser qui avait bien failli avoir des conséquences désastreuses sur leurs vies respectives. C’était plus fort que lui, il n’avait pu s’empêcher de cracher ce souvenir à la figure de Jane pour lui faire du mal, mais surtout pour lui rendre la pareille. Si lui était un mauvais petit-ami, alors quelle sœur était-elle ? « Alors, peut-être que nous ne sommes pas si différents l’un de l’autre. » S’il l’avait pu, Grayson aurait donné sa vie pour Romy. Il avait fait des erreurs par le passé et en faisait toujours aujourd’hui, mais il avait aimé sa petite-amie follement et ça, rien ni personne ne pouvait le lui reprocher.

Il refuse le « on », elle ne comprend pas. Pourtant, la raison de son refus sonne comme une évidence. « Rien, tu n’as rien fait. » commença-t-il, cherchant ensuite ses mots. Comment pouvait-il lui annoncer que rien que la voir le mettait plus bas que Terre ? Pour une fois, il ne voulait pas la blesser, au contraire il désirait plus que tout mettre les choses au clair, une bonne fois pour toutes. Finalement, il se lança. « Je te demande juste de te mettre deux secondes à ma place… Imagine que tu aimes comme une dingue un homme… Celui-ci a un frère jumeau lui ressemblant comme deux gouttes d’eau… Un jour, la mort frappe à sa porte. Tu te retrouves seule… seule avec ce putain de jumeau qui te renvoie par sa seule présence que des souvenirs devenus douloureux… Tu crois que c’est facile pour moi de poser mes yeux sur ton visage sans que mon cœur se serre ? » A cet instant, Grayson ne se souciait plus d’avoir le dessus, de paraître fort. Il dévoilait ce qui le pesait tant sans aucune hésitation. Et si Jane ne comprenait pas, tant pis. Il n’allait pas non plus la supplier. Les yeux mouillés qu’il lui offrait bien malgré lui étaient déjà bien suffisants.

« Ne me fais pas regretter mon choix, Jane. Je t’ai dis que je le garderais, n’insiste pas davantage. » Pourtant, les mots de Jane avaient eu l’effet escompté. Moi aussi, j'en ai voulu à Mickey, au début, quand je n'avais pas encore réalisé que lui aussi, il l'avait perdue. Désormais, ils tournaient dans son esprit encore et encore et ne tarderaient pas à le torturer plus qu’il ne l’était déjà.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyMer 18 Sep - 16:28

