your own personal jesus. (r.)

Invité

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take second best put me to the test, things on your chest
you need to confess i will deliver, you know i'm a forgiver
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« AMEN. » Si jusqu'ici il ne s'était pas encore fait remarquer, il était à présent la cible de tous les regards. Le cul sagement posé sur le dernier banc de l'église, il venait de faire virevolter plusieurs croyants en sa direction. Les détournant du père éternel durant deux ou trois secondes. L'unique regard qui s'accrocha à lui le fit bêtement sourire. Il salua cette personne en agitant le bout des doigts. Très subtil. L'odeur qu'il dégageait laissait transparaître une matinée déjà bien arrosée. Il puait l'alcool. Et ses yeux vitreux relataient les quelques verres de whisky en trop. Son petit déjeuner ressemblait plutôt à un apéritif. Bref, la journée débutait sur les chapeaux de roues. Le pasteur reprit tranquillement son discours, ignorant cet enfant de Dieu complètement alcoolisé. Tony abandonna l'arrière de l'église. Sans un bruit, en faisant l'effort d'avancer doucement et droit, il atteignit la quatrième rangée. « Veuillez m'excuser. » Il se faufila entre deux pratiquants et s'installa juste derrière Lucie. La voilà l'explication, celle qui le força à mettre les pieds dans la maison de Dieu. Depuis qu'il l'avait revu au détour du cimetière, Tony s'efforçait vainement à se lever le dimanche matin. Et miracle ce fut aujourd'hui qu'il combattit enfin sa léthargie et se rendit à la paroisse. Les gens à côté de lui perdirent le fil de la messe. Ils le fusillèrent volontiers du regard. « Quoi ?! Vous allez me faire croire que vous ne connaissez pas la fin ? Son fils au gars que vous vénérez, et bien il meurt accroché à une croix. D'ailleurs vous avez sa reproduction juste au-dessus de l'autel. Alors ne m'en voulez pas et puis ce n'est pas encore le meilleur passage, attendez un peu de v… » Trois personnes se retournèrent. « D'accord, je vous laisse la surprise. » Irrécupérable. Il finit cependant par se tenir à carreaux. Et n'ouvrit la bouche que pour bâiller. Le monologue du pasteur semblait lui durer une éternité. Il n'avait qu'une envie, foutre le camp. Seulement il se fit rattraper par son désir le plus présent, Lucie. Depuis un quart d'heure, tandis que l'autre gusse récitait la bible, Tony la contemplait. Il n'apercevait que sa nuque négligemment cachée par ses cheveux. Inconsciemment, il se mordit la lèvre. Détail qu'une petite vieille perçut depuis la rangée voisine. Aussitôt elle effectua un signe de croix. À cet âge tout leur paraissait libidineux. Tony se pencha légèrement en avant. De sa main il vint à saisir l'épaule de la brunette. « À force de laisser l'empreinte de tes fesses sur les bancs de l'église, tu n'as jamais songé à devenir bonne-sœur ? » Lui chuchota-t-il. Leur promiscuité lui foutait l'immense regret de justement ne plus pouvoir la réduire à néant. Ce droit divin lui avait été retiré à la seconde qui suivit son geste. L'imbécile avait tout gâché. S'en mordait-il les doigts pour autant ? Seul un gourou pouvait s'imaginer à quel point il l'avait encore dans la peau. La sensation lui bouffait le palpitant, d'autant plus qu'elle subsistait en lui comme un cancer. Toutefois, il ne voulait pas en guérir. « La plupart j'en suis sûr qu'elles n'ont même pas de culotte. » Son sourire jadis assez discret vint s'élargir jusqu'à ses oreilles. L'ivresse n'excusait rien à son comportement. Et puis même en étant sobre ses remarques ne volaient pas plus haut. Il jeta brièvement un regard autour de lui. Le grand manitou faisait toujours son show. Tous les culs-bénis buvaient ses paroles. Seul face à cette secte, Tony souffla un léger rire et leva les yeux au ciel. Il reposa ensuite toute son attention sur Lucie. « Et toi ? » Simple question. Il essayait juste de faire la conversation. De trouver un sujet intéressant. Sa notion du mot était à revoir. Tout comme le reste. Chez lui une révision intégrale s'imposait, à commencer par son cerveau. Alors peut-être que ses rendez-vous chez le psychiatre avaient un sens, finalement.

