The LUMINEERS a écrit:

So now I think that I could
Love you back
And I hope it's not too late cause you're so attractive
And the way you move
I won't close my eyes
It takes a man to live
It takes a woman to make him compromise

Pianotant avec ses doigts du comptoir de la cuisine, il avait mit son casque sur les oreilles et écoutait Ólafur Arnalds. Il était un peu stressé, il fallait le dire. Tout ça parce qu’Olivia lui avait avoué la veille qu’elle pensait avoir trouvé la maison parfaite & qu’ils allaient la visiter le lendemain matin. Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance en sa compagne, au contraire, le seul problème c’est que cette dernière avait refusé de lui en dire plus, que ce soit l’endroit où elle se trouvait, le prix, même une description simpliste aurait suffi à assouvir sa curiosité, ou voir quelques photos de celle qui serait « leur future maison » selon les dires d’Olivia. Mais, elle avait décidé de lui faire la surprise totale. Chose qu’il n’appréciait pas vraiment, préférant avoir le contrôle de la situation à tout moment. Déformation professionnelle. Debout à neuf heures du matin, ils n’avaient pas besoin d’être là-bas avant midi & quart, le jeune homme avait donc la matinée de libre, dont il avait passé une heure sur l’ordinateur d’Olivia, histoire de voir si elle n’avait pas mit le liens de la dite maison dans ses favoris. L’espoir fait vivre il paraît. En tout cas, elle avait bien prévu le coup, car il n’y avait aucun liens vers des sites immobiliers, même dans son historique qu’il avait survolé rapidement, frustré de n’avoir rien trouvé dans ses favoris. Elle méritait vraiment son surnom de Satan dans ce genre de situation. Parce qu’elle savait exactement qui il était, a quel point il avait toujours détesté les surprises. Il se souvenait d’ailleurs parfaitement de la première année où ils étaient sortis ensemble & qu’elle avait décidé de lui faire une fête d’anniversaire surprise. Déjà qu’en temps normal, il n’était pas spécialement fan mais, là il rentrait d’une journée où il avait passé pratiquement seize heures à travailler à l’hôpital & avait enchainé cinq heures à la bibliothèque pour revoir un examen qu’il devait avoir trois jours plus tard. Alors une fois devant la porte de son appartement, il n’avait qu’une envie : grignoter un bout avec sa copine, et probablement s’endormir comme une masse une demi-heure après être rentré dans son appartement. Seulement la brune en avait décidé autrement, et avait organisé une fête chez lui. Joie. Il avait à peine eu le temps de passer la porte, de jeter ses clefs sur le meuble à l’entrée, qu’il avait entendu un groupe crier « SURPRIIIIIISE », il était immédiatement resorti de son appartement et avait fermé la porte derrière. Non, Anthony n’avait aucune envie de voir du monde ce soir, il voulait juste dormir, il était épuisé. Ce n’est qu’une longue minute plus tard, qu’il rentra de nouveau dans son appartement, salua tout le monde, se força à faire la conversation avec quelques personnes et tomba finalement sur son lit, habillé, deux bonnes heures après être rentré. Oui, il en avait voulu à la brune de lui avoir organisé cette soirée, il avait arrêté de lui parler pendant quelques jours. Après tout, il lui avait bien dit qu’il ne voulait pas d’anniversaire surprise mais, elle était têtue & n’avait pas compris à quel point il n’en voulait pas. Alors oui, il était stressé, il voulait juste se retrouver devant la fameuse maison, histoire d’être enfin fixé sur ce qu’elle appelait « la maison parfaite ». Il fallait le dire, il n’était pas vraiment rassuré. Pianotant un peu  plus sur le clavier, il finit par prendre les clefs de sa voiture, mit sa planche de surf à l’arrière & profita de la mer durant une bonne heure, juste le temps de se changer les idées, de faire passer le temps puisque la brune avait décidé de faire une bonne grasse matinée. Il n’était que onze heures & demi quand il arriva de nouveau chez eux, avec à l’intérieur une Olivia bien réveillée & surtout prête à partir. Elle le regarda de haut en bas, avec un air voulant dire « tu sais qu’il va falloir que tu te dépêches de te préparer ? ». C’est avec grand plaisir qu’il lui tira la langue et l’embrassa rapidement, avant de prendre une douche éclair & d’enfiler un simple jean/tee-shirt. A moins qu’elle l’emmène à une quarantaine de kilomètres, ils seraient largement à l’heure. Attendez … Elle en était capable. Il était hors de question qu’il habite à quarante kilomètres de l’hôpital. Voilà ce qu’il se passait quand il n’avait aucune information, il divaguait & commençait à se faire des scénarios improbables. N’arrangeant rien, Olivia insista pour les conduire, et ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance en elle, mais, il détestait quand quelqu’un d’autre conduisait son bébé. Car, c’était ce qu’était sa voiture à ses yeux, elle était la première chose qu’il avait acheté avec ses premiers salaires. Fermant les yeux, il se laissait bercer par la musique, comme il s’était laissé bercé par les vagues. Ce n’est qu’après un certain temps, qu’il les ouvrit de nouveau, il ne lui fallu pas longtemps pour comprendre dans quel quartier il se trouvait, étant venu ici de nombreuses fois chez des collègues. « Euh … Ollie, qu’est-ce qu’on fait ici ? » Lui n’avait jamais prit la peine de regarder les maisons par ici, il connaissait les prix.

❝ What you know about the past is that no matter what has happened, it has all worked together to bring you to this very moment. And this is the moment you can choose to make everything new. Right now. ❞

Il y a bien longtemps qu'Olivia n'a pas été impatiente par rapport à, il faut l'avouer, quoi que ce soit. Quoique, elle a pu l'être dernièrement, mais, pour des raisons fâcheuses, comme les retards répétés d'Anthony auxquels elle ne se fera jamais. Et puis, il faut savoir que l'impatience est l'un de ses traits de caractère, plus ou moins prononcé en fonction de la période du mois dans laquelle elle se trouve. Mais en se levant ce matin-là,la hâtequi l'habite n'a rien de négative, bien au contraire. Malgré qu'elle soit pressée de débuter cette journée, elle reste une quinzaine de minutes sous les draps, le temps qu'elle émerge et qu'elle se décide à sortir de la chambre. Alors qu'elle se dirige vers la cuisine, la jeune femme s'arrête brutalement dans le couloir, lorsque son regard croise la porte d'une pièce. Cette pièce n'est autre queue celle qui aurait du être la nurserie puis chambre du bébé. Pourquoi s'y arrêter maintenant? Pourquoi à cet instant sachant qu'elle l'a tout simplement ignorée à partir du jour où ils sont rentrés de la maternité. Olivia a depuis accepté son mal-être profond, recommencé à vivre plus ou moins sainement, et s'est finalement résolue à se rendre sur la tombe de Lucas. Mais le seuil de cette porte qui se trouve dans leur propre maison, lui est jusque là resté impossible à franchir. Jusque là. Elle ralentit, marchant presque sur la pointe des pieds, comme si elle a peur de briser le silence qui règne dans la maison et qui caractérise tant ce que représente cette pièce. Posant sa main sur la poignée, elle n'est pas certaine de la raison qui la pousse à le faire, elle se contente de le faire. C'est. Il n'y a plus rien, c'est vide. Elle le savait, puisqu'elle est la raison pour laquelle la chambre est redevenue aussi froide, mais le voir de ses propres yeux la choque quelque peu. Ses pieds nus touchent le parquais, alors qu'elle se met à raser les murs. Ses doigts les effleurent et elle fait le tour de la pièce, se remémorant l'emplacement exact des meubles, tels que la commode, la table à langer, et le berceau. Elle regarde autour d'elle et essuie une larme qui vient se pointer au coin de son œil. Olivia va mieux, mais elle a toujours ces moments, ses moments où le besoin de pleurer se fait ressentir. Et ce peu importe qu'elle ait ou non passée une bonne journée. Elle réalise que la raison qui l'a poussée à rentrer dans la chambre est probablement le fait qu'ils s'apprêtent à s'en aller, à partir pour de bon. It's over. It's over but it's for the best. Elle sèche ses larmes, se reprend, et sort de la pièce en prenant soin de refermer la porte derrière elle, puis change son itinéraire pour directement se rendre dans la salle de bain. Une fois douchée, elle a la bonne idée de non pas se diriger vers ses vêtements, mais vers la pile de t-shirts du jeune homme. Son côté à elle reste plein à craquer, mais elle trouve toujours le moyen de dire qu'elle n'a "rien à se mettre", alors dans ces cas là, les hauts d'Anthony, stylisés et portés à sa manière lui sauvent la mise. Elle enfile un jean slim, troque les stilettos pour une paire de converses basses, et choisit de laisser ses cheveux naturellement wavy tomber en cascade dans son dos. Une fois prête, elle prend la direction du séjour, demi-sourire sur les lèvres, à la recherche d'une quelconque évidence qui prouverait qu'Anthony a cherché à se renseigner sur l'endroit où ils vont aller. Tout est parfaitement en place, tant pis, elle le taquinera sans preuve. Elle profite tout de même de son absence pour vérifier l'adresse, jute au-cas-où. Parce que oui, elle s'y est déjà rendue, une fois, une fois qui a suffit à la faire tomber amoureuse, ne serait-ce que de la façade de la maison. Elle a juste le temps de fermer l'ordinateur qu'Anthony est de retour, apparemment de la plage, et surtout in extremis. D'ailleurs, elle le lui fait "gentiment" savoir. Elle attend qu'il soit sous la douche pour s'emparer de ses clés de voiture, aujourd'hui, c'est elle qui conduit. D'habitude, elle occupe la place du passager avec grand plaisir. Elle le convient de la laisser prendre le volant, ajoutant qu'il pourra conduire au retour, et qu'elle fera particulièrement attention. Elle n'a pas envie de risquer qu'il lui fasse la tête à vie parce qu'elle a abîmé sa petite merveille, non. Une fous arrivés elle se gare, et ils font face à ce petit bijou qu'est la -grande- maison, d'après elle. « Et voilà. » Elle pointe la villa comme un trophée, avant de revenir croiser les bras sur sa poitrine, pas peu fière de sa trouvaille, avant de tourner la tête vers Anthony.  « Euh ... Ollie, qu'est-ce qu'on fait ici ? » Elle sort les clés de la maison qu'elle a réussi à soutirer pour quelques heures, à un agent immobilier, avec qui elle a eu l'occasion de travailler à plusieurs reprises. Ce dernier n'étant pas insensible au charme de la brune, cela ne s'est pas avéré bien compliqué. Inutile de préciser qu'elle omettra de faire part de ce détail au jeune homme qui se trouve à ses côtés. Faisons semblant de ne pas percevoir le ton réticent d'Anthony, Olivia s'avance, les yeux toujours rivés vers l'édifice qui se trouve devant eux. La voilà quelques pas plus loin, prête à ouvrir le portail, puis la grande porte, mais ne sentant pas la présence de son compagnon, elle se retourne. « On visite notre future maison, love. » Elle sent bien qu'il pourrait faire une remarque d'un moment à l'autre, mais continue de faire comme si de rien n'était et lui sourit, à moitié sincèrement, à moitié ironiquement, suite à l'accent britannique employé en fin de phrase. Elle ouvre donc la porte, ils se retrouvent dans l'entrée, très moderne et épurée, en soit quelque chose qu'elle aurait bien dessiné elle-même. « Allez, viens. » Elle le prend par la main sans attendre de réponse, et prend la direction du salon, se rappelant les photos qu'elle a pu de l'endroit. La pièce dans laquelle ils se retrouvent ressemble ni plus ni moins au genre que l'on voit dans les films, le genre qui fait rêver mais dans lequel on n'envisage pas sérieusement de vivre. « Alors? »

