❝ Everything is scary if you look at it.
So you just got to live. ❞

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Carlene venait de terminer son service au Gabby’s mexicain cooking. Elle se dépêcha de retirer son uniforme pour enfiler une tenue un peu plus confortable. Une fois son pantacourt de yoga et un large débardeur sur le dos, la blondinette se dépêcha de refermer son casier. La blonde n’avait pas vraiment de plan pour le reste de son après-midi et sa soirée. La jeune femme trainerait probablement dans son canapé ou appellerait l’un de ses amies pour prendre de ses nouvelles. L’idée de prendre un animal de compagnie lui traversait l’esprit. Elle l’oublierait probablement. Déjà, lorsque son frère lui avait demandé de garder son poisson quelques années auparavant cela avait plutôt mal fini pour lui.  Ce n’était probablement pas une bonne idée. Surtout, en considérant ces antécédents. La belle glissa son téléphone dans son sac. Carlene adressa un signe de tête et un sourire poli à ces collègues alors qu’elle passait par la porte de derrière pour quitter le restaurant. Son regard se baladait sur les voitures présentes sur le parking. Elle n’avait jamais pu s’imaginer un jour conduire une voiture. Non, son truc à elle, c’était les deux roues. Un pincement au cœur. Sa moto se trouvait encore au mécano. Il lui tardait de la retrouver. Oui, c’était un peu comme une personne. Elle avait même trouvé un petit nom pour cette dernière. Non, Carlene n’avait pas besoin d’une présence supplémentaire dans sa vie. La jeune femme envoya un message à ses frères pour leur dire qu’ils lui manquaient. Sa famille n’était pas énorme. Il n’y avait plus qu’eux parmi les Dawey bien que sa tante avait été comme une seconde mère pour eux. Cela ne changeait pas le fait qu’ils étaient des orphelins. Même à l’âge de vingt-six ans, cela faisait toujours quelque chose. La douleur de la perte d’un être cher ne disparait jamais vraiment. Les blessures qu’on croit fermées ne le sont pas forcément autant qu’on le voudrait. Il lui fallut quelques minutes – secondes ? – pour réaliser que quelqu’un se trouvait derrière elle depuis un moment. La demoiselle s’arrêta brutalement tout d’abord pour voir si les bruits de pas se stoppaient aussi. Ce fût le cas. La blondinette tournait les talons, accélérant le pas, prenant brutalement un tournant. La belle se concentrait de nouveau sur les bruits de pas derrière elle. Ils étaient toujours présents. Était-ce son esprit qui lui jouait des tours ? Devant ses yeux se dessinait la bâtisse d’un hôtel Best Western. Sans bien réfléchir, la jeune femme se précipitait à l’intérieur. Sa respiration était légèrement saccadée. Son cœur cognait dans  sa poitrine. L’adrénaline coulait dans ses veines. Une douleur à sa cheville et à son genou la fit tressaillir. Dans un automatisme dégradant, la jeune femme déposait sa main sur son sac. Il lui fallait prendre un antidouleur. Carlene sentait un regard posé sur elle. Relevant ses yeux azurs, la blonde marmonna :   « Je suis désolée. J’ai… C’est une longue histoire. »

