I need to see you » Amy

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i need to see you...

amy burrow & nolhàn groves
« Look into my eyes,
it's where my demons hide... »
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Depuis quelques temps, j’ai l’impression de vivre dans un train-train frustrant. C’est affreux comme sensation. C’est toujours la même chose. Je me lève à la même heure tous les matins, je me fais mon café, vais prendre ma douche, m’habille et pars pour l’université. Là-bas, je vis encore une routine ennuyante. Je n’est même plus envie de donner cours c’est derniers temps. Mes élèves sont attentifs et passionné, mais je ne sais pas. J’ai vécu un certains échec lorsque la jeune Amy Burrows à rater son diplôme et depuis j’ai l’impression que je ne suis absolument pas fait pour enseigner. Alors je donne mes cours, la passion en moins. Je suis devenu l’un de ses professeurs chiants et monotone dont les élèves ce moque dans les couloirs. Mais je m’en fiche. Plus rien ne me motive. Je suis las de cette vie. J’ai des amis, mais lorsque je rentre chez moi le soir, je me retrouve seul avec mes vieux démons. Pratiquement tous les soirs, je me laisse tomber sur mon canapé et sors la chaîne en argent qui pends autour de mon cou de sous mon pull. Je joue avec la bague d’Emma et pense à elle. Elle me manque tellement… Même si ces derniers temps une autre jeune femme hante mes pensées. Mon élève, la jeune Amy. On avait finis par bien s’entendre tous les deux et puis voilà qu’elle rate son examen et qu’elle me rejette lorsque l’on se croise. Son comportement est bizarre et j’ai réellement du mal à la comprendre. Pourtant je ne veux pas la brusquer, parce que ce serait totalement perdre sa confiance. Pourtant j’aimerais la voir. Juste pour discuter un peu avec elle.

Il est déjà assez tard dans l’après-midi lorsque je finis par quitter l’Université aujourd’hui. Je suis fatigué de ma journée. Je n’ai rien fait d’exceptionnel et pourtant je n’ai rien fait de plus que d’habitude. J’en ai juste marre. Je me sens déprimé et à bout de force. Pourtant la vie continue, il ne faut pas s’arrêter aussi rapidement. Il faut que je reprenne ma vie en main, que je fasse quelque chose de moi même. Je sais que mes frères ne sont pas fiers de moi en me voyant me laisser aller de cette manière. Enfin. Habituellement, je serais directement rentré chez moi. Même si il est à peine dix huit heures. Je voudrais rentrer m’enfermer dans mon cocon, mais je sais que ce n’est pas une bonne idée. Alors je décide d’aller prendre un café en ville. Je sais qu’Amy bosse chez Jule’s. Je viens de temps en temps, mais je n’ose jamais lui parler. Aujourd’hui je veux y aller pour boire un café, mais également pour la voir. En espérant qu’elle sera de service.

J’entre dans l’établissement et tout de suite respire une bonne odeur de café. C’est enivrant comme parfum. Je me dirige vers le comptoir et tout de suite je remarque que ce n’est pas Amy qui sert les clients. Dommage… Je me dirige donc vers la jeune femme qui est là aujourd’hui et lui commande un café bien noir. Quelques minutes plus tard, elle me tends une tasse. Je lui paie ma consommation et me retourne pour me trouver une table. En passant dans l’allée, je croise le regard d’Amy qui est en train de débarrasser une table dans le fond de la salle. Je me dirige vers elle sans réfléchir. « Bonjour. » lui dis-je doucement tout en posant ma tasse sur la table. « Tu aurais cinq minutes pour discuter ? »

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Nohlàn – Amy

Les bus passaient dans la rue, les gens marchaient vite, ils étaient pressés, revenaient du travail, couraient pour attraper un taxi. Il était 18 heures, et la ville était active à ce moment de la journée. Mais malgré tout, elle aimait Chino et son ambiance. Elle avait grandi dans un quartier assez pauvre, mais maintenant, tout allait mieux. Son ancienne vie était de l'histoire « ancienne », comme elle aimait le dire. Maintenant, elle pouvait faire ce qu'elle voulait de sa vie. Sa mère n'était plus un frein pour elle. Elle n'était plus rien, d'ailleurs. Elle avait coupé tout contact avec elle dès qu'elle était partie à l'université. Et cela ne l'avait pas du tout rendue triste. Au contraire, elle était beaucoup mieux sans elle, moins oppressée, moins anxieuse.

