❝ I really want to go out. I really want to go outside and stop to see your day. You really want to hole up. You really want to stay inside and sleep the light away. ❞

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J'étais en service depuis 6h du matin et je commençais déjà à fatiguer, malgré mes trois tasses de café ingurgitées. Je n'étais pas du matin, et pourtant j'étais flic. C'était bien évidemment deux choses complètement incompatibles mais depuis que j'ai fait le test d'entrée pour l'école de police, il s'avère que je suis bon à ce boulot. Pour une fois que je suis bon en quelque chose. Mais même si j'étais bon, j'avais du mal avec l'assiduité. Non mais être en service à 6h du matin veut dire être debout à 5h, et des fois à 4h30. Une horreur. Surtout que des fois, dans mon secteur, il ne se passait pas grand chose donc je m'endormais limite dans ma voiture de fonction. J'étais en train de somnoler quand mon portable personnel me réveilla. Mia. Pourquoi ça ne m'étonne pas ? Je me mettais en route pour son quartier alors que j'étais en fonction. Pas grave, c'était bientôt fini de toute façon, le temps d'arriver chez elle. Garé devant son habitation, j'entrais dans la maison, me dirigeant vers la salle de bains. Un vrai clown, vraiment. Fait nous donc ton truc de ninja et fais moi sortir d'ici. Je vais finir par devenir folle ... Pas la peine de dire que je le suis déjà ! En passant. Il faut vraiment que je change ce rideau, il me sort par les yeux. Je me mis à rire et je m'exécutais, faisant "mon truc de ninja". Chargeant vers la porte, je la fis céder et elle s'ouvrait, me laissant découvrir Mia simplement habillée d'un large t-shirt. T'es... vraiment pas douée. Et je me mis à rire. Sérieusement, s'enfermer dans la salle de bain, c'était pas vraiment être doué.

La porte avait cédée, enfin devrais-je dire. J'aurais pratiquement dût crier Hallelujah, mais cela n'aurait fait que renforcer sa fierté de super ninja. J'avais essayé de viser la poignée avec mon pied bien avant qu'il n'arrive. Aucun grands progrès n'avaient résulté de cette terrible action. La poignée elle-même n'avait même pas bronché, mon pied par contre en avait pris assez pour la journée. Dans les films, tout à l'air si facile. Je suis loin d'être naïve au point de croire à toutes ces conneries qu'on peut voir à la télévision, puisque à vrai dire je suis moi-même celle qui les écrit. Mais cette idée semblait plausible au départ, du moins après coup, pas tant que ça. Il est vrai que si je n'ai jamais été rêveuse, trop réaliste pour cela, j'ai toujours eu une imagination débordante et celle-ci se trouve être parfois en total désaccord avec ce que je suis dans la vraie vie. Comme si je ne m'autorisais à rêver que pour écrire et créer des personnes, des scénarios, des histoires. Une échappatoire comme un autre. « Pas douée hein ? » Je me suis approché à son niveau, quelques centimètres seulement nous séparaient, son souffle contre mon visage j'ai plongé mon regard dans le sien avec ce sourire malicieux qui déconcerte tellement de gens. Et je l'ai frappé, au niveau de son épaule avec mon poing, assez fort, du moins c'est ce qu'il me semblait. J'adorais le frapper gentiment. Je n'aime pas la violence, mais par violence j'entends des coups suivis de pleures, de cris. Une véritable violence non pas des chatouilles à un ours des bois. Tobias était encore dans son uniforme. J'avais toujours gloussé de le voir ainsi. Comme si le Tobias que je connaissais intimement en tant qu'ami plus proche que quiconque n'était pas vraiment du genre à porter ce genre de choses. « Tu comptes ajouter cet incident au journal de bord de ta patrouille d'aujourd'hui ? Je vois déjà d'ici les gros titres. Le courageux agent de police Danvers a encore frappé, voué à aider son prochain. Celui-ci a secouru ce matin-même une jeune demoiselle en détresse, séquestrer dans une salle de bain du quartier malfamé qu'est Doakes. » Même si blaguer était dans mes habitudes, spécialement avec lui, encore aujourd'hui je lui suis reconnaissance. Pas particulièrement pour m'avoir sauvé, car je ne peux pas qualifier cela "avoir été sauvé", une victime me suit encore trop dans mon sommeil pour ça. Mais pour être toujours à mes côtés, toujours présent, trois ans après ce cauchemar. Mon drôle d'ange gardien.

