- wherever i go, trouble seems to follow - ✣ ✣ ✣And then a hero comes along with the strength to carry on.
And you cast your fears aside and you know you can survive.
Après l'incendie Elisa n'était pas dans son état normal. Elle n'était plus la petite fille à son papa enjoué qui faisait ce qu'on lui disait. Elle était plus distante ce qui a conduit ses parents a lui imposer des séances chez un psy. Durant une longue année elle est donc allée parler à une psychiatre de ce qu'il s'est passé. La séance qui l'a le plus marqué fut celle où elle a fini par s'ouvrir d'une certaine façon, cela lui a permis de passer à autre chose. Elisa n'était pas anéantie par le départ de Toby, par l'incendie et la mort d'Harvey elle avait continué sa vie cependant elle retenait beaucoup de choses. En laissant partir ses choses la jeune femme a pu reprendre le cours de son existence.
« Qu'est-ce que vous avez ressenti à ce moment-là ? » Lui demanda la psychiatre. Elle faisait référence à l'incendie, aux conséquences de ce désastre. Elisa en parlait peu, qu'elle faisait comme si elle ne s'en souvenait pas. Elle était mis de côté ce moment-là parce que c'était synonyme de la fin de son amour de jeunesse, c'était le synonyme de la confrontation à la mort. Elisa était très douée pour compartimenter ses émotions.
« De la tristesse je suppose. » Lui répondit Elisa sans la regarder dans les yeux. Désormais elle n'éprouvait plus grand chose à ce propos-là alors s'y remettre n'était pas évident. La jeune femme avait tellement compartimenté ses émotions qu'elle ne voulait pas les ressortir, elle voulait continuer sa vie.
« Vous n'êtes pas sure ? » Lui demanda la psychiatre. Elisa commençait doucement à s'agacer. Elle n'aimait pas qu'elle analyse la moindre de ses phrases, la jeune femme ne pensait à formuler ses phrases de tel ou tel façon. De plus le fait qu'elle ne fasse que poser des questions ne lui plaisait pas non plus. Elisa pensait qu'elle était là pour l'aider et non pour la disséquer.
« Tout s'est passé tellement vite. » Lui répondit Elisa. Elle ne se rappelait pas vraiment de ce qu'il s'était passé. La peur avait pris le dessus sur elle parce qu'elle n'était pas prête à vivre cela. La jeune femme s'était senti trop jeune pour se confronter à la réalité de la vie.
« La dernière chose dont je me souviens c'est qu'il était parti. » Rajouta Elisa. Elle baissa une fois de plus les yeux. Parler de lui ne lui faisait pas du bien. Elle n'aimait pas s'en rappeler. Elle ne l'avait pas mis dans une boite où si elle l'avait fait elle avait jeté la boite pour s'en débarrasser.
« C'est ce que vous vous dites que Harney est parti ? » Lui demanda la psychiatre. Elisa releva les yeux. Visiblement c'était un dialogue de sourd. Elle s'était mise à penser à Toby et non à Harvey. A ses yeux la mort d'Harvey était synonyme du départ de son premier amour.
« Non je voulais dire Toby. C'est vrai que j'étais triste qu'il ne revienne pas. » Lui expliqua Elisa. Elle ne voulait pas forcément en parler cependant elle revenait souvent à lui. Sans doute parce qu'elle ne comprenait pas certaines choses, qu'elle avait quelques questions.
« Toby. Ce jeune homme revient régulièrement dans la conversation. Qu'est-ce qu'il représente pour vous ? » Lui demanda la psychiatre. Une fois de plus Elisa avait envie de prendre le calepin de la psychiatre et de lui balancer en plein visage. Elle ne faisait que lui oser des questions, des questions auquel Elisa ne veut pas répondre.
« Aujourd'hui plus rien. » Lui répondit rapidement la jeune femme. Elle ne cachait pas ses émotions, elle était sincère. Toby avait énormément compter pour elle cependant elle n'était pas une de ses femmes à se morfondre lorsqu'un homme la quitte. D'autant plus que cette histoire était perdue d'avance.
« Et à l'époque ? » Lui demanda la jeune femme. Il y a encore un an Toby était très important pour Elisa, il était son rayon de soleil. En reparlant n'était pas évident. Elle aurait voulu partir en courant.
« Ce n'était qu'une amourette de jeunesse ça n'a pas d'importance. » Lui répondit Elisa en essayant soigneusement d'éviter le sujet. Elle se doutait que sa psychiatre ne la laisserait pas aussi facilement mais au moins elle avait essayé.
« Je pense que si. Il faut creuser. Je ne suis pas là pour vous juger. » Lui expliqua la psychiatre. Elle essayait d'instaurer un climat de confiance cependant avec le temps la confiance d'Elisa était dure à obtenir. Elle s'était sentie trahie par certaines personnes, elle se méfiai même si la psychiatre était là pour l'aider Elisa se disait qu'elle était aussi là pour avoir un gros chèque.
« Il me faisait pour sentir vivante, avec lui j'avais l'impression que je pouvais tout faire. Je me sentais libre d'être qui je suis, de ne pas toujours faire ce qu'on attendait de moi. » Lui expliqua Elisa. Sans le vouloir elle s'était mis à faire une once de sourire. Toby elle en gardait néanmoins un bon souvenir dans l'ensemble. C'était la fin qu'elle détestait, elle l'a trouvait bacler.
« C'était un échappatoire ? » Lui demanda la psychiatre. La jeune femme s'était sentie agressée par ce qu'elle venait de dire. Elle disait qu'elle n'était pas là pour la juger cependant elle le ressentait ainsi. Toujours mettre des mots sur des actions la fatiguait.
« Quand vous le dites on dirait c'est négatif. Ce n'était pas un caprice de gosse de riche. Je tenais vraiment à lui même si je savais que au fond je ne le connaissais pas entièrement. » Lui répondit Elisa. Elle ne savait même pas pourquoi elle lui disait cela. La psychiatre devait déjà la prendre pour une gosse de riche sans cervelle comme les autres. Elle détestait l'image qu'elle reflétait parce qu'elle était bien plus que la fille à papa.
« On en revient encore là. Vous ne le connaissiez pas. Qu'est-ce que ça vous fait de savoir qu'il n'a pas été complètement honnête ? » Lui demanda la psychiatre. Pour une fois elle venait de taper dans le mil. Elisa savait depuis le début que Toby n'était pas complètement honnête pourtant elle l'avait laissé entré dans sa vie. Elle s'était attachée à lui. Finalement à son départ elle avait été surprise alors qu'elle ne le connaissait pas.
« J'étais triste, déçue qu'il soit parti, puis en colère maintenant j'ai appris à vivre avec. » Lui répondit Elisa. Elle pensait ce qu'elle venait de dire. A force d'en parler elle se rendait compte qu'elle devait le laisser partir, qu'elle ne devait plus rien attendre de lui. La fin de la séance avait sonné et la jeune femme s'en alla. Ce fut la dernière fois qu'elle revue sa psychiatre pensant qu'elle n'en avait plus besoin et continuant sa petite vie bien loin de ses souvenirs de jeunesse.