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 Tic Tic Tic ∞ Eva.

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MessageSujet: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyMar 22 Oct - 21:35

Tic, tic, tic…
C’était le seul bruit perceptible dans la pièce, dans ce bureau où Stanley se trouvait, seul, en tête à tête avec une pile de bilans, rapports et études en tous genres. Mais à vrai dire, là, tout de suite, il avait le regard vide… Cela faisait bientôt une semaine qu’il était arrivé, bientôt une semaine qu’il avait le nez plongé dans tous ces documents qu’il devait lire, afin de se familiariser avec l’état financier de la firme dont il était le tout nouvel employé. Mais ce soir-là, il avait l’esprit ailleurs, et on pouvait le lui pardonner. Encore eût-il fallu savoir pourquoi… Ca n’était pourtant pas si compliqué, en fait, ça se résumait en à peine quelques lettres : Lilly.
Cela faisait un peu plus d’une semaine qu’ils avaient commencé cette cohabitation assez surprenante, qui les avait pris au dépourvu, surtout lui. Jamais, au grand jamais, il ne lui serait venu à l’idée de ne serait-ce qu’imaginer un jour avoir une enfant à sa charge, qui plus est, la sienne. C’était une option qu’il avait rayé de sa vie depuis longtemps, ou plus précisément, depuis qu’il avait mis fin à sa relation avec la seule femme qu’il ait jamais aimée. Alors non, il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’elle puisse être tombée enceinte, qu’elle ait eu cet enfant, leur enfant. Et qu’elle l’ait gardé, dans le plus grand secret...

Parce que oui, c’était une histoire assez compliquée que lui avait raconté la conseillère de l’agence de protection de l’enfance, le jour où elle avait frappé à sa porte, accompagnée de la petite fille aux cheveux aussi dorés que ceux de sa mère. La vérité, c’était que Keylen n’avait jamais eu la force de le rechercher, rongée par la culpabilité. Et c’est uniquement grâce au soutien de ses parents qu’elle était allée au bout de sa grossesse, affaiblie au possible par l’accident et la sobriété qu’elle s’était alors imposée. Après l’accouchement, elle était tombée malade, assez gravement. D’abord atteinte physiquement, son esprit s’était lui aussi, progressivement, laissé aller à des divagations incompréhensibles, si bien qu’elle fut incapable de s’occuper de sa fille.
Cette nouvelle avait été comme un choc pour Stanley, un détonateur, vraiment. Bien qu’il ne savait, alors, rien de cette petite fille, le simple fait d’apprendre qu’elle avait vécu toute sa vie auprès de ses grands-parents, sans jamais vraiment connaître sa mère, lui avait asséné un coup aussi violent qu’un coup de poing sur la tempe. S’il avait pensé que la rupture avait été brutale pour lui, il lui semblait maintenant évident que pour Keylen, et le reste de sa famille, ç’avait été un vrai traumatisme.

La suite de l’histoire, c’était les Ryan, les parents de Keylen, qui l’avaient écrite, bien malgré leur volonté… Décédé d’une crise cardiaque, le grand-père de Lilly avait laissé derrière lui une veuve trop faible et trop vieille pour s’occuper d’une petite fille. Celle-ci avait donc pris la décision de contacter une agence spécialisée, afin de retrouver Stanley et de lui confier sa fille, en espérant qu’il la prendrait avec lui… Keylen, quant à elle, poursuivait son séjour dans un hôpital psychiatrique près de Chicago, qu’elle avait rejoint plusieurs années auparavant, sans le moindre espoir de pouvoir en sortir.
C’était ainsi que s’était terminée l’histoire de Lilly, soigneusement racontée par miss Hendrik. A la fin de celle-ci, la petite fille avait semblé ailleurs, comme si qu’elle n’avait pas eu envie de l’entendre. Et Stanley s’était senti perdu, incapable de savoir quoi dire, ou faire. Comment réagir face à une telle histoire ? Le meilleur des hommes n’aurait probablement pas su du premier coup, alors lui…

A vrai dire, il ne savait toujours pas comment il s’en était sorti, mais il l’avait fait. Et Miss Hendrik avait passé le pas de sa porte, relativement confiante. Relativement, parce qu’elle avait bien l’intention de revenir voir comment ça se passait, dans quelques semaines. D’une certaine façon, ça le rassurait, parce que ça voulait dire qu’on ne le lâchait pas dans le grand bassin sans bouée de secours. Mais en même temps, il était terrorisé.
Comment allait-il s’occuper d’une petite fille, alors qu’il passait des journées interminables au travail, et avait d’ailleurs pour habitude de ne rentrer chez lui quasiment que pour dormir ? Et même sans cet aspect technique, il ne savait pas quoi lui dire, ni comment le lui dire. De quoi parlait-on avec une gamine de neuf ans ? Pour le moment, ils s’arrêtaient à des choses simples. Bonjour, bonne nuit, bon appétit. C’était un peu comme une nouvelle langue qu’il apprenait, sauf qu’il n’y avait pas de dictionnaire. Mais il avait quand même de la chance : Lilly était une petite fille adorable, polie, un peu timide mais très patiente. Et surtout, elle l’acceptait sans lui porter de jugement, ni lui rendre la tâche plus difficile. Est-ce qu’elle lui avait pardonné de ne pas avoir été là durant tout le début de sa vie ? Il n’en savait rien, mais en tout cas, si ça n’était pas encore le cas, elle essayait. Et sa chance, il la mesurait, c’était certain. Pour preuve : lui ne s’était pas encore pardonné.


