Besoin de prendre l’air. Ce que tu avais besoin, c’était tout simplement d’aller au parc, profiter de ce beau temps pour réfléchir. Mais surtout pour comprendre ce qui t’arrivait depuis quelque temps. Tu ne te comprenais pas. Tu étais tellement bizarre. Tu savais que ton trouble n’était pas normal. Mais se faire soigner à quoi bon. Tu ne voulais pas, puis tu arrivais à te contrôler. Alors, tu ne voyais pas le mal. Puis, ta mère ne disait rien. En même temps, elle était toujours là pour toi, te soutenait pour toi, contrairement à ton père que tu voyais très rarement. Tu le détestais. Il était parti comme un lâche. Peut-être c’était pour ça, que tu avais tendance à avoir peur de tomber amoureuse. Mais fallait-il pas s’avouer que rien ne pourrait être pareil que l’histoire de tes parents. Tu ne ferais pas les mêmes erreurs, alors pourquoi cette peur ? Soit, le fait que tu pris ta voiture, pour aller dans la ville voisine, te semblait tellement bizarre. Te garant sur le parking de l’entrée du parc. T’étais habillé assez simplement, ne faisant même pas d’effort. Pour qui de toute façon. Fermant ta voiture à clé. Direction à présent le parc. Où tu profitais de cette verdure, de cette chaleur, mais surtout de l’air frais. Tu te sentais un peu mieux. Alors, tu continuais à marcher, sans vraiment savoir où aller. Qui sait, tu trouvais peut-être une vielle connaissance. Passer du temps entre amies, cela te manquait énormément. Quant au loin, tu vis une silhouette familière. C’était Olivia, une amie. Du moins, vous étiez devenues amies avec le temps. Le courant était directement passé, malgré votre air de ressemblance, tu ne doutais même pas qu’une seconde, qu’elle était ta demi-sœur. Et tu penses bien, que tu ne le serais jamais. Du moins, sans avoir fait le rapprochement entre votre père. Arrivant à sa hauteur, le sourire aux lèvre Ma Olivia, ça fait longtemps. avant de la serrer dans tes bras, pour simple bonjour. Etant assez tactile sur les bords, elle devrait s’habituer à cela.  