OF MONSTERS & MEN a écrit:

I don't like walking around this old and empty house.
So hold my hand, I'll walk with you my dear

The stairs creak as I sleep,
it's keeping me awake
It's the house telling you to close your eyes

Tony sorti lentement de la voiture alors qu’Olivia se trouvait déjà au portail de la maison. Il ne chercha même pas à comprendre comment elle avait pu obtenir les clés, pour tout dire ce n’est pas ce qui le choque le plus à ce moment-là. Lui tout ce qu’il voit c’est cette maison digne de certains magasines ou que l’on pourrait voir dans une série. Et s’imagine le prix qu’elle peut coûter. En fait non, il ne veut même pas savoir. Parce que s’il venait à l’entendre, il y avait de grande chance qu’il se retourne & retourne chez lui. Comment avait-elle pu penser que c’était la maison de leur rêve ? Oui, elle faisait probablement rêvée la plupart des gens mais, eux ? Certes, depuis qu’Anthony avait terminé ses études & qu’il était titulaire, il gagnait sa vie plus que bien, on pouvait même dire qu’ils n’auraient plus de problème d’argent maintenant. Sans compter que la jeune femme recevait également un salaire relativement important. Alors oui, vivre dans cette maison était possible. Mais, il avait toujours vécu de manière simple, sans se prendre la tête. Il ne se sentait pas chez lui dans un voisinage pareil. Lui qui préférait manger une bonne pizza ou un hamburger que d’aller dans un restaurant gastronomique. Oui, il était évident que le jeune homme avait certain préjugé sur l’endroit, il s’imaginait que les gens habitant ici devaient péter plus haut que leurs fesses, qu’ils devaient penser être meilleur que les autres. C’était faux à n’en pas douter. Mais, il n’avait jamais vécu autrement que quelqu’un de classe moyenne, il ne connaissait pas & n’avait jamais imaginé vivre dans un endroit pareil un peu. « On visite notre future maison, love. » En temps normal, Tony se serait fait un plaisir de se moquer légèrement d’elle & de son piètre accent anglais, rien de bien méchant mais, il n’aurait pas laissé cette opportunité. Ne disant rien, elle ouvre finalement la porte d’entrée, les laissant entrer dans une pièce épurée. Ollie lui attrapa la main, se laissant faire elle l’amena jusqu’à ce qui devait être le salon. C’était le salon, mais au vu de sa taille, il se permettait d’hésiter. Ce n’était pas tant qu’il faisait la taille de leur salon, cuisine & chambre actuelle mais, c’était le cas. Certes, il vivait dans une maison humble, ayant préféré louer une petite maison dans un quartier modeste pour pouvoir économiser le plus possible. La crise n’arrangeant rien. « Alors ? » Tony se tourna vers la brune. Il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait lui dire. A part peut-être lui demander si c’était une blague. « A part que le salon à lui seul fait la taille de trois de nos pièces, qu’on pourrait héberger deux familles & non un couple. Je vois pas trop ce qu’on pourrait dire … » Rigolant, il n’imaginait pas vivre dans une maison pareil. Puis il se rendit compte qu’il n’avait peut-être pas répondu de la manière la plus intelligente possible. C’était juste qu’il avait beau gagner des sommes importantes, que la banque n’aurait aucun problème à leur accorder un crédit pour un prêt pour l’achat de cette maison, quelque que soit le prix, il n’avait pas une seule seconde imaginé vivre dans une maison pareille. « Désolée. Tu sais que je le pense mais, je ne voulais pas le dire comme ça. C’est juste que … Tu penses vraiment qu’on a besoin d’une maison aussi grande ? Il doit y avoir quoi … 3 ou 4 chambres, 2 ou 3 salle de bains & pareil de toilettes. » Tony disait ça bien évidemment au hasard, au vu de la surface totale de la maison. « On est tous les deux. » Il reprit sa main qu’il avait lâché peu de temps après la question de la jeune femme. Et lui afficha un petit sourire, il ne voulait vraiment pas qu’elle prenne sa première remarque mal, ou qu’elle décide de lui faire la tête. « C’est jusque que quand tu m’avais annoncé la maison de nos rêves, j’avais imaginé une maison dans les 130 ou 140 m2 à tout casser, du côté de Waverly. » Avec un peu de chance, elle comprendrait sa réaction première, et ne lui en tiendrait pas rigueur. Mais, elle l’avait prise un peu au dépourvu en l’amenant ici.