…Tic tic tic.
Cela faisait une demi-heure qu’il était là, ne pensant à rien d’autre qu’à Lilly. Une demi-heure qu’il torturait la mécanique de ce pauvre stylo, sans même s’en rendre compte. Il soupira, pour se donner du courage, posa le stylo sur son calepin, et se leva de sa chaise. Tout en s’étirant, il examina son bureau, et les couloirs vides… Il était tard. Très tard, il était probablement seul à cet étage. Et, ce soir encore, il allait rentrer juste à temps pour voir Lilly s’endormir dans son lit – il n’avait pas encore eu le temps de lui acheter sa chambre d’enfant, elle restait donc dans sa chambre pendant qu’il dormait sur le canapé. Juste retour des choses, paraît-il…
Tout en se grattant la nuque, il se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit, puis vers la machine à café, traversant un couloir désert. En passant, il voyait des noms sur les portes des bureaux vides. Noms qui ne représentaient rien encore, pour lui. Avec tout ce qu’il s’était passé, il n’avait pas eu – ou pris, selon le point de vue – le temps de faire connaissance avec les employés de son service, ce qui était très loin de ses habitudes. En temps normal, au bout d’une semaine, il aurait déjà fait connaissance avec la moitié du personnel, et appris leurs noms par coeur. Tic professionnel. Mais là… C’était différent.

Et d’ailleurs, il n’y avait pas que ça de différent. Il venait d’atteindre un bureau qui, contrairement aux autres, n’était pas vide. Jetant un œil au nom sur la porte, il identifia la jeune femme à l’intérieur comme étant miss Bates. On lui en avait parlé, vaguement, et il l’avait déjà croisée aussi, mais il ne se souvenait plus tellement des détails… A tort semblerait-il. Il toqua à la porte, puis passa la tête à travers l’ouverture quand elle eut levé la tête vers lui.

« Bonsoir, je ne vous dérange pas ? Je croyais être seul à cette heure, mais visiblement, j’ai eu tort. J’allais me faire un café, vous en voulez un ? »

Parler autant n’était pas dans ses habitudes, mais il savait se faire violence quand il s’agissait de se sociabiliser avec ses collègues de travail. D’ailleurs, cette violence-là n’était presque pas désagréable.
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyMer 23 Oct - 16:36



Le temps ne passait plus. Elle se sentait dans sa bulle depuis voilà de nombreux jours. Depuis sa confrontation face à une vérité bien dure à entendre concernant l'homme qu'elle avait pour mari. Ce jour-là semblait presque irréel, comme s'il n'avait jamais existé. Mais quand elle rentrait le soir chez elle, et qu'elle n'y voyait que ses animaux, et Eoin qui ne rentrait pas, Eva avait un lourd retour à la réalité, et en général, les larmes suivaient rapidement. Elle n'avait plus aucun intérêt à rentrer chez elle, pour cuisiner, pour flemmarder, si ce n'était que pour sortir les animaux et les nourrir. Par chance, elle avait des voisins qui s'occupaient des animaux, sous prétexte qu'elle avait une masse de travail, ajoutant cela avec les rendez-vous réguliers chez son gynécologue.

Et la masse de travail n'était pas vraiment un mensonge, car les demandes des supérieurs s'étaient considérablement multipliées ces derniers jours - et ça lui donnait un prétexte de rester au boulot, lieu qu'elle privilégiait ces derniers temps. Autout s'occuper l'esprit avec des chiffres et des contrats. Surtout qu'en plus, elle avait de quoi s'occuper avec le changements de supérieur du côté des finances de l'entreprise. Le changement, ce n'était pas quelque chose qu'Eva appréciait particulièrement, surtout au travail. Changement de procédures, de manières de faire, de personnel. Elle imaginait bien les modifications radicales, voir même une rétrogradation. A vrai dire, tous les scénarios étaient possibles. Non qu'elle était inquiète de perdre son statut, d'être rétrogradée ou même une baisse de salaire. Mais bon, elle ne connaissait pas vraiment cet homme et n'avait aucune idée de ce qui lui passait par la tête. Et c'était une des raisons qu'Eva n'était pas vraiment enjouée de voir une nouvelle tête dans la maison. Et ce dénommé Stanley ne faisait même pas l'effort de connaître ses collègues. Bon, ça ne faisait qu'une semaine qu'il était là, il était peut-être un peu perdu, le temps de prendre ses repères, mais quand même. C'en était presque offensant. Les connaissances d'Eva s'en étaient bien doutés. De toute façon, quand la jeune femme est contrariée, ça se voit. Elle est un peu moins souriante, moins joviale, et reste fixée sur son travail. La différence n'était pas si grande que ça, mais ça se remarquait tout de suite.

Il faisait nuit dehors. Il y avait, pour éclairer la ville, des milliers de lampadaires longeant rues et avenues, et cela donnait un spectacle global très beau à voir. 21h était passé, et elle n'avait aucune envie de rentrer. Une pile de dossiers à encore étudier était soigneusement rangée et triée par son stagiaire, qu'elle avait libérée plus tôt ce jour-là. Eva l'aimait bien, il était persévérant et curieux. Soudain, on toqua à la porte. Qui pouvait bien encore être là à cette heure tardive. Eva leva la tête pour apercevoir un visage qu'elle n'avait pas vu si souvent que ça depuis son arrivée. Elle mis sur sa tête les lunettes qu'elle avait au bout du nez et regardait d'un ton neutre. Surprise de cette intervention, Eva prit un certain temps avant de dénier répondre.

