❝ Looking up it's so lonely
Looking back growing up ❞

Je me tournais et me retournais dans le vaste lit de notre chambre. Il était froid, grand et surtout vide. La fraicheur du petit matin passait au travers des rideaux flottant dans les airs. Je fermais les yeux quelques instants tentant encore une fois de retrouver le sommeil. J’écartais finalement le drap de soie, abandonnant l’idée de retourner dans le pays des rêves. Ce n’était pas pour aujourd’hui. Ce combat me semblait des plus vains. Je me décidais à aller prendre une douche. Quelques minutes plus tard, il était neuf heures. C’était tôt. La journée allait être longue et solitaire. Je m’assaillais de nouveau prenant le temps de lasser mes sandales plates autour de mon pied. Une minute, cela m’avait pris une seule petite minute. Un soupir s’échappait de mes lèvres tremblantes. J’écartais les larmes qui glissaient sur mes joues d’un mouvement brusque. Ce n’était pas le moment. Et surtout, je refusais de laisser la tristesse s’emparer de mes traits. Je n’avais pas de raison de l’être. D’autres personnes, des personnes que je croisais tous les jours avaient une vie bien plus difficile. Mon regard balaya la vaste pièce. Oui, j’avais de la chance. Je me décidais à faire du rangement, des lessives et du ménage, cela m’occuperait un bon moment. Finalement, une fois toutes les corvées achevées, je n’avais plus rien d’autre à faire. J’avais envie de voir du monde, d’observer la vie d’autres humains. Quel lieu était meilleur que le centre commercial ? Et puis ainsi, je pourrais ensuite faire quelques courses. Le frigo n’était pas vraiment rempli. Et j’ignorais si Aaron comptait le remplir de sitôt. De toute façon, je préférais éviter de penser à mon époux pour l’instant. Cela m’attristait plus qu’autre chose dernièrement. Je ne voulais pas contempler ma vie, je voulais l’oublier un petit peu en me concentrant sur celle des autres. Je garais ma berline sur le parking et passait les portes vitrés du centre commercial de Orange nommé The Block. C’était un centre commercial plutôt énorme avec des tonnes de commerces aussi différents que variés. Je me décidais à m’arrêter dans un café pour ma première étape. Je commandais un frapuccino vanille avant de me laisser tomber sur un banc.

Une envie folle de faire les boutiques. Une journée en perspective magnifiquement parfaite.  Le temps assez beau, des températures abordables. Tout était parfait pour aller au centre commercial. Te levant de très bonne humeur. Cette sensation de bien-être. Rare sont les fois où tu te sentais vraiment bien. Puis, après t’être laver et habiller. Tu optais pour une tenue simple et des chaussures confortables. Te regardant dans le miroir. Attachant tes cheveux bruns en queue de cheval. N’oubliant pas de prendre ton sac à main. Et direction en voiture à ce fameux endroit qui fait rêver tant de fille. Tu partais rarement faire les soldes. Cela ne te ressemblait pas réellement. Tu avais l’habitude, d’y aller avec Tara. Rien qu’à cette pensée. Elle te manquait. T’aimait la faire rougir quand t’essayait des tenues assez sexy. T’aimerait tant la revoir. Rien qu’une fois. Une seule petite fois où tu lui dirais : je t’aime. Pourquoi, tout était si compliqué. Encore heureux que t’avais Nathan. Toujours là pour  toi. Pour te faire ouvrir les yeux. Te faire la morale, mais surtout pour te soutenir. Tu ne savais pas quoi faire sans lui. Vice versa. Il avait pris vraiment une grande place dans ta vie. Qu’à peine arriver au centre commercial. Que ton téléphone sonna. Un sourire apparu sur tes lèvres. Avant de répondre, tout en continuant bien évidemment de marcher. C’était comme un rituel. Il t’appelait pour savoir si tu allais bien avant de prendre son service à l’hôpital. Quelle charmante attention, n’est-ce pas ? Et au loin, tu reconnaissais une tête familière. Une charmante jeune femme qui faisait vibrer le cœur de mon cher ami. Et tout à coup, me vient une idée. Toute façon, il comprendrait bien vite mon numéro. Tant fait pas, j’ai remis tes clés à la bonne place NATHAN. Puis, tu me dois un repas fait maison, cette fois-ci. Et t peux venir à n’importe quel heure ce soir. D’accord ? Alors que tu  t’étais stoppé vers cette dernière. Faisant semblant de regarder quelque chose, même si en fait, tu attendais de voir sa réaction. Tu étais une vraie coquine par moment.