❝ What you know about the past is that no matter what has happened, it has all worked together to bring you to this very moment. And this is the moment you can choose to make everything new. Right now. ❞

A les regarder, on dirait sans hésiter que l'idée de déménager au départ est celle d'Olivia. Prostrée devant la battisse comme s'ils se tenaient devant un temple sacré, la jeune femme est sûre d'elle, assez confiante. Assez pour avoir insisté de garder le lieu de la maison secret jusqu'au dernier moment. Si au départ c'était tout bonnement pour lui faire la surprise totale, Olivia s'est dans la foulée prise au jeu, amusée de voir Tony légèrement inquiet et concerné parce qu'il verrait le lendemain, et surtout elle le sait, de n'avoir absolument aucun contrôle sur la situation. C'est un moyen comme un autre qu'elle a trouvé pour le taquiner une nouvelle fois, un passe temps qui lui plaît particulièrement. C'est environ deux semaines plus tôt qu'elle est tombée par hasard, alors qu'elle parcourait des sites de liens immobiliers, que  celui de la maison devant laquelle ils se trouvent a miraculeusement fait son apparition sur son écran. Attirée par les photos mises en ligne, et par la description plus que flatteuse qu'en a faite l'agence, elle n'a pas pu s'empêcher de dans un premier temps cliquer dessus, puis de quelques heures plus tard aller vérifier par elle-même, sans rien dire à Anthony. C'était à ce moment plus par précaution, histoire de ne pas lui avancer quelque chose et de se rétracter plus tard. Une fois dans la pièce principale, c'est le moment qu'elle choisit pour lui demander ce qu'il pense du peu qu'ils ont déjà vu. Erreur. « A part que le salon à lui seul fait la taille de trois de nos pièces, qu’on pourrait héberger deux familles & non un couple. Je vois pas trop ce qu’on pourrait dire … » Son sourire s'évapore en un temps record, alors qu'elle le regarde dans les yeux, sourcil haussé, les lèvres désormais pincées, qui se plissent un peu plus lorsqu'elle entend son rire. Elle le dévisage. Seriously ? Elle ne dit rien dans l'immédiat, même si l'envie de lui répondre du tac au tac se fait ressentir. « Tu m'emmerdes, toi et ton sarcasme de merde. », ça c'est ce qu'elle brûle d'envie de dire, mais elle n'est pas certaine de la tournure que pourraient prendre les événements si ces mots venaient à sortir de sa bouche. Elle aurait probablement juste envie de tourner les talons, de ne pas ou peu lui adresser la parole sur le chemin du retour, et pour une bonne partie du reste de la journée. Oui, Anthony est probablement la seule personne au monde qui arrive à lui donner des envie de meurtre en une seconde et de l'embrasser la seconde d'après. En guise de réponse, elle se contente de faire quelques pas, s'éloignant de lui, feignant de regarder avec insistance les murs et la fausse cheminée qui se trouvent non loin de là. « Désolé. Tu sais que je le pense mais, je ne voulais pas le dire comme ça. C’est juste que … Tu penses vraiment qu’on a besoin d’une maison aussi grande ? Il doit y avoir quoi … 3 ou 4 chambres, 2 ou 3 salle de bains & pareil de toilettes. » Au moins, il sait qu'il a merdé. Elle le regarde cette fois-ci moins hostile, c'est l'occasion pour elle de reprendre la parole. « J'aurais du attendre qu'on en ait vu plus, my bad. » Il est un peu difficile à son ton de savoir si elle est sincère ou s'il est ironique, elle même n'en n'est pas certaine. Il semble d'ailleurs que sa phrase soit plus dirigée à elle-même qu'au jeune homme. Elle s'est bien doutée qu'il pourrait avoir une réaction dans le genre, mais elle ne peut s'empêcher de tout de même lui en vouloir quelque peu. « Tu peux arrêter avec tes pronostics ? On finit de la visiter, puis tu pourras faire tous les commentaires que tu veux. Les positifs aussi sont les bienvenue, hein. » Remarquant qu'elle est un peu amère, et donc pas forcément des plus convaincantes, elle soupire doucement. Il lui reprend la main, et tente de l'attendrir. « On est tous les deux. » Rah. Elle répond à son sourire presque malgré elle, et lâche une réponse des plus.. Intrigantes. qu'à s'imaginer la pièce peuplée de bambins, mais se tait. Sourire toujours présent, elle détourne néanmoins rapidement le regard, n'ayant pas envie de répondre à un éventuel regarde interrogateur de sa part. Ils n'ont jamais reparlé du fait d'avoir des enfants depuis, pas une fois. Le sujet reste sensible, et elle n'est de toute façon pas sûre d'être prête à retomber enceinte de si tôt, bien qu'elle veuille, elle ne sait juste pas quand. « C’est juste que quand tu m’avais annoncé la maison de nos rêves, j’avais imaginé une maison dans les 130 ou 140 m2 à tout casser, du côté de Waverly. » Elle penche légèrement la tête sur le côté. « Waverly, Sunbury Drive.. Quelle différence ça peut faire ? » Le prix, très certainement. Entre autres. Elle prend un air légèrement exaspéré, comme si sa réplique n'est pas légitime. « On peut continuer ? Tu vas l'aimer, tu vas voir. » Sans plus attendre, elle se dirige un peu plus loin, vers une grande baie vitrée, laissant apercevoir l'extérieur. Elle sourit, et se tourne vers Anthony. « Piscine.. » Elle marche un peu, fait en sortie de l'ouvrir, alors qu'il se retrouvent dehors. « ..Avec jacuzzi. » Elle appuie sur un bouton, qui déclenche les bulles, et relève les yeux vers lui.

ONEREPUBLIC a écrit:

Lately, I've been, I've been losing sleep
Dreaming about the things that we could be
But baby, I've been, I've been praying hard,
Said, no more counting dollars
We'll be counting stars

Tony avait ce don. Car oui, il maitrisait tellement cette aptitude qu’il estimait qu’il pouvait appeler ça un don. A peine avait-il fini sa réponse, que le visage de sa compagne était déjà remplacé par un masque beaucoup plus froid qui ne pouvait vouloir dire que deux choses, soit « je vais te tuer dans les dix prochaines secondes si tu continues à parler » ou alors « fuuuuuuuuuuuck you, fuck you very very muuuch », il avait toujours du mal à distinguer l’une de l’autre. Tout ce qu’il savait c’était que la possibilité de se prendre une baffe était réelle. Le rire du jeune homme disparu dans la grandeur de la maison, alors qu’il reprenait un visage beaucoup plus sérieux afin de tenter d’expliquer tant bien que mal ce qu’il voulait dire. De lui faire comprendre où il voulait en venir, sans qu’elle se braque & qu’elle s’imagine le meilleur moyen de l’éliminer sans laisser de trace. « J'aurais du attendre qu'on en ait vu plus, my bad. Tu peux arrêter avec tes pronostics ? On finit de la visiter, puis tu pourras faire tous les commentaires que tu veux. Les positifs aussi sont les bienvenues, hein. » La vérité c’était que si elle voulait éviter tous les commentaires négatifs, il était plus efficace de faire en sorte qu’il ne puisse pas parler. C’était le seul moyen pour être certain qu’il ne dise rien qui puisse blesser la jeune femme vis à vis de cette maison. Il avait toujours du mal à comprendre pourquoi ils iraient vivre dans une maison pareil. Surtout quand ils n’étaient que tous les deux. S’ils venaient à habiter ici, ils occuperaient quoi ? 30% ou 40% de la surface pleinement, pas plus. La vérité était aussi que Tony ne savait plus vraiment comme imaginer son avenir. Il y a un an, cela lui aurait semblait relativement facile : avec Olivia et un gamin, peut-être un deuxième en route. Il avait toujours voulu un famille assez grande, avec trois enfants. Enfin c’était ce qu’il avait fini par imaginer avec la brune, après quatre années en sa compagnie, il était presque à la trentaine, il avait envie de fonder une famille. Mais voilà, les choses ne se passent jamais réellement comme on le désire, et la perte de Lucas l’avait laissé dans un endroit où il n’avait plus aucunes idées de ce qu’il voulait pour plus tard. 3 enfants ? Il ne savait même pas s’il était prêt à en avoir de nouveau un, de même, ils n’avaient pas évoqué le sujet avec Olivia et n’avait aucune idée de si elle était prête à retomber enceinte. Le jeune homme savait qu’ils devraient éventuellement aborder le sujet, il était même impératif qu’ils le fassent un jour. Un jour mais, pas aujourd’hui. Pas maintenant. Pas alors que les choses étaient de nouveaux à la « normale » ou tout du moins, le plus normal possible. « Waverly, Sunbury Drive.. Quelle différence ça peut faire ? » … Blague ? Murmurant, il dit « un zéro. » il l’avait dit juste assez fort cependant pour que la brune l’entend. Mais, elle fit comme si de rien n’était & lui prit le bras. « On peut continuer ? Tu vas l'aimer, tu vas voir. » Sans lui laisser le temps de répondre, elle le traîna jusqu’à l’extérieur où ils se retrouvèrent devant une piscine, « Piscine … Avec jacuzzi.» joignant les actes à la parole, elle lâcha sa main & alla appuyer sur un bouton, faisant apparaître les bulles dans le petit bassin adjacent. Alors que la brune le fixait, il avança de l’autre côté, les mains dans ses poches, où il y avait un peu d’herbe et observa la vue. La mer devait se trouver à deux kilomètres à vol d’oiseau, maximum. La vue était superbe, il ne pouvait pas dire le contraire. Restant ainsi durant une bonne minute, il garda le silence et se tourna vers Olivia qui l’avait rejoint. Un petit sourire s’étira sur son visage. « La maison est digne d’un magazine spécialisé. Je te l’accorde. Et tu vois que je peux aussi faire des compliments. » Il y avait bien évidemment un mais, parce que même si la vue était superbe, il posa la seule question qui pouvait vraiment le faire changer d’avis. « Mais, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse dans une maison aussi grande ? » Tony était sincère quand il lui demandait ça, il voulait vraiment savoir, une manière aussi de poser la question qu’il n’osait pas lui demander. Si elle voulait éventuellement un jour réessayé d’avoir un enfant, ou plusieurs comme ils en avaient parlé quelques années auparavant. Il ne se voyait tout simplement pas vivre dans une maison pareil si c’était pour que la plupart des pièces restent vides. Attention, il n’était pas en train de dire qu’il voulait acheter la maison mais, il ne fallait pas se voiler la face, qui n’avait pas eu envie de vivre un jour dans une maison pareille ? Seulement l’idée avait disparu au fur & à mesure des années. Et maintenant qu’il en avait la possibilité, il n’en était plus certain. Au moins, ce n’était pas un non catégorique.