"Heu, oui." Elle marqua une pause avalant sa salive. "Oui, avec plaisir."

Le temps qu'il s'éclipse chercher des tasses remplis de caféine, Eva en profita pour s'étirer sur sa chaise de bureau, lâcha son stylo et la souris de son ordinateur. Prendre une pause ne lui ferait pas de mal, mais elle était un peu sceptique de la passer ce break avec son "supérieur". Elle lâcha un rapide soupir, et se leva enfin de sa chaise. Eva n'avait pas eu de nausées dues à sa grossesse aujourd'hui, et s'avouait chanceuse d'avoir une journée de répit de ce côté là. A peine une minute après, il réapparaissait dans le bureau, les boissons à la main.
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyDim 27 Oct - 11:29


Elle mit du temps à répondre, ce qu’il ne manqua évidemment pas de remarquer. Il avait dû la surprendre, même probablement l’interrompre dans son travail. Et puis, qui était-il pour oser la déranger à une heure pareille ? Ah oui, son patron. Et ça faisait, en quelque sorte, partie de ses droits légitimes, que de venir interrompre une employée pour lui proposer un café. D’ailleurs, s’il ne l’avait pas fait, qu’il l’aurait fait ? Il ne restait plus qu’eux deux à cet étage – quoique, rien n’était plus sûr maintenant. Après tout, il s’était déjà trompé une fois en croyant être complètement seul. Donc, à priori, ils ne restaient plus qu’elle, et lui. Il ne la connaissait pas personnellement, mais de ce qu’il en avait vu – et lu – miss Bates était l’une des plus compétentes des consultantes de ce service. C’était à peu près tout ce qu’il savait, mais c’était déjà bien suffisant pour ce qu’on lui demandait. Après tout, il avait passé toute la semaine à étudier et comprendre le fonctionnement de l’entreprise, les rapports de résultats, les bilans, et tout ce qui s’en suit… Globalement, miss Bates se trouvait plutôt sur une des hautes marches de ce micmac, juste en-dessous de lui en fait (sans arrière-pensée, voyons !)

Elle accepta sa proposition, et il acquiesça, le sourire aux lèvres, avant de s’éclipser pour aller chercher lesdits cafés. La machine ne fit pas de difficulté, ce qui l’arrangeait plutôt pas mal en fait. Les cafés n’étaient d’ailleurs pas exceptionnels, mais c’étaient des cafés, ça tenait réveillé. Pour le reste, il n’avait pas encore déniché l’endroit parfait pour avoir un café aussi bon que celui qu’il pouvait se faire le matin – et il se jetait à peine des fleurs –, mais il continuerait à chercher. A moins de se trouver un guide pour lui montrer les plus beaux coins de la ville ! Mais ça, ça n’était pas gagné, à moins qu’il sorte le nez de son bureau… Il y pensait d’ailleurs quand il revint vers celui de miss Bates, un expresso dans chaque main.  

« Je ne savais pas que votre bureau se trouvait aussi près du mien, miss Bates… »

Il poussa la porte pour qu’elle se referme derrière lui – à cause des courants d’air, tout ça… – et l’observa, tout sourire.

« …et aussi près de la machine à café, c’est une excellente position stratégique ! »

Comme elle s’était levée, il put mieux l’observer. Remarquer qu’effectivement, elle avait une très jolie carrure de femme d’affaire. De quoi faire pâlir certains hommes… Heureusement, lui était au-dessus de tout ça. A priori.

« Voilà pour vous… »

Il lui tendit une tasse, et remarqua l’anneau brillant à son annulaire gauche.

«  Oh, mes excuses, c’est Madame Bates, c’est ça ? »
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyDim 27 Oct - 13:35

Il ne tarda pas à revenir avec les boissons bourrées de caféine en main. Eva n'avait pas trop l'habitude de regarder ailleurs, même auprès des hommes les plus séduisants qui soient. Elle prenait certainement un peu trop à coeur le mot "fidélité", mais sans réellement le vouloir. Contrairement à son mari. Un coup encore bien dur à encaisser, et malgré tout, elle avait encore un peu de mal à le lâcher, alors qu'elle avait toutes les raisons du monde de faire une demande de divorce. Ces derniers jours, Eva s'était bien renfermée dans son cocon, ne cherchant pas à contacter Eoin. Elle n'aura ni le courage de composer son numéro, ni la force d'entendre, qu'importent les mots qu'il pouvait dire.

Eva prit une des deux tasses en remerciant par un sourire et un "merci" presque chuchoté son supérieur. Au moins, il avait fait l'effort de se sociabiliser un peu. Après une semaine passée ici, ça restait encore raisonnable. Oui, Eva n'avait pas l'habitude de regarder ailleurs. Elle avait beau ne pas apprécier son nouveau supérieur aux premiers abords, ça ne l'empêchait pas de penser qu'il était attirant. C'était tout. Juste après qu'elle ait prise sa tasse, Mr. Marlowe posait une question très sensible. Ses yeux noisette fixait son supérieur d'un air d'abord neutre, ne sachant pas trop si elle devait déjà étaler sa vie personnelle à son patron, qu'elle ne connaissait absolument. Eva afficha ensuite un sourire triste, suivi d'un rire bref et jaune.