❝A good friend is cheaper than therapy.❞

« Je vous en prie. » Elle sourit faiblement, et regarde la petite famille s'éloigner du chantier avant de laisse échapper un léger soupir. Olivia tourne ensuite la tête, et lève les yeux vers la construction qui prend peu à peu forme. C'est sans doute la première fois depuis qu'elle a reprit le travail, qu'un semblant de satisfaction et d'accomplissement peut se lire sur son visage. Saluant d'un signe de main les quelques ouvriers présents, elle s'apprête à quitter le site à son tour, dans la direction opposée, téléphone portable en main. Elle le déverrouille, il est à peine dix-huit heures, soit deux heures avant qu'Anthony ne termine et qu'il ne rentre. Deux heures à pouvoir faire tout et n'importe quoi. L'espace d'un instant, elle songe à tout simplement rentrer chez elle, malgré qu'elle sache que ça n'est pas forcément un bonne idée. Il faut qu'elle s'aère l'esprit, qu'elle passe le moins de temps possible à broyer du noir, c'est ce que la spécialiste a semblé vouloir dire la dernière fois. Or, elle sait pertinemment que le fait de rester seule, et en particulier dans un environnement qui même s'il lui donne l'air de l'apaiser, lui pèse en fait ne l'aidera aucunement à s'en sortir. Elle s'arrête alors quelques instants et jette un coup d’œil aux alentours, l'air songeur, se demandant comment est-ce qu'elle pourrait occuper son temps jusqu'au soir. Et puis, l'idée de se rendre au centre où se trouve le groupe de soutien de Chino lui vient en tête. Se rassurant elle-même, elle se dit qu'elle n'aura pas forcément à parler, pas encore. Elle pourrait se contenter de découvrir les lieux, de « tâter le terrain », histoire de voir si ce fameux groupe de soutient lui correspond. Malgré que ça ne soit pas vraiment son genre d'avoir des préjugés sur quoi ou qui que ce soit, la jeune femme a une image assez péjorative de ce genre de rassemblements. En effet, comme certainement beaucoup de personnes, les rares informations qu'elle peut avoir vis-à-vis de ce genre d'endroits sont bourrées de clichés. C'est en parti ce qui a fait qu'elle a mis si longtemps à ne serait-ce qu'envisager d'y faire un tour. Elle finit par ranger son iPhone dans la poche intérieure de son sac à main et reprend sa marche, plus déterminée cette fois-ci vers sa voiture. Elle se met à rouler, et en moins de dix minutes, elle est sur les lieux. Une fois devant et sans sortir de la voiture, elle observe le bâtiment à travers la vitre de la portière et plisse les yeux. Un homme probablement âgé d'une soixantaine d'années en sort, cigarette en bouche, lunettes rondes et anciennes sur le nez. Elle grimace. Elle repose ensuite son regard sur l'enseigne, avant de le reporter sur le volant. Ce ne sera pas pour cette fois-là. Elle redémarre et roule sans réelle destination, jusqu'à ce qu'elle voit le panneau du Founders Park, et décide d'aller y faire un tour. Elle se gare non loin de l'entrée, et pénètre dans l'aire, dépassant le marchant de glaces. Elle aperçoit un petit garçon faire les yeux doux à celle qui paraît être sa mère, probablement dans l'optique qu'elle lui cède cette petite gâterie. Elle croise les bras et se surprend même à sourire en coin. Continuant de marcher, elle tente de faire le vide dans son esprit, même si cela lui paraît bien difficile. Et alors qu'elle se poste devant un lac, un voix l'interpelle. « Ma Olivia, ça fait longtemps. » Elle tourne alors la tête, et écarquille les yeux devant cette bonne surprise. Elle décroise machinalement les bras, mais ne parvient pas à rendre son étreinte à Samara, un peu surprise par cet élan d'affection soudain. Quoique, en y réfléchissant, c'est comme ça qu'elle est. En effet, « ca fait longtemps ». Trois mois et quelques, époque où elle s'est littéralement coupée du monde. Même si le cœur n'y est pas forcément, elle répond à son sourire de manière assez naturelle. Et puis, elle se sent un peu coupable suite à ses paroles, sachant que c'est surtout de sa faute si elles ne se sont pas vues depuis tout ce temps. « Ouais, ca fait longtemps. » Olivia se mord la lèvre, et repose son regard sur la jeune femme. Constatant qu'elle est seule, et qu'elle n'a pas l'air d'être pressée, elle poursuit. « Je suis sûre que tu as pleins de trucs à me raconter, du coup. Ne me dis pas que non, hein je n'te croirai pas. » Elle lui fait un clin d’œil, et lui fais signe, lui proposant de s'asseoir sur l'un des bancs qui se trouve à proximité.