Je sais pas où cette conversation va nous mener, probablement nous éloigner encore plus que nous le sommes déjà. Et souffrir d'autant plus. Quand il me dit que personne ne m'a demandé de jouer le rôle de mère pour Mickey, je ne sais pas comment je parviens à me retenir de le frapper, mais je n'en fais rien. Pas un geste et je crois que c'est l'abandon qui me pousse à ne pas réagir. Grayson ne veut pas comprendre, Grayson rejette la faute sur moi pour que la vie soit plus facile pour lui. « Si tu avais été moins lâche, si tu avais assumer tes responsabilités, je n'aurais pas eu besoin de jouer ce rôle qui ne me colle pas du tout à la peau. » Ma voix se veut étonnamment douce, parce que l'objectif n'est pas de le critiquer, mais de lui annoncer cette vérité. Quoiqu'il dise, quoiqu'il pense pouvoir me faire avaler, une fois que les battements du cœur de Romy ont cessé, il a quitté la salle puis l'hôpital, pour ne jamais revenir. Il n'a même pas pris la peine de nommer son fils. Même pas. Je suis peut-être naïve, en tout cas j'espère que de toute mon âme que son égoïsme évident et le voile qu'il se met devant les yeux pour ne pas voir qu'il est le coupable dans l'histoire sont dus à la douleur de la perte de Romy, sinon comment cette dernière aurait-elle pu l'aimer avec ses si nombreux défauts apparents maintenant ?
« De toute façon, tu ne la remplaceras jamais. » C'est gratuit, c'est mesquin, c'est bas, voilà des nouveaux défauts qui s'inscrivent sur la liste déjà trop longue des défauts de Grayson. Je crois qu'il cherche les hurlements et le désespoir, parce que c'est uniquement dans ses sentiments qu'il se retrouve, du moins c'est ce dont je me persuade, sans être psychologue pour autant et pouvant me tromper complètement. C'est probablement aussi tout simplement un putain de connard. Comment peut-il penser une seule seconde que j'essaie de jouer le rôle de Romy, de la remplacer ? Comment je pourrais remplacer moi-même celle qui me donnait le sentiment d'être complète ? Nées dans le même œuf, séparées seulement deux jours quand on était des mômes, et puis maintenant pour l'éternité. Je le déteste, ce Hodge, chaque particule de mon corps me hurle de le frapper parce que c'est tout ce qu'il mérite, mais je tiens malgré tout en place, en pensant à Mickey et à ma sœur. Seulement il enchaîne, en balançant des calomnies, et je peux plus tenir, non, je peux plus prétendre être une autre, une pseudo pacifiste qui guérit les maux avec les mots. Alors je me lève, et je le gifle. Purement, simplement. Pendant quelques secondes, je crois que ce geste suffira à me soulager, mais il n'en est rien, voilà que mes petits poings d'enfants se mettent à cogner sa poitrine, en hurlant des paroles qui ne veulent rien dire. Voilà, je savais que ça arriverait un jour, ce jour où je deviendrai folle. « Et t'y penses à ce que Romy aurait voulu ? Elle aurait pas voulu que son bébé soit élevé par des inconnus, elle aurait voulu qu'on s'occupe de lui, parce qu'elle a toujours plus confiance en nous qu'on a confiance en nous-mêmes, elle nous aurait dit qu'on s'en sortirait, qu'on ferait de Mickey un môme bien élevé et heureux. A deux. » Qu'il veuille l'entendre ou non, je connais Romy bien plus que lui, parce qu'on avait notre propre langage, parce qu'on finissait les phrases de l'une et de l'autre, parce qu'on avait les mêmes goûts, et parfois des goûts si opposés, mais on les connaissait comme si c'était les nôtres. On était les mêmes dans des versions différentes, de cette façon fusionnelle, complémentaire mais indissociables. Il n'était que le petit ami dans cette histoire de sœur jumelle, qui sait, peut-être auraient-ils fini par se détester ? « T'as jamais rien compris à ma relation avec Romy, alors tu devrais mieux de fermer ta gueule, à utiliser des mots que tu ne comprends pas toi-même. Quelle compétition, pourquoi je voudrais prendre la place de Romy alors que ma vie me convenait amplement avant ? » Grayson ne me l'a jamais dit, mais je comprends maintenant qu'il a toujours dû me mépriser, pour avoir une telle idée dans sa tête. Avant de pénétrer dans l'appartement, je crois que ça m'aurait touchée, mais à cet instant, je m'en moque éperdument.

J'entends plus ce qu'il dit, alors qu'il redevient plus calme, plus doux, je veux plus entendre cette facette de lui dans laquelle, de toute façon, je n'y crois plus. « Dans ce cas, si c'est si douloureux pour toi de me voir, je pense que le plus simple c'est qu'on ne se voit plus. » Ma voix se veut complètement détachée, et je m'en félicite intérieurement de parvenir à laisser toutes mes émotions de côté avec tant de facilité. « Je trouverai quelqu'un d'autre pour garder Mickey cet après-midi, de toute façon, tu n'aimes pas ton fils, alors je ne vais pas t'infliger sa présence un peu plus longtemps. Et je ne te forcerai plus à le voir, ne t'en fais pas. » Je dis, pour ensuite partir dans la chambre de Grayson, récupérer Mickey, qui dort paisiblement dans sa poussette. Égoïstement, je ne peux m'empêcher de le prendre malgré tout dans mes bras et de le serrer contre moi, ayant un besoin vital de sa présence, et de sentir la douceur de sa peau -si caractéristique des bébés- pour me calmer. Quoique je dise, Mickey est mon prozac, celui qui permet de me tenir tout ce monde qui s'écroule. Ce semblant de stabilité. Quand mon cœur reprend un rythme plus régulier, je le remets dans sa poussette, puis quitte la chambre, pour rejoindre la porte d'entrée. « Si je t'ai embrassé à cette époque, c'est que j'étais amoureuse de toi. Enfin, c'est ce que je pensais tout du moins, mais ce n'était en aucun cas pour prendre la place de Romy. Et si je suis venue te demander à toi spécifiquement de garder Mickey cet après-midi, c'est parce que j'avais confiance en toi. Et que j'avais besoin de ta présence, parce que j'avais besoin de quelqu'un qui souffre du même maux que moi. Mais clairement, nos douleurs sont incomparables, et j'avais tort. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) EmptyMer 2 Oct - 11:15

