❝ Le monde ne te fera pas de cadeau, crois-moi. Si tu veux avoir une vie, vole-la. ❞

Journée de repos. Quels mots étranges aux oreilles d’Anthony. Bon bien sûr il fallait maintenant que son bipeur ne se fasse pas entendre. Les possibilités étaient infinies, pourtant rien ne le tentait, il n’avait pas spécialement envie de sortir, et la plupart de ses amis travaillaient de toute manière. Décidé à ne rien faire aujourd’hui, il fit une seule folie : dormir jusqu’à 9h30. Le chirurgien n’était pas le genre à dormir longtemps, bien au contraire mais, il n’avait pas dormi de nuit complète depuis quelque temps. Entre les jours où il devait être tôt à l’hôpital pour les visites (pratiquement tous les jours) & les moments où il se réveillait en sursaut au milieu de la nuit & n’arrivait pas à se rendormir, sachant qu’Olivia était parfaitement réveillé à côté de lui, immobile. Une fois dans son salon, il trouva que prendre son petit déjeuner devant les Totally Spies n’était pas si mal. Debout dans son salon, il regarda la pièce, cherchant comment occuper sa journée, il avait l’habitude d’être actif, et le simple fait de n’avoir rien à faire aujourd’hui l’énervé. Pendant quelques secondes il espéra que son bipeur allait sonner mais, vu qu’il avait remplacé un de ses collèges malades récemment, il se doutait qu’on aller le laisser en paix. Ranger la maison. Perfectionniste qu’il était, ça allait lui prendre la journée & ce n’était pas plus mal à ses yeux. Il n’aurait pas le temps de s’ennuyer ainsi. […] Finalement, il avait peut-être parlé un peu trop vite … Il était 16h & il avait fini de ranger toute la maison ainsi que de dépoussiérer légèrement ses instruments de musique ainsi que la pile de livre qui s’accumulait depuis 3 mois. Bien sûr il aurait pu finir sa journée tranquillement à jouer ou à lire, cependant il ne se sentait pas encore prêt pour y retoucher, pas aujourd’hui. C’est ainsi qu’il se retrouva au milieu de la pièce qui aurait dû être la chambre de Lucas, elle était vide, il avait prit soin de tout enlever à la demande de sa compagne. Un thé brulant en face de lui, assit en tailleur, il observait chaque recoin de la pièce qui aurait dû être rempli de vie, de pleure, et il fallait l’avouer d’un nombre de couche incalculable. Un malaise s’installa en lui, le chirurgien se força à rester dedans, le temps que le malaise se dissipe un peu. Il y allait petit à petit. Lorsqu’il sortit de la pièce, son thé était froid. L’avalant d’une traite, il finit par se dire qu’il pouvait nettoyer sa voiture tant qu’il y était, & sortit donc de chez lui. Une jeune fille était tranquillement en train de fermer sa boite aux lettres & de repartir dans la rue, il lui fallu plusieurs secondes pour comprendre qu’il s’agissait de la fille avec qui il échangeait depuis quelques années des notes, avec écrit simplement le titre d’un livre ainsi que son auteur. Elle avait bien changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, il y a deux ans. C’était la première & unique fois qu’il l’avait vu, jusqu’à ce soir. Habillé d’un vieux jogging gris, légèrement trop grand, il avait l’air plutôt ridicule à lui courir après, il fallait dire qu’il n’était pas dans ses habitudes de sortir de chez lui ainsi. Rattrapant sans difficulté la blonde, il posa sa main sur son épaule pour qu’elle s’arrête. « Hey, ça fait longtemps dis-moi. » Un sourire sur le visage, c’est vrai qu’elle faisait tout de même moins gamine.