❝ Everything is scary if you look at it.
So you just got to live. ❞

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Carlene n’avait pas pour habitude de stresser sans raison. Mais sans savoir pourquoi dans ces ruelles sont rythme cardiaque s’était accéléré. Ses sens s’étaient mis en alerte. Les bruits de pas résonnaient dans son esprit. Son être entier était concentré sur ses bruits de pas qui se rapprochaient. Progressivement la panique avait envahi son être. Ses instincts avaient pris le dessus. Cherchant à éviter un danger qui lui semblait imminent la demoiselle s’était précipité dans le premier lieu bondé qui était apparu dans son champs de vision. La menace semblait disparaître dans les murs rassurants d’un lieu bondé. Il/elle ne risquait pas de l’attaquer devant les yeux de tous. C’était plus improbable disons mais pas impossible. Elle n’avait même pas osé jeter un regard derrière son épaule. La voilà qui s’en voulait à présent. C’était idiot de s’être enfui de la sorte. Elle avait sûrement exagéré. Pourtant, son cœur lui criait le contraire. Sa respiration désordonnée lui jurait le contraire. Ce ne fut qu’au bout d’une bonne minute, que son esprit se concentrait de nouveau sur la réalité. Ayant retrouvé ses esprits, son souffle revenait lui aussi peu à peu. Son cœur se calmait doucement dans sa poitrine. ❝ Ca va aller ? Vous voulez quelque chose à boire ? Vous n'avez pas l'air bien...❞ lui demanda une blondinette élancée. Son regard s’arrêta sur la plaque présente sur son uniforme. « Peppy » était inscris sur ce denier. Ce devait être le prénom de cette employée de… L’hôtel Best Western d’après ce que disait l’inscription sur le mur près d’elle. Bien elle n’avait pas quitté Orange. Peu à peu, son esprit retrouvait ses repères. La panique s’échappait. Sans lui laisser le temps de répondre, l’hôtesse disparaissait avant de revenir avec un verre d’eau. Sa main tremblait encore alors qu’elle tendit le bras pour s’emparer du verre d’eau. Le contact rassurant du verre, sa solidité, le froid qui s’en dégageait la calmait. La jeune femme pris une gorgée d’eau fraiche. N’étant plus en état de choc, Carlene répondit : « Merci beaucoup, Peppy. Je peux rester ici quelques instants, s’il vous plait ? Je ne suis pas sûre de réussir à tenir debout. »  La demoiselle ouvrit délicatement son sac pour sortir sa prescription. Elle sortit un cachet puis pris une gorgée d’eau pour l’avaler. Voilà qui était beaucoup mieux. Ses sourcils se froncèrent. « Je… J’ai cru… que quelqu’un me suivait mais c’est probablement exagérer. J’ai dû me faire peur toute seule encore. », expliquait finalement, honteuse, la serveuse.  

❝ Everything is scary if you look at it.
So you just got to live. ❞

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La peur était quelque chose d’étonnant, de fascinant mais surtout de puissant. Elle pouvait prendre les commandes en un claquement de doigts. La peur pouvait réveiller vos instincts les plus sauvages mais aussi s’avérer un excellent motivateur. La peur était définitivement quelque chose d’important. C’était un élément finalement qui pouvait être suscité rapidement. Comme par exemple, alors qu’une blondinette marchait tranquillement pour rentrer chez elle en sortant de son travail. Un homme dans la quarantaine, une silhouette non distincte et pourtant presque familière qui prenait le même chemin. Ses pas évoluaient au rythme des siens, se stoppant, s’accélérant de minutes en minutes, l’imitant dans une synchronisation déroutante. Si bien, que cela semblait presque calculé. Dans un élan de panique, la demoiselle entrait précipitamment dans un hôtel. Une réceptionniste semblait sensible à son état puisque cette dernière lui apportait un verre d’eau. Au fils des minutes, son esprit s’éclaircissait. Son pou se ralentissait. Sa respiration se faisait régulière. Son corps tout entier semblait se calmer. Si bien que la blonde se décidait à expliquer son comportement. ❝ Il n'y a personne, vous êtes en sécurité ici. ❞ la rassura la grande blonde. Carlene lui adressa un sourire pour exprimer sa gratitude envers cette étrangère qui semblait s’intéresser à son cas. Ce qui était rare finalement, ceux qui cherchait intentionnellement à prendre soin d’elle. Peppy se trouvait déjà vers le comptoir tapotant sur son ordinateur lorsque Carlene relevait le regard après avoir avalé son antidouleur et terminé son verre d’eau. La réceptionniste n’ayant pas répondu mais l’aidant aider à se relever, Carlene se demanda s’il lui fallait quitter les lieux. Peppy repassa devant elle pour lui faire signe de la suivre. La blonde s’exécuta sans rechigner tout en jetant des coups d’œil aux clients de l’hôtel à la recherche de la silhouette. ❝ Restez ici cette nuit, ce serait plus raisonnable. ❞ affirma l’employée. Carlene se mordillait doucement l’intérieur de la joue avec indécision. Un tic, un toc, une habitude qui ne l’avait jamais quitté. Cela la gênait mais surtout elle n’avait pas vraiment les moyens de se permettre de rester une nuit dans un hôtel. Son unique job n’était qu’un mi-temps qui lui permettait tout juste de subvenir à ses besoins. Ce n’était pas vraiment le genre de fantaisie admise par son budget. Pourtant, Carlene la suivit dans l’ascenseur alors que quelqu’un passait près d’elle. Un sursaut. Son cœur s’accélérait de nouveau. Et s’il était encore là ? Et s’il l’avait suivi jusqu’ici ? Peppy inséra la carte dans le boitier afin de déverrouiller la chambre. ❝ Voilà, si vous avez besoin de quelque chose n'hésitez pas à appeler la réception, je suis de garde cette nuit.❞ lui expliqua la jeune femme. Une fois de plus un sourire reconnaissant illuminait le visage de la blonde.  Son regard se déposait sur le téléphone présent sur la table de nuit à côté du vaste lit aux draps blancs éclatants. C’était probablement la première fois qu’elle se trouvait dans un hôtel aussi décent. Cela lui faisait bizarre. De toute façon, la belle se sentait bizarre. Une drôle de sensation dans son estomac et la gorge sèche comme jamais. La demoiselle la remerciait distraitement. En réponse, la jeune employée l’entrainait pour l’aider à s’assoir sur le lit. ❝ Vous n'avez plus rien à craindre, il ne vous a pas suivit j'en suis certaine et si ça peut vous rassurer je ferais attention à ceux qui entreront dans l'hôtel. Si vous souhaitez bavarder, je serais là aussi. ❞ lui dit-elle en souriant. Carlene pris une profonde inspiration avant de décider à se ressaisir une nouvelle fois. Ce n’était pas tous les jours qu’elle devenait l’œuvre de charité de quelqu’un. Cela dit la pitié ne l’intéressait guère. Cela lui donnait l’impression d’être faible. Et la faiblesse, eh bien, laissez-moi vous dire que cela la faisait vomir. Cependant, Peppy ne lui laissait pas le temps de répondre. ❝ Quel est votre prénom ? ❞ lui demandait la demoiselle en faisant demi-tour. Bizarrement, il lui fallut quelques secondes pour se souvenir de son propre prénom. Peut-être était-elle plus chamboulée par l’événement qu’elle ne souhaitait l’admettre... «  Je suis Carlene. Cela vous dérangerait de rester une seconde ? Je comprendrais si vous ne pouvez pas… Je préférerais ne pas être seule pour l’instant. Je ne pense pas que je suis dans mon état normal… », répondit-elle en fronçant ses sourcils, confuse par ses propres mots.  