" Vous voulez la réponse officielle, ou la réponse officieuse ?"

Elle sentait la tristesse gagner du terrain en elle. Eva n'en avait jamais parlé à qui que ce soit pour le moment. Pas même à ses parents, ses beaux-parents qu'elle aimait beaucoup, ou sa meilleure amie. Ce qui s'était passé entre les quatre murs de leur maison y était bien resté jusqu'ici. Elle porta la tasse à ses lèvres pour boire une petite gorgée de café, encore brûlant. Un moment de pause s'installa, jusqu'à ce qu'une petite larme vint se dégager de ses yeux. La consultant l'essuya instantanément. Quel manque de crédbilité, elle se sentait ridicule. La situation était embarassante, et elle se mit à rire nerveusement. Elle se pardonnait à elle-même en misant sur la fatigue, et les hormones. Ca la rassurait, parfois.

" Génial, comme première impression. Fondre en larmes devant son nouveau boss."


Bien que l'envie lui brûlait, elle n'allait pas tout lui balancer à la figure, sinon ce serait la première et la dernière fois qu'ils se verraient, et seraient en très mauvais terme. C'était ce dont elle s'imaginer. L'idée de lui balancer qu'elle était cocue et enceinte à la fois n'était pas ce qu'il y avait de plus glamour à dévoiler. Quoi que. Eva se dit alors qu'il fallait peut-être dévier le sujet, comme ça il passerait à côté. Plus facile à dire qu'à faire.

" Sinon, qu'est-ce qui vous amène à travailler ici ? Orange est certes une belle ville active, mais pas forcément la plus intéressante pour ceux qui aiment manier et négocier des milliers de dollars d'une entreprise."

Elle renifla une fois, assez discrètement, avant d'avoir une réponse. Eva se forçait à se montrer un tant soit peu sympathique, et bien qu'elle n'aime pas du tout les changements de supérieurs, elle savait qu'elle avait tendance à juger un peu trop rapidement. C'était le moment, ou non, de faire changer son point de vue.
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyDim 27 Oct - 18:07


Loin de lui l’idée de vouloir être indiscret, et encore moins de la mettre mal à l’aise. C’était à l’encontre de ses principes, ainsi qu’au but qu’il s’était fixé en engageant la conversation avec sa collègue. Son but, pour ce soir, était tout simplement de faire connaissance, d’échanger quelques mots, se sociabiliser, et pourquoi pas dégoter quelques conseils en matière de…tout ce dont il pourrait avoir besoin. Aussi, il fallait l’avouer, il ne connaissait personne à Orange, et même s’il passait le plus clair de son temps libre dans son travail, il n’était pas totalement insociable pour autant. Si si, il était capable d’avoir des amis. Mais pour ça, il fallait savoir aller vers les autres, un minimum. Et c’était ce qu’il essayait de faire ce soir-là.

"Vous voulez la réponse officielle, ou la réponse officieuse ?"
Il leva les sourcils, perplexe quant à la réponse qu’elle lui avait donnée. Théoriquement, c’était une question assez simple, binaire, à laquelle on pouvait répondre par oui ou non. Mais le mystère qui entourait sa réponse titilla la curiosité du jeune homme, qui ne cilla pas pour autant.

« Celle que vous voulez, au même aucune, si vous ne voulez pas. »

Il esquissa un sourire, avant de se rendre compte de la lueur de tristesse qui s’emparait de la jeune femme. A coup sûr, il avait touché un point sensible. Et il en était désolé, profondément. Mais le dire n’aurait pas suffi… En fait, ça n’aurait servi à rien. Et alors qu’il l’observait, partagé entre la culpabilité et l’inquiétude, il vit une larme perler au coin de son œil. Ça devrait vraiment être un sujet sensible… Vraiment sensible. Par discrétion, il détourna le regard et but à sa tasse. Pour une première approche, il avait fait fort… Heureusement que le café n’était pas trop mauvais.

" Génial, comme première impression. Fondre en larmes devant son nouveau boss."
Il lui sourit, content de voir qu’elle faisait de l’humour. Certes, ça ne voulait pas dire qu’elle allait bien, mais rien de ce qu’il aurait pu dire n’aurait pu l’apaiser de toute façon. Et puis, pour ça, il aurait déjà fallu qu’elle lui parle, et ils ne se connaissaient pas assez bien pour ça. En fait, ils ne se connaissaient pas du tout. D’aucuns auraient pu dire qu’il est plus facile de se confier à un inconnu, mais quand cet inconnu se trouve être votre nouveau boss, c’est tout de suite moins…facile. Et ça, il pouvait largement le comprendre.

« Il n’y a pas de mal, vous aurez toujours la deuxième et la troisième, pour vous rattraper. »

C’était la première chose qui lui était passé par la tête. OK. C’était nul, ça ne voulait pas dire grand-chose et il espérait d’ailleurs qu’elle ne relèverait pas. Mais qu’aurait-il pu dire d’autre face à ça ? …Rien. Ça aurait marché, aussi.

