Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 we are lost inside (r)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptySam 27 Avr - 22:17

we are lost inside (r) Tumblr_mc9jskXqXC1qkmebxo2_250we are lost inside (r) Tumblr_mkccreo1AQ1qb4p3ko4_250
❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
La pluie n'avait pas cessé de la nuit. Comme toutes ses longues soirées pluvieuses, j'étais resté un bon moment allongée sur mon lit, mon regard fixé au plafond sous les applaudissements des gouttes ruisselantes le long de mon volet. Pour m'abandonner calmement cette fois dans les bras de Morphée la fourbe. J'ai toujours beaucoup apprécié l'odeur au petit matin du goudron humide. Les rues calment après la tempête, les flaques d'eau reflétant mon visage souriant. En souvenirs des après midi passées sous la pluie aux côtés de Teigue. Enfants, nous adorions sortir lorsque la pluie nous faisait l'honneur de sa présence. Nous jouions gaiement sous ces fouets, à rentrer complètement gaugés. Personne pour nous dire quoi que ce soit. Un des avantages de posséder des parents qui se préoccupent tellement peu de vous. Je pouvais m'abandonner à être innocente l'espace d'un instant sous cette pluie battante. Court instant qui me convenait tout à fait. L'innocence m'a toujours paru surfaite. Elle rime avec aveuglement flagrant, aveugle de tout ce qui se passe autour de nous, c'est à dire la réalité. La réalité est un repère important que beaucoup trop de monde négligent. Le pragmatisme est une valeur sûre. La seule véritable fois où je me suis autorisée à rêver, à ses côtés, le monde m'a rappelé à l'ordre très vite. La vie n'est qu'un joyeux chaos. Quoi qu'il en soit, ce jour-là j'ai décidée d'aller au centre à pied. Ce n'est qu'à trente minutes à pied, pas de quoi en faire un plat. J'en avais désespérément besoin. Bien que je ne sache jamais vraiment de quoi j'ai réellement besoin, l'illusion d'une vie, la mienne. Après avoir enfilé un pantalon troué au niveau du genou, une chemine noir certes beaucoup trop grande pour ma morphologie mais qui au moins ne fera en aucun cas transparaitre ma cicatrice disgracieuse. J'ai attrapée mon sac à dos favoris en claquant la porte. Prête à dévaler la grande nationale en direction de l'association. J'avais ce sentiment naïf que cette journée pouvait s'annoncer différente. Mais la naïveté me va très mal au teint. Sur le chemin, mes pas légers vibraient au son de la folk musique diffusée par mes écouteurs. La tête complètement ailleurs, perdu dans chaque détail. Un ciel gris bleu, des arbres encore perlés de la pluie passée, un chien errant maigre à en pleurer, un enfant accourant auprès de lui sans méfiance. Un tableau qui m'a suivi jusqu'à l'entrée dans le hall du bâtiment. Une image qui me hantera encore longtemps, un enfant. À peine entré pourtant, l'heure était aux sourires niais s'affichant petit à petit sur mes pommettes. Saluant d'un coup de tête les autres, comme une machine bloquée sur replay. Une marionnette articulée.


Dernière édition par Mia Rosendale le Dim 28 Avr - 19:27, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyDim 28 Avr - 17:26

we are lost inside (r) Tumblr_mlgrbcmTW41qabls9o4_250we are lost inside (r) Tumblr_mjrikvyR4g1rgbul6o4_r1_250
❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
❝ Je regardais par la fenêtre de la salle de cours, jouant inlassablement avec le stylo se trouvant sur mon index. Je regardais un ciel, unique, étendu au travers des différents bâtiments qui pouvaient se dresser en portrait juste devant moi. Un ciel libre, libre de faire ce qu’il veut dans ses sentiments. Il pouvait être heureux et faire ressentir une lourde chaleur, ou encore être triste et faire tomber les plus fins flocons de neige du monde pour montrer la délicatesse qu’il aimerait qu’on porte à son égard. Contrairement à moi, même si de nombreuses personnes critiquent à haute voix ses sautes d’humeurs, ils ne pouvaient rien y changer, contrairement à moi. L’être humain était facilement modelable, comme une sorte de pâte à modeler qu’on ressortirait de sa boîte pour évaporer sa haine. Une mauvaise note, une facture qui tombe mal, une mauvaise nouvelle… J’ai toujours eu l’habitude de ne jamais montrer ouvertement mes sentiments, pour rester imperturbable, fidèle à moi-même. Mais ce qu’il se passe à l’extérieur ne représente pas ce qu’il se passe à l’intérieur. Mon regard se posait de temps en temps sur le tableau, où l’enseignant rappelait l’importance des examens finaux qui approchaient à grand pas, que l’année prochaine nous serions des juristes, des avocats, des protecteurs de l’humanité, j’en passe et des meilleurs, quand le stylo m’échappait des mains. Sous les avertissements généraux de notre enseignant, et le bruit des chaises à l’unisson, je pouvais enfin me lever et quitter la faculté. En marchant dans les jardins de l’université, les cahiers sous le bras, le sac posé sur une seule de mes épaules, j’avais pris le temps de regarder l’heure qu’il était. J’étais toujours dans le timing. Ce jour-là, exceptionnellement, je m’étais dis qu’un petit détour par l’association Bluebirds ne me ferait pas de mal. Je consacrais déjà quelques heures de mon temps personnel toutes les semaines pour aller aider à la cuisine, aux discussions avec les groupes, et en allant sur les sorties, mais ce jour-là, j’avais besoin d’autre chose, d’aller voir ce qu’il pouvait se passer un jour où je n’étais pas essentiellement prévu. J’étais sur le parking de l’université, regardant sur mon téléphone le planning hebdomadaire de l’association. A Dans le planning de la journée, une séance de sport était prévue, tardivement certes, mais je n'étais pas pressé. Cela tombait bien. Le sport, c’était un domaine que je connaissais, j’avais toujours pris le soin d’entretenir une force physique acceptable. Sans cela, je n’aurais jamais pu rejoindre l’armée américaine pendant les deux dernières années, avant de reprendre mes études de droit. Sur la route qui me menait sur les lieux, je jetais deux trois coups d’œil au niveau de mon compteur, où une petite photo était incrustée à côté du niveau d’essence. Un jour, une personne a dit que l’on apprenait de ses erreurs. Dans un sens, cette personne avait raison, mais dans un autre, elle forçait la déception personnelle ou au près de son entourage. En termes d’erreurs, j’avais mon mot à dire. Depuis ces dernières années, j’ai toujours fais le même rêve. Celui de me retrouver chez moi, assis à côté de Mia, la femme que j’aimais. Dans ce rêve, on discute, on rit, on s’échange quelques baisers. Puis, d’un seul coup je me lève machinalement, prend mes affaires et m’en vais. Ne voyant plus son visage, comme si je l’avais oublié avec le temps, alors que je me suis toujours rappelé de ses traits de visage, parfaitement dessinés. Il m’arrive souvent de me demander ce qu’elle pouvait faire de ses journées, ce qu’elle faisait, avec qui elle était, si elle m’en voulait encore d’avoir tué notre enfant. Je pouvais être vraiment stupide n’empêche. Bien sûr qu’elle m’en veut encore, j’en étais certains, mais au fond de moi, j’espérais le contraire. Après m’être garé et avoir fermé ma voiture, ayant pris soin d’avoir laissé toutes mes affaires de cours, je m’avançais vers l’entrée, munis de mon sac de sport. J’avais toujours des affaires de sport de rechange dans ma voiture, au cas-où une envie soudaine me prenne d’aller me dépenser. J’acquiesçais un léger sourire, comme j’avais l’habitude de faire, rien de bien démonstratif, je n’étais pas très doué pour ce genre de choses. Et puis… Tout bascula. J’avais toujours porté un intérêt particulier pour les habitudes, et ce jour-là, j’avais compris pourquoi je n’aimais pas les décisions hâtives, basées sur l’imprévu. Au bout du couloir, juste devant moi, se dessinait cette silhouette que je reconnaîtrais entre mille. D’un seul coup, une montée de chaleur parcourue le long de mon corps, m’enflammant la tête. Je m’étais mis à déambuler maladroitement contre le mur le plus proche de moi, posant mon bras pour m’appuyer. Cela ne pouvait pas être elle, pas maintenant, je n’étais pas prêt à affronter cela. J’avais peur. Peur de sa réaction au moment de croiser son regard. Mais en même temps, même si j’ai brisé toutes les chances de construire un avenir avec elle, je l’aimais toujours. L’espace d’un instant, je m’étais dis qu’il était encore temps de fuir, une seconde fois. Mais au fil des années, j’avais appris à mettre mon égoïsme et mon orgueil de côté.

Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyDim 28 Avr - 19:46

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
J'avais vite rebroussé chemin dans le couloir en entendant au loin sa voix roque et son vocabulaire méprisant. Rare était les gens à qui je montrais mon agacement flagrant. Arrivant toujours à passer les autres avant moi, mon ennui, ma lassitude, voir ma haine en second plan. Avec lui c'était différent. Il me tapait sur les nerfs, il fallait le dire honnêtement. Un type de la maintenance, toujours au crochet des gens passant dans ces couloirs. Désespérément en recherche d'attention. Rodant dans le centre comme dans une grande surface. Il m'a même dégoté un surnom : la malédiction ambulante miraculée. Beaucoup trop long pour être qualifié de surnom, en tout cas, il en rigole à chaque prononciation. Beaucoup savent que j'ai une mère totalement maboule, forcément puisqu'elle fréquente elle aussi cet endroit fréquemment, ne pouvant s'empêcher de raconter ma vie à qui veut bien l'entendre. Y compris lui, avec qui ma mère parle beaucoup trop souvent des nouveaux potins au centre. Si beaucoup ne connaissent pas Mia, ils connaissent la fille de Jocelyn, la jeune femme à l'accident sur la nationale quinze, la fille à la fausse couche et j'en passe. Aujourd'hui c'est une journée ensoleillée, aucun nuage à l'horizon, il ne viendra pas gâcher cela aujourd'hui. À moins bien sûr qu'il souhaite s'en prendre une. Au choix. Quoi qu'il en soit, je me suis stoppé net, les sens en alerte. Attendant bien gentiment qu'il retourne dans l'autre direction. Prions. Peut être devrais-je tout de même me mettre en position au cas où il prendrait idée de venir dans ma direction. Tournant délicatement des talons, mes yeux n'ont pas eu le temps de balayer l'horizon que mon corps s'est raidit, mon corps stoppé net, mes chaussures aux semelles encore ruisselante de pluie prise de crissements sur le sol. Mon corps comme pris d'une crise de panique, paralysé, immobile. Mon regard fixé depuis un moment se détourna sur le mur à ma droite. Qu'est ce qu'il me prenait tout à coup, je me trouvais là, droite comme un piquet à regarder un mur blanc cassé sans aucun intérêt. Oh, une fissure ! Quelque chose ne va pas chez moi, vraiment pas. Suis-je sujet à des hallucinations maintenant. Qu'est-ce que ce point chaud au niveau de ma poitrine ? Comme honteuse, j'ai relevé le regard vers ce que j'avais cru voir, ce que j'avais effectivement vu. Il se trouvait là, tout au bout du hall, aussi figé que moi. « Tiens donc. La Miraculée ! » J'en avais oublié monsieur gigolo. À vrai dire, je n'avais pas perçu un piètre mot de ce qu'il avait baragouiné. Mon regard s'est tourné vers son visage, voyant qu'il me fixait encore. « Quoi ? » Mes yeux roulaient de lui à Ryan. Machinalement. Éperdument, entièrement égarée, oubliée. Il m'a parlé, mais encore une fois, rien. Seul un sifflement fait écho dans ma tête. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Mais Ryan semble s'être rapproché. Une telle proximité m'effraie, mais pourtant je ne peux plus bouger, mes pieds ont pris racine au sol. Est-ce que je tremble ? Il est toujours à mes côtés, il pointe son index sur mon épaule. Je recule immédiatement, irritée. « Qu'est ce qu'il y a Joe ? Lâche-moi un peu tu veux. » J'y suis sans doute allé un peu fort. Mais mon cerveau, mon cœur et mon corps ne semble plus répondre à quoi que ce soit. En tout cas, levant les mains et grommelant, il s'est ensuite détourné en repartant le long du corridor. J'ai suivi Joe du regard un instant pour me retourner et le voir, ici, à quelques centimètres de moi. Mon visage impassible, ma bouche complètement close. Sourit Mia, tu peux le faire. Tu es heureuse, tout va bien. Vraiment ? Pense à ta bulle de plénitude, ta zone de sécurité. Tout va bien. Je ne saurais dater la dernière fois où j'ai aperçu ces traits marqués et ses yeux bleus. En faite si, c'était quelques minutes avant cet accident. Il était terriblement insensible ce jour-là et m'avait laissé passé la porte sans piper mot. Je suis une malédiction, miraculée ou pas. Ne l'oubliez pas. Parce que moi, comment le pourrais-je.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyDim 28 Avr - 21:11