❝ Everything is scary if you look at it.
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Cette sensation qui la saisissait aux tripes. Ce sentiment d'insécurité qui l'habitait la rendait malade. Cette vulnérabilité qui l'habitait la dégoutait. Cela lui donnait envie de vomir. Carlene se détestait en cet instant. Elle détestait la personne qu'elle était en cet instant. Ce n'était pas elle. She wasn't weak. Elle n'était pas une proie non c'était un prédateur. Elle avait pourtant parfois le contrôle de ses émotions. Ce n'était pas le cas en cet instant. La blonde avait laissé son masque s'éfriter et demander à sa sauveuse inespérée de rester un instant à ses côtés. La réceptionniste s'approchait finalement de la fenêtre observant surement le paysage. Après tout, la grande blonde se trouvait seule avec une parfaite inconnue enfermée dans une chambre d'hôtel. C'était assez étrange comme situation. Toute cette histoire l'était finalement. L'homme qui l'avait suivi sur plusieurs pâtés de maisons. Oui, l'orpheline en était sûre à présent. Il l'avait suivi. Elle pris une profonde inspiration tentant d'éclaircir ses souvenirs. Espérant que les souvenirs lui remonteraient en mémoire. Des petits riens qui lui permettraient d'identifier l'homme en question. Les yeux clos, la voix de l'employée attira son attention. ❝ Carlene...je crois qu'il y a un homme qui guette l'hôtel, en bas, au carrefour. Je n'en suis pas sûre...je sais que vous ne voulez peut-être pas le voir mais...au moins j'en serais informée si c'est lui et nous pourrons prévenir la police. ❞ lui déclarait Peppy. L'américaine déglutit silencieusement. Ses deux points serrèrent les draps du lit alors qu'elle se mordait l'intérieur de la joue. Il y avait une chance, ne serait-ce qu'infime que ce soit l'homme en question. Serait-elle capable de l'identifier ? La belle reculait de la fenêtre pour la laisser s'en approcher. S'armant de tout son courage, Carlene se relevait sur ses deux jambes tremblantes. Doucement, son regard fixe se rapprochait de la fenêtre avant de se poser sur l'homme qui se tenait immobile au carrefour en bas de l'hôtel. La blonde tressaillit. Ses deux mains s'agrippèrent à la fenêtre. Sa gorge était nouée. «  Je… Je… Je… C'est… Pense… Lui… », souffla-t-elle. Sa voix était tremblante. Son esprit embrouillé de nouveau. Son coeur battait dans sa poitrine avec véhémence. Cette silhouette correspondait avec celle gravée dans sa mémoire.