Amy tira une dernière fois sur sa cigarette, tout en regardant ce qui se passait autour d'elle. C'était l'heure de sa pause, et elle n'avait pas hâte d'y retourner. La patronne était un peu tyrannique. Malgré tout, elle avait besoin de ce boulot, ses études ayant été un véritable échec. D'ailleurs, elle n'en avait que de bons souvenirs de cette période là. Les livres, l'odeur du papier de la bibliothèque, les cours, et les exposés. Cela lui manquait. Elle était entrée dans la vie active plus vite qu'elle ne l'avait voulu, une vie active qui ne lui plaisait que moyennement. Mais elle était obligée d'en passer par ce stade si elle voulait continuer à vivre convenablement. Elle ne vivait pas dans un appartement miteux, au contraire, elle s'y plaisait un peu, mais cela n'était pas du tout ce qu'elle avait prévu. Elle qui aimait écrire, se destinait à une carrière d'écrivain, ou de journaliste, chose qu'elle était incapable de faire, car elle n'avait pas pu décrocher son diplôme.

Ce viol avait tout foutu en l'air, décidément. Elle était contente d'avoir quitté le campus, car à chaque fois qu'elle y pensait, elle pensait à ce fameux soir, où sa vie avait pris un tournant plutôt sombre. Maintenant, elle devait encaisser les conséquences : la paranoïa, la tristesse, et l'acceptation. Car elle avait accepté ce qui s'était passé, même si ce n'était pas juste. Pourquoi elle ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Même si c'était cruel, elle ne cessait de se poser tant de questions.
Elle laissa tomber le filtre de sa cigarette sur le sol, et l'écrasa avec ses bottes noires. Fumer l'aidait à se changer les idées, à se détendre un peu, même si cela ne lui ressemblait pas, elle, qui avant, était la petite fille polie et parfaite. Maintenant, elle était adulte, et avait une vie misérable, elle se sentait comme une épave.

Amy entra de nouveau dans le café, et se remit immédiatement à la tâche, nettoyant les tables, accueillant les gens. Elle savait que le café était délicieux, ici, mais en prenait rarement. Ce n'était pas son boulot, de toute façon. Son boulot était de satisfaire les clients et de les servir sans rechigner. Et d'ailleurs, elle savait plutôt bien le faire.
Elle se dirigea vers une table, et prit les deux tasses qui se trouvaient là, mais rapidement, quelqu'un posa sa tasse sur la table encore souillée par les miettes de donuts.

« Bonjour. Tu aurais cinq minutes ? »

Amy se retourna, reconnaissant cette voix. La voix de son ancien prof de littérature. Elle ne manqua pas d'échapper un soupire, et haussa un sourcil.

« Je vous manque tant que ça, Nolhàn ? » demanda t-elle, d'un air taquin.
« Je viens juste de prendre ma pause. Loupé. »

Parfois, elle s'en voulait d'agir de cette façon avec lui, mais..Elle avait trop peur de ce qui se pouvait se passer entre eux. Tout ça n'était pas un mirage, elle savait qu'ils avaient une connexion, et que quelque chose de spécial était en train de se passer. Il était charmant, et cultivé. Il lui plaisait beaucoup, mais encore une fois, c'était son prof, du moins, en place publique. Mais son viol avait tout foutu en l'air, et maintenant, elle ne faisait plus confiance aux hommes, que ce soit lui, ou un autre.