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
❝ La première question que je m’étais posé à moi-même était. « Est-ce que c’est vrai ? » En même temps, cela devait arriver à un moment ou un autre. Était-ce une sorte de punition ? Je n’ai jamais cru en un Dieu, mais si cela avait été le cas, j’aurais sûrement pensé que c’était la réponse au comportement que j’ai eu il y a des années de cela. Je ne saurais décrire ce sentiment au fond de moi. Après quelques secondes, j’avais lâché la prise que je maintenais sur ce mur, qui a du supporter l’espace de quelques secondes, tout le poids de ma trahison, et de ma fuite. Tout semblait au ralentit, je ne pouvais contrôler cette chaleur qui m’envahissait, comme si je faisais une crise d’hypoglycémie après avoir trop poussé sur le sport. Je ressentais toute la douleur que pouvait endurer les personnes qui venaient ici se faire soigner, je soulevais avec difficulté le poids de la peine qui m’envahissait. Toute cette souffrance, et cette solitude, ce n’était pas celle des patients qui pleuraient leurs proches, leurs maladies. C’était celle de Mia, la fille que j’ai trahi, abandonnée, délaissée, seule face à son triste sort. Même après toutes ces années, ce bref échange au niveau de nos regards a suffit pour me rappeler toutes ces années que nous avions passés ensembles. Et le néant que mes actes ont pu engendrer. En l’espace de quelques secondes, alors que ma tête avait du mal à maintenir les sentiments qui se bousculaient, pendant que j’étais cloué au sol, je repensais à tout cela, je repensais à elle. Le son de sa voix, à peine audible, que je pouvais percevoir depuis le bout du couloir, rythmais les battements de mon cœur. C’était comme si je revivais ce scénario, encore et encore. Mia ne semblait pas disposée à apprécier la présence de Joe, l’agent d’entretien, que je connaissais rapidement de sa réputation et parce que nous avions échangés quelques mots une fois, à la sortie d’une séance. Je la voyais, et je ne faisais rien, c’était devenu une habitude. « Comment vas-tu ? Raconte-moi ce qu’il s’est passé depuis tout ce temps. » Non, je ne pouvais rien dire. Pour combler ce vide, où mes lèvres brulaient, voulant sortir tout un tas de mots exprimant ma plus grande confusion, ma langue se contenta d’humidifier mes lèvres, alors que machinalement, comme dans ce rêve, mes pieds avançaient. Chaque pas était un mélange entre une souffrance et une délivrance. Je ne pouvais rien y faire, mais cela ne me dérangeait pas, je n’avais pas la volonté de faire marche arrière, pas une seconde fois. La fuite n’était plus envisageable. La pression redescendait petit à petit au fur et à mesure des pas, au fur et à mesure que je la voyais, là, quasiment devant moi, toujours aussi belle. Je n’avais toujours voulu que son bien, même ce jour, où je l’avais laissé partir sans broncher. Je ne me souviens plus vraiment la raison qui m’avait poussé à agir ainsi, je l’aimais, et j’étais stupide. Tous les jours que Dieu faisait, je me demandais ce qu’il se passerait en ce moment-même si je n’avais pas laissé partir Mia. Est-ce que cela aurait été un garçon, ou bien une fille ? Aurions-nous une belle maison, et est-ce que nous aurions vécus heureux jusqu’à la fin des temps, avec le plaisir de se retrouver chaque matin, côte à côte. C’était ce que j’aurais voulu, mais j’en avais décidé autrement. Joe venait de partir, grommelant. Je ne savais pas quel échange il venait d’y avoir entre Mia et lui, mais ce que je savais, c’était que maintenant je me retrouvais face à elle, à quelques centimètres, cherchant dans son regard, son apparence, quelque chose. Devrais-je la prendre dans mes bras ? Et communiquer autrement avec elle que par les mots ? Cela serait trop facile, et ce n’était pas ce dont nous avions besoin, elle et moi. Je ne m’étais jamais préparé à ce jour, que ce soit dans mon discours ou dans mon attitude. Peut-être aurais-je du ? Il n’était pas question de mensonge, juste de lui dire la vérité, car c’était la fille la plus douce, et la plus belle que j’avais rencontré. J’étais prêt à tout entendre au moment où face à elle, je passais mes mains sur mon visage, dans un léger soupir. J’étais impuissant. Que se passera-t-il si jamais elle me dit qu’elle a refait sa vie avec un autre homme, et qu’elle avait trouvé l’enfant, et la force que je lui avais enlevée ? J’étais parti pendant ces deux années pour me chercher, comprendre mes actes, mais au final, la confusion reste plus importante. « Je… Je ne sais pas quoi te dire. Je pourrais tout te raconter, mais je ne sais pas si c’est ce que tu veux vraiment. Ce que je peux te dire Mia, c’est que je suis désolé. Désolé d’avoir détruit ta vie… » C’était ce que je pensais. A cause de moi, elle avait perdu notre enfant dans cet accident. Ce genre de choses changent un Homme à tout jamais, quel qu’il soit.
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyLun 29 Avr - 14:02

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
Les mains moites, j'ai ramené ma main droite devant mon coude gauche. Comme un bouclier me protégeant du pire, du chaos perpétuel qui rythme ma triste vie, mon doux cauchemar éveillé. J'aurais tout donné pour une injection comme les calmants qu'ils m'avaient donné après ma crise de panique à l'hôpital quand la réalité m'a frapper férocement au visage. J'avais été assommé mais tout allait pour le mieux après ça. Nous sommes restés quelques secondes à se regarder en chien de faïence. Il n'avait pas changé mais semblait différent, plus vieux certes, mais aussi plus usé par la vie, comme marqué. Il n'en restait pas moins beau, ça non. Même si j'aurais aimé qu'il m'aspire plus de mépris que prévu. La haine parait-il est une motivation très forte et fascinante. Elle peut aussi vous ronger jusqu'à l'os. Ma haine à moi ne se porte pas entièrement vers Ryan, mais vers un je ne sais quoi de vide intérieur. Elle s'est atténuée, avec le temps. Toujours présente, mais chancelante, comme un couteau tremblant sous la gorge, confus. Je sais qu'elle ne peut plus rien empirer. J'ai longtemps haïs tout le monde, ayant directement sauté l'étape du déni à la colère. Ce temps est révolu. La seule à blâmer c'est peut-être moi. C'est sur quoi je me concentre en tout cas. Il était là, à bafouiller quelques mots qui m'étaient plutôt indifférent. Désolé. Les excuses sont récitées comme des poèmes de nos jours. Poème que je n'avale plus depuis longtemps. Ma mère a tellement été de nombreuses fois désolée que je pourrais atteindre le ciel en m'asseyant dessus. Désolé de quoi au juste ? D'être partie comme un voleur, sans rien, même pas une lettre, un message ? De m'avoir laissé seule à l'hôpital en sachant pertinemment que je déteste ces lieux sordides inanimés d'âmes ? Pour avoir osé prétendre m'aimer ? Pas la peine. Je fais fuir les gens, c'est dans ma nature. Ensuite, je n'aurais pas du gober des salades, ça m'apprendra. Désolé d'avoir détruit ta vie ... Ces mots résonnent à m'en donner mal à la tête. Ou alors, était-ce les larmes que j'essayais tant bien que mal d'immobiliser. Maintenant voilà que lui aussi à pratiquement pitié de moi. Il y a bien longtemps, j'aurais donné n'importe quoi pour être la fille détruisant des vies. Jusqu'à ce que je me rende véritablement compte que dans les deux cas, le niveau de culpabilité est pratiquement égal. Qu'une simple notion de position dans une situation n'en vaut pas une autre. Nous sommes tous pareils, même si nos motivations, nos buts, nos caractères se diffères, nous en revenons toujours au même. Le schéma d'une humanité bousillé et malmené du début à la fin. À la ligne d'arrivée, ceux qui restent sur pied sont des survivants, les autres laissés pour compte derrières, des victimes de la vie. Qu'attendait-il de moi ? Une réponse ? Que pourrais-je bien répondre à ça ? « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Sans doute pas le tournant attendu à cette discussion. « Pourquoi être revenu à Chino ? » dis-je d'un ton mi-doux, mi-froid. « Quant à ma bien triste vie brisée, je cite, merci, mais il me semble encore être sur pied. » L'ironie, ma meilleure défense. Bien trop souvent mal placée, mais qui m'est rassurante à entendre. Je ne savais plus vraiment où regarder. Le regarder lui, lui donnerait un certaine importance. Bien qu'il en est, il n'est pas obligé d'en avoir conscience. Les gens autour ne semblent pas comprendre ce qu'il se passe, ne pas faire de vague est une bonne chose. Si ma mère vient à apprendre que Ryan était là, j'aurais le droit à des remarques du matin au soir. Nul besoin qu'elle remue davantage le couteau dans la plaie, ni elle ni personne d'autre. J'y ferais face, une fois de plus, seule.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyLun 29 Avr - 18:32