Non, Grayson n’était pas lâche. Il ne voyait définitivement pas les choses de cette façon : lui refusait d’être un père quand la mère n’était plus. Il préférait de loin que l’enfant soit recueilli par une famille aimante, des parents heureux d’être ensemble et d’assumer de telles responsabilités. Grayson, lui, ne se voyait pas l’élever seul et il se refusait d’offrir une telle vie à cet enfant qui n’avait rien demandé. Il méritait sans doute mieux qu’un père en deuil et une mère disparue à jamais. Jane s’était obstinée à vouloir le garder, c’était désormais son problème. Personne ne lui avait demandé d’endosser ce rôle, pas même Romy qui n’était plus. Qu’aurait-elle voulu ? Grayson savait qu’elle aurait souhaité avant toute chose le bonheur de son enfant. Grayson n’était pas celui qui lui fallait, et Jane non plus. Il ne prit même pas la peine de répondre à la jeune femme, persuadé de toute façon que c’était peine perdue. Chacun restait sur sa position et rien ni personne ne pourra y changer quelque chose. Ce qu’il voulait faire désormais, c’était remettre Jane à sa place, la blesser comme elle l’avait touché. Elle voulait des cris et un règlement de compte, elle allait être gâtée. Il ne fallait jamais le chercher parce qu’il était toujours le premier à se battre.

Tandis qu’il allait ouvrir la bouche pour répliquer et lui envoyer d’autres remarques cinglantes à la figure, voilà que la jeune femme le surprend et le gifle. Maintenant, c’était ses poings qui tambourinaient sur son torse. Grayson avait réussi à la mettre hors d’elle, il l’avait blessé et c’était tout ce qui comptait. Plus elle frappait fort, plus le sourire dessiné sur les lèvres d’Hodge s’élargissait. Finalement, il finit par saisir ses poignets et la força à le regarder dans les yeux. « Non. » répondit-il simplement, après le discours argumenté de Jane. Un gouffre les s éparait véritablement, leurs opinions étaient à des années lumières l’une de l’autre, c’était fou de voir à tel point ils ne partageaient rien. Il reprit cependant, prêt à donner à son tour ses arguments, même si au fond il ne cherchait pas à faire changer d’avis Jane. Il s’en foutait tellement de ce qu’elle pouvait bien penser, après tout. « Romy aurait voulu le bonheur de son enfant. Et ce n’est pas avec nous qu’il y aura droit. Jamais. Deux personnes en deuil, c’est bien pire que des inconnus. Parce que ces inconnus, ils veulent l’aimer et donneraient tout pour ça. » Il serra soudainement plus fort les poignets de Jane avant de conclure, la fixant fermement. « Ce n’est pas le cas pour nous. Je suis qu’un sale égoïste en deuil. Et toi, t’es qu’une putain d’irresponsable. » Grayson lâcha la jeune femme et recula de quelques pas, embarrassé par la proximité de leurs corps. Trop c’était trop. Voilà que Jane continuait encore et encore à l’attaquer verbalement, déversant son venin comme si elle avait toujours attendu ce moment. Au fond, ne cherchait-elle tout simplement pas à tuer le seul lien qui désormais les unissait ? Ne voulait-elle pas anéantir tout le passé et le rayer définitivement de sa vie, comme s’il n’avait jamais été l’homme de la vie de sa sœur ? Grayson commençait à ouvrir les yeux petit à petit, et au fur et à mesure que le temps passait, il se rendait compte qu’il reprenait contrôle sur ses émotions. Jane pourrait lui dire tout ce qu’elle souhaitait, il s’en fichait. Elle avait gagné à son petit jeu, il ne voulait plus avoir à faire à elle. De toute façon, il n’y en avait toujours eu que pour Romy. Jane, il s’en foutait pas mal… jusqu’à ce qu’elle daigne dépasser la limite, bien sûr. Amusé par cette prise de conscience et bien déterminé à tirer un trait définitif, Grayson s’approcha à nouveau de la jeune femme, la saisit fermement par la taille lorsqu’elle s’y attendit le moins puis l’embrassa. Le baiser terminé, il se surprit à rire doucement avant de se reprendre. « Ah oui ? Et de mes lèvres sur les tiennes une seconde fois, tu n’en as jamais rêvé ? Tu ne crois pas que le regard que tu posais sur Romy et moi, je ne le voyais pas ? T’étais jalouse, ça crevait les yeux. Je suis un lâche disais-tu ? Bienvenue au club, Jane. » Elle avait beau dire ce qu’elle voulait, Grayson n’était pas stupide. Il connaissait les femmes, il avait appris à lire dans leurs regards leurs sentiments et il savait que Jane les avait toujours enviés. Cette compétition était bel et bien réelle.

