❝ Ever wonder about what he's doing? How it all turned to lies. Sometimes I think that it's better to never ask why ❞

Une journée pluvieuse venait de débuter et je n’avais envie de rien. Le souvenir de cet homme que j’aimais tant me hantait, son visage était encré dans ma tête, dans ma mémoire. Pourquoi ? Pourquoi je n’arrivais donc pas à aller de l’avant ? Pourquoi était-il aussi dur avec moi et que lui avait-il prit de tout stopper comme ça ? Tant de questions qui restaient sans réponse et qui pourtant voulaient en avoir une. Je regardais autour de moi et mon regard se posa sur mon chien, cette pauvre chose qui semblait avoir envie de me botter les fesses à coups de pattes. J’étais pathétique, voilà tout. « Quoi ? » Demandais-je, comme-ci cette boule de poils pouvait me donner une réponse. Non mais franchement, je faisais peine à voir. Je décidais de me rentre à l’association, au moins là-bas je me sentirais moins nulle et ma vie semblerait moins triste que celle des autres. Je suivais des réunions dans le but de me rassurer, prétextant être atteinte d’un trouble inventé de toutes pièces et qui pourtant était si facile à jouer. L’hydrophobie, où le fait d’avoir une trouille bleue de l’eau. Ironie du sort, j’adorais cela mais allez savoir ce qui m’était passé par la tête le jour où j’avais pris la décision de m’inscrire à ses groupes de discussion genre alcoolique anonyme. Parfois je me le demandais croyez-moi, mais je me disais que dans le fond tout ça était temporaire. Après tout, je n’allais pas faire ça toute ma vie, sinon je finirais réellement par être internée pour ma folie affligeante. J’enfilais un jean, un petit pull et des bottes et sortie rapidement de chez moi. La pluie avait cessé de tomber, heureusement pour moi puisque j’étais censée avoir peur de l’eau et donc des flaques de pluies. Logique. En arrivant au centre de Chino, je me rendis dans l’espace vert qui nous été dédié - plus dédié aux sports collectifs que la bronzette - afin de m’installer tranquillement sur un banc en haut des gradins, allumant une cigarette et regardant l’horizon. Je devais avoir l’air d’une pauvre fille mais ici, chaque personne était comme ça. Soudain, la pluie vint me sortir de mes pensées tout comme cette voix qui me semblait familière. Un homme m’avait rejointe sur ce banc et je fus heureuse de constater qu’il s’agissait d’un bénévole plutôt charmant que j’avais l’habitude de saluer sans réellement prendre le temps de discuter. « Bonjour. » Lançais-je dans un premier temps avant de me rendre compte que je devais avoir l’air d’une folle, assise comme ça sous la pluie fine qui tombait. Mais qu’importe. « Vous devez probablement vous demander ce que je fais sous cette pluie, assise sur ce banc minable n’est-ce pas ? » Demandais-je, consciente que cela pourrait paraître étrange. Le jeune homme me regardait et étrangement il n’avait pas l’air d’avoir peur ou quoi que ce soit d’autre. Ce qui en soit, était une bonne chose.