Se promener le long du parc. Retrouver une veille amie que tu n’avais pas vue depuis trois mois déjà. Te rendre compte qu’en fait, tu n’étais pas une bonne amie. Parce qu’elle allait mal, et tu t’en fichais complètement. Non, ce n’était pas vraiment une raison. Tu avais tes propres problèmes avec Tara, avec tes sentiments. Tu étais perdue, complètement perdue. Ne voulant pas tomber amoureuse. Voilà qu’à présent, elle te manquait terriblement quand tu ne l’as voyais pas. Forçant à faire comme-ci de rien n’était. Tu n’es pas une bonne amie, tu le sais. Tu veux te rattraper. Soufflant quelque peu. Parce qu’il faut avouer que pendant ces trois long mois. Beaucoup de chose était passé dans ta vie. Comme l’annonce de ton père qu’il ne voulait pas te voir, tant que tu serais avec cette brunette. Ta mère qui t’annonce que ton père était infidèle. Chose que tu te doutais. Il t’avait toujours semblé louche. Mais jamais au grand jamais, tu croyais à cela. Maintenant, tu le détestais encore plus. Et imaginons que tu apprends qu’Olivia soit ta demi-sœur. Tu deviendrais folle. Tu l’as regardais. Tu savais qu’elle n’aimait pas trop les contacts affectifs. Mais quand tu ne vois pas une personne pendant longtemps. C’était machinalement que tu agissais de la sorte. Quoi qu’il faut avouer, tu étais très tactile, toujours avoir besoin d’un contact. Un effet de ta dépendance affective. Elle prit après de longue minute la parole. L’écoutant parler. Peut-être avait-elle envie d’être seule ? Pas d’être déranger par toi. Et encore une fois, tu te fais des films. Elle te l’aurait dit, toute façon, non ? Tellement de chose, je te l’accorde. disais-tu assez pensive. Avant de la rejoindre sur un banc. T’asseyant à tes côtés. Par quoi commencer. Tu ne penses pas qu’elle aimerait apprendre des choses sur Tara et toi. Puis, tu ne vois pas lui parler de cela. Trop compliqué. Par le commencement, mon père ne veut plus me voir depuis qu’il a su pour ma bisexualité, même si je ne comprends pas ce qu’il le gêne. avec une petite grimace. Et c’est officielle, il avait des amantes. Tu te rends compte, pendant tout ce temps. Je croyais qu’il était l’homme idéal. Maintenant je réalise que c’est loin d’être le cas. Je le déteste. Te coupant quelque instant. Parler, tu ne savais faire que cela de toute façon. Une vraie pipelette quand tu n’avais pas vue une amie depuis tout ce temps. Sinon, ma vie sentimental est trop compliqué pour que je te racontes. Tu n’as surtout pas envie d’en parler. Ce qu’elle pourrait comprendre. Et toi alors, qu’as-tu à me raconter ? Tu sais que je serais toujours là pour toi hein. Essayer de se convaincre, de se rattraper. Tu étais forte dans ce domaine de toute façon. Combien de fois, tu foutais tout en l’air. Tu étais maladroite dans tes paroles, rien de plus simple.