" Sinon, qu'est-ce qui vous amène à travailler ici ? Orange est certes une belle ville active, mais pas forcément la plus intéressante pour ceux qui aiment manier et négocier des milliers de dollars d'une entreprise."
Elle déviait la conversation, et il en était profondément reconnaissant. Alors certes, ça n’était pas un sujet beaucoup plus passionnant – sa venue à Orange, clairement, n’avait rien de particulièrement exceptionnel – mais au moins, ils étaient sur un terrain neutre, ou personne ne ferait couler des larmes.

« Eh bien à vrai dire, je n’en sais rien. Je ne connaissais pas vraiment Orange, j’ai juste suivi une opportunité qui m’a été proposée… Mais il y a plus de soleil ici qu’à Seattle, c’est certain. »

A nouveau, il sourit généreusement, espérant voir un sourire apparaître sur ses lèvres. Ça n’était peut-être rien, mais au moins il serait rassuré.

« Et vous, dites-moi tout. Vous êtes ici depuis combien de temps ? »

Il s’assit sur l’accoudoir du fauteuil, en face du bureau, et prit une nouvelle gorgée de son café. Il prenait connaissance de l’heure sur l’horloge posée au mur, 21h26, quand les lumières s’éteignirent et que le noir envahit la pièce, et le couloir derrière lui. Blackout.
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyDim 27 Oct - 18:54

Fallait-il lui dire, ou pas ? D'un côté non, ça se ferait mal voir, puis il allait encore croire qu'on s'apitoie de sur son sort, mais de l'autre, il aurait déjà l'excuse du comportement excecrable qu'elle ait pu avoir la semaine passée, et pour les temps à venir. Il aura aussi l'explication de ses cernes qui se faisaient sûrement plus marquées et de son émotivité extrême. Il ne voulait pas forcément les réponses, une, ou l'autre, ou les deux. Il avait l'air compréhensif, il y gagnait déjà un point. Ses lèvres trempant une nouvelle fois dans le café, elle avala sa gorgée, et soupira. Eva daigna enfin reprendre la parole, autant être franche jusqu'au bout.

" Officiellement, oui, je suis mariée depuis un peu plus de six mois. Et officieusement... Comment dire ça simplement ..."

Le sujet était encore sensible, c'était récent. Mais Eva ce besoin qu'au moins une personne le sache, qu'il la comprenne ou pas. Elle hésita un instant, jetant un oeil par la fenêtre rapidement. Puis elle cherchait à se justifier aux premiers abords.

" Comme ça, si jamais vous me voyez de mauvais poil un jour sans de raisons évidentes, vous saurez pourquoi. Enfin, je peux aussi être de mauvaise humeur parce que vous faites n'importe quoi avec les finances de la boîte, mais vous aurez très rapidement mon avis sur la question si jamais vous faites tout de travers. Soit."

Au moins c'était dit. On va miser tout ça sur les hormones, de nouveau. Elle marqua un nouveau temps de pause, hésitante, ne sachant comment le dire simplement et brièvement. A plusieurs reprises, Eva ouvrait la bouche, comme si elle allait recommencer à parler, mais elle hésitait. A trouver les bons mots. Au bout de la quatrième fois, ou de la cinquième fois, elle balança.

"Pour faire simple, .... le même soir où j'ai voulu annoncer à mon mari que je suis enceinte, je découvre qu'il a couché avec un autre homme la nuit précédente."

Une nouvelle larme vint perler sa joue. Sa situation semblait bien plus réelle quand elle l'avait enfin dit à quelqu'un, et ça faisait mal. Le plus dur, c'était qu'elle avait encore énormément d'affection pour Eoin, malgré sa traîtrise. Elle l'avait très longtemps comme l'amour de sa vie, et quand on apprend une nouvelle pareille, c'est la désillusion des plus totales. Sa main sécha ses quelques larmes, essayant de se ressaisir, tant bien que mal. Elle força un sourire pour Stanley, sous entendant "ne vous en faites pas, ça va aller", alors que le contraire était évident.

« Il n’y a pas de mal, vous aurez toujours la deuxième et la troisième, pour vous rattraper. » Entre ses petits sanglots, elle émit un petit rire suite à ce qu'il venait de dire. Il avait un peu d'humour, c'était déjà ça. Haussant les sourcils.

"Je peux rien vous garantir, mais espérons que ce sera mieux les prochaines fois."

Vint le sujet de sa venue à Orange. C'est vrai que cette ville était bien plus radieuse et ensoleillée que Seattle. Il venait donc de là-bas ? Il ne tarda pas à retourner la question. Là, elle n'avait rien à cacher, et ne tarda pas à répondre.

" J'ai été embauchée ici directement après mes études. Ca fait maintenant six ans que je suis ici. Rien de neuf ni d'extraordinaire sous le soleil."

Eva devenait curieuse, assez perplexe que son patron fasse autant d'efforts pour mieux la connaître, même si la moitié de ce qu'elle venait de dire a été dit d'elle-même. Stanley prit son aise dans la pièce, et alors, juste au moment où elle allait lui poser une nouvelle questions, la pièce devint subitement sombre. Plus aucune lumière dans la pièce, ni le couloir d'ailleurs. Eva soupira, et dit immédiatement.

"Oh f*ck, ils le font exprès ou quoi ?"

Par chance, il y avait l'éclairage de l'extérieur qui éclair un tant soit peu la pièce, et Eva connaissait son bureau par coeur. Elle alla vers l'un de ses tiroirs, pour chercher une lampe de poche. Exaspérée, elle dit à son boss.