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
❝ A quoi tu t’attendais Ryan ?! Tu le savais très bien que cela n’allait pas bien se passer. Alors, pourquoi as-tu voulu insister ? Je ne sais pas pourquoi j’ai fais ce choix, mais maintenant que je l’ai fais, il est trop tard. Je ne m’attendais pas à des embrassades, des rires, et des mots doux. Je voulais juste que ce moment se passe, sûrement pour me rassurer, que derrière tout cela, il restait encore quelque chose de tout ça. Qu’il pouvait rester quelque part, quelque chose de nous. Face à Mia, le monde me semblait meilleur. Mais cela, je ne pouvais le partager de nouveau avec elle. Mes actes ont eux leurs conséquences, et même après presque trois ans, je savais pertinemment qu’il n’y avait pas de possibilité de retour en arrière. Ses mots sonnaient comme l’achèvement de l’épée de Damoclès qui flottaient au dessus de ma tête, j’avais le sentiment de récolter ce que j’avais semé. Plus rien n’avait de sens, et aujourd’hui, la vie prenait un nouveau tournant. Celui où j’avais enfin retrouvé Mia Rosendale. Je n’ai jamais réussi à supporter la vision de son visage parsemé de pleurs, et quand ces pleurs se justifiaient par ma simple présence, cela m’était encore moins envisageable. J’étais face à elle, serrant mes poings, pour cacher ma mauvaise position, ma posture qui n’était pas à mon avantage. Je n’avais pas l’habitude d’exprimer énormément de choses au niveau du visage. Les quelques mois que j’ai pu passer en Orient pour soutenir des soldats américains m’ont appris à ne montrer aucune émotion, à perfectionner cette amorphie au niveau du visage qui me distinguait. Mais cette fois-ci, ma façon prononcée d’humidifier mes lèvres, dans un pincement, me trahissait. Qu’est-ce que je faisais ici ? Je connaissais la réponse, je faisais ce pour quoi je pensais être le plus utile, aider les autres. Mais étais-ce la réponse qu’elle attendait ? « Chino est la ville où j’ai grandi, trop de choses me retiennent ici… » Allait-être comprendre mon sous-entendu ? C’était certain, elle n’était pas stupide. Mia était une fille très intelligente, instable, certainement, mais c’était ce qui nous unissait. Je n’avais pas besoin d’entrer dans les détails, car cela n’aurait fait qu’empirer les choses. Je n’étais pas du tout sûr de ce qu’il allait advenir de cette discussion, et cela me faisait encore plus peur que les quelques fois où j’ai failli perdre la vie sur le terrain. La fois où j’ai du abattre un homme qui tentait de nous tuer me semblait de suite beaucoup moins pensante maintenant que j’étais-là. Ce n’était pas simplement ma survie que je risquais aujourd’hui, c’était beaucoup plus que ça. J’avais rangé mes mains dans mes poches, je ne voulais pas être maladroit, car cela je savais faire. « Tous les jours, je repense à ce soir-là. Tout ce qu’il t’est arrivé… Nous est arrivés, est de ma faute. Rien ne pourra me faire pardonner, ni même arrangé les choses. Mais aujourd’hui, je suis là. » Était-ce de la provocation ? Non, c’était loin de cela. Aujourd’hui, j’étais de retour à Chino, j’étais en phase de devenir un avocat, et j’avais trop connu les malchances qui peuvent subsister ici, qu’au fond, je ne me suis jamais projeté ailleurs. L’instant était aux règlements de compte, ce qui ne me plaisait pas nécessairement. Mais pour Mia, j’étais prêt à tout. S’il fallait que je parte pour qu’elle se sente mieux, je le ferais, même si je ne suis pas prêt à faire ce genre de choses. Mais en même temps, j’avais disparu pendant deux ans, et je ne l’avais pas revu depuis mon retour. Alors, pourquoi s’arrêter malheureusement sur une si bonne lancée ? Je me sentais désemparé. J’étais le mauvais type, qui n’avait plus sa place ici, et dans sa vie. J’aimerai juste…
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyLun 29 Avr - 20:20

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
Les questions ne se bousculent pas tant que ça dans ma tête. Pour cause, avec le temps j'ai appris à ne plus attendre aucunes réponses, de là à y répondre par moi-même parfois. Même si mes propres réponses n'étaient pas subjectives ou encore moins plausibles. « Chino est la ville où j'ai grandi, trop de choses me retiennent ici ... » Est-ce une blague, un lapsus ? J'ai tout à fait compris le sous-entendu, c'est ce qu'il attendait de moi. Mais ma gorge semble nouée à ces mots trop de choses le retiennent ici. Je n'ai pas pu m'empêcher de le fixer, pour finalement comprendre qu'il était on ne plus sérieux. Un peu trop pâle d'ailleurs. « Tous les jours je repense à ce soir-là. Tout ce qu'il t'est arrivé ... Nous est arrivé, est de ma faute. Rien ne pourra me faire pardonner, ni même arrangé les choses. Mais aujourd'hui je suis là. » Je ne pouvais me résoudre à croiser son regard. Consciente que je pourrais éclater en sanglot à tout moment. J'avais reposé tellement d'espoir en lui après mon accident. Comme si à mon réveil de ce cauchemar éveillé je le trouverais à mes côtés pour enfin pleurer de toutes mes forces. Pourtant, j'étais terriblement seule à mon réveil. Je n'ai même pas pleuré. Pour tout dire, j'en étais presque incapable. J'ai attendu sagement de sortir de l'hôpital les jours suivants. J'ai verrouillée le loquet de ma chambre, j'ai trainée ma carcasse jusqu'au lit pour m'y rouler en position fœtale, agrippant un oreiller, je l'ai porté à mon visage et j'ai criée, mélange de sanglot acide, d'angoisse et de peur, un cocktail de chagrin intense qui m'a procuré le plus grand bien. Je n'ai jamais plus pleuré devant quelqu'un depuis. Soudainement je l'ai empoigné par le bras, délicatement, mais fermement. J'ai fini par le lâcher, consciente de la proximité tactile de mon réflexe. Mon regard confus et troublé à croisé le sien quelques secondes pour le détourner aussitôt. « Suis-moi. » Je suis allé en direction de la sortir du centre, Ryan sur les talons. Faisant toujours profils bas pour ne pas attirer les regards. Je n'avais aucunement besoin d'un scandale face à tous ce monde. Mais encore, je ne me pardonnerais pas de perdre le contrôle de mes émotions devant ces gens déjà assez perturbés pour en rajouter. « Tu es venu en voiture ? ... Peu importe. Qu'est-ce que j'en ai à faire. Allons marcher par là tu veux ? » Aller au bout du monde ou au coin de la rue n'effacera rien. Mais du calme me fera du bien. Sans broncher, il marchait désormais à ma gauche et au rythme de mes pas. D'un tic nerveux, je me suis mise à jouer avec la bague à mon annulaire, toujours en regardant droit devant moi, un point fixe. Point fixe doux et rassurant. Fuir n'était pas la solution, je ne faisais que retracer ses pas. À cette réflexion je me suis stoppé net, ce qu'il lui a valu une tête décomposée, surpris comme pris par la panique, non, il semblait inquiet. J'aurais juré que mes yeux brillaient à l'instant. « Pourquoi ce qui te retient aujourd'hui ne t'a pas retenu trois ans à l'arrière ? Pourquoi ... je .. » Ma voix s'était brisée. Ma vulnérabilité avait éclaté comme une bombe au moment on s'y attend le moins. Je ne m'y attendais pas.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMar 30 Avr - 20:12