❝ Looking up it's so lonely
Looking back growing up ❞

J’étais seule comme bien souvent. Cela ne me dérangeait pas vraiment. Je n’avais pourtant pas vraiment envie d’être seule. J’avais l’impression d’être bien trop souvent seule. Certes, ma propre compagnie ne me pesait pas mais cela n’empêchait pas à mes proches de me manquer. Mon mari me manquait. Mon… Nathan me manquait. Ma meilleure amie me manquait. Mes amis me manquaient tout simplement. Bien que j’aie passé une bonne journée lors du festival, c’était il y a un moment maintenant que je n’avais pas relâché la pression. J’avais donc décidé de passer ma journée à trainer dans un lieu surpeuplé. Le centre commercial de Orange n’était pas bien loin de la villa que nous occupions. J’étais assise sur un banc dans près du starbucks. La boisson glacée entre mes mains me faisait du bien. La chaleur était arrivée d’un coup à Orange, en Californie. J’avais l’impression qu’elle m’avait frappé de plein fouet. Tout avait tendance à me heurter de toute manière en ce moment. Je gardais pourtant mon humeur joviale que ce soit à l’hôpital ou dans la rue. Il fallait bien être poli. Quelqu’un du moins se devait bien de l’être au regard du monde incivil dans lequel nous vivions. Je me désolais chaque jour un peu plus devant ce monde qui se délabrait un peu plus. Chaque jour nos réserves naturelles diminuaient. Chaque jour des centaines d’individus étaient forcées de vivre avec moins d’un dollar par jour. Alors que je tirais sur la paille de mon frapuccino pour laisser le liquide étancher ma soif, une demoiselle s’approchait au téléphone. T’en fais pas, j’ai remis tes clés à la bonne place NATHAN. Puis, tu me dois un repas fait maison, cette fois-ci. Et t peux venir à n’importe quel heure ce soir. D’accord ? lâcha la brunette à la personne à l’autre bout du fils. A l’entente du prénom « Nathan », je ne pouvais me retenir de lui lancer un regard curieux. Était-ce mon ancien ami de longue date à l’autre bout du fils ? Il devait y avoir beaucoup de Nathan aux USA, cela étant dit. Ce n’était pas vraiment un prénom des plus originaux. C’était forcément répandu. Ma curiosité était maladive. Une fois suscité, je n’arrivais plus à penser à autre chose que de résoudre cette question présente. Si j’arrivais à me rapprocher assez près d’elle peut-être pourrais-je entendre la voix de son Nathan et ainsi savoir si c’était le même. Je me relevais doucement, le gobelet dans les mains je m’étirais légèrement prétendant que j’allais commencer mon shopping alors que j’avais en tête de passer près de l’inconnue pour découvrir le fin mot de l’histoire.

Tu avais cette habitude de vouloir toujours bien faire. Lorsque tu aperçus Brintley. Au fond de toi, t’aimerait aller la voir pour lui parler de Nathan. Lui dire qu’il était là, qu’il allait bien. Mais ce n’était pas tes affaires. Même s’il avait pris une place importante dans ta vie, tu n’avais aucunement le droit d’agir de la sorte. Il t’en voudrait certainement. Et le destin fait bien les choses. Tu étais au téléphone avec ce dernier. Discutant de tout et de rien, mais surtout du repas qu’il te devait. La dernière fois, vous aviez commandé chinois. Puis, tu avais gardé la clé de secours. Chose qu’il ne savait pas. Encore heureux qu’avant de sortir de venir ici, tu l’avais remis à sa place. Observant du coin d’œil, cette dernière. Sa réponse te faisait rire. Il avait toujours ce don pour te rendre ridicule aux yeux de tous. Secouant la tête. Une envie de frappucino te gagna. Encore une fois, tu ne faisais pas attention à ta ligne. Que c’est décevant. La voyant se lever en s’étirant. Tu enchainas en répondant à ce dernier Je dois juste passer à l’agence pour récupérer le dossier, donc je serais de retour vers 19h toute au plus. Puis enfin, comme tu dois le savoir, j’aurais plein de chose à te raconter, surtout sur quelque chose qui te ferait très plaisir. avec une petite voix de malice. T’entreprenait de marcher lentement. Passant très près de la demoiselle. La voix de ce dernier raisonnait assez pour quelle l’entende. Ayant vraiment envie d’une boisson. Donc tu te dirigeais vers celle-ci. Malheureusement, ton air de maladresse fut encore une fois triomphante. Tu bousculas en plein fouet la brunette de Nathan. Laissant tomber ton téléphone au même moment. Quelle bête n’est-ce pas. Sachant qu’elle avait dû voir la photo sur le téléphone avant de le reprendre et de dire Je te rappelle plus tard Nate, bisous. avant de tourner ton attention sur la demoiselle en disant d’un air désoler Excusez-moi, je suis tellement maladroite, j’espère que vous n’aviez rien. La moindre des choses étaient de s’excuser de l’avoir bousculer, mais en même temps, cela confirmait le faite que tu devrais en apprendre plus d’elle. C’était l’occasion ou jamais, non ?