❝A good friend is cheaper than therapy.❞

Prendre l'initiative de lancer une conversation, ou l'art de se forcer à faire l'exacte opposé de ce dont elle a pris l'habitude depuis un bon moment. Décidée à retrouver un semblant de vie dite normale, commencer de cette manière serait un bon début, bien que cela ne soit rien de bien extraordinaire en soit. On dit de la parole qu'elle est libératrice. De quoi exactement? On ne sait pas, mais il semblerait qu'on ait, « un poids en moins ». De plus, c'est ce que à peu près tout le monde dans son entourage qui lui rabâche sans cesse que cela lui fera du bien. Bien qu'elle n'ait absolument aucune intention de parler du sujet de son réel mal-être, parler d'autre chose aura sans doute un petit effet. Finalement, Samara tombe donc au bon moment. Avec un peu de recul, c'est probablement l'une des seules personnes avec qui parler ne se révélerait pas être une corvée absolue. D'une de par la place importante, malgré tout, qu'elle tient dans la vie d'Olivia, et surtout, de par son caractère, ce petit truc qu'elle a en plus, et qui fait tout son charme. « Tellement de chose, je te l’accorde. » Le coin de ses lèvres se plisse, elle cligne plusieurs fois des yeux tout en regardant son amie, toute ouïe. Elle tente de se remémorer la dernière fois qu'elles ont eu une conversation digne de ce nom, et, cela lui revient sans trop de difficulté. C'était le soir de sa baby shower, tout le monde était parti, sauf l'organisatrice qui se trouvait être la brunette. Olivia ne dit rien, sa voisine semble chercher ses mots. « Par le commencement, mon père ne veut plus me voir depuis qu’il a su pour ma bisexualité, même si je ne comprends pas ce qu’il le gêne.  » Elles grimacent en même temps. Elle se souvient en effet avoir eu une conversation à propos du paternel de Samara, mais les choses n'en n'étaient pas encore arrivées à un tel point. Et, honnêtement, Olivia était persuadée que la situation allait s'arranger, pensant qu'un peu de temps suffirait à lui faire avaler « la nouvelle ». Elle n'arrivait alors pas à concevoir qu'un parent puisse tout bonnement arrêter d'adresser la parole à son propre enfant en ayant pour simple raison son orientation sexuelle, qui ne lui conviendrait pas. « Et c’est officielle, il avait des amantes. Tu te rends compte, pendant tout ce temps. Je croyais qu’il était l’homme idéal. Maintenant je réalise que c’est loin d’être le cas. Je le déteste. » Olivia penche légèrement la tête et grimace à nouveau, compatissante. Elle soupire, secoue la tête l'air désespéré, fait parcourir son regard aux alentours, avant de le reposer sur son amie. « Orh, je suis désolée Sam. » L'espace d'un instant, elle tente de se mettre à sa place, à place d'une jeune femme terriblement déçue par le comportement de son père. Or, cela lui reste difficile, étant donné que le sien est décédé avant sa naissance. Du moins, c'est la version qu'elle a toujours entendu de sa mère, et que voyant que c'était un sujet sensible, elle n'a jamais cherché à creuser. « Bon, je sais que je ne sais probablement pas de quoi je parle, mais il reste ton père, et je pense que la situation doit le ronger, même si on ne dirait pas comme ça. » Elle marque une courte pause avant de reprendre de plus belle. « Parfois on est tellement au fond que faire face à la réalité et affronter ses erreurs nous paraît infaisable. » Elle détourne le regard à la suite de cette réplique, dont on pourrait se demander qui en est la véritable destinataire. Se tournant un peu plus face à la jeune femme, elle pose son coude sur le dossier du banc, et posa sa tête sur sa main. « Sinon, ma vie sentimental est trop compliqué pour que je te racontes.  » Elle fait rouler ses yeux de droite à gauche, l'air un peu amusé. « Que celui qui a une vie sentimentale simple me jette la première pierre. » Cela ne fait que quelques minutes qu'elles discutent, mais Olivia se sent déjà étrangement mieux. Ce sentiment sera sûrement éphémère, alors, elle en profite tant qu'elle le peut. « Et toi alors, qu’as-tu à me raconter ? Tu sais que je serais toujours là pour toi hein.  » Elle aurait pu lui en vouloir, du fait qu'elle n'ait pas plus insisté que cela à la voir au cours de ces derniers mois. Elle aurait pu, mais cela aura été une autre forme d'égoïsme, de victimisation. Et puis, tout ce dont elle vient de lui faire part lui a probablement beaucoup occupé l'esprit, l'empêchant de se concentrer sur quelque chose d'autre. « Merci ma poupée. Je sais, t'inquiète pas. » Facile à dire. Ne pas s'inquiéter quant à son état ne serait presque pas naturel. Alors qu'elle s'apprête lancer un sujet un peu plus gai, un détail, ou plutôt quelqu'un attire son attention, elle fronce les sourcils, avant de regarder Tamara comme si de rien n'était. « Ok, ne te retourne pas mais, derrière toi il y a un homme qui n'arrête pas de nous fixer depuis tout à l'heure. Donc je suggère qu'on se lève et qu'on se mette un peu plus loin. Et si jamais on doit courir, je te fais signe. »  