" En un an, ils ont changé trois fois la déco et l'éclairage, et voilà le résultat. Franchement, à dépenser du fric dans là-dedans ! Et puis ça sert à rien."

Les soucis du boulot lui faisaient oublier les siens, et ça c'était un point plutôt positif. Elle alluma la lampe de poche, et s'approcha de Stanley.

"Vous gérez avec l'alimentation, les disjoncteurs, et tout ça ?"

Parce qu'elle, non.
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyMer 30 Oct - 17:40


Elle avait décidé, après ce qui avait semblé être une longue hésitation, de lui répondre. De façon honnête qui plus est. Il attendit donc sa réponse, silencieusement et avec patience. Lorsqu’elle émit la possibilité qu’ils puissent dans le futur être en désaccord sur une décision financière, il réprima un léger sourire, se contentant d’un rictus qu’il masqua en prenant une nouvelle gorgée de café. Pas que l’idée l’amusait, foncièrement, mais le simple fait qu’elle en parle lui semblait amusant, et d’une certaine façon, détendait l’atmosphère. Pour lui du moins, parce qu’elle n’avait pas du tout l’air détendue. Hésitant toujours, elle mit quelques secondes avant de se décider à lui révéler ce qui n’allait pas. Et quand elle le fit, il ne put que comprendre. En fait, c’était pire que ça, il se demandait comment est-ce qu’elle avait pu se fourrer dans un pétrin pareil… Certes, ça n’était pas de sa faute – encore heureux – mais il fallait reconnaître qu’elle était dans une situation assez délicate, et encore, c’était peu dire.

Ignorant le fait qu’elle venait tout juste de lui annoncer sa grossesse, ce qui, rappelons-le, n’est pas la meilleure des nouvelles pour un supérieur, il se sentait assez mal à l’aise. Décidément, il ne savait pas quoi dire. Et alors que de nouvelles larmes vinrent humidifier les joues de la jeune femme, il décida d’adopter la loi du silence, qui lui paraissait la meilleure pour le moment. De toute façon, il n’y avait rien qu’il aurait pu dire pour la réconforter. Rien du tout. Sa vie était un vrai désastre – n’ayons pas peur des mots – et à moins de pouvoir changer quoi que ce soit, ce qui n’était évidemment pas le cas, il n’y avait rien qu’il pouvait dire pour lui retirer cette idée de la tête. En fait, pour être tout à fait honnête, il ne savait même pas pourquoi elle lui avait confié ça. Ils ne se connaissaient pas, et il était loin d’être le mieux placé pour l’aider, ou même la comprendre. Certes, il espérait développer des relations amicales avec ses collègues, mais il n’était pas non plus du genre confident. Pas le genre d’homme à qui on pouvait se confier, au coin du feu, tout en pleurant sur son épaule… Non, définitivement, ça n’était pas lui. Il espérait juste que son manque de réactivité ne serait pas mal interprété par la jeune femme.

Quand elle lui parla de choses un peu plus conventionnelles, un peu plus… faciles à gérer, dira-t-on, comme sa venue à Orange, il fut beaucoup plus réactif. Intéressé, il s’apprêtait d’ailleurs à lui demander quelques conseils sur la ville quand la lumière les abandonna.
Il cligna des yeux plusieurs fois, pour s’habituer à l’obscurité de la pièce. Il ne faisait pas nuit noire, mais presque. Heureusement, les lumières de la ville leur donnaient un brin de lumière, de quoi voir les silhouettes bouger… C’était mieux que rien, déjà. Justement, miss Bates se déplaça vers son bureau, cherchant quelque chose dans son tiroir. Stanley, quant à lui, resta immobile, espérant secrètement que l’électricité se rétablisse d’elle-même. Peut-être que l’immeuble avait un groupe électrogène, ou un autre moyen de parer à ce genre d’éventualités, non… ? Non. Là d’où il venait, c’était le cas, mais c’était un grand building qui regroupait plusieurs dizaines d’entreprises, plus ou moins grandes. Celle-ci tenait dans un immeuble, un peu moins grand certes, mais qui n’avait pas besoin de ce genre de précautions. Et puis, qui restait travailler aussi tard ? A part deux idiots qui ne voyaient pas l’heure passer – ou ne voulaient pas la voir, peut-être – il n’y avait plus personne, même pas les gars de la maintenance. Ils étaient seuls. Indubitablement et inéluctablement seuls. Et la lumière ne reviendrait pas comme par magie…

Après lui avoir expliqué ce qui avait pu causer cette panne, ce à quoi il répondit par un vague hochement de tête – avant de se rendre compte qu’elle ne pouvait pas le voir – Eva sortit une lampe de poche de son tiroir, pour le plus grand soulagement de Stanley. Enfin quoique… Soulagement de quoi exactement ? Ils n’allaient tout de même pas jouer les électriciens, non ? Ils allaient ranger leurs affaires, et partir. C’était ça le plan, n’est-ce pas ? Parce que pour sa part, il avait dans sa vie, touché à un tableau électrique, en tout et pour tout… 2 fois. La première lorsque son père avait voulu lui apprendre, quand il était trop jeune pour tout comprendre. Et la deuxième, quand une panne était survenue dans la maison de sa petite-amie, des années plus tard… Bien sûr, il avait essayé de l’impressionner, et je vous laisse imaginer le résultat… Non, il n’avait pas mis le feu à la maison. Mais ça n’était franchement pas passé loin. Donc, il espérait sincèrement que miss Bates n’attendrait pas de lui qu’il se transforme en électricien.