C'est sans grande difficulté que j'avais réussi à défoncer la porte de sa salle de bains. Faut bien le dire, les maisons de ce quartier n'étaient pas les plus haut de gammes et les portes ne faisaient pas exceptions. Du coup, il suffisait de charger un peu pour qu'elle cède, ce que j'avais donc fait. Disons donc que les séances de musculation que je faisais à la salle de gym servaient dans ce genre de cas. Enfin, j'avais libéré la demoiselle en détresse et elle en était bien contente. La pièce dans laquelle elle se trouvait n'était pas la plus grande qui soit et je pense bien qu'on peut en devenir claustrophobe à y rester enfermé. "Pas douée hein ?" Je haussais les sourcils pour acquiescer alors qu'elle se retrouvait maintenant qu'à quelques centimètres de moi. Je sentais son souffle alors que je crois bien que le mien s'était coupé. Puis elle se mit à me frapper l'épaule avec une force de mouche, pour pas changer. "Tu comptes ajouter cet incident au journal de bord de ta patrouille d'aujourd'hui ? Je vois déjà d'ici les gros titres. Le courageux agent de police Danvers a encore frappé, voué à aider son prochain. Celui-ci a secouru ce matin-même une jeune demoiselle en détresse, séquestrer dans une salle de bain du quartier malfamé qu'est Doakes." Je secouais la tête, négativement. Je me sentais toujours aussi mal quand elle parlait comme ça, repensant forcément à son accident. Je n'étais pas voué à aider mon prochain, j'étais celui qui causait les accidents et elle ne le savait même pas... parce que je n'avais même pas eu le courage de le lui avouer. "Arrête un peu de dire des bêtises. Si on devait faire les gros titres de cette malencontreuse situation, alors tu ferais la une tous les jours... Et c'est pas bien de tuer des arbres pour dire ça. Enfin, plus sérieusement, tu sais, c'est pas grand chose." J'esquissais un sourire et puis je me dirigeais vers son salon pour m'installer sur son canapé. "T'as prévu de faire quoi aujourd'hui ? A part te retrouver coincée dans ta salle de bain ?" C'était clair, j'allais la charrier dessus toute la journée.

Je me sentais soudainement beaucoup mieux. Hors de ma cage. J'éviterais la salle de bain autant que je le peux. C'est-à-dire, très peu de temps. C'est inévitable. Quoique cette fois-ci, la porte ne pourra plus se fermer à clé, c'est une bonne chose en soi. « Arrête un peu de dire des bêtises. Si on devait faire les gros titres de cette malencontreuse situation, alors tu ferais la une tous les jours ... Et ce n'est pas bien de tuer des arbres pour dire ça. Enfin, plus sérieusement, tu sais, ce n'est pas grand-chose. » Après m'avoir accordé un sourire il s'est dirigé vers le salon, pour s'affaler sur le canapé. « T'as prévu de faire quoi aujourd'hui ? À part te retrouver coincée dans ta salle de bain ? » Il n'en loupait pas une. Mais il faut avouer que cette situation était plutôt marrante en y repensant. Le genre d'histoire à raconter plus tard, pour faire rire une galerie. « Honnêtement aucune idée. Mais toi, mon cher génie, tu vas remédier à cela je ne me trompe ? » Je n'ai jamais vraiment aimé vivre d'après un agenda, même si j'aime tout anticiper. Trop de contrainte à suivre, certes des imprévus, mais parfois, juste parfois, ils peuvent s'avérer intéressant. En compagnie de Tobias ceci est souvent le cas. Je me suis approché de lui derrière le canapé pour écarter les bras, mes coudes parallèlement accoudé à l'appui tête. Ma tête arrivant juste au niveau de la sienne sur le côté droit. En pointant du doigt le haut de sa tête j'ajoutai : « Fait chauffer tes neurones, une idée ? ... Enfin pas trop quand même. Je ne voudrais pas que tu fasse une attaque cérébrale. » Tobias était l'une des rares personnes avec qui il m'arrivait souvent de me comporter assez stupidement, avec une telle aisance. Comme si dans une autre vie, nous avions été amenés à partager le même nombril. Il faisait certes partie des personnes qui comptent le plus moi à cet instant. J'irais même jusqu'à dire que j'avais une confiance aveugle en lui. Chose plutôt rare suite aux événements.