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
❝ Avais-je les bons mots ? Encore est-il que si c’était les bons, étaient-ils justifiés, et pertinent face à la situation ? Je ne saurais décrire mon sentiment face à Mia en ce moment même. La seule chose que j’aurais pu dire, c’était que je me sentais vide. En croisant son regard, je m’attendais à des choses qui n’étaient que des contes de fées. Des chimères, des rêves stupides qui ne seront jamais tel quel. Je sentais qu’elle ne voulait pas affronter mn regard, probablement par peur de ne pas vouloir revivre la souffrance que je lui ai donnée. Son regard rivé sur moi, je me perdais dans ses yeux, faisant abstraction de tout ce qu’il pouvait y avoir autour en termes de personnes. Comme une pression soudaine, la réalité venait de me sortir de mon monde des merveilles. Quand j’ai baissé la tête, je voyais son bras. Cette sensation m’avait manqué. La simple sensation de sentir son corps contre le mien. Ce simple touchait me comblait, comme si je vais de retourner en arrière, quand on se serrait côté à côte lors de nos soirées cinémas. Cette façon de poser sa main sur mon bras, comme si quelque chose la dérangeait. La plupart du temps c’était une frayeur en pleine nuit, ou une scène d’un film qu’elle ne trouvait pas à son goût. Ses deux mots résonnaient dans ma tête. Elle me demandait de la suivre. C’était comme si je venais d’être programmé, ne devant faire qu’une chose, marcher. Je la suivais de près, comme si j’avais peur de la perdre, ne prononçant aucuns mots. J’avais les mains dans les poches, fixant sa chevelure, alors qu’elle était là, depuis si longtemps que je l’aurais désiré. De temps en temps, elle se retournait. Cela me faisait sursauter à chaque fois. C’était comme si elle s’apprêtait à m’exécuter sur place, ayant la surprise de l’heure de ma sentence. Nous étions sur le parking, et elle me demandait si j’étais venu en voiture. Ce détail n’était pas celui sur lequel il fallait s’attarder. Cette réaction de sa part n’était qu’une politesse. Je n’avais même pas même pas eu le temps de donner une quelconque réponse qu’elle avait emboité le pas de nouveau. La deuxième fois où elle s’était arrêté, je me demandais où elle voulait en venir. Marcher encore et encore ne changerait rien. Il n’y avait plus de détour possible, c’était la distance que j’avais volontairement installée qui commençait à prendre le dessus, même si quelques centimètres nous séparaient. Ma tête se releva, le regard perdu, quand elle me posa enfin la question. Pourquoi ? C’était une question que j’aurais le plaisir de me poser personnellement. Pourquoi j’avais agit comme cela ? Si cela faisait quelques années que j’avais disparu de la circulation, n’assumant pas. Ce n’était pas pour que en revenant comme une fleur, je fasse comme si de rien était. J’avais beau utiliser toutes les formulations possibles, en la regardant fixement dans ses yeux, je n’avais pas de réponse. J’aurais naturellement pu répondre avec mes sentiments, mais pour elle, cela n’avait aucune importance. Je penchai la tête sur le côté, comme si quelque chose me démangeait. « Parce que… Il y a trois ans… Je n’aurais jamais pu être celui que tu voulais. Je ne sais pas pourquoi… » Je n’avais même pas pris le temps de donner la fin de ma phrase, que je m’étais avancé vers elle, pour la serrer dans mes bras. Une fois que mon nez se retrouva dans sa chevelure, le temps s’arrêta. Me souvenais-je vraiment de cette odeur ? Avait-elle changé de shampoing ? Ou alors, c’était simplement que je n’avais jamais fais attention à ce détail. « Mais j’avais peur. » Je relâchai tout doucement l’étreinte que j’exerçai sur Mia, me retrouvant quelques secondes plus tard, autant éloigné d’elle que tout à l’heure. « Je ne voulais pas… Te décevoir en n’étant pas à la hauteur de tes attentes. Et ce qu’il s’est produit n’a qu’intensifier ma faiblesse, dans le fait de perdre tout ce que j’avais… Toi. » Le temps était aux révélations. J’avais décidé d’ouvrir mon cœur, après tant d’années. Quelques larmes coulaient le long de ma joue gauche. Je n’avais jamais pensé vivre cet instant depuis mon départ, tant bien que je ne pensais pas venir. Je pouvais être Ryan Grayson, de nouveau, car c’était ce pourquoi elle m’avait aimé.
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMer 1 Mai - 20:08

❝ fear doesn't shut you down, it wakes you up ❞
❖ ❖ ❖

La peur vous amène à faire des choses irrationnelles, la véritable explication étant qu'elle enclenche principalement votre mécanisme de survie primitive, elle vous réveille. Alors, vous ne pensez plus aux conséquences, seulement à vous sortir de cette situation embourbante dans laquelle vous vous trouvez. La peur c'est redonner la vue à un cobaye aveugle depuis la naissance. Avant d'apprécier ce miracle, il perdra le contrôle, deviendra fou, paniquer par ce qui a toujours été pour lui l'inconnu. Le monde entier à peur, est-ce une raison suffisante pour lui pardonner ? Pardonner au monde ces horreurs actionner par la peur, à l'humanité, lui pardonner à lui ? Mon coeur brule déjà en enfer pour la réponse affirmative à cette question. Ma tête quant à elle, est tiraillée entre deux. Retenue par cette culpabilité logée comme bouclier dans ma cage thoracique. Mon propre corps est un obstacle à franchir chaque jour que dieu (alias je ne sais qui) fait. Mes bras auraient voulu lui rendre son étreinte en le serrant à mon tour si fort, pourtant je suis resté là, les bras ballants, le reste paralysé. Etonné de tenir encore debout. Il s'est ensuite écarté de moi, peut être par mon manque de réactivité à un tel geste, je ne serais dire. « Je ne voulais pas ... te décevoir en n'étant pas à la hauteur de tes attentes. Et ce qu'il s'est produit n'a qu'intensifier ma faiblesse, dans le fait de perdre tout ce que j'avais ... toi. » Je gobais chaque mot, chaque parole. Pourtant, je ne comprenais pas, je ne pouvais pas comprendre. J'avais pour habitude de le cerner mieux que quiconque. Il n'avait pas besoin de parler, sa démarche, ses mimiques, ses expressions le trahissaient toujours autrefois. Nous avions perdu cela. Ou peut-être pas. « Je n'ai jamais eu d'attentes particulières. Le seul fait d'être toi-même suffisait ... Ça m'aurait suffi. » Ryan, contrairement aux autres autour de moi, ne m'avait jamais déçue jusqu'à ce fameux jour où il avait tourné les talons sans dire au revoir. Je n'avais jamais douté de lui non plus. « Tu ne m'avais pas perdu, moi, dans cet accident. Je m'en suis sortie, malheureusement peut-être ... Tu es pourtant partie, comme un lâche puis-je ajouter. À la seconde où tu as posé un pied dans la direction opposée à la mienne, tu m'as véritablement perdue. Ou peut-être t'etais tu perdu toi-même depuis tout ce temps. » Il ne l'aurait jamais perdue, peut être même ne l'avait-il jamais perdue. À quoi bon.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyLun 6 Mai - 10:31