A vrai dire, le fait de prendre un grand bol d’air frais me faisait énormément de bien, et si le jeune homme n’avait pas été à mes côtés, je crois que j’aurai rapidement pu sombrer dans la mélancolie. J’avais rencontré Rhett dans un endroit similaire à celui-ci et tout cela me rappelait des souvenirs. Des souvenirs pas forcément joyeux mais encrés dans ma tête. Etrangement, le jeune homme se fichait pas mal de savoir ce que je faisais ici et je dois dire que c’était appréciable. Après tout, nous étions un peu dans un endroit où certaines personnes bizarres passent la plupart de leur temps donc autant que je me fonde dans la masse et que je joue pleinement mon rôle de cinglée. Il me confia qu’il se demandait toutefois la raison qui m’empêcher de rentrer dans l’enceinte. J’aurai à cet instant pu lui dire que je tentais de vaincre ma peur de l’eau mais au final je n’en avais pas envie. Je réfléchissais un instant à la réponse que je pouvais lui apporter sans pour autant que cela n’éveille des soupçons sur ma sincérité. Je lui lançais alors un sourire, comme pour le satisfaire un moment – le temps que je trouve un mensonge à lui raconter. « J’avais envie de prendre l’air. » Commençais-je par dire, avant de me rendre compte combien ma réponse était bidon. « Et puis ma réunion n’est que dans quelques minutes. » Concluais-je, légèrement fière. A vrai dire, je n’avais aucune idée de l’heure à laquelle j’avais une réunion et peut être même qu’il n’y en avait pas aujourd’hui mais je m’en fichais. Je trouverais bien un autre sujet pour qu’il me fiche la paix si jamais Monsieur devenait trop insistant. Le jeune homme plutôt craquant décidé de se présenter, ce qui en soit voulait dire qu’il aimerait faire plus amples connaissance. Parfait, au moins comme ça je ne verrais pas le temps passer en si charmante compagnie. « Enchantée. » Répondis-je avant de lui serrer la main qu’il me tendait. Son visage était à la fois si doux et si sensuel qu’il devait probablement faire craquer toutes les femmes en manque d’affection de l’association. Cela se voyait, ce gars-là était un charmeur. J’avais comme un radar contre ce genre de gars et je ne me trompais que très rarement. « Moi c’est Juliet, mais par pitié appelez-moi Jules. » Ajoutais-je, avant de me rendre compte que je portais un de ces stupides badges avec mon nom inscrit dessus. Je baissais les yeux pour regarder l’objet avant de rire. Quelle idiote. « Enfin, vous deviez vous en douter étant donné que c’est marqué juste ici ! » Lançais-je en lui montrant mon badge. Mon regard se posa un instant sur lui, remarquant à quel point ses yeux étaient presque limpides et merveilleusement bleus. Un regard digne d’un grand séducteur…

Quand c’était spontané, j’avais tendance à être la pire des menteuses en étant absolument pas crédible. C’était le cas d’ailleurs, mais à croire que le jeune homme se fichait pas mal de mes explications et cherchait simplement à faire la conversation. Ce qui me plaisait et me convenait parfaitement, tant qu’il ne posait pas de questions trop personnelles cela va de soi. Il me confia alors que c’était une chance pour lui que ma réunion soit un peu plus tard, et je compris rapidement les intentions du beau garçon : montrer ses muscles et me sortir les meilleures phrases au monde digne des plus grands Don Juan. Au moins, j’étais prévenue et heureusement pour quoi que mon radar était là pour me retenir de ne pas tomber dans le panneau. En l’entendant ensuite, je trouvais l’occasion de le tester voire même de le taquiner légèrement pour voir la façon dont il réagissait. « Ais-je le choix ? » Demandais-je très sérieusement lorsqu’il me demande si sa présence me gênait. En réalité, sa compagnie était des plus agréables, mais j’avais tendance à me braquer dans un premier temps histoire de garder une certaine carapace de protection. Je gardais tout de même ce sourire ravageur aux lèvres, afin de lui montrer que là encore il n’était pas maître de la situation. Dominer était dans mes gênes, et j’avais cette fâcheuse habitude de toujours vouloir garder la main et avoir le dernier mot. Paraît-il que je tiens cela de mon enfoiré de père, mais je ne pourrais malheureusement jamais en avoir la confirmation. Parlant ensuite de mon badge et après être passée pour une idiote, il me fit remarquer que étrangement, il n’avait même pas fait attention à ce petit machin pourtant accroché sur mon pull et proche de mon décolleté. Peut-être pensait-il que j’allais le croire ? Je ne sais pas, en tout cas je n’étais pas si facile à avoir. « Tiens donc. » Commençais-je par dire, fronçant un sourcil comme je savais si bien le faire afin de prendre un air interrogateur. Un air qui entre nous ne m’allait absolument pas puisque quelques secondes plus tard, les rires prirent le dessus. « C’est tout à votre honneur de n’avoir regardé que mes yeux dans ce cas. » Lançais-je, bien que je ne le croyais pas à 100%. La pluie tombait de plus belle, et nous allions probablement finir trempé. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’avais aucune envie de bouger de là. « Quel temps de chien ! » Je râlais, machinalement avant de poser à nouveau mon regard dans celui d’Archer. Ses yeux donnaient presque envie de s’y noyer et avaient de quoi hypnotiser pas mal de jeunes femmes. « Votre regard est votre meilleure arme, je me trompe ? » Demandais-je, sans réellement savoir ce qui venait de me passer par la tête. Tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler n’était pas dans mes cordes, à mon grand désarroi.