"Vous gérez avec l'alimentation, les disjoncteurs, et tout ça ?"
Ah bah si. Elle l’attendait. Et il allait devoir improviser, vu le ton qu’elle avait utilisé, parce qu’elle n’avait pas l’air de vouloir partir comme ça. Alors, pour se rassurer, il se remémora les quelques bribes de notions qu’il avait pu accumuler lors de conversations, ou à la télé, et il ne savait où encore… Normalement, ça n’était pas très difficile, tant qu’on n’essayait pas de mettre le feu. Du moins, c’était ce qu’il avait entendu.

« Euh… Disons que je peux essayer. »

Voilà. Pas de mensonge, mais pas de déception non plus – pas encore. Encore fallait-il savoir où était le panneau électrique. Et pour un homme tout nouvellement débarqué dans l’immeuble, et encore mieux, dans la ville, ça n’était pas la meilleure des évidences. Il s’engagea donc dans le couloir, miss Bates à sa suite, réfléchissant à où pouvait se trouver ledit panneau électrique. Au bout de quelques mètres, il aperçut un panneau « Service » sur une porte isolée.

« Ah, peut-être là ! »

Il ouvrit la porte, et effectivement, une boîte ressemblant de près à ce qu’il recherchait se détachait du mur. Plein d’espoir, il l’ouvrit à son tour, tâtonna un peu, et finit par trouver ce qui se rapprochait le plus d’un disjoncteur. Et bien sûr, il l’actionna… Sans effet.

« Merde ! Pardon. Ce panneau ne doit concerner que cet étage, j’ai l’impression que la panne est plus générale que ça. »
Il hésita quelques secondes, puis continua :
« Vous… avez la moindre idée d’où peut se trouver le panneau général de l’immeuble ? Sinon, on peut appeler un technicien… Ou encore, partir d’ici. Il est tard, j’imagine que quoi que vous étiez en train de faire, ça peut attendre demain, non ? »

Se défiler, lui ? Oui, absolument.
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyMer 30 Oct - 19:39

Eva avait toujours gardé ce stéréotype que les hommes sont très manuels : jardinage, bricolage, électricité. Mais elle oubliait qu'elle était au 21ème siècle, et que ces messieurs se faisaient de plus en plus précieux. Elle en avait presque la preuve même juste en face d'elle. Comme quoi, même les plus beaux yeux bleus du monde ne font pas de miracles. La consultante regardait son nouveau supérieur dans l'espoir d'une réponse assez affirmative, mais ce qu'il répondit, non sans hésitation, laissait dire qu'il n'était pas certain de ce qu'il faisait. Après cette phrase à demi-teinte, Stanley engagea la marche, Eva le suivant de près.  Ses yeux s'habituaient de plus en plus à l'obscurité, et devinait les silhouettes, l'entrée des différents bureaux. Elle s'arrêta au seuil de la porte où était écrit dessus "Service" et regarda son cher patron découvrant les joies de l'électricité. Eva croisait les bras. Elle ne pouvait pas vraiment l'aider en cette matière. Pas de soucis avec la cuisine, l'informatique, les calculs et autres algorithmes. Tout mais pas ça.

La femme enceinte sourit à l'entendre une quelconque injure. En général, ses bosses se réservaient de balancer ces mots bien peu charmants, bien que les entendre sortir de leur bouche n'était pas inhabituel. Peu de temps après, elle se demandait pourquoi elle venait de déballer sa vie à cet inconnu, et regretta amèrement cette confidence. Ce n'était pas vraiment malin, et elle s'en rendait bien compte. Peut-être qu'il avait oublié, qu'il avait bien autre chose à retenir que les plaintes de l'une de ses employées. Elle l'espérait. Ce fut lorsqu'il reprit la parole qu'Eva sortir de ses pensées. Libre à lui de se perdre dans la salle destinée à l'alimentation du bâtiment. Et de croire qu'un technicien viendra à cette heure-ci fit de lui un très grand optimisme. Oui, il y avait certes une équipe de maintenance, mais ils étaient énormément sollicités, si bien que le chef de l'entreprise leur a donné un couvre feu obligatoire aux alentours de 21h. Eva se souvenait d'avoir lu une note d'information à ce sujet, et se souvenait même d'avoir dit que c'était tout à fait acceptable. Et oui, étant donné qu'elle n'avait plus d'ordinateurs, ni de lumière, elle ne pouvait plus faire grand chose de ses heures perdues. Avec un sourire moqueur, elle dit :

" Vous pouvez encore attendre longtemps si vous voulez attendre un technicien. Ils sont tous assis devant leur télé à cette heure-ci, si vous voulez mon avis. Peut-être qu'à Seattle, ils font du 24/7, mais certainement pas ici."

Son visage afficha un léger sourire. La question était : que faire maintenant ? Sa motivation pour travailler était moindre, et elle n'avait vraiment aucune envie de rentrer chez elle. Si ça avait été son ancien chef, ou même un collègue, elle l'aurait bien invité à boire un verre, mais là, Eva ne voulait pas se faire passer pour une allumeuse, chose qu'elle n'était vraiment pas. Bien qu'un cocktail (à prendre sans alcool depuis peu) ne lui aurait pas fait de mal.