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed. ❞
❖ ❖ ❖
❝ C’était trop tôt, comme prématuré. Je répétais encore et encore les mêmes erreurs, qui m’avaient poussé à en être ici aujourd’hui. Cette étreinte, comme le reste de mes actes ces dernières années, n’était pas aboutie. Je m’efforçais à me dire que c’était normal si elle ne voulait pas me prendre dans ses bras elle aussi, mais au final, je ne comprenais pas. Devais-je mettre cela sous le signe de la vengeance. Comme ce vieux diction qui a toujours dit que ce concept qu’on appelle la vengeance est un plat qui se mange froid. Je la regardais, du moins, j’essayais, mon regard se balançant de gauche à droite pour chercher du réconfort quelque part où je ne le trouverais pas en elle. Si je n’avais plus Mia, que me restait-il ? Un père qui est suivis deux fois dans la semaine car il refusait de prendre ses cachets. Une mère qui avait disparu de la circulation depuis des années et qui n’avait jamais donné de nouvelles. Et moi, cherchant une raison de vivre dans la peine des autres. Ce n’était pas quelque chose d’aboutie, j’avais besoin de beaucoup plus que cela pour survivre, dans cette ville qui me semblait être une étendue sauvage d’incompréhension. Comme si en quelques années, on n’en avait gardé le simple nom, et que plus rien de ce que j’avais connu ici ne ressemblait à mon enfance passée. En l’écoutant, je pensais. Il ne me restait plus que cela. Ma pensée, mon inconscient qui s’amusait à dicter ma conduite, suivant mon instinct. Je m’en voulais à moi-même, d’avoir écouté cette petite voix qui auparavant m’avait clairement stipulé de ne pas arrêter la fille que j’aimais. Et aujourd’hui, qu’est-ce qu’elle me disait pour essayer de réparer les choses ? Elle ne disait rien, juste des bribes de souvenirs qu’elle me balançait de temps à autre, pour me rappeler ce que j’ai perdu. Être confronté à cette réalité que j’avais fuie, avec tout ce que cela a pu me coûter… Ce n’était pas facile à accepter, je me sentais comme persécuté, me prenant le retour du boomerang trois ans plus tard. Cela ne devait en rien représenter ce qu’avait vécu Mia. Elle avait traversée des situations beaucoup plus pénibles que moi, c’était incontestable. Et tout cela, c’était de ma faute. Si j’avais été présent après son accident, m’aurait-elle tout de même accepté ? Sachant que son accident est dans tous les cas de figure possible, causé par ma stupidité. Elle essayait de me dire que je l’avais perdu, dans une tournure qui m’échappait de la réalité. Ce jour-là, j’avais perdu tout ce pour quoi j’étais heureux de vivre. La femme que j’aimais, et l’enfant que j’aurais pu avoir avec elle. Cet enfant… Je l’ai souvent pleuré, à ma manière. Aurais-je étais un bon père ? On dit en psychosociologie que nous reproduisons avec nos enfants l’éducation que nos propres parents nous ont inculquées. Et sous deux façons différentes. Est-ce que moi aussi, j’aurais battu cet enfant, comme mon père avait l’habitude de me faire ? Il ne le méritait pas, tout comme de mourir dans cet accident sans avoir vu le jour. Peut-être étais-ce pour me faire comprendre que je n’aurais jamais été capable d’avoir un enfant. Je ne savais pas quoi répondre à Mia, j’étais sous le fait accompli, impuissant, ne sachant même pas quoi lui répondre après toutes ces années. Pour ne pas rester en difficulté, je m’étais réconforté en voyant le banc un peu plus loin dans la rue. Silencieusement, et à mon tour, je pris la marche en main, sans la toucher, lui faisant simplement comprendre en lui montrant le banc que j’aurais aimé m’assoir. J’hésitais quelques secondes, me demandant si je devais me mettre à une extrémité du banc, ou au milieu, ne savant pas le degré d’écart qu’elle aurait souhaité mettre entre elle et moi. Finalement, j’avais décidé, en posant mes mains sur mes genoux, de m’assoir sur le côté gauche du banc, laissant quelques centimètres avant l’extrémité, fixant en face de moi, une maison, grande, avec un beau jardin, accueillante. Une maison que Mia et moi aurions pu acheter pour vivre des jours heureux. « Je ne sais pas grand-chose Mia… Je ne saurais pas te dire pourquoi je suis revenu, pourquoi je suis parti, pourquoi je t’ai fais souffrir… Mais je sais que si aujourd’hui, toi et moi nous n’avons aucune chance de nous retrouver. Alors je n’ai plus rien qui me rattache ici. »
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyJeu 9 Mai - 15:58

❝ the boy never cried again, and he never forgot what he'd learned : that to love is to destroy, and that to be loved is to be the one destroyed ❞
❖ ❖ ❖

Je ne savais pas comment réagir, à aucune de ses réactions. Devais-je m'inspirer, copier sa démarche ? Me fondre dans sa routine. Ne pas éveiller les moindres soupçons sur mon état de paralysie, de léthargie cognitive, de torpeur. Je suis abattue, une massue au dessus de ma tête m'écrase de tout son poids. Est-ce que cela passera inaperçu encore longtemps ? Alors quand il a suggéré gestuellement de s'asseoir sur le banc à quelques mètres, je ne pouvais qu'approuver cette initiative. Au moins, je ne serais plus effrayé à l'idée que mes jambes se défilent à tout moment. Prendre appui sur quelque chose, reprendre ses esprits, fuir, rester, tomber dans les pommes, simuler un malaise. Des objectifs, des craintes. Je ne suis pas de nature à exagérer. Mais croyez-le ou non, j'avais l'impression de me noyer. Noyer par mes propres pensés, par moi-même. Mon pire ennemie. Un adage met en avant le combat quotidien de nos démons intérieurs. Nous sommes les seuls à les nourrir, les seuls à pouvoir les détruire. J'ai toujours trouvé cette vision très poétique. Les démons sont différents à chacun. Qu'en était-il des miens ? Pourquoi toujours maintenir le pluriel avec ce terme. Ce n'est donc pas possible de n'avoir qu'un seul démon, voir aucun ? Comment finissent ceux qui se laisse soumettre à leurs propres hôtes malfaisants ? Je connais déjà cette réponse. C'est le seul exemple d'éducation jamais reçu dans mon enfance. Ryan s'est installé le premier. Sans trop regarder où il se trouvait je me suis posé à mon tour. Ou plutôt, je me suis laisser tomber sur cette structure d'extérieur. Tout autour de moi me semblait flou. Enfin revenu à mes esprits je fit surprise de me retrouver à seulement quelques petits centièmes de lui. Pratiquement épaule contre épaule. Installé seulement à l'extrémité du banc, les mains pressant très fort le bois d'une couleur verte écaillée. Ma main frôlait également le jean de mon voisin. À cette prise de conscience, prise d'un réflex, j'ai de suite ramené celle-ci au-dessus de mes jambes. Je n'avais entendu qu'à moitié ces paroles. Comme hypnotisé par un point invisible en face de moi. Quelle idiote je faisais. À rester là, sans pouvoir aligner deux mots. Une attardée. « Je ... » Que pouvais-je ajouté à cela. Je ne savais que dire, que faire. Comme coincé dans un corps, une planète inconnue. Une extraterrestre. Les films de science-fiction finissent par me monter à la tête. Voilà ce qui arrive. « Je ne sais pas quoi dire .. Qu'est-ce que tu veux même que je te dise ? » La carte de l'honnêtement. Bien joué Mia. Vraiment. Je ne voulais pas paraitre brève, froide ni même sans coeur. La vérité était juste telle qu'elle était. Je ne savais pas par ou commencer. Voilà ce qui arrive quand on reste frustré, sans réponse, têtue à se fabriquer une zone d'illusion de sécurité. La réalité vous foudroie.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMar 4 Juin - 15:52

❝ il y a une marée dans les affaires des hommes. Prise dans son flux, elle porte au succès. Mais si l’on manque sa chance, le grand voyage de la vie s’échoue misérablement sur le sable. Or, aujourd’hui, nous sommes à marée haute. Prenons le flot tant qu’il est favorable ou tout ce que l’on a risqué sera perdu. ❞
❖ ❖ ❖