Besoin de se confier. Chose qui t’arrivait rarement. Tu n’aimais aucunement raconter ta vie. T’était ce genre de personne qui préférait tout garder en soit, pour ne pas qu’on s’inquiète. Mais il y avait des moments comme celui-là ou ce besoin était si fort, si intense. Peut-être parce qu’au fond de toi, tu sais que tu n’arriverais pas à surmonter seule. Sans tara. Tout était plus dur. Elle avait ce don de te rassurer et te conseiller. N’ayant que très peu d’amie. Olivia était la seule qui te restait en ce moment précis. Sauf qu’elle allait autant mal que toi. Et l’embêtait avec tous ces problèmes, ce n’était certainement pas une bonne idée. En soit, peut-être que ça l’aiderait à se confier-elle aussi, non ? Et tout s’enchaina assez rapidement. Tu avais tout déballé. Comme-ci ta vie en dépendait. Dingue n’est-ce pas ? Ces premières paroles n’étaient qu’autre que des excuses. Un sourire sincère apparu sur tes lèvres. La regardant quelque instant. À quoi cela servait des excuses ? Bonne question, n’est-ce pas. C’était une manière détourné de dire, qu’on n’y pouvait rien, non ? Mon père ne veut plus entendre parler de moi. Même cette pensée te rendait aucunement triste. Avec tous les misères qu’il avait faites à ton père. Tu n’en serais plus qu’heureuse. Pourtant, il était ton père et rien ne pourrait changer cela. Peut-être avec le temps, il comprendra que je suis toujours la même, mais je ne changerais pas pour autant. disais-tu en haussant les épaules. Toute façon, il n’y avait pas six mille solutions. Soit il assumait que sa fille pouvait finir avec une autre fille, soit il n’assumait pas, mais si c’était le cas, tu ne voudrais plus jamais le voir. On fait tous des erreurs, mais peut de personne arrive à faire face. disais-tu en détournant les yeux. Comme Tara et toi. Si tu aurais eu le cran de lui dire que tu l’aimais. Tout aurait été plus simple. Et tu le savais au fond de toi. Et enfin, quelque seconde après. Tu réalisais qu’un homme vous fixait. T’essayer de ne pas paniquer, mais à vrai dire ce n’était pas simple. Tu hochais simplement la tête pour simple réponse. Avant que vous vous leviez. Jusqu’à l’autre banc. Tu regardais longuement Oliv qui te ferait comprendre si vous devriez courir ou non.   

❝A good friend is cheaper than therapy.❞

« Mon père ne veut plus entendre parler de moi. Peut-être avec le temps, il comprendra que je suis toujours la même, mais je ne changerais pas pour autant. »   La commissure de ses lèvres se plisse à nouveau, signe de sa compassion. C'est tout ce qu'elle peut faire d’ailleurs, compatir, et imaginer la situation de la jeune femme, n'ayant elle, jamais eu de figure paternelle. Du moins, pas directe, pas celle d'un père, ce dernier étant, selon les dires de celle qui l'a élevée, décédé avant qu'elle ne naisse. Histoire à laquelle elle ne croit pas, mais dont elle s'est bien gardée de creuser, ayant peur de ce qu'elle pourrait découvrir. Samara, c'est comme la petite sœur, le petit bébé qu'il faut protéger, car malgré qu'elle n'en ait pas l'air à première vue, elle est fragile. C'est avec le temps qu'Olivia a appris à percevoir cet aspect de sa personnalité, et en particulier à travers ses gestes. Ce besoin d'avoir constamment un contact physique avec autrui trahit probablement son insécurité, son envie d'être rassurée en permanence. Et même si elle se dit peu bavarde quant à ses litiges personnels, il lui arrive régulièrement en présence d'Olivia de se laisser aller, et lui confier certains détails de sa vie. Ainsi, au jour d'aujourd'hui, elle ne la connaît que très bien, et malgré la longue période qui s'est écoulée depuis la dernière fois qu'elles se sont vues, rien n'a changé. Seuls de nouveaux problèmes semblent avoir fait leur entrée dans leurs vies respectives. « On fait tous des erreurs, mais peut de personne arrive à faire face. » Cette fois-ci, c'est à Samara de détourner le regard. Visiblement, la remarque qu'elle vient de faire sur les gens en général semble s'appliquer à sa propre situation. L'ainée des deux jeunes femmes ne dit dit rien, ne trouvant aucun mot adapté, ou assez réconfortant pour elle sur le moment. Elle-même ne se trouvant pas dans une forme olympique, c'est déjà un énorme effort qu'elle fait en s'intéressant, sincèrement à son amie. Quelques semaines auparavant -si elle était sortie-, elle aurait prétexté être pressée, pour ne pas avoir à discuter, à s'ouvrir en somme. L'homme qui les observe lui paraît réellement louche, bien qu'elle doute qu'il soit vraiment dangereux. Olivia entraîne donc la brunette un peu plus loin, avant de vérifier qu'elles sont hors de son champs de vision. Elle sourit un peu, repose son regard sur la jeune femme et pose sa main sur la sienne, la frottant doucement, de manière assez maternelle. Elle n'a aucunement l'intention de courir, mais Samara a l'air d'avoir pris ses mots au pieds de la lettre, ce qui la fait sourire. « C'est bon, tu peux respirer, on est tranquilles. » En temps normal elle aurait lâché un petit rire, réellement amusée par l'expression du visage de Samara, mais, le cœur n'y est pas encore. Elle soupire un peu, et tourne la tête, bien que son buste soit toujours tourné vers Samara. « Tu veux une glace? » Olivia repose son regard sur elle, tentant d'adopter un ton un peu plus enjoué que d'habitude, et lui montre l'emplacement du camion d'un signe de tête.