❝ What you know about the past is that no matter what has happened, it has all worked together to bring you to this very moment. And this is the moment you can choose to make everything new. Right now. ❞

C'est la bonne, cette maison est celle qu'il leur faut, et ce quoique son cher compagnon  puisse en dire pour le moment. Elle ne saurait expliquer le pourquoi du comment, elle sait simplement que c'est là qu'elle se voit vivre pour les années à venir, que c'est là qu'elle pense pouvoir, avec Tony, non pas recommencer à zéro mais, « prendre un nouveau départ » pour continuer leur ascension vers une vie normale, loin de tout ce qui a pu leur causer tant de peine jusque là. En effet, c'est l'endroit où Olivia parvient le plus à se projeter pour un futur meilleur, et ce même si la maison ne lui est pas si familière que cela, voire même pas du tout. Elle est née et a grandi à Chino, certes pas dans la partie la plus défavorisée du quartier, mais sans être dans le besoin, on ne peut pas dire que les revenus de sa mère étaient extravagants. Son envie d'habiter là ne vient donc pas d'un besoin de reproduire le schéma familial, mais tout simplement de commencer une nouvelle vie dans les meilleures conditions possibles. Non pas qu'elle soit particulièrement matérialiste, mais étant donné qu'ils ont à présent les moyens de vivre dans une telle maison, elle ne trouverait pas de raison valable à ce qu'ils ne s'y installe pas, pas même le voisinage. Cela pourrait paraître cliché à souhait, mais certaines personnes habitants dans le coin sont réellement proches du stéréotype « du riche »que l'on peut voir à la télévision. « un zéro. » Blablabla. Elle ne relève pas, n'en voyant pas l'utilité, si ce n'est lui donner le plaisir d'avoir atteint ses nerfs.  Ils dévieraient sur un autre sujet, sujet qu'elle n'a jusque lors pas envie d'aborder. Non, l'objectif premier est d'ici, faire en sorte que Tony ne soit plus tant hostile à continuer la visite, et une fois, elle l'espère, convaincu, la pilule du prix que coûte la maison passera mieux. Hmm. Mieux que la parole pour le convaincre, Olivia fait parler la demeure, avant de croiser les bras, attendant que monsieur daigne dire quelque chose, qui lui ferait plaisir de préférence. La jeune femme observe Anthony avec minutie, scrutant chaque expression de son visage qui pourrait lui indiquer son ressenti. Toujours les bras croisés, elle s'avance vers lui, et regarde dans la même direction. Un fin sourire vient se coller sur les lèvres, la mer se trouvant devant, la mer sur laquelle ils ont une vue splendide, et qui constitue à elle seule un argument en béton. Toujours tout sourire, elle tourne la tête vers lui et comprend qu'elle vient de gagner un point. En même temps, comment ne pas ? « La maison est digne d’un magazine spécialisé. Je te l’accorde. Et tu vois que je peux aussi faire des compliments. » Amen. « Je vois. » Faussement admirative, son sourire se joint au sien, c'est un bon début. « Mais, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse dans une maison aussi grande ? » Elle sentait la question venir, question légitime après tout. D'ailleurs elle ne lui pose aucun problème, comparée à une phrase teintée d'ironie comme il a pu en lâcher un peu plus tôt. Cette fois-ci son ton est plus sérieux, se raclant la gorge, elle tente d'en faire de même. « C'est pour que quand tu fais la tête, tu ne sois pas obligée d'aller dormir je ne sais où. Tu pourras juste dormir à l'autre bout de la maison, comme ça moi je sais que tu es quand même là.. Sans être là. Mais là quand même. See ? » Inutile de préciser que sa tentative de sérieux a échouée, mais, elle a une bonne raison. Cela, ajouté au fait qu'elle doute sincèrement qu'en cas de dispute il se contente de rester à l'autre bout de la maison. Nerveuse à l'idée de réellement répondre à sa question, c'est sa manière à elle de gagner du temps, et de peut-être même réussir à se détendre elle-même. Elle lâcha un petit rire qui n'en n'est pas vraiment un, puis pince légèrement les lèvres avant de reposer son regard sur lui, un peu hésitante. « Je pense qu'elle ne paraîtra plus si grande que cela si.. » Son regard se détourne du côté de l'océan, elle souffle un peu et le regarde plus sûre d'elle. « .. Quand elle sera plus peuplée. » Elle s'avance un peu plus près de lui, se hisse sur la pointe des pieds, et dépose un baiser sur ses lèvres. « N'est-ce pas ? » Question un peu ambiguë, certes, qui peut être comprises de différentes façons. Elle sourit un peu plus faiblement, et le supplie du fin fond de son être de ne pas pousser cette conversation plus loin, pas sur ce sujet là, pas tout de suite. Elle recule ensuite et lui fais un signe de tête, lui proposant de re-rentrer, afin de poursuivre leur visite. Ils rentrent dans la cuisine américaine déjà équipée, devant laquelle Olivia ne manque pas de s'extasier, puis montent à l'étage ; étage dont les couloirs semblent interminables. Elle se retient de faire la remarque, cela n'étant pas à son avantage, et ouvre une pièce au hasard. Elle reste stupéfaite devant l'immensité de celle-ci, et prend la parole sans se retourner. « Bon, et bien je crois c'est une chambre. »

« Je pense qu'elle ne paraîtra plus si grande que cela si.. » il l’entend soupirer, il ne peut pas lui en vouloir. Comme il ne pourrait pas lui en vouloir si elle avait continué sa phrase & simplement dit qu’elle ne paraitrait plus si grande une fois qu’elle aurait mit son grain de sel. Il lui avait posé une question qu’elle n’avait pas envie de répondre, lui ce n’était pas tant qu’il ne voulait pas, c’était qu’il ne savait pas. Qu’il avait besoin d’y réfléchir, comme il le faisait toujours concernant des décisions importantes. « .. Quand elle sera plus peuplée. » Un peu surpris de la réponse, pensant vraiment qu’elle allait esquiver le sujet, il lui fit quelques secondes pour que son cerveau se remette en marche, et au vu de cette réponse, il se mit rapidement à fonctionner à la vitesse de la lumière. « N'est-ce pas ? » Lui souriant, il n’allait pas continuer sur ce sujet, il avait déjà eu bien plus que ce qu’il n’avait espérer en lui posant la question, et puis … Lui-même avait besoin d’un peu de temps pour penser à tout ça. Certes, il aurait pu y réfléchir un peu plus tard, se concentrer sur la maison que lui montrait la brune mais, son cerveau était déjà loin. Bien trop loin pour s’arrêter. S’il n’avait pas été dans ses pensées, il aurait pu lui faire une blague sur le fait que même si la cuisine était magnifique, il ne fallait pas qu’elle s’attende à un miracle, il était toujours parfaitement incapable de faire quoi que ce soit à manger, même si sa survie en dépendait. Oui, il aurait pu lui dire, seulement il la suivait sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour de lui, la maison lui importait peu à l’instant présent. Son cerveau fonctionnait à une vitesse folle, se posant une trentaine de question à la minute. Voulait-il toujours avoir des enfants ? Etait la principale. La vérité c’était que malgré tout ça, malgré les six derniers moi, il n’avait pas changé d’avis. Il voulait toujours d’une progéniture. Comme une baffe mentale, il revint sur Terre en une microseconde, au milieu d’une pièce immense. « Bon, et bien je crois c'est une chambre. » Mais, quel timing. Observant légèrement la pièce, il se dit qu’avec un lit, et deux-trois meubles, elle aurait déjà l’air beaucoup moins impressionnante. « Oui, je crois aussi. » Anthony rigola après avoir fait un tour de la pièce. Embrassant la brune, il reprit la parole. « Bon, on fait un tour complet de cette maison ? » Un sourire sur le visage, il attrapa la main d’Olivia & l’entraina dans le couloir avant faire le tour de toutes les pièces se trouvant à l’étage, il y en avait sept, de quoi faire trois chambres, avec les trois salles de bains qui vont avec & une salle quelconque. Et ce n’était que l’étage. Redescendant les escaliers, ils arrivèrent directement dans la fameux salon qui pouvait contenir à lui tout seul trois des pièces de leur maison actuelle. « En tout cas, si on la prend, ça fera un changement assez radical. » Ce n’était que la vérité, pas une critique, en tout cas si la jeune femme le ressentait ainsi, ce n’était pas du tout son but. « Et il va falloir un nombre de veilleuse assez impressionnant. » En tout cas, ce qu’il fallait remarquer, c’était qu’il ne disait pas non à la maison, il fallait être fou pour refuser de vivre là-dedans, le seul problème de Tony était le prix. Il était toujours dans sa tête le gamin qui avait grandi dans le milieu modeste de Boston. Oui, ils avaient les moyens aujourd’hui et il était doucement en train de se faire à l’idée que vivre dans cette maison était définitivement une possibilité. Il lui fallait seulement encore quelques minutes pour réaliser la chose. Et qu’Olivia le pousse un peu plus. « Après je dis ça, je dis rien. » Rigolant, toujours la main d’Olivia dans la sienne, il se dirigea vers le petit couloir qui donnait sur ce qui avait dû être la chambre parentale. S’arrêtant quelques instants, il observa la jeune femme après qu’ils se soient rendus dans le dressing de la chambre. « Même toi, tu ne pourrais pas remplir tout le dressing. C’est pas possible. » Se rendant compte de ce qu’il venait de dire, il reprit rapidement la parole. « Et ce n’était pas un défi … »