A l’entendre, je n’avais donc pas d’autre choix que de devoir supporter sa gueule d’ange et sa compagnie des plus agréables. Bien, cela me convenait parfaitement et il venait de remporter le premier test avec brio. Le jeune homme semblait avoir de l’humour, ce qui était une des choses les plus importantes pour moi. Je souri en entendant sa remarque donc, et y ajoutais quelques mots. « Je vais faire avec dans ce cas. » Lançais-je, toujours d’un ton aussi taquin. Le sujet dériva ensuite sur le fait que selon ses dires, ce cher Archer n’avait en aucun cas posé son regard ténébreux sur autre chose que mes yeux. Chose que je ne croyais bien évidemment pas mais sur laquelle je pris un malin plaisir de rebondir. Après tout, tout homme normalement constitué regardait une femme de haut en bas avant de lui parler, du moins ceux que je connaissais. Mon expérience en la matière faisait en sorte de me protéger face à cela mais je lui laissais tout de même le bénéfice du doute. « Bien essayé mais je ne vous crois pas. » Rétorquais-je, en souriant. Je n’allais tout de même pas lui laisser obtenir le dernier mot là-dessus, et je voulais voir jusqu’où il pouvait aller pour se défendre. Il marquait cependant un point avec sa remarque suivante, qui aurait pu me déstabiliser certes mais qui en soit n’était pas si fausse. Il fallait que je remette la balle dans mon camp, et je ne manquais pas de trouver une remarque pour le déstabiliser à mon tour. « Absolument pas. Disons que je connais les types dans votre genre. Je sais les cerner très rapidement et je sais comment ils procèdent avec les jeunes femmes. » Commençais-je par dire, d’un air très sérieux tout en gardant ce sourire aux lèvres que j’avais depuis quelques minutes maintenant. Ce cher Archer était peut-être un grand séducteur pour d’autres femmes, mais avec moi il fallait mettre les bouchées doubles pour que je tombe dans le panneau. J’en avais fait les frais avec Rhett et n’étais pas prête de recommencer… Il me proposa ensuite de se mettre à l’abri mais aussi étrange que cela puisse paraître la pluie me faisait du bien. Je lui fis donc un signe négatif de la tête, afin qu’il comprenne que je ne souhaitais pas me mettre à l’abri pour le moment. Archer me tendit ensuite une perche, que je ne manquai pas d’attraper. « Vous devez séduire les femmes avec votre regard, j’en suis persuadée. Mais aussi avec votre visage qui reflète de la douceur, et votre corps merveilleusement bien dessiné. » Commençais-je par dire, sachant parfaitement que ces compliments lui plairaient mais qu'en réalité je n'avais pas réellement répondu à sa question et à ses attentes. Archer voulait savoir ce que son regard me faisait, chose à quoi je ne répondrais pas tout de suite. « Vous n’avez pas l’air d’un méchant garçon, et ça doit en faire tomber plus d’une. » Terminais-je par dire, avant de rire. .