Certaine personne ne disait que tu ressemblais étrangement à Olivia. Même couleur de peau. Des cheveux aussi bruns qu’elle. Un visage presque semblable. Mais jamais, tu n’aurais cru qu’elle pourrait être ta demi-sœur. Pour toi, ce n’était qu’une amie, une bonne amie. Tu tenais à elle. Tu l’appréciais réellement. Même si tu n’as jamais vraiment été là pour elle. Du moins,  t’essayait être là, mais ce n’était pas autant simple. Quand une personne ne voulait pas être aidée, on ne pouvait rien faire. Plus le temps passent, plus tu savais qu’elle avait besoin de soutient. Autant que tu en avais besoin. Mais ce n’était pas pareil. Tu étais fragile, mais tu n’avais rien vécu de bouleversant dans ta vie. Du moins, tu t’en persuadé. Tu avais tout pour être heureuse. Tu n’avais qu’à le vouloir, rien de plus simple. Le fait qu’elle te disait que l’homme semblait étrange. Tu pris peur. Peut-être qu’au fond de toi, tu avais un mauvais pressentiment ou tout simplement tu étais trop naïve pour croire qu’il était inoffensif. Vous étiez levez, direction un autre banc. Tu devrais avoir un air paniqué sur le visage. Pour qu’elle te rassure en te disant que vous pouviez respirer. Tu fis un sourire soulagé. Malgré qu’au fond de toi, tu te trouvais drôlement bête. Comme d’habitude, tu n’avais pas changé. Rien au fond ne pouvait prévoir ce qu’il allait se passer. Et enfin, elle te proposa une glace. Avant de diriger ton regard vers le camion. Est-ce une bonne idée ? Tu étais assez gourmande en soit, alors pourquoi pas. Tu compenseras en allant faire du sport en salle. Oh ! Avec plaisir. disais-tu assez enthousiasme. Avant de te lever et vous dirigiez vers le marchant. Trop de parfum, trop de choix. Tu n’arrivais jamais à choisir. Mais au fond, la gourmandise n’était-ce pas un défaut ? Tu n’en savais rien. Tu attendais qu’elle fasse son choix. Alors que tu étais toujours en train de réfléchir à quel parfum, allais-tu choisir.

Spoiler:

❝A good friend is cheaper than therapy.❞

Non, Olivia n'a pas une envie soudaine de crème glacée, pas comme elle a a pu en avoir lors de sa grossesse, ou encore pendant "la semaine spéciale" du mois comme elle se plait à l'appeler. Elle se dit juste que, pour retrouver une vie à peu près normale, il faudrait qu'elle recommence à faire ce que les gens qui le sont font. Dans ce cas-ci, la normalité reviendrait donc à acheter une glace et la manger en la bonne compagnie qu'est Samara, en cette fin d'après-midi ensoleillée.  « Oh ! Avec plaisir » La réponse positive de la brunette lui arrache un petit sourire, et ensemble, elles se dirigent vers le grand véhicule qui à cet instant, doit probablement être un endroit très proche du paradis pour les enfants qui se trouvent non loin de là. Elle en observe d'ailleurs quelques uns qui font la queue devant elles et, se surprend à imaginer Lucas, plus grand, parmi l'un d'entre eux, tirant sur la manche de veste pour attirer son attention sur la multitude de parfum  présents. Pendant quelques secondes, son visage se détend et son regard se perd dans le vide, elle est ailleurs. Elle en oublie Samara qui se trouve juste à côté d'elle, elle en oublie où elle est. C'est une voix mélodieuse, très joviale qui la tire brusquement de ses pensées, et qui la ramène sur Terre. « Qu'est-ce que je vous sers? » La vendeuse apparaît comme un petit rayon de soleil avec ses cheveux dorés et son sourire digne d'une publicité pour dentifrice, le genre de personne qui illumine une pièce et la rend tout de suite plus gaie lorsqu'elle rentre dedans. En somme, une personne un peu comme Olivia, avant qu'elle ne sombre il y a quelques mois et que ce trait particulier de sa personnalité ait quasiment totalement disparu. La jeune femme se tourne vers son amie qui ne semble pas encore avoir prise sa décision, alors elle repose son regard sur les bacs à glace qu'elle peut voir au travers de la vitre qui les en sépare et prend la parole. « Ce sera stracciatella pour moi. Une seule boule, s'il-vous-plaît. » Elle sourit en coin, la vendeuse hoche la tête et s'attelle à sa demande. En temps normal elle en aurait demandé plus mais, son estomac n'est certainement pas encore près à recevoir d'un seul coup, plus qu'il n'a reçu depuis un bon bout de temps. Encore une fois, elle fait les choses petit à petit. « Et pour la sœur, ce sera? » Olivia met un certain temps avant de percuter que la blonde s'adresse à son amie, elle la regarde puis fait de même avec son amie, plusieurs fois avant de réaliser qu'en effet, c'est bien à elles  qu'elle parle. « Euh.. » Elle fronce un peu les sourcils, mais se ravise finalement, elle ne voit en fait pas l'utilité de lui dire que Samara n'est aucunement sa sœur, cela ne servirait strictement à rien. Elle ne dit donc rien, et attend que la jeune femme choisisse à son tour. Quand même surprise qu'une nouvelle fois, on les confonde comme étant des membres de la même famille, elle observe les traits de visage de Samara, peut-être un peu trop indiscrètement mais, elle ne s'en rend pas compte. Et puis, elle secoue la tête, c'est ridicule, le soleil lui tape sans doute trop fort sur la tête. « C'est marrant qu'on nous prenne sans cesse pour des sœurs, tu ne trouves pas? » La vendeuse leur tend leur commande, Olivia sort un petit billet de son porte monnaie qu'elle avait préalablement sorti de son sac à main et, commence à marcher sans réelle direction, Samara à ses côtés. « Meme si je suis sûre que ca ne te dérange pas d'avoir un canon comme moi pour présumée soeur. » Elle tire légèrement la langue, taquine.

Spoiler:

Une amitié se construisait au fil du temps. Comment avais-tu connu Olivia. Tu ne t’en rappelais presque plus. Mais il était vrai que vous étiez de bonne amie. Même si tu te doutais que votre amitié était assez fragile. Peut-être parce qu’à force qu’on disait que vous vous ressemblez, tu commençais réellement à douter de certaine chose. Tu ne voulais pas lui en parler. Parce qu’elle te prendrait certainement pour une folle. Mais c’était quand même assez étrange non ? Vous aviez les mêmes traits, la même couleur de cheveux et couleur de peau. Malgré qu’elle était un peu plus foncée que toi. Tous ces choses n’étaient pas un hasard, si ? Cela devrait être impossible. Non, valait mieux arrêter de penser. Il y avait pas mal de monde qui aimerait manger une bonne glace. Gourmande comme tu étais, tu ne savais pas réellement ce que tu allais prendre. Mais tu préférais la simplicité. Quelque chose comme vanille/chocolat ou autre. Tu voyais bien qu’elle était dans ces pensées. Cela ne t’étonnait guerre. Elle avait vécu des moments pas simples. Tu ne préférais ne rien dire et attendre votre tour. Toute façon, il ne restait qu’une personne devant vous. Et enfin, ce fut à votre tour. Elle commanda en premier. Alors que tu regardais encore et encore les parfums. Mais la question de la demoiselle te surpris. Que tu te retrouvais quelque seconde sans vraiment quoi dire avant d’ajouter Un cornet simple citron vert. en ajoutant un sourire. Avant qu’elle te tende la glace. Tu l’as remerciais, alors qu’Olivia payait. Et tu suivais cette brunette sans vraiment savoir où vous alliez. C’est tellement dingue ! Mais peut-être qu’on est de la même famille sans le savoir ! disais-tu en plaisant, avant d’ajouter Puis avoir une sœur comme moi, c’est le rêve ! avant d’éclater de rire. Etre sœur ou pas. Vous étiez amis et c’était tout ce qui comptait, non ?