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Citation :: cause if i cry another tear i'll be turned to dust,
no the sharks won't get me they don't feel loss.
★★★

Nul ne savait comment Lucie Denning avait embrasé la religion. Pas même elle. Rien ne l'avait pourtant poussé dans cette direction; du peu qu'elle connaissait de son père, elle le savait peu enclin à rejoindre le rang des disciples du seigneur, quant à sa mère, elle s'était toujours contentée de faire honneur à ce dernier, uniquement dans le cadre des grandes occasions. Autrement dit une fois par an, à Noël, et encore. Si bien que la jeune femme avait découvert cette inclinaison pour la foi, seule, probablement à la recherche d'une méditation quelconque visant à occulter de son esprit tout les tracas quotidien que réservait la vie à tout bon citoyen. Peut être était-ce aussi un besoin d'autorité qu'elle recherchait dans les écritures, une autorité qui lui faisait défaut, n'ayant jamais eu la chance de croiser le chemin du paternel s'étant donné la mort tout seul. Toujours était-il, qu'elle était devenue une bonne croyante, se rendant régulièrement à l'église, et si au départ cette volonté découlait d'une curiosité palpable, avec le temps, bien plus qu'une habitude s'était formée. Écouter les prédications la réconfortait, et elle s'imprégnait des mots de l'homme d'église avec une assiduité similaire à celle d'une élève. En réalité, il ne lui restait plus que ça, depuis que la dernière membre de sa famille était morte. Quelque part, elle agissait également en acquis de conscience, ne sachant plus trop ou donner de la tête en raison des divers événements survenus au cours des derniers mois. Un mouvement imperceptible dans la foule qui l'entourait, la tira abruptement de ses pensées saugrenues. Une voix qu'elle aurait pu reconnaitre parmi une centaine d'autre chatouilla le creux de son oreille, et immédiatement son corps se raidit sous cette influence néfaste. Tony. Encore lui aurait été plus exact. N'aurait-elle jamais une seconde de répit ? Le désirait-elle vraiment ? Elle l'ignorait, mais les frissons qui parcoururent son échine la trahirent. Elle se détestait d'être tant sujette à son emprise, comme elle était à peu près sure qu'il devait s'en délecter. Le contact de sa paume tiède lui raviva des souvenirs amères dans sa mémoire, et elle s'en déroba d'un mouvement apeuré. Or la peur était ce qu'elle devait à tout prix affronter, pour autant un tel acte était plus aisé en paroles que dans les gestes. Lucie serra les dents, son corps bouillonnant à la simple idée de l'affronter véritablement, afin de le frapper en retour. Était-ce là l'aboutissement de leur relation ? Des regrets, et de la rancœur sur une trame de violence exacerbée ? Son visage se renfrogna, esquissant une grimace : il puait l'alcool. L'odeur nauséabonde empestait autour de lui, encore une de ses innombrables qualités qui la confortait dans ses choix jadis effectués. « Tu es ivre. » Lâcha t-elle finalement avec plus de calme qu'elle ne l'eut escompté. Elle continua de lui tourner le dos, priant qu'il s'en aille de son plein gré, lui évitant une humiliation supplémentaire. « Je ne te demande même pas de faire preuve de décence, c'est un mot qui n'existe pas dans ton vocabulaire. » C'était plus fort qu'elle, tant de rage coulait dans ses veines, elle avait cette sensation de ne pas lui avoir tout dit, et son coeur battait une mélodie unique qui réclamait vengeance. Ce n'était pas tout cependant, mais elle tâcha d'ignorer l'autre facette de son muscle cardiaque en vertu de laquelle, elle éprouvait malgré tout des sentiments profonds à son encontre. Horrible situation conflictuelle. « Si être bonne soeur aurait pu me détourner de ton emprise toxique de petit parasite inutile, alors c'est volontiers que j'aurais rejoins les ordres. » La main le long de sa cuisse se prit soudainement de tremblements guidés par la colère, et ses propos déplacés. Elle s'excusa aussitôt d'un signe de tête à sa voisine, et aux quelques personnes présentes autour d'eux qui les observaient d'un air dédaigneux, et reporta son attention sur le prêtre. Il ne méritait pas qu'elle s'attarde davantage sur son cas, et elle devait à tout prix éviter de rentrer dans son jeu. Trop tard une fois encore. Sa dernière remarque eu raison de ses bonnes résolutions, et claquant d'un coup sec sa bible, elle se retourna pour lui faire face. A cet instant même, elle su qu'elle avait perdu, il lui était impossible de luter quand elle croisait ses prunelles bleues océans. Pour elles, Lucie, aurait pu tout pardonner : le fait qu'il l'eut rabaissé à maintes reprises, et pis encore qu'il l'eut frappé. Non souffla t-elle intérieurement, c'était trop facile. « Qu'est ce que tu veux Tony ? Tu n'en a pas assez fait comme ça... ? » Le saisissant par le bras, et dans un vacarme audible, elle le traina vers le fond de l'église, peu encline à laver son linge sale en public, qui plus est dans la maison de Dieu. « Tu es pathétique... » Presque un murmure, mais elle était sure qu'il l'avait entendu. Nerveusement elle se passa une main dans les cheveux, faisant les cent pas, avant de reprendre la parole, désabusée. « Tu veux de l'argent c'est ça ? »