❝ What you know about the past is that no matter what has happened, it has all worked together to bring you to this very moment. And this is the moment you can choose to make everything new. Right now. ❞

Olivia sait bien qu'elle ne pourra pas éviter le sujet indéfiniment. Et pour une fois, elle n'en n'a même pas envie, elle n'est juste pas certaine d'être prête à l'aborder pleinement, c'est à dire avoir une -probablement- longue et émotionnellement dure conversation. Car cela les obligerait à parler de Lucas, et surtout du fait de construire leur petite famille sans lui, ou du moins avec son souvenir uniquement. Elle y a certes déjà pensé mais sans s'y attarder pendant plus d'une trentaine de secondes d'affilé, chassant l'idée de son esprit avant qu'elle ne la plonge dans un triste état.  Alors elle est soulagée quand Tony n'alimente pas la conversation, se contentant de répondre à son sourire. Elle aurait aimé malgré tout, connaître son point de vue sur un possible futur bébé, juste histoire de savoir où lui en est, même si elle espère qu'ils en sont rendus au même stade. En effet, elle détesterait fortement qu'ils en soient à des niveaux différents comme ils ont pu l'être des semaines plus tôt, ce qui a entre autres failli les séparer pour de bon. Debout dans la pièce vide qui s'apparente à une chambre, elle visualise déjà la manière dont elle pourrait être aménagée, avant que son imaginaire ne soit coupé par les lèvres puis la voix du jeune homme. « Bon, on fait un tour complet de cette maison ? » Elle acquiesce sans se faire désirer, ravie qu'il prenne l'initiative, cette fois-ci de le faire. Elle le regarde sourire en coin, se disant que le convaincre de choisir cette maison plutôt qu'une autre se sera probablement avéré moins compliqué que ce qu'elle a pensé en rentrant dedans. Elle se dit aussi qu'elle a bien fait d'attendre qu'ils en aient visité un bon nombre de maisons avant, au moins il ne pourrait pas lui dire qu'il faudrait qu'ils en voient d'autres, ou quelque chose dans le genre avant de prendre une décision. De retour dans le salon, Olivia fait un tour sur elle-même, comme si elle redécouvre la pièce. « En tout cas, si on la prend, ça fera un changement assez radical. Et il va falloir un nombre de veilleuse assez impressionnant. » La jeune femme note le changement de ton et l'évolution dans les paroles d'Anthony, sans pour autant le lui faire remarquer de suite. Elle hoche doucement la tête, parcourant de nouveau l'endroit du regard, puis le repose sur le jeune homme. Alors qu'ils se tiennent au milieu du séjour, elle repense à tout ce qu'ils ont pu vivre jusque lors, et cela la renvoie à quelques années auparavant, quand ils ont décidé d'emménager ensemble pour la première fois. Et alors qu'il a quelques semaines elle ne se pensait même pas capable de sourire sans se sentir coupable dans la minute, elle se surprend aujourd'hui à ressentir l'enthousiasme qu'elle a eu à l'époque. « Après je dis ça, je dis rien. » Elle hausse les épaules. « Et bien, il n'y a jamais assez de veilleuses de toutes façons. » Elle rit légèrement et le suit  alors qu'il se dirige vers une nouvelle pièce, nouvelle pièce qui mène au dressing, c'est à dire une pièce ultra importante pour elle. Observant la pièce, elle ne remarque pas que Tony en fait de même avec elle, et s'imagine déjà la manière dont ses affaires occuperaient la pièce. Parce que oui, elle se voit non sans aucun mal occuper la pièce toute seule. « Même toi, tu ne pourrais pas remplir tout le dressing. C’est pas possible. » Elle tourne la tête vers lui, prête à lui répondre du tac au tac, mais c'est sans compter sur lui. « Et ce n’était pas un défi … »  Coupée dans son élan, Olivia rit, amusée parce qu'il ne la connaît que trop bien. « Ah bon ?.. Ça ressemble pourtant à un défi pour moi. »   Elle lâche de nouveau un petit rire avant de poursuivre. Alors qu'elle s'était éloignée de lui afin de regarder les rangements de plus près, elle revient à ses côtés, et ils continuent leur petite visite. Elle se dirige vers l'arrière de la maison, où ils peuvent voir un côté qu'ils ne pouvaient pas voir près de la piscine. Un espèce de  mini terrain de basket, du moins c'est ce que le panier indique. Elle sourit en coin et vient se placer devant le jeune homme. « Oh et, on est à exactement 13 minutes de la plage.. A pieds. Merci Google. » Elle brandit son téléphone avant de le ranger dans une poche de son sac. Elle entoure ensuite taille d'Anthony de ses bras et lève la tête, à la recherche de son regard.  « Alors.. Qu'est-ce que tu dis maintenant, de cette maison, pour reprendre tes propres mots « digne d'un magazine spécialisé » ? » Impatiente d'entendre sa réponse, elle sourit, un peu narquoisement. Elle rapproche son visage à quelques centimètres du sien, se disant qu'elle aurait un peu plus de chance d'entendre une réponse positive si elle le prend par les sentiments. Olivia, manipulatrice ? Juste un peu.

oscar WILDE a écrit:

You don’t love someone for their looks, or their clothes, or for their fancy car, but because they sing a song only you can hear.