« Mais je veux bien vous écouter. »

Le simple fait d'utiliser le « vous », dans cette conversation, n'était pas anodin. Elle voulait prendre une certaine distance avec lui, et puis, elle avait du mal à le faire, tout simplement parce qu'il avait été son prof pendant une longue période.

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amy burrow & nolhàn groves
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Amy Burrows. J’ai tout de suite remarqué cette jeune femme, dans mon cours. Au début, elle n’écoutait pratiquement jamais rien. Elle était toujours, je dis bien toujours, en train de discuter avec ses camarades. Une fois, je l’ai même vu se mettre du vernis, tandis que je tentais d’expliquer la complicité de l’œuvre que nous étions en train d’étudier. Bref. Au départ, j’avais souvent l’impression qu’elle se fichait royalement de mon cours. Puis un jour, j’ai décidé de lui faire une remarque, pensant la remettre en place. Au final, c’est elle qui m’avait remis en place, en me faisant remarquer qu’elle avait tout à fait compris ce que je disais et que mieux encore, elle était capable de répondre à ma question. Après cela, j’ai arrêté de la voir comme la petite pimbêche qui n’avait rien à faire là. J’ai vite compris qu’au fond, nous partagions la même passion. Celle pour les livres et l’écriture. Après quelques mois, elle a commencé à montrer un réel intérêt pour mon cours. Elle m’a motivé à donner des challenges à mes élèves. Parce que je savais qu’elle était dans ma salle de classe, j’avais envie d’aller donner mes cours. J’ai appris à la connaître et j’ai commencé à la trouver réellement intéressante. Puis elle a disparue du jour au lendemain, sans jamais donner d’explication. Personne ne savait où elle était et elle a raté ses examens. Quand je l’ai retrouvé dans ce café, j’ai rapidement compris que quelque chose avait bouleversé sa vie. Elle a eu peur de moi la dernière fois. Alors que nous étions plutôt proches. J’avais déjà pris quelques cafés avec elle et on discutait toujours de littérature. Mais je ne sais pas… Aujourd’hui, il semblerait que tout est changer pour elle.

Je la retrouver dans ce fameux café. Elle travaille ici désormais et j’ai l’impression qu’elle n’est plus la même. Juste en la regardant agir. Je soupire quelque peu et finis par me diriger vers elle. J’ai besoin de lui parler. J’ai besoin de comprendre pourquoi ma meilleure élève à abandonner les cours à quelques semaines seulement de son examen. Elle aurait pu se lancer dans une carrière brillante. Elle avait les capacités pour cela. Réellement. Amy est comme un échec pour moi. J’ai juste besoin de réponse. Pourtant, je me sens un peu nerveux. J’ai peur qu’elle me rejette comme la dernière fois. Doucement je lui demande si elle aurait cinq minutes à m’accorder. Je ne sais absolument pas comment je vais bien pouvoir lancer la conversation, mais bon… Qui ne tente rien n’as rien, n’est-ce pas ? « Je vous manque tant que ça, Nolhàn ? Je viens juste de prendre ma pause. Loupé. » Son ton est assez taquin, presque piquant. Elle ne m’avait jamais parlé de cette manière. Je me surprends à être blessé par l’utilisation d’un tel ton à mon égard. Je cherche à lui répondre, mais je n’en ai même pas le temps. « Mais je veux bien vous écouter. » Bon. C’est déjà cela de gagner après tout, non ? « D’abord il va falloir arrêter de me vouvoyez. Je ne suis plus ton professeur. » J’ai l’impression d’avoir soixante lorsque je l’entends me dire, vous. Ce n’est pas quelque chose que j’apprécie. A l’université je n’ai pas le choix, mais ici ce n’est pas la même chose.