❝ Je ne savais pas comment définir ce que je ressentais à ce moment précis. Alors que nous étions tous les deux assis sur ce banc, j’avais eu une nouvelle fois l’occasion de toucher Mia. Ces contacts qui duraient l’espace d’une seconde étaient forts. Alors qu’il y a quelques mois, je la prenais dans mes bras, l’embrassait, pouvait sentir la douce peau de son corps contre la mienne. Aujourd’hui, le simple fait qu’elle effleure mon genou de sa main par-dessus mon jean me rappelait tout ces souvenirs, bien que la sensation n’était pas du tout la même. Qu’en était-il de toutes ces années ? Je me sentais comme un inconnu dans ses yeux, un moins que rien. Je ne pouvais rien regarder d’autre que le sol sous nos pieds. Qui étais-je pour Mia ? Pouvais-je réellement dire que je l’aimais encore aujourd’hui ? Je n’en suis pas si sûr. Tout ce que j’ai fais dans ma vie ces dernières années n’est qu’un amas d’échec et de déception. Le fait qu’elle ne sache pas quoi me dire me faisait comprendre petit à petit que… A ses yeux, je n’étais plus Ryan. Tout ceci allait à reculons, et comme elle, je ne savais pas quoi dire. Je me sentais vidé de toute envie, de toute émotion. Pourquoi a t’il fallu qu’en cette journée, tout dérape en une fraction de seconde ? Rester assis ne m’aidait pas. Dans une légère secousse que j’avais créée en me relevant à l’aide de mes bras, je m’étais retrouvé debout, à quelques centimètres de Mia. « Je n’ai pas de réponses à te donner… Si tu ne sais pas quoi dire, c’est qu’il n’y a rien à dire. » Je ne montrais rien, je restais inexpressif, mais au fond, ceci me blessait énormément. Le revers de la médaille, on récolte ce que l’on sème… Je pouvais utiliser toutes les expressions possibles, cela n’enlèverait pas la déception que je rencontrais. Je n’osais même plus la regarder. Je lui tournais le dos, regardant toujours cette maison qui se trouvait de l’autre côté de la rue. Mon épaule gauche reposait sur une sorte de panneau, signifiant qu’un bus passait par ici. Les mains dans les poches, je ne savais plus quoi dire, plus quoi faire, je me trouvais désemparé. C’était la première fois que je me sentais aussi faible. J’étais un étranger, une personne qui se retrouvait dans cette rue, que je pensais connaître. « Où en serions-nous aujourd’hui si je ne t’avais pas laissé partir ce soir-là ? » Je me parlais à moi-même, la tête penchée en avant, marmonnant dans ma veste ces quelques paroles. Mia n’avait pas besoin de les entendre. Je ne savais tout simplement pas quoi lui dire. Je serrais les mains qui étaient dans mes poches aussi fort que je le pouvais, formant des plis au niveau de mon jean. A partir de cet instant, plus rien ne serait comme avant. Je n’arrivais même plus à tenter de regarder le visage de Mia, par peur de croiser de nouveau son regard. Il y a à peine trente minutes, j’étais prêt à tout pour me plonger de nouveau dedans pendant des heures et des heures. Mais maintenant, la réalité avait prit le dessus sur l’envie. Il ne fallait pas que je le fasse, je ne devais pas. « Je n’aurais peut-être pas du revenir... » Ces mots se bloquaient dans ma gorge, cela me faisait du mal de les dire, mais c’était sûrement la meilleure chose à faire avant de revenir à Chino. Trois ans, on dit toujours que c’est rien dans une vie, mais quand on y réfléchit bien, en trois ans il se passe plus de choses que l’on peut l’imaginer. Mes yeux commençaient à me piquer légèrement, et ma vue se brouillait. Je ne devais pas craquer. Quand j’étais à l’armée, j’ai été formé pour ne pas laisser mes sentiments prendre le dessus, je devais rester fort. Mais je n’avais pas de solutions, je n’avais pas d’autre alternative. « Nous deux… ? C’est fini ? Je veux dire, là maintenant. » Je n’avais pas osé me retourner, maintenant que mes émotions étaient de nouveau sous mon contrôle, il fallait que cette question soit posée. Je ne savais pas comment la tourner. J’espérais simplement qu’elle la comprenne dans le cas où elle avait une réponse à me donner.
Spoiler:


Dernière édition par Ryan Grayson le Mer 5 Juin - 10:50, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMar 4 Juin - 19:28

i'm damaged, so how would i know
@plumb

Il s'était levé du banc sur lequel nous nous trouvions. Mon geste d'il y a quelques secondes, mes paroles l'avaient probablement vexé. Ce n'en était aucunement mon intention. Au fil des années, j'ai perdu le fil, j'ai perdu les bonnes manières, les attitudes à adopter dans ce genre de situation. Enfermé dans ma bulle. Les rapports humains me sont devenus bien trop complexes. Dire la vérité amène des problèmes, le contraire se nomme mensonge et mentir amène également des embarras. La morale ? Quoique qu'on fasse ou quoiqu'on en dise, les problèmes c'est tout ce qu'on récolte. Qu'est ce qu'une vie sans problème ? Une illusion. Tout sauf une vie. C'est une généralité. Notre point commun à tous. Avoir des problèmes. Ce qui fait de nous des survivants c'est notre capacité à les gérer, à les surmonter. Certains y arrivent à la perfection, d'autres non. Parfois même les problèmes amènent des choses positives, vous serez surpris. « Je n'ai pas de réponses à te donner ... Si tu ne sais pas quoi dire, c'est qu'il n'y a rien à dire. » Pourtant, il y aurait tant à dire. Du genre ou étais-tu toutes ces années ? Pourquoi pas commencer par un comment vas-tu ? Aurais-je oublié les civilités d'usages. Ce n'était tout bonnement pas à moi de parler. Que pouvais-je bien dire. Quelle était ma place dans cette histoire. Je n'étais pas partie. Je suis toujours là. Essayait-il de me faire culpabiliser davantage ? Il s'était éloigné, vers l'abri de bus à quelques mètres. De dos et dans cette position, des souvenirs me revinrent en tête. Ces après-midis où je le rejoignais au terrain de Chino Hills. J'avais pris la sale habitude d'arriver par derrière et le surprendre à chaque fois. Bien qu'il essayait de contrattaquer ma manie, il n'y arrivait jamais. Je me jetais sur lui, sur son dos courbé. Il m'attrapait les jambes et courait sur une petite longueur. Des gamins insouciants. C'est tout ce qu'on était. Pourtant, je donnais n'importe quoi pour redevenir cette fille là parfois. Derrière cette carapace de la fille réaliste, rigolant au nez des gens naïfs se cachent un profond désire d'innocence volée. La naïveté, c'est qu'il me manque cruellement, ce depuis toujours. Je m'étais levée. Prenant quelques secondes appuis sur mes jambes qui avaient repris de leur rigidité d'origine. Je me suis avancé d'un pas hésitant. « Je n'aurais peut-être pas du revenir ... » Ces mots étaient durs. Comme pour lui que pour moi finalement. Sa voix le trahissait. La vérité ? En un schéma : mon corps, mon âme est divisée en deux parties, coexistantes. L'une est faible, ne demande qu'à ce qu'il me prenne dans mes bras. L'autre est forte, ne demande qu'à le gifler. Maintenant, comment voulez-vous que je m'y retrouve dans ce bazar. Je ne suis pourtant pas schizophrène. « Nous deux ... ? C'est fini ? Je veux dire, là maintenant. » Je me situais désormais à ses côtés, un espace entre lui et moi, un bras ramené, rencontrant nerveusement mon coude opposé. « Ou peut-être que tu n'aurais jamais dû partir ... ? » Il souhaitait des réponses. Quant était-il de celles qu'il me devait ? Fermer les yeux sur ces précieuses réponses alors qu'il se trouvait désormais présent à mes côtés m'était de plus en plus difficile. Je m'étais promis, j'étais pourtant sûre d'avoir avancé. J'apprenais petit à petit que toutes mes certitudes s'étaient effondrées à la minute où nos regards se sont croisés dans le hall. Des certitudes sur lesquelles j'avais reconstruit mon semblant de vie ces trois dernières années, envolées. « Mais avec des si, nous referions le monde pas vrai ? » Je m'étais mise à sourire, discrètement et inconsciemment. Peut être avais-je besoin de décontracter l'atmosphère pesante. Peut-être avais-je juste besoin d'un sourire en retour. Tous ce sérieux, ces questions à double tranchant. Je me sentais oppressé, non préparé. Le problème quand on anticipe toute sa vie sur des principes. Il suffit qu'un critère non pris en compte surgisse de nulle part et vous êtes décontenancé. « Tu sais ce qui me rend véritablement malade. C'est que ... je me rends compte que je pourrais arriver à te pardonner. Plus facilement que je ne le pensais. Et ça ... crois-moi, c'est dur à avouer. Haine, amertume, culpabilité, deuil, fierté, peut importe ... Ç-ça me tue ! » Sans m'en rendre compte, j'avais bafouillé la fin de ma phrase, étouffée par des sanglots. Je n'avais même jamais osé penser ces choses-là à voix basse, pourtant tout était dit. J'avais explosé, pathétique. Instinctivement j'ai porté mes mains à mon visage, celles-ci glissant de mon front à mes yeux humides de larmes. Vulnérable, aux yeux de tous, face à cette route à tous ces gens passants, mais plus important encore, aux yeux de Ryan.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMer 5 Juin - 13:23