Peser le pour & le contre. « Estimer les avantages & les inconvénients d’une hypothèse » selon la définition du dictionnaire. Une sorte d’habitude pour Anthony. Lorsqu’il avait besoin de prendre une décision, il se faisait toujours une petite liste, mentale ou non, pour voir qu’elle était le meilleur choix. Et même s’il fallait l’avouer, il y avait beaucoup plus de contre sur sa liste quand il était rentré dans cette maison une trentaine de minutes auparavant, la balance était en train de s’équilibrer au fur & à mesure qu’ils visitaient la bâtisse. Oui, elle était trop grande pour eux deux, coutait un bras, avec une jambe … peut-être aussi les deux poumons, reins & le cœur au passage, mais, avec leurs deux salaires, ils n’auraient aucun problème pour obtenir un prêt de la part de la banque. Et il y avait des chances qu’ils passent pour des gros snobs, s’imaginant qu’avoir de l’argent & vivant dans ce quartier, les rendait mieux que les autres. Ce n’était que trois contres mais, les deux premiers, en particulier l’aspect financier, suffisait à lui donner envie de tourner les talons dès le moment où il avait franchi la porte. Lui, s’étant imaginé vivre dans une maison un peu plus grande que celle qu’ils avaient actuellement, peut-être deux ou trois pièces de plus mais, c’était tout. Juste à Orange, histoire d’être plus près de la mer & de leurs lieux de travail. « Et bien, il n'y a jamais assez de veilleuses de toutes façons. » Il la regarde, content qu’elle n’ait pas fait une blague stupide sur le fait qu’il était un homme de trente ans, ayant une phobie totalement irrationnelle. Elle n’en avait jamais fait, enfin jamais de mauvaises blagues, certes quelques piques de temps à autre mais, rien de bien méchant. Anthony appréciait cependant toujours de voir, qu’elle avait fini par s’habituer à cette particularité qui le caractérisait. Il rigola une fois de plus quand, elle lui affirma que cela ressemblait à un défi. [color=#DAA520] « Je te promets Ollie, ce n’était pas un défi. » Une fois sorti du dressing, ils se dirigèrent vers l’arrière de la maison où se trouvait un panier de basket, ainsi que deux grandes portes de garages. De quoi rentrer quatre voitures. Ce n’était pas comme s’ils n’en avaient que deux. Tony pouvait donc rajouter à nouveau à la liste des contres le fait que la maison était trop grande. « Oh et, on est à exactement 13 minutes de la plage.. A pieds. Merci Google. » Le téléphone de la jeune femme, à quelques centimètres de son visage, il vit sans difficulté le chiffre 13. Mais, il ne vit pas grand-chose d’autre. De toute façon il faisait parfaitement confiance à Olivia. Erreur. Se rapprochant de lui, elle entoura sa taille, et releva légèrement la tête. Ils n’étaient séparés que d’une dizaine de centimètres désormais, et la brune avait un petit sourire sur le visage. « Alors .. Qu'est-ce que tu dis maintenant, de cette maison, pour reprendre tes propres mots « digne d'un magazine spécialisé » ? » C’était bas. Elle savait qu’il était faible dans ce genre de situation, comment lui dire non alors qu’elle le fixait, ne lui demandant qu’une seule chose de dire oui ? C’était vraiment mesquin. Un petit sourire apparu sur le visage d’Anthony qui déposa un baiser sur les lèvres de la brune avant de s’éloigner. « Je ne dis pas non. » Mais, il ne disait pas oui non plus. C’était dingue, il arrivait à prendre des décisions de vie ou de mort en moins de deux secondes lorsqu’il se trouvait dans une situation qui le nécessitait, il devait le faire pour le bien de son patient sur sa table d’opération. Mais, là pour l’achat d’une maison, il ressentait le besoin de prendre quelques minutes pour y réfléchir. La différence était que dans le bloc opératoire, il suivait son instinct alors que là, il laissait son cerveau prendre la décision. « J’ai juste besoin de quelques secondes pour réfléchir. » Pour tout dire, il savait déjà au fond de lui la réponse, même si les contres étaient de gros contre, qu’il n’était pas du genre à dépenser des fortunes, il comprenait pourquoi sa compagne était tombé amoureuse de la maison. Elle avait du charme, elle était bien placée, elle était en elle-même parfaite & avec Olivia pour s’occuper de la décoration, elle finirait par être littéralement parfaite. Alors pourquoi, ne disait-il pas oui ? Pourquoi il n’arrivait pas à dire ce simple mot de trois lettres. Parce que son cerveau lui affichait un message d’alerte, en gras, rouge, taille 72 qu’elle coutait trois fois son salaire annuel. Enfin, sans aucun doute. Il fallait dire qu’il ne savait toujours pas son prix. « Ok. Mais, a deux conditions … Je n’emménage pas, tant qu’il n’y a pas les veilleuses. » Ce n’était pas tant qu’il ne voulait pas, c’était plus qu’il ne pouvait pas, à moins. Enfin il pouvait toujours prendre les veilleuses de leur ancienne maison, mais au vu de la taille des pièces de celle qu’il venait d’accepter d’acheter, il serait obligé de choisir les pièces dans lesquelles il avait envie de vivre. « Et avant d’acheter, on fait faire tous les test possibles pour être certain qu’elle n’a aucun problème. » Il n’avait pas vraiment envie de se retrouver dans une maison en ruine d’ici une dizaine d’année. Un grand sourire sur le visage, il regardait la brune. Oui, on pouvait avoir l’impression qu’il avait dit oui, sans être emballé par la maison mais, ce n’était pas le cas. Il était heureux. Vraiment. Il lui faudrait juste un certain temps pour s’y habituer.

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Puisqu'elle voit bien qu'il hésite encore un peu, la jeune femme ne voit pas le mal qu'il y a à utliser toutes les cartes qu'elle a en son pouvoir. En effet, puisqu'elle le sent encore sceptique bien qu'un peu conquis par ce qu'ils ont vu, selon elle, il ne lui reste plus qu'à user de sa personne afin de l'amener là où elle veut l’amener ; c'est à dire, à répondre de manière positive et si possible enthousiaste et convaincue. Après tout, il a actuellement bien moins l'air opposé à l'idée d'emménager là qu'il n'a pu l'être avant même de franchir le seuil de la maison, alors Olivia a bien espoir de parvenir à le faire complètement basculer. Le dernier atout de la jeune femme pour ce faire, l'attendrir, tout naturellement. Oui, les sentiments que l'on peut éprouver pour quelqu'un peuvent dans certaines circonstances se retourner contre soi, pour le plus grand plaisir de l'être cher. C'est d'ailleurs une manie qu'elle a appris à utiliser comme une arme, parfois quand la situation dérape -dans le mauvais sens du terme- et que les mots ne suffisent plus, elle se sert alors de ses atouts pour faire retomber la tension -ou la faire monter, au choix-. C'est en fait surtout valable lorsqu'elle est en tort, ou qu'elle a besoin de se faire pardonner quelque chose, car situation inverse amène comportement inverse. Hmm. « Je ne dis pas non. » Son sourire s'étend un peu plus après son baiser, alors qu'il s'écarte comme pour ne pas complètement céder. Elle le regarde faire sans rien dire, même si elle trouve la scène en plus de tourner à son avantage, particulièrement amusante. Elle laisse un petite silence s'installer entre eux, même si elle meurt d'envie de continuer sa phrase en ajoutant quelque chose du genre « alors tu dis oui, parfait. » et de continuer comme si de rien n'est. ]« J’ai juste besoin de quelques secondes pour réfléchir. » Là encore elle est tentée de prendre la parole juste après lui, mais plutôt que de le presser pour enfin entendre ce qu'elle souhaite entendre, elle lui laisse avec non sans difficulté les secondes dont il a besoin « pour réfléchir ». Nah, stop thinking, just go for it. Elle ne peut évidemment pas lui en vouloir le faire, même si sa patience commence à s'essouffler petit à petit. Elle marche vers la cheminée moderne et fait glisser ses doigts , comme à la recherche d'une quelconque trace de poussière, poussière qu'elle ne trouve évidemment pas. Elle frotte ceux ci et souffle dessus par pure réflexe, puis revient sur ses pas, vers un Tony pensif. Toujours dans le silence, elle se dit que c'est une bonne chose qu'il pense, carrément mieux qu'un non catégorique, mieux que les réactions qu'elle a pu avoir pendant ces longs moi où elle ne prenait pas la peine de ne serait-ce, considérer sa demande. Alors elle se dit également que malgré qu'ils aillent mieux, largement mieux, elle va attendre un peu avant de complètement redevenir une chieuse par moments. Un peu, il ne faudrait tout de même pas qu'il s'y habitue. « Ok. Mais, a deux conditions … Je n’emménage pas, tant qu’il n’y a pas les veilleuses. » Elle entrouvre la bouche alors que son regard s’égaie et que son expression du visage traduit sa joie mélangée à  un certain soulagement. Elle lève légèrement les mains en signe de conciliation, l'air de dire qu'elle est prête à l'écouter lorsqu'il évoque ses deux conditions. Non pas qu'elle serait prête à accepter n'importe quoi, mais elle serait prête à accepter n'importe quoi. Bon peut-être pas, mais elle dirait oui à un bon compromis, c'est comme ça qu'ils fonctionnent d'ailleurs. Des fois. Olivia laisse échapper un rire quant à la deuxième partie de sa phrase. [color=salmon« C'est mignon. »[/color] Sourire narquois sur les lèvres, elle fait la moue avant de se rapprocher de lui. Bien que son ton puisse porter à confusion, elle est est sincère, bien qu'amusée. Alors qu'il reprend la parole, énonçant sa deuxième condition, elle garde ce même sourire. « Et avant d’acheter, on fait faire tous les test possibles pour être certain qu’elle n’a aucun problème. » Elle hausse doucement les yeux au ciel avant de soupirer de la même manière. « Des tests... Tous les tests possibles... ? » Non pas qu'elle ne l'ait pas entendu spécifiquement répondre à cette même question, c'est juste qu'elle n'est pas certaine de comprendre où il veut en venir. Elle défronce ses sourcils et reprend. « Des tests bien sûr.. D'accord. Des veilleuses et des tests, oui, je crois que ça peut se faire. Marché conclu. » Elle lève la tête et dépose sa main sur sa joue alors qu'elle dépose un mini baiser sur l'autre. « Tu vas voir que je peux remplir le dressing à moi toute seule.. Éventuellement. » Pointant son doigt vers lui, elle pose les mains sur ses hanches, taquine.