❝A good friend is cheaper than therapy.❞

Pendant une grande partie de sa vie, ça a toujours été Olivia, sa mère et personne d'autre de présent sur le portrait de famille, pas de figure paternelle directe pour la petite fille de l'époque. Seul son son grand-père maternel a su occasionnellement se rapprocher au plus près de ce rôle, bien que son état de santé ne le permette pas toujours. La jeune femme a grandi seule avec elle dans une petite maison de Chino, cette dernière ne se trouvant d'ailleurs qu'à quelques rues de celle qu'elle partage avec Anthony. Celle-ci se trouvant être une hôtesse de l'air, sa mère bien que très aimante était souvent absente, laissant la brunette livrée à elle-même pas matériellement, mais affectivement parlant. C'est probablement de là que vient son désir assez prématuré compte tenue de la société d’aujourd’hui, d'avoir des enfants. En bref, cela la fait toujours sourire lorsque l'on la compare physiquement à Samara, sachant qu'elle est fille unique, jusqu'à preuve du contraire. Elle ne trouve d'ailleurs pas qu'elles se ressemblent tant que cela, si ce n'est quelques traits similaires mais, Olivia met tout simplement cette vague ressemblance qu'on leur attribue sur le compte de leurs origines polynésiennes communes, rien d'autre. Et, pour dire vrai, elle n'a même jamais essayé de se creuser la tête quand à cela, n'ayant jamais pensé qu'il puisse y avoir une raison plus que rationnelle quand à leurs similarités physiques. « Un cornet simple citron vert. » Leur petite gourmandise une fois en mains, elles se mettent à marcher sans direction précise à prendre, lorsque l’aînée des deux jeunes femmes évoque cette tendance que les gens ont à les confondre pour des sœurs, en prenant soin d'ajouter une petite dose d'humour, comme elle en avait l'habitude il y a encore quelques mois. « C’est tellement dingue ! Mais peut-être qu’on est de la même famille sans le savoir ! » Olivia se surprend elle-même à lâcher un minuscule rire à la remarque de son amie, qui, il faut le dire est tellement absurde qu'elle en devient amusante. Olivia hausse les épaules, comme si ce que vient de dire Samara se trouve être la vérité. « Ça doit être ça, oui. Ça me paraît très plausible. » Elle attrape la petite cuillère jointe avec le pot où est posée sa boule de glace, et la plante en plein milieu, avant de la porter à sa bouche. « Puis avoir une sœur comme moi, c’est le rêve ! » Olivia sourit à nouveau, elle retrouve peu à peu la Samara qu'elle a délaissé quatre mois plus tôt, laissant de côté celle qui semblait perdu dans ses pensées et perturbée par le comportement de son père un peu plus tôt. « Ça va les chevilles? Haha. Mais, j'avoue que ça doit être pas mal, en effet. » Olivia baisse les yeux vers sa montre, constatant qu'il ne reste qu'une trentaine de minutes avant qu'Anthony ne rentre de l'hôpital. Elle se dit qu'il sera probablement content de voir que pour une fois elle rentre après lui, parce qu'elle était avec une amie, cela lui fera plaisir de savoir qu'elle fait des efforts afin de retrouver une vie digne de ce nom. Malgré tout, elle est pressée de rentrer et de retrouver la tranquillité de sa maison, on ne peut pas lui en demander trop d'un coup non plus. Avalant une autre bouchée, Olivia reprend la parole. « Je ne vais pas tarder à rentrer.. Je te dépose quelque part? »