J’avais tendance à me méfier des hommes certes, mais disons que dans le cas présent j’en jouais énormément. Je n’avais absolument rien contre ce bel Archer, mais je le testais afin de voir quelles étaient réellement ses intentions et surtout quel genre d’homme il était. Je doutais énormément des hommes c’était certain, quitte à en faire une obsession. Le jeune homme avait un air de charmeur, ça crevait les yeux. Mais peut être était-il différent de cette image ? Je l’ignorais, quoi qu’il en soit j’étais bien décidé à voir jusqu’où il était prêt à aller. Dans un premier temps, je ne le croyais pas sur le fait qu’il n’est pas regardé mon corps depuis son arrivée et qu’il n’avait pas quitté mes yeux. Toute personne normalement constituée aurait forcément détourné le regard, comme je l’avais fais discrètement quelques secondes auparavant en regardant ses cheveux, sa bouche et observé les traits de son visage. « Mon intuition. » Répondis-je d’un air complètement mystérieux et surtout parce que je n’avais rien d’autre pour me défendre. Je l’accusais de certaines choses sans réellement avoir de preuves, juste ma connaissance en la matière. Je lui sortie ensuite la carte de la fille qui connait les hommes et son visage en dit long sur sa façon de penser. Il semblait surprit par ma réponse, mais je ne pouvais pas imaginer m’être trompée sur son compte. Je restais donc campée sur mes positions, et lui souriait avant de répondre. « Oui, les hommes charmeurs qui aiment les femmes. » Commençais-je par dire, en plongeant profondément mon regard dans le sien comme pour lire en lui. Quelques secondes plus tard, alors qu’il venait de me demander de mettre en pratique ce que j’avançais, je repris à nouveau la parole. « Et bien, vous allez me complimenter jusqu’à ce que je rougisse puis me faire du rentre dedans avant de m’inviter à diner en me promettant une soirée des plus romantique ou je ne sais quoi. Je vous ai cerné Archer. » Je disais cela sur le ton de la rigolade afin de le détendre un peu, consciente que mes accusations pouvaient presque ressembler à un interrogatoire de police. J’en profitais tout de même pour lui faire un compliment concernant son regard, qui pourrait peut être me faire passer pour une femme plutôt dragueuse mais qui était des plus sincères. Il tenta ensuite de me piéger en me demandant ce que son regard me faisait, chose à quoi je restais de marbre. Certes son regard était des plus craquant et pouvait facilement me donner envie de plonger dedans, mais je décidais de ne pas lui dire la vérité car après tout j’étais meilleure menteuse que lui. « Votre regard est adorable. On dirait celui de mon précédent labrador… Attendrissant ! » Je rigolais ensuite, attendant de voir sa réaction face à ma comparaison avec ce labrador que je n’avais jamais eu. Puis, tandis que la pluie commençait peu à peu à s’estomper, je décidais d’en savoir plus sur lui. « Pourquoi vous avez décidé d’être bénévole au centre ? » Demandais-je, retrouvant mon sérieux. Peut être avait-il une raison particulière pour être ici et j’aimerais beaucoup la connaître.

Archer savait parfaitement jouer sur les mots, et je le constatais au fur et à mesure que notre conversation avançait. Il semblait parfaitement convaincu qu’il aurait le dernier mot mais c’était mal me connaître. Je le laissais parler, m’expliquer sa théorie sur les hommes charmeurs et je fus obligée de constater qu’il était très fort. Je rigolais en entendant sa remarque, me disant que les charmeurs étaient ceux qui l’assumaient. Tiens donc… « Et vous, vous l’assumez ? » Demandais-je, en souriant d’un air malicieux. En pensant marquer des points, il m’avait également tendu la perche et je ne pouvais m’empêcher de rebondir. Dans le fond, je me fichais pas mal qu’il soit un charmeur, un dragueur ou autre. Je voulais simplement qu’il comprenne que je ne me laissais pas faire et que j’étais loin d’être une fille facile, tout simplement. Et je pense que le jeune homme l’avait bien compris désormais. Lorsque je lui annonçais ensuite le programme et le fait qu’il était démasqué, Archer trouva encore le moyen de chercher la petite bête. Je l’avais donc presque cerné, et j’étais désormais curieuse de connaître ce que j’avais manqué. En entendant son discours, je ne pu m’empêcher de sourire. Décidément, il avait réponse à tout et voulait me montrer que je pouvais avoir tord. Ou tout simplement, il n’assumait pas complètement le fait que je sois aussi forte face aux hommes, et j’étais plutôt apte à penser que cette deuxième hypothèse était la bonne. Je trouvais tout de même le moyen de dire quelques mots, d’un air taquin encore une fois. « Après, tout dépend de ce que vous appelez une bonne soirée. » Dis-je, insinuant que peut être une bonne soirée pour lui n’était pas le cas pour tout le monde. J’étais chiante, je l’admets. Mais il était tellement drôle de tester le jeune homme et de voir jusqu’où il était prêt à aller. Lorsque je parlais ensuite de mon labrador, il semblait être légèrement mal à l’aise et sans le montrer je m’en voulais légèrement. Cette remarque était peut être déplacée à ses yeux mais aux miens elle n’avait rien de méchante, au contraire. D’ailleurs, j’en profitais pour le lui faire comprendre lorsqu’il me posa la question. « Vous savez ce que l’on dit sur les chiens ? Qu’ils sont les meilleurs amis de l’homme. Alors, vous pouvez bien le prendre, ma remarque était en quelque sorte un compliment. » Répondis-je. A cet instant, je l’admets, ma remarque était un peu étrange mais j’étais comme ça. Je changeais ensuite de sujet, lui demandant ce qu’un homme comme lui faisait ici. Il était bénévole et faisait donc ça pour aider les autres. Un acte généreux, il faut bien l’admettre. Lorsqu’il me retourna la question, je pris alors mon air de fille légèrement perdue afin de lui faire gober mon mensonge comme à tous les autres. « Disons que j’ai un trouble qui me pourrit la vie… J’ai besoin de me faire aider, c’est la raison pour laquelle je viens ici. » Avouais-je, d’un air doux et timide à la fois. Un air qui ne me ressemblais pas, mais j’étais la seule à le savoir bien entendu.