Je m'étais installé sur le canapé, à mon aise. Pourquoi ne pas le faire après tout ? Elle me disait toujours de faire comme chez moi et puis, avec tous les moments passés ensemble, c'était devenu tout simplement naturel. Je lui demandais sourire aux lèvres ce qu'elle avait prévu de faire aujourd'hui, si on ne comptait pas l'étape "bloquée dans la salle de bains". "Honnêtement aucune idée. Mais toi, mon cher génie, tu vas remédier à cela je ne me trompe ?" Et là, mon sourire retombait immédiatement. Je n'avais pas la foi de réfléchir d'avantage aujourd'hui, surtout que mon service se terminait et je ne souhaitais qu'une chose : du repos. Enfin, c'était sans compter sur Mia qui était loin d'accepter que je me repose quand je suis avec elle. Je la sentais se positionner derrière moi et je m'attendais à ce qu'elle sorte une bêtise. "Fait chauffer tes neurones, une idée ? ... Enfin pas trop quand même. Je ne voudrais pas que tu fasse une attaque cérébrale." Je secouais la tête, elle était vraiment culottée. Mais bon, fallait que je fasse attention à mon cerveau donc j'allais éviter de trop réfléchir. "Tu sais... Tu n'as qu'à réfléchir par toi même, ça évitera à mon cerveau de faire une crise inutile." Je restais installé sur le canapé, posant ma cheville sur l'autre genou pour un semblant de jambes croisées. "Enfin, toi, faudrait peut-être l'échauffer un peu avant qu'il ne cale définitivement, ça fait bien longtemps qu'il n'a pas fonctionné." Autant rester sur les petites vacheries non ?

Toujours derrière lui, j'ai escaladé le dossier du canapé pour me retrouver à ses côtés. M'installant confortablement à moitié sur lui. Mes jambes sur ses jambes, les entrelaçant avec les siennes. Encore vêtue de mon t-shirt trop grand et mon mini short de sport. Depuis toute gamine je suis la fille qui ne peut pas s'asseoir correctement, toujours le dos vouté, les jambes croisées, jamais complètement droite. Des positions pas forcément confortables pour certains, alors que pour moi oui. Mes professeurs avaient souvent l'habitude de me reprendre, Mia redresse toi. Chose que ma mère ne faisait jamais. Sans dire de défier leurs autorités, il suffisait de quelques minutes pour retrouver ma posture difforme. Rien d'étonnant qu'il m'arrive d'avoir des douleurs au niveau du dos, comme une petite vieille. Tobias n'y voyait jamais d'inconvénient, il y était plus qu'habitué. Pourtant, ce jour-ci il semblait quelque peu crispé. « Mon cerveaux est à son maximum même quand je dors, nul besoin d'échauffement. Mais merci de prendre soin de chacun de mes organes vitaux. » Je me suis mise à le regarder attentivement. « Tu es sûr que ça va ? » dis-je en portant ma main à sa joue, jouant à inspecter son visage. Ses yeux quelque peu boursouflé trahissait une certaine fatigue, mais pas que. Je relâchais mon emprise sur sa frimousse mais pas ma proximité. Comme impatiente d'entendre sa réponse. J'adorais lui mettre quelque peu la pression. Parfois il en perdait tous ces moyens. Il ne s'agissait pas la d'une question d'état, donc beaucoup moins d'intérêt, mais c'était toujours marrant. Je peux compter sur une seule main les plus grands moments où je m'amuse et rigoler à plein poumon, Tobias apparaît avec moi dans chacun de ces souvenirs. D'une voix grave et modifié j'ajouta : « Nous avons les moyens de vous faire parler ! » Il sourit à cette réplique. Son seul sourire suffit à me rassurer à moitié.

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