" Oui bien sûr, je n'ai pas d'affaires urgentes à traiter pour le moment."

Elle marqua un temps de pause. Etant donné qu'elle était sous un jour où ses hormones avaient décidé de ne pas faire des leurs, Eva pensa une idée toute bête. Pas qu'elle aime être guide de touristes, mais il n'y avait pas grand chose à faire. Et que s'il voulait boire, il avait qu'à l'inviter à un moment opportun.

" Si vous non, vous n'avez plus rien à faire, je peux peut-être vous proposer de visiter la ville. Personnellement, je trouve qu'elle est bien illuminée, ça vaut le détour. Comme vous voulez."
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MessageSujet: Re: Tic Tic Tic ∞ Eva.   Tic Tic Tic ∞ Eva. EmptyJeu 21 Nov - 16:25


L’électricité, ça n’était pas son truc. Et tout ce qui était manuel en général,  même s’il n’était pas trop mauvais en bricolage. Mais il restait tout de même plus intellectuel, un homme de sciences, de chiffres, de technologies même. Mettez-lui un ordinateur entre les mains, et il en fera des miracles. Mais l’électricité…
Evidemment, il ne se doutait pas que les mêmes pensées traversaient l’esprit de miss Bates. Le vingt-et-unième siècle y était pour quelque chose, les hommes étaient sortis de leurs cavernes, et les femmes avaient laissé tomber le tablier. C’est ainsi que lui, homme fier et droit qu’il était, se retrouvait impuissant face à un malheureux tableau électrique. Heureusement, il n’avait aucun besoin d’impressionner la jeune femme. Quoique, la pression qui tenait ses mâchoires lui dictait plutôt le contraire, tandis qu’il était épris d’une frustration sortie de nulle part. Mais même sans l’impressionner, il ne voulait tout de même pas tomber dans le ridicule, et c’est probablement la raison pour laquelle il avait tout simplement eu envie de prendre la tangente.

Et d’ailleurs, il ne voyait rien qui pourrait le retenir plus longtemps, surtout qu’Eva venait de lui confirmer que ça ne servirait à rien : les techniciens, en supposant qu’il y en ait, ne viendraient pas ce soir. Ou alors, ils viendraient mais ça coûterait une fortune. Et surtout, ça leur coûterait des heures passées à attendre dans ces bureaux sombres. Il fallait avouer que l’idée ne l’enchantait pas beaucoup, même en compagnie de la jeune femme. Ou plutôt, surtout en compagnie de la jeune femme. De quoi auraient-ils pu parler, hein ? Ça n’était pas qu’elle lui était désagréable, mais il fallait avouer qu’elle le mettait mal à l’aise. Et pour être honnête, il ne savait même pas pourquoi. Elle n’avait pas été méchante, ni même désagréable. Elle s’était juste mise à lui confier des choses, et pas n’importe quoi, ses problèmes personnels. Et s’il y avait une chose qu’il ne savait pas gérer, c’étaient les problèmes personnels des autres. C’était d’ailleurs une des principales raisons pour lesquelles l’arrivée de sa fille dans sa vie représentait un défi de taille. Parce que là, il n’allait pas avoir le choix ; Il allait devoir s’impliquer, s’occuper de ses problèmes, et même les résoudre, parce qu’il en était responsable.

Et en parlant de sa fille, il allait probablement arriver trop tard…

"Si vous non plus, vous n'avez plus rien à faire, je peux peut-être vous proposer de visiter la ville. Personnellement, je trouve qu'elle est bien illuminée, ça vaut le détour. Comme vous voulez."

Alors ça… Ca, il ne s’y était pas attendu. C’était sorti de nulle part, et en même temps il l’avait peut-être cherché. Ca oui, il l’avait cherché, mais maintenant qu’elle le proposait, il se demandait s’il était bien sage d’accepter. Après tout, ne venait-il pas de se dire qu’il n’avait pas envie de prolonger la conversation ? Et puis, il n’était pas encore trop tard s’il voulait voir sa fille avant qu’elle ne s’endorme. Pour peu qu’il y ait un choix à faire, il était de toute évidence déjà fait.

« C’est très gentil, merci. »
Il tourna la tête, fuyant son regard – ou ce qui s’y assimilait le mieux dans la pénombre.
« Merci, mais je pense que je vais plutôt rentrer. »

Tournant les talons, il fit quelques pas en direction de son bureau. Il récupèrerait juste son manteau et son portable, et il partirait. Voilà tout. Mais avant, il se retourna une dernière fois vers la silhouette de miss Bates.

« Je ne vous raccompagne pas, hein ? Vous connaissez les lieux mieux que moi, et j’ai des affaires à récupérer… De toute façon, vous avez de la lumière. Bonne soirée ! »

A nouveau, il se retourna, cette fois-ci pour de bon. S’ils avaient été dans un film d’horreur, il aurait mérité de mourir pour avoir osé laisser une femme enceinte seule, même avec une lampe de poche. Mais ça n’était pas le cas, et il ne leur arriverait rien d’autre. Pas ce soir en tout cas. Pour autant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable de la façon dont il avait coupé court à la conversation… Mais ça, ça lui arrivait souvent. Et pour rien au monde il irait s’excuser ; et ça, il le savait déjà.
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