Le calme s’empara de lui, comme s’il se sentait désormais libéré de l’emprise qu’aurait pu avoir Jane sur lui. Elle avait décidé de briser leur semblant de relation et il pouvait lui en être désormais reconnaissait car c’était chose faite. Et puisque la page semblait tournée, Grayson se surprit à lui avouer ce qu’il ressentait lorsqu’il voyait face à lui le sosie de Romy. Et tant pis si elle ne comprenait pas, et tant pis si elle s’en fichait. Puisque l’heure était à l’ouverture du cœur, au déversement de venin, c’était le moment ou jamais. Visiblement, au vu de sa réaction, Jane le prit plutôt mal. Qu’importe. Haussant les épaules, Grayson se contenta de lui répondre par un simple mot. « Parfait. » Ainsi, il ne reverrait ni Jane, ni l’enfant. C’était tout ce qu’il souhaitait : ils étaient tout deux source de douleur pour lui, peut-être qu’il pourrait commencer à faire son deuil sans être tiré chaque fois plus bas que terre.

Grayson suivit Jane qui se dirigeait tout droit vers la porte d’entrée et le lui ouvrit même, heureux de la voir tourner les talons. Mais une fois de plus, la jeune femme lui débita un discours destiné à le chambouler, comme si elle cherchait à avoir le dernier mot. « Oui, tu avais tort. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai des choses à faire. » C’était faux, il était seul et passait ses journées à errer. Il n’avait pas touché à sa guitare depuis des jours et des jours, et était même convaincu d’avoir oublié toutes les notes. Mais tout était meilleur pour lui que Jane : son visage lui rappelait tant Romy qu’il la détestait autant qu’il avait besoin d’elle. Il savait que malgré son envie de ne plus la voir, il éprouvait la nécessité de la contempler pour garder à l’esprit sa Romy et ne jamais oublier la beauté naturelle qui avait fait chavirer son cœur. Alors qu’il aurait pu fermer la porte sur Jane, il resta planté là. En vrai, il n’avait retenu qu’une seule et unique chose de ses propos : la demoiselle avait été amoureuse de lui. Et se demandait bien comment il allait vivre avec cette confession déstabilisante.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty
MessageSujet: Re: don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)   don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

don't tell me you're sorry, 'cause you're not. (GRAYSON)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: HAVE YOU SEEN MY GHOST? :: RP PEACEFUL PLACE-