JUSTIN TIMBERLAKE a écrit:

Aren't you somethin', an original
'Cause it doesn't seem merely a sample
And I can't help but stare, 'cause
I see truth somewhere in your eyes
I can't ever change without you
You reflect me, I love that about you
And if I could, I would look at us all the time

« Des tests... Tous les tests possibles... ? » Peut-être pas tous les tests mais, juste les principaux. Il avait déjà vu des gens qu’ils connaissaient, acheter une maison sur un coup de cœur & se retrouver avec une maison qui se dégrade à la vitesse de l’éclair, parce qu’elle avait été mal construite. Il voulait juste éviter que ça leur arrive. Il n’eut pas le temps de préciser ce qu’il voulait dire, que déjà elle acceptait ses deux conditions. Un sourire sur les lèvres, il l’embrassa alors qu’elle déposait ses mains sur les hanches du jeune homme. « Tu vas voir que je peux remplir le dressing à moi toute seule.. Éventuellement. »  Anthony rigola, il savait que c’était vrai. Peut-être par maintenant mais, d’ici quelques tours en ville, et achat, elle pourrait sans problème. En même temps, il n’avait pas besoin de beaucoup de place dans ce dernier. Lançant un regard à ce qui serait leur futur salon, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’ils revenaient de loin. Qu’ils étaient en train de prendre un nouveau départ. D’ailleurs Anthony se rappelait parfaitement de la première fois qu’il avait rencontré Olivia, il était incapable de l’oublier d’ailleurs. Certains dirons immédiatement que c’est adorable mais, il se rappelait surtout à quel point il avait pu la haïr immédiatement. Elle représentait tout ce qu’il détestait, une jeune fille s’imaginant qu’elle avait déjà découvert tout ce que le monde avait à offrir, pensant avoir tout vécu & par conséquent donnant une impression d’être blasée en permanence. Lui de son côté s’émerveillait devant ses bouquins d’anatomies, trouvant merveilleux la façon dont la génétique permettait d’obtenir une organisation si complexe du corps humain. Oui Anthony & Olivia étaient des opposés, ils ne partageaient pas grand-chose en commun si ce n’est une haine mutuelle envers l’autre. Ils leurs avaient fallu par mal de temps avant d’accepter de reconsidérer leurs sentiments, et aujourd’hui le jeune homme ne pouvait imaginer quelqu’un d’autre à la place d’Olivia. Ils étaient loin d’être d’accord, en réalité ils n’étaient pas d’accord sur beaucoup de chose, préférant s’engueuler pour prouver un point à l’autre mais, ça n’empêchait pas qu’ils s’aimaient. Il n’avait jamais imaginé vivre un jour dans une maison comme ça, lui qui avait toujours habité dans des maisons modestes. Seulement d’un autre côté, il se voyait sans problème élever des enfants ici, ainsi que s’engueuler avec la brune, il n’y avait aucune chance qu’ils soient d’accord sur la future utilisation de toutes les pièces … Il se dit aussi qu’il était de leurs devoirs de faire l’amour dans chacune des pièces, histoire de connaître parfaitement la maison bien sûr. Et oui, il utilisait bien le terme devoir. Mais c’était surtout un nouveau départ, une nouvelle vie en quelque sorte. Ils n’allaient pas oublier Lucas, ils ne pourraient jamais oublier leur fils, ils pouvaient cependant essayer de reconstruire une nouvelle vie. Laisser le passé dans le passé. La main d’Anthony sur la taille de la brune, il l’entraina dehors. Et ce n’est qu’une fois dans le jardin, qu’il se rendit compte qu’il n’y aurait pas de meilleur moment pour poser la question qu’il avait en tête depuis deux ans. Ils étaient dans leur future maison, avec une vue sur l’océan Pacifique digne d’une carte postale. Tout était parfait. Rigolant, il se tourna vers Olivia & la regarda amoureusement, se demandant pourquoi il avait attendu aussi longtemps. « Don’t move. » Dit-il avant de courir à sa voiture où se trouvait la bague. Il l’avait mise là il y a sept mois, ne supportant plus de la voir dans son casier. C’était un véritable miracle qu’elle ne l’ai pas trouvé lorsqu’elle avait emprunté sa voiture. Vérifiant que cette dernière se trouvait toujours dans l’écrin, il la mit dans sa poche avant de revenir dans le jardin qu’il avait quitté quelques secondes plus tôt. A un mètre de la femme qu’il aimait, il posa finalement le genou à terre.  « Ollie, I love you & I like you. I can’t imagine my future without you, all I know is that I want to spend the rest of my life with you. Olivia Katherine Cassidy, will you marry me? » Selon la mythologie grecque les Hommes ont été crées à la base avec quatre jambes, quatre bras & une tête avec deux faces. Mais Zeus ayant peur de leur pouvoir, les sépara en deux êtres distincts, les condamnant à passer leur vie à chercher leur autre moitié. C’est de là que vient l’idée des âmes sœurs. De la recherche de la moitié parfaite, car il n’y aurait qu’une personne capable de remplir le vide laissait par cette séparation. Bien qu’Anthony trouvait l’idée qu’il n’y ait qu’une seule âme sœur stupide étant donné que nous sommes 7 136 172 915 sur cette planète, s’il devait choisir de vivre avec une personne pour le reste de sa vie, il désignerait le bout de jeune femme en face de lui sans hésitation. Alors elle allait dire oui, en tout cas il lui était parfaitement impensable qu’elle dise non. Oui elle était souvent une chieuse qui le rendait fou, particulièrement quand elle essayait de lui démontrer qu’il avait tord. Mais, c’était sa chieuse.