Je reprends ma tasse et m’assoit sans me soucier du fait qu’elle soit censé être au travail. Je bois une gorgée de mon café et soupire quelque peu. Je ne sais vraiment pas comment lancer le sujet. Je ne veux pas qu’elle se braque et qu’elle parte sans me répondre. « Je cherche juste à comprendre Amy… » dis-je doucement avant de relever les yeux vers elle. Je lui offre un petit sourire timide, pour essayer de lui montrer que je ne veux pas envenimer la situation. « Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver ? »

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Nohlàn – Amy

Depuis son départ de la maison familiale, Amy avait toujours respecté la promesse qu'elle s'était faite : ne plus s'attacher à quelqu'un qui se fichait royalement d'elle. Ce qui s'était passé avec sa mère avait été très dur à supporter, d'autant plus qu'elle n'avait plus aucune famille vers qui se tourner. Pas d'oncle, pas de tante, sa grand-mère était décédée depuis quelques années, et son père était un inconnu qu'elle ne rencontrerait jamais, car lui aussi, était mort.
Parfois, elle se demandait comment elle avait pu tenir jusque là, comment elle s'était contrôlée pour ne pas craquer. Mais ensuite, elle se rappelait de ce qui lui maintenait la tête hors de l'eau : l'écriture.
Dès qu'elle rentrait du travail, qu'elle avait fait son petit thé, elle se mettait dans son canapé et se mettait à écrire. Certains écrits étaient beaucoup plus sombres que d'autres, mais elle avait la sensation de ne pas écrire pour rien, que quelqu'un irait mieux un jour, grâce à elle.

Après avoir quitté la fac, elle était entrée dans une période un peu sombre, où elle s'était mise à fumer, à sortir un peu plus qu'à son habitude. Et pour elle, c'était comme se tirer une balle dans le pied. Et maintenant, elle revoyait son professeur de littérature, Nohlàn Groves. Il la hantait même dans ses rêves les plus profonds et les plus noirs, et pour une seule raison : elle avait des sentiments pour lui et ne voulait absolument pas se l'avouer.
Pour elle, c'était inconcevable, tout simplement car il était son professeur. Elle n'était pas très réaliste sur ce coup, car parfois, elle s’imaginait à ses côtés, comme étant un petit couple heureux. Puis la minute d'après, elle se traitait d'idiote. Elle était trop meurtrie pour y penser maintenant.

Mais quand la réalité lui revenait en pleine face comme aujourd'hui, elle ne savait pas comment réagir. Il avait déjà posé la question « Pourquoi réagis-tu comme ça ? ». Et puis, elle lui avait répond d'un ton plutôt cinglant.

Il lui demanda alors si elle pouvait faire une pause afin de discuter avec lui quelques minutes. Cela avait l'air urgent, mais elle le repoussa, comme à son habitude. Elle était consciente que cela était loin d'être sympathique, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Penser à lui, lui rappelait ce souvenir amer.

Puis afin, elle s'avoua vaincue, puis elle accepta de lui accorder un peu de son temps, tout en ramassant les miettes qui traînaient encore sur la table.

« D’abord il va falloir arrêter de me vouvoyez. Je ne suis plus ton professeur. »

« Désolée, j'ai pris l'habitude, Monsieur Groves. »

Ce n'était pas vrai. Elle pouvait parfaitement l'appeler par son prénom si elle le voulait. Mais elle voulait garder une certaine distance vis à vis de lui.
Puis lentement, il prit place à la table, et fit comme si elle n'était pas en train de travailler, ce qu'elle n'appréciait pas particulièrement.

« Je cherche juste à comprendre Amy… »

Amy détourna rapidement le regard, et ferma les yeux, avant de passer une mèche de cheveux derrière son oreille. Il voulait toujours savoir. Savoir pourquoi elle avait changé, pourquoi elle s'était éloignée subitement, ce qui s'était passé dans sa vie pour gâcher sa dernière année universitaire.

« Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver ? »

Amy secoua la tête, et échappa un soupir.

« Écoutes, j'apprécie vraiment que tu t'inquiètes pour moi, ta façon de t'intéresser à moi, mais..c'est plutôt personnel. Je ne pense pas être prête à en parler mais... »

Elle fît une pause. Ce qui venait de lui passer par la tête était tout simplement idiot. Mais cela prenait quand même tout son sens.