❝ Looking up it's so lonely
Looking back growing up ❞

J’avais décidé de me rendre au centre commercial. J’étais lasse de rester enfermer chez moi à m’occuper du jardin ou des tâches ménagères. Ce n’était pas vraiment profiter de la vie. J’aurais pu m’y rendre pour faire les magasins. Mais j’avais déjà bien assez de vêtements. J’aurais pu m’acheter des chaussures mais c’était la même chose. Du coup, je finirais sûrement par remplir le frigo. Il en avait bien besoin. Quoi que peut-être qu’Aaron les avait déjà faite. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas diné à la maison. Enfin bref. Je me trouvais dans le centre commercial savourant ma boisson glacée alors qu’une jeune brunette passait non loin de moi au téléphone. Ses paroles attirèrent bien rapidement mon attention puis progressivement piquèrent ma curiosité. Je buvais une bonne gorgée de mon frappucino avant de me relever faisant mine de m’étirer pour entendre la voix à l’autre bout du fils et ainsi balayer mes soupçons. Je dois juste passer à l’agence pour récupérer le dossier, donc je serais de retour vers 19h toute au plus. Puis enfin, comme tu dois le savoir, j’aurais plein de chose à te raconter, surtout sur quelque chose qui te ferait très plaisir. Continua la brunette. A ce stade j’étais presque sûre qu’à l’autre bout du fils se trouvait mon ancien ami de longue date : Nathan Howard. J’aurais pu reconnaître le timbre de sa voix entre milles. La mystérieuse inconnue me bousculait. Je retrouvais l’équilibre juste à temps pour ne pas renverser mon gobelet sur le sol. Son téléphone ne fut pas aussi chanceux puisqu’il atterrit sur le sol à mes pieds. La photo n’était autre que Nathan, confirmant mon hypothèse. La jeune femme ramassait son téléphone puis dit au revoir à celui-ci avant de s’excuser auprès de moi. Excusez-moi, je suis tellement maladroite, j’espère que vous n’aviez rien. S’excusa la demoiselle. Je lui adressais un sourire poli pour lui signifier qu’elle était pardonnée. « Ce n’est pas bien grave. Je suis encore entière me semble-t-il. Et vous ? » , répondis-je simplement faisant mine de vérifier que je me portais bien pour balayer la culpabilité d’avoir bousculer une inconnue. Mon regard curieux se déposait sur elle. Je prenais une nouvelle fois une gorgée de ma boisson avant de lui tendre la main. « Brinley… Et vous êtes ? », demandais-je finalement. Après tout, pourquoi ne pas apprendre à la connaître.

Un téléphone à terre, une personne bousculée. Se sentir complétement ridicule. La prochaine fois, tu feras attention de où tu mets tes pieds. T’avais cette habitude d’être maladroite, mais quand même, c’était exagéré. Peut-être c’était à cause de Nathan, il t’avait déconcentré avec sa connerie permanente ou peut-être l’avais-tu fait exprès ? Tu pensais plus à la première solution qu’à la deuxième. Tu te retrouvais devant Brintley. Cette fille que tu avais tellement entendu parler par Nathan. C’était dingue de te retrouver en face d’elle, après l’avoir bousculé par erreur. Comment agir devant-elle ? La moindre des choses s’étaient de s’excuser. Chose que tu avais fait, mais après. Tu te rendais compte qu’une douleur au bras te prit. Certainement le choc. Rien de bien grave n’en soit. Ton téléphone n’était pas cassé, et c’était un miracle. Tu le rangeais comme-ci de rien n’était. Malgré que tu avais vu son regard dessus. Au fond de toi, tu étais fière de ton coup. Un sourire poli apparu sur son visage pour te répondre que ce n’était rien. Rassurée, du moins tu l’étais quelque peu. De même, je suis entière. disais-tu en souriant de la même manière que cette jeune demoiselle brune. Assez comique comme situation en vue externe, n’est-ce pas ? T’aurais quelque chose à lui raconter ce soir à ton fameux Nathan. Et enfin ce qui te surpris encore plus. Elle te tendit la main, en annonçant son prénom. Et dire que tu le savais déjà. Samara. Enchanter Brintley en tendant ta main ainsi de suite pour la serrer amicalement. Du moins, elle semblait vouloir faire connaissance, est-ce une bonne idée ? Peut-être bien qui sait. Au moins, tu semblais assez mal à l’aise à présent. Tu n’avais pas l’habitude de ce genre de situation, mais comme tu l’avais provoqué, tu devrais assumer tes conséquences.

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