Les yeux posés sur le visage du jeune homme qui observe la pièce, elle sourit en coin. Elle est fière d'elle, fière d'eux, et du chemin parcourut jusqu'ici. Parce qu'ils ont à cet instant précis l'air d'un jeune couple heureux, qui s'apprête à ensemble, s'aventurer dans une nouvelle vie. Parce qu'à ce moment là, seuls des sentiments positifs l'envahissent, seulement cela. En effet, c'est sans doute la première fois depuis plus de six mois qu'elle parviendrait à dire qu'elle se sent pleinement bien, juste bien. Quelques semaines plus tôt, elle n'aurait non pas évité la question, mais trouvé le moyen de répondre sans vraiment statuer de son état, souriant en haussant les épaules ou prononçant un « i'm okay. » ou encore un « i'm getting there » en guise de réponse. Elle serait capable de répondre honnêtement qu'elle se sent bien, sans avoir ce pincement au cœur quasi qui surgit sans prévenir, ou bien ce sentiment de mal-être qui a pu la prendre dans le passé. Non pas qu'elle soit complètement sortie d'affaire, mais le fait d'être capable de se sentir réellement « normale » à nouveau ne serait-ce que pour quelques heures s'avère être une très bonne progression. Alors qu'ils quittent la maison, à laquelle Olivia jette un dernier coup d’œil, toujours ce même sourire en coin sur les lèvres, elle réalise que dans quelques temps cette maison sera la leur. Elle n'a aucun mal à se projeter dedans, mais leur futur déménagement reste tout de même une étape importante, malgré tout l'enthousiasme dont elle fait preuve. Un peu pensive, c'est ainsi que la jeune femme se laisse guider par lui, sans vraiment faire attention à ce qu'il compte faire ou où est-ce qu'il se rende, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à la vue imprenable qu'ils auront dans peu de temps la chance d'avoir tous les jours. Elle lève les yeux vers Tony, dont l'expression du visage lui décroche instantanément un sourire dans le même genre. Bien qu'elle ait sa petite idée, elle lui aurait bien demandé pourquoi un tel regard, mais c'est sans compter sur le jeune homme. « Don’t move. » Encore une fois, elle n'a pas le temps de répliquer qu'elle le regarde s'éloigner à une vitesse plus que normale, sans savoir où est-ce qu'il va exactement, et surtout pourquoi. Et même s'il a déjà disparu de sa vision, elle hoche lentement la tête, et met ses deux mains dans les poches arrières de son jean avant de faire un demi-tour sur elle-même et de reposer son regard sur la mer. Aussi curieuse qu'elle puisse l'être, elle ne cherche pas tout de suite à savoir ce qu'il fabrique, se contentant de faire ce qu'il lui dit, c'est à dire, de ne pas bouger. En même temps, ça n'est pas exactement comme s'il lui a laissé le choix. C'est une courte minute plus tard qu'elle sent sa présence et qu'elle se retourne instinctivement, faisant face à un Anthony... Pas debout.Genou à terre. Écrin à bague en main. Bague dans l'écrin ouvert. Ok, pause. « Ollie, I love you & I like you. I can’t imagine my future without you, all I know is that I want to spend the rest of my life with you. Olivia Katherine Cassidy, will you marry me? » Heureusement qu'elle ne tient rien en main, parce que l'objet aurait littéralement finit au sol, et probablement en morceaux. Écarquillant les yeux et entrouvrant les lèvres, Olivia reste bouche bée. Du genre, vraiment bouche bée. Elle regarde le jeune homme, la bague, la bague, puis le jeune homme. Etrangement, son cerveau met un temps fou avant de faire toutes les connections nécessaire à sa compréhension de la situation ci-présente. Non, elle est bien consciente de ce qu'il se passe, mais cela lui paraît tellement surréaliste qu'il lui faut bien cligner des yeux trois fois d'affilé pour se rendre compte que tout est bien réel. Elle a juste énormément de mal à croire qu'Anthony vient de la demander en mariage. Non pas qu'elle ne l'ait jamais envisagé -elle l'a d'ailleurs bien plus fait qu'elle ne l'avouera-, et ils en ont déjà vaguement évoqué le sujet il y a un moment déjà, mais c'est surtout le fait qu'il y a encore peu, le simple fait de sortir, ne serait-ce que pour prendre l'air lui demandait un effort particulier. Elle reprend cependant rapidement ses esprits, ne souhaitant pas complètement semer le trouble dans l'esprit de Tony, comme si elle peut douter de sa réponse. Les larmes lui montent rapidement aux yeux, alors qu'elle lâche un rire, qui sonne comme un soulagement. Souriante bien qu'émue, elle s'approche un peu plus de lui. « What do you think ? » Parce que oui, sa réponse apparaît comme une évidence. Elle plonge son regard humide dans le sien, avant de poser ses deux mains sur ses joues à lui, l'invitant par la même occasion à se relever, et de tendrement l'embrasser. « Oh and by the way, that was a big, a huge, a gigantic yes, I will marry you Mr Bishop. » Si ses souvenirs sont intactes, la dernière fois que ses yeux ont autant brillé pour quelque chose de positif, c'était lorsqu'elle a appris qu'elle était enceinte, et qu'elle l'a quelques heures plus tard annoncé au jeune homme, alors que depuis l'accouchement ça n'a été que tristesse, mélancolie et désespoir. Les mains désormais posées sur ses épaules, elle dépose un nouveau baiser sur ses lèvres, avant de se reculer. « Now you can put that gorgeous ring on it. » Elle lui tend sa main gauche avec un sourire de petite fille, impatiente qu'il lui passe la bague au doigt. Même si se marier n'a jamais fait parti de ses grandes priorités, se disant qu'elle prendre simplement les choses comme elles viendraient dans sa vie, cela ne l'a pas empêché d'imaginer ce moment de temps à autres, comme n'importe qui. Et comme on le dit souvent et bien, c'est toujours mieux en vrai. Elle observe les petits diamants qui ornent l'anneau se diriger vers son annulaire alors qu'elle se mordille la lèvre à l'idée d'être officiellement fiancée à l'homme qu'elle aime depuis tant d'années.  Et à ce moment là, l'idée de se rendre au cimetière lui traverse l'esprit. Elle ne saurait pas expliquer pourquoi, elle ressent juste fortement le besoin de se rendre sur la tombe. Il lui arrive de parler, toute seule, même elle a réellement l'impression d'être entendue, et après elle part en ayant l'esprit un peu moins lourd. Si elle a mis longtemps avant de se décider à retourne à l'endroit où est enterré Lucas, s'y rendre est désormais une nécessité. Elle n'évoque cependant pas le sujet, non pas pour ne pas briser le moment, mais elle se dit qu'elle ira plus tard, et seule. C'est leur bébé, mais encore une fois pour une raison inconnue, c'est une chose qu'elle aime faire seule, même si la compagnie de Tony reste la bienvenue. Passant les bras autour de son cou, elle reprend la parole. « On va être bien ici, vraiment, vraiment bien. » Elle sourit, avant de reprendre. « You were right... It is definitely getting better... Better than I've ever imagined. » Plus légère, elle poursuit. « But I, was right about the house. »

En réalité, il ne savait même pas pourquoi il avait mit aussi longtemps pour lui poser la question. Il avait acheté la bague deux ans auparavant mais, n’avait jamais trouvé le moment parfait. Oui, il aurait pu mettre le genou à terre lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle portait leur enfant. Quel meilleur moment après tout ? Seulement cette annonce lui avait fait complètement oublié l’existence même de la bague. Stupide, pas vrai ? Mais, il avait été tellement heureux, que sur le coup il avait oublié tout le reste. Et, il fallait le dire, même s’il avait acheté la bague, il n’avait jamais été le genre d’homme à se marier, se poser avec une femme oui, avoir des enfants oui, mais se marier … C’était autre chose. La moitié des mariages se terminent en divorce. Et si son mariage se terminait comme celui de ses parents, il préférait encore ne jamais poser la question, il n’avait pas envie de passer deux ou trois dans une bataille juridique et marquer ses enfants à vie, et les dégouter à jamais du mariage.  Enfin, ça c’était avant d’en parler avec Olivia. Ils avaient déjà évoqué la question quelques années auparavant, et s’il avait envisagé de se marier avec elle, c’était simplement parce qu’elle lui avait avoué qu’elle y pensait, qu’elle aurait aimé se marier un jour. Lui était pleinement satisfait de la situation, et puis il s’était rendu compte qu’il n’était pas obligé de finir comme ses parents, qu’il y avait 50% des mariages qui tenaient & que même s’ils venaient à divorcer un jour, ils n’étaient pas obligé de se détester. Triste d’imaginer un divorce alors qu’il n’est même pas marié, non ? Mais, il a toujours été quelqu’un de réaliste, peut-être trop même mais, il était comme ça. C’est donc deux ans après avoir acheté cette bague, qu’il a enfin osé poser la question, dans ce qui allait être d’ici peu leur nouvelle maison. Il attendait la réponse, nerveux. Voyant un sourire apparaître sur les lèvres de la brune, il fut rassuré alors que les larmes montaient aux yeux de celle qu’il aimait. Lui indiquant de se relever, chose qu’il fit sans attendre, elle l’embrassa sans même lui donner de réponse. Il n’en avait pas besoin, il l’avait comprit. « What do you think ? » Il aurait bien répondu à sa question mais, déjà elle capturait ses lèvres pour son plus grandeplaisir. « Oh and by the way, that was a big, a huge, a gigantic yes, I will marry you Mr Bishop. » « Yeah, that’s what I was thinking. » Dit-il en rigolant alors qu’il déposait à nouveau ses lèvres sur les siennes. Profitant de l’instant présent pendant quelques secondes, il finit par mettre la fameuse bague au doigt d’Olivia, après qu’elle lui ai demandé en réalité, qui l’observa minutieusement. Un sourire sur les lèvres, il en oubliait cette partie de lui qui était toujours triste lorsqu’il pensait à Lucas. A cet instant précis, il n’était pas triste, il était juste heureux. « You were right ... It is definitely getting better ... Better than I've ever imagined. But I, was right about the house. » Il était heureux de l’entendre dire ça, en particulier qu’elle allait vraiment mieux, mieux que ce qu’elle aurait pu imaginer parce qu’il était vrai que quatre mois auparavant il était prêt à jeter l’éponge sur leur relation. Il fallait dire qu’après le décès de Lucas, elle avait été particulièrement horrible, sa façon a elle de faire le deuil, ou plutôt elle refusait de le faire mais, une véritable torture pour lui. Lui qui n’allait pas mieux de son côté mais, faisait des efforts pour relever la pente. Il avait même envie de se rendre sur la tombe de leur défunt fils, pour pouvoir lui parler un peu, lui raconter qu’il avait enfin trouvé le moment parfait pour demander la main de sa mère. C’était son moyen à lui de ne pas l’oublier. « You know that nobody likes a showoff ? » fut la seule chose qu’il répondit à sa dernière phrase. Qu’est-ce qu’il pouvait détester quand les gens lui sortaient ce genre de truc, comme « je veux pas te dire que je te l’avais dit mais, je te l’avais dit. » C’était probablement pour ça que la jeune femme adorait tant lui dire quand il avait tord. Sans rien dire de plus, il l’embrassa sur le front avant de lui proposer de rentrer chez eux, ou plutôt la maison qui serait leur chez eux pour les prochaines semaines avant de venir ici. Chose qu’elle accepta sans grande difficulté. C’est donc avec un grand sourire qu’ils quittèrent la maison avec une seule hâte : fêter leur fiançailles comme il se devait. Oui et éventuellement revenir ici pour y habiter une fois que tous les tests auront été faits. Mais d’abord, il fallait selon Anthony profiter du reste de la journée.