J’avais tenté de le piéger, en vain. Il faut dire que le jeune homme avait une sacrée répartie et j’avais là un adversaire de taille. Ce qui en soit me plaisait énormément car je préférais de loin avoir un dialogue avec ce genre de personne, qu’avec des gens sans personnalité et sans aucune répartie. Je trouvais cela tellement ennuyeux… « Vous marquez de points.. » Mystérieuse, je tentais de rester de marbre face à cet individus qui au fond me ressemblait sur certains points. Je me méfiais certes de lui, mais il avait un petit quelque chose qui me plaisait. Je ne saurais vous dire quoi, mais quelque chose chez lui m’intriguait et me rendais curieuse d’en apprendre d’avantage sur lui. Archer avait beau être un séducteur, je pouvais tout de même constater qu’il avait une certaine maturité et ce je ne sais quoi qui me laisserait presque croire que j’avais tord sur son sujet. Il était rare que je me trompe, mais je pouvais admettre que cela arrive. J’essayais ensuite une toute autre tactique, le complimentant indirectement en parlant de chien. Allez savoir ce qui m’avait prit de parler de ça, je ne saurais vous dire. En entendant sa remarque, un rire m’échappa à nouveau. Le genre de rire limite nerveux puisque je ne savais pas réellement quoi répondre à cela. Je tentais de me défendre tant bien que mal. « Vous pouvez, cela n’arrive que très rarement ! » C’était vrai, il ne m’arrivait pas souvent de faire des compliments, consciente que beaucoup de personnes peuvent vite devenir accro à ce genre de choses. Je n’aimais pas en faire, tout comme je détestais que l’on m’en face. Certains appellent ça un manque de confiance en soit, moi je trouve simplement que tout ceci est pathétique, rien de plus. Lorsqu’Archer me demanda ensuite d’où venait mon trouble, je pris le temps de me trouver une réponse tenant la route car après tout voilà maintenant quelques minutes que nous étions sous la pluie et j’étais censée avoir une peur bleue de l’eau. Malin tout ça… « Hum c’est assez compliqué. » Je marquais l’arrêt, faisant mine d’être gênée et de reprendre mon souffle. « Je souffre d’hydrophobie. Autrement dit, j’ai la trouille de l’eau. Enfin, j’entends par là tout ce qui est points d’eaux, piscines, océans etc. La pluie est supportable ! » Je lâchais un rire afin de mieux lui faire passer la chose, convaincue que le jeune homme tomberait dans le piège, comme tous les autres. La manipulation était un art tellement facile…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’étais quelqu’un d’entier. Le genre de fille ne se laissant pas marcher sur les pieds avec franchement pas un caractère facile. Mais l’important c’était de l’admettre non ? Mon caractère était digne d’une merdeuse et je l’assumais complètement. Longtemps, les hommes avaient réussis à m’affaiblir, mais désormais j’avais les cartes bien en mains. Archer était – je l’avoue – différent des autres et avaient ce petit détail qui faisait toute la différente. Lequel ? Je ne pourrais vous dire, mais il avait quelque chose qui me poussait à baisser ma garde. Partiellement. Il me retourna le compliment que je venais de lui faire, et je ne pu m’empêcher de lui lancer un pic à nouveau. « Facile ! » Lançais-je, faisant la mine d’une fille légèrement dégoutée. Mais si, vous savez ces filles reloues qui cherchent LE compliment. Le jeune homme me confia ensuite que j’avais du caractère, et là encore je ne pu m’empêcher de sourire à nouveau. Je prenais cela comme un compliment, et j’étais plutôt fière de mon caractère qui était en réalité une force. « Et bien merci, je considère cela comme un compliment ! Vous n’êtes pas mal non plus ! » Rétorquais-je, insinuant qu’il avait lui-même un sacré caractère bien que moins prononcé que le miens. Vint ensuite le