« Si je t'envoie un écrit, tu le liras ? Et là, alors, tu comprendras peut-être. »

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Je vois bien qu’Amy ne veut pas réellement me parler. Elle continue à travailler, à faire comme si je n’étais pas vraiment là. Pourtant je suis assis à la table qu’elle est en train de nettoyer. J’ai envie de crier pour qu’elle me remarque, mais je me retiens. J’avale une gorgée de mon café et soupire longuement. Encore une fois, elle me vouvoie. Je ne supporte plus cela. On c’est vu un bon millier de fois en dehors des cours, elle a échoué à son examen et je ne suis pas même pas sûr qu’elle soit encore enregistrer à la faculté. Je ne suis plus son professeur. D’accord je suis plus âgé qu’elle, mais je n’ai pas soixante ans non plus, merde. Je lui fais la remarque en essayant de rester calme. Je ne veux pas m’énerver. Je voudrais réellement parler avec elle, essayer de comprendre ce qui lui arrive, pourquoi elle a abandonné de cette manière alors qu’elle avait un avenir brillant devant elle. « Désolée, j'ai pris l'habitude, Monsieur Groves. » Voilà qu’elle m’appelle monsieur désormais. On aura réellement tout vu. Je retiens un soupire et lève les yeux au ciel. « Toi comme moi savons que ce n’est pas vrai. Alors évite le vouvoiement et les Monsieur. » Je bois une nouvelle gorgée de mon café et lui offre un léger sourire. Je ne veux surtout pas qu’elle se braque. Parce que j’aimerais réellement la faire parler cette fois.

Je lève les yeux vers elle et l’interroge alors quelque peu. Je n’insiste pas. Je veux qu’elle me parle, mais je ne veux pas qu’elle se sente forcer à le faire. Auparavant, lorsqu’elle était encore mon élève, nous passions des heures à discuter de tout et de rien. Généralement, nous parlions de livres ou de cinéma, mais il nous arrivait parfois de parler de chose un peu plus personnel. Pourtant je ne lui ai jamais parlé de mon accident et de la perte de la femme que j’aimais. J’ai toujours gardé cela pour moi, alors dans le fond, je ne pourrais pas réellement lui en vouloir si elle ne voulait pas me parler. Pourtant j’ai l’impression qu’elle a besoin d’aide. Je ne dis pas que je suis la meilleure personne à qui elle peut parler de tout cela, mais elle peut se confier à moi. Je n’irais pas raconter son histoire sur tous les toits. Loi de là. Je vois qu’elle hésite. Elle détourne le regard et continue à nettoyer sa table comme si de rien était. « Écoutes, j'apprécie vraiment que tu t'inquiètes pour moi, ta façon de t'intéresser à moi, mais… C'est plutôt personnel. Je ne pense pas être prête à en parler mais... » Je hoche la tête. J’allais lui répondre, mais la demoiselle fut plus rapide que moi. « Si je t'envoie un écrit, tu le liras ? Et là, alors, tu comprendras peut-être. » Je lève les yeux vers elle et un léger sourire se dessine sur mes lèvres. « Bien sûr que je le lirais. Si cela t’aide d’écrire, je le ferais avec grand plaisir ! »

Je termine mon café et regard la jeune femme qui n’a toujours pas bougé. Son parfum est légèrement enivrant. Finalement mon regard croise le sien. « Tu sais… » J’hésite un instant et lâche un léger soupire. Je ne pensais pas en parler avec elle, mais qui sait, peut être que cela l’aidera. « Il y a près de deux ans, j’ai… J’ai eu un accident de voiture assez grave. C’est moi qui conduisait – je n’étais pas ivre – et la femme que j’aimais est morte dans l’accident. Au début j’ai fait comme toi… Je me suis renfermer sur moi-même, je me suis laisser aller, j’ai tout abandonné et je ne voulais surtout pas en parler. Mais ça n’aide pas. Crois-moi. »