moment où Archer me posa une question des plus délicates, qui certes étaient appropriée au contexte dans lequel nous nous trouvions mais à laquelle je ne m’attendais pas réellement. Je commençais alors mon récit habituellement sur cette pseudo maladie qui me touchait, sans trop y mettre du miens. Archer n’avait pas l’air facile à avoir, et je n’avais pas cherché à le manipuler. Pas plus qu’un autre bénévole présent ici. Le jeune homme semblait perplexe face à ma révélation, et je me dis à cet instant que je n’en avais peut-être pas fait assez. Je n’ajoutais rien de plus qui pourrait me jouer des tours, attendant de voir ce qu’il avait à répondre à cela. Lorsqu’Archer m’avoua sur le ton de l’humour qu’il était basophobe, j’avoue que sur le coup je ne su quoi répondre. Du moins, je fis mine de ne pas le suivre durant quelques secondes afin de me donner plus de crédibilité… « Je rêve où vous vous foutez ouvertement de moi ? » Lançais-je, touchée en plein dans mon égo. Clairement, il avait dit cela pour me faire passer un message, un message que je ne devais pas relever au risque de me faire démasquer. « Je suis gérante d’un café, vous croyez réellement que si je n’avais pas un problème je serais ici ?! » Je jouais la comédie certes en exagérant mes paroles en les accompagnants de gestes, mais dans le fond j’avais simplement un peu de mal à admettre que quelqu’un avait osé douter de mes paroles…

Spoiler:

J’étais légèrement prise de court et ne savais pas réellement comment m’en sortir. Archer ne croyait pas du tout à mon petit manège, cela se voyait. Et pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayer d’y mettre du cœur pour lui faire gober ma phobie. J’étais prise par mon propre piège et devais rapidement trouver une solution, un échappatoire. Il me cherchait, ouvertement. Mais je refusais de craquer, j’étais loin d’être une fille sensible qui se laissait faire et j’étais bien décidée à sortir les griffes. Belle gueule ou non, ce cher Archer allait passer un très mauvais quart d’heure, en guise de châtiment pour insister autant concernant mon trouble. « Si vous saviez ce que mon égo aimerait vous répondre ! » Lançais-je d’un air mal aimable. Je n’avais franchement rien contre lui, bien au contraire au fond de moi je refusais d’avouer qu’il était un adversaire de taille, un adversaire que je cherchais depuis bien longtemps. Brusquée dans mon égo – car oui je l’étais fortement – je mis rapidement en place un stratagème pour m’en sortir afin de ne pas me faire démasquer car il serait bien mauvais pour moi qu’un bénévole apprenne mon petit secret. « Cependant quoi ?! Ecoutez, si vous n’avez pas la décence de croire en mes paroles et bien je me demande ce que vous fichez ici ! » J’étais à la limite de l’énervement en réalité mais lui faisais croire que j’étais vraiment hors de moi. Quel genre de personne était-il pour douter ainsi de moi alors qu’il ne me connaissait même pas ? Jamais je n’aurai pensé en arriver là et pourtant, je fus malheureuse d’admettre qu’il fallait que ce petit numéro cesse. Et c’est en prenant la fuite, comme à mon habitude que j’allais pouvoir m’en sortir et sauver mes fesses. « Vous devriez avoir honte ! » Je me levais, en trombes et tournais les talons sans prendre la peine de le saluer. Une gifle aurait pu accompagner mes douces paroles mais ma mère m’avait apprit à ne pas trop en faire pour mieux faire passer les choses alors je m’abstenais malgré la forte envie que je ressentais. Je quittais les lieux sans un mot de plus, ni même un regard en faisant mine d’être complètement furieuse, oubliant même mon étole préférée sur les lieux. Mais je gardais espoir de revoir cet homme qui venait de me chambouler, car peut être malgré tout ça il aurait envie de me revoir…