❝ deux ans à parcourir le globe. Sans téléphone, sans compagnie, sans animaux, sans cigarettes. La liberté suprême. Un extrémiste, un voyageur esthète, dont le seul domicile est la route. Et maintenant, après deux années chaotiques, c’est le moment de l’aventure ultime la plus extraordinaire. Le combat capital pour tuer l’être factice terré au plus profond, et mener à son terme la révolution spirituelle. Pour ne plus se laisser contaminer pas la civilisation, il fuit, et il marche seul, pour revenir à l’état sauvage. ❞
❖ ❖ ❖

❝ « Ou peut-être que tu n'aurais jamais dû partir ... ? » J’étais littéralement plongé dans mes pensées, loin de tout. La voix de Mia m’avait remit les pieds sr terre, et dans un léger sursaut, je la voyais, à côté de moi. Je n’ai pas eu l’intelligence d’esprit de me demander si elle avait entendu ce qui ne devait pas l’être, trop préoccupé à me dire que mes paroles dépassent ma pensée, et que je n’arrive plus à garder le contrôle de moi-même. Je ne pouvais tout simplement pas lui donner les réponses qu’elle voulait. Peu de personnes à Chino sont au courant de mes deux années d’armée, et je ne voulais pas spécialement que cela s’ébruite. Je ne voulais pas qu’elle le sache, alors que c’est la première personne à qui j’avais envie de le dire. Tout comme mon père. Cela n’a que très rarement était un modèle pour moi, surtout depuis que ma mère est parti. Je me demande comment il va aujourd’hui. La dernière nouvelle que j’ai eu de lui été quand j’ai reçu une lettre m’indiquant que je devais lui verser une pension parce qu’il était devenu incapable de subvenir lui-même à ses besoins, assisté deux heures tous les jours par un personnel qualifié. Mon départ n’a cessé de causé des torts à toutes les personnes auxquelles je tenais. La sensation de sécurité et de protection qu’est censée apporter une posture bras croisé n’aidait pas vraiment dans ce genre de situation. A force de me torturer les cuisses à l’intérieur de mes poches, j’avais opté pour une posture légèrement semblable à celle de Mia en croisant mes bras. Je n’étais même pas en mesure de lui rendre le sourire qu’elle me donnait. Enfin. Je n’arrivais même pas à savoir comment je devais interpréter ce sourire. C’est difficile de se dire que je connais bien ce visage, mais que la personne qui se trouve derrière me semble totalement inconnue. Est-ce que ce creux qui dessine sa joue quand elle sourit a toujours été aussi ponctué ? T’es qu’un imbécile Ryan… J’étais impossible de pouvoir interpréter ses paroles. Pourquoi est-ce qu’elle dit qu’elle peut me pardonner ? Que doivent m’inspirer ces mots ? Un soulagement ? Non, c’est bien plus que cela… Une lueur d’espoir ? Qui sait… Mais que pouvais-je lui donner en retour face à cette révélation ? Du moins jusqu’à ce que je la comprenne. J’avais fermé les yeux pour essayer de me ressaisir, mais finalement, c’est les sanglots de Mia qui m’ont permis d’ouvrir les yeux, et de comprendre enfin. Instinctivement, comme si tout ce qu’il venait de se passer lors de cette dernièrement demi-heure, et ces deux dernières années, n’avait jamais existé, j’enroulais mes bras autour de son corps. Elle pleurait, c’était difficile, ça me blessait au plus profond de moi-même. Mais je ne pouvais pas le montrer, je ne devais pas. Je devais rester ce Ryan. Fort, prêt à tout pour arranger les choses. J’avais approché ma tête de son oreille, pour lui montrer que j’étais présent, j’espérais simplement qu’elle n’allait pas me repousser brutalement, bien que cela se comprendrait. « C’est pour cela que je t’aime Mia… » Mais qu’est-ce qui m’a prit de dire cela ? Au fond de moi, c’était ce que je voulais lui dire à cet instant, mais ma conscience ne le voulait pas. Pas maintenant, ce n’était pas le moment. Je lui avais simplement chuchoté ces mots à son oreille. Sans le savoir, j’avais utilisé le verbe aimer au présent. Ce n’était pas anodin. « Je comprends, ce que tu ressens je le partage envers moi-même. Ce que j’ai fais il y a plus de deux ans est inadmissible. Je n’aurais jamais du t’affliger cela. Mais je l’ai fais… Ce soir là j’ai été faible, je ne pouvais pas assumer ce qu’il nous attendait. Mais aujourd’hui, tout peut changer… » Je ne voulais rien lui imposer après tout ce que je lui avais fait subir. Si Mia le voulait, je resterais, et c’est ce que je pouvais espérer personnellement. Mais je devais aussi m’attendre à ce qu’il se passe le contraire.
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMer 5 Juin - 20:38

i will never let you fall
your guardian angel

@theredjumpsuitapparatus

Le destin. Ne pas y croire relève de la stupidité, puisque nous sommes destinés à quelque chose. Si c'est le mot destin qui vous dérange, appelé cela autrement, de la malchance, un but, le graal. Le destin c'est celui qui vous fait grandir en l'absence d'un père, qui vous fait grandir trop vite, celui qui décide de barrer votre chemin à coup de voiture percutant le côté conducteur de votre voiture, le destin est aussi celui qui vous fait perdre des êtres chers pour vous les ramener plus tard, comme s'il ne s'était jamais rien passé. Nous ne sommes finalement que des pions, des marionnettes manipulés, mais libre. Quelle ironie. Nous sommes également responsables de nos choix. Il est donc facile de blâmer l'autre partie. Je suis maudite c'est le destin. Ce doit être le destin, non ma faute. Vous remarquerez que c'est souvent le même qui revient. Divagué. Je ne suis bonne qu'à ça. Comme lui sourire et finir par éclater en sanglot. Il n'y a que moi pour faire une telle chose. Et si les médecins avaient loupé quelque chose depuis le début, une déficience mentale, un pète au casque comme dirait mon grand-père, is has to be something. Alors quand Ryan a enveloppé ses bras autour de mon petit corps, je me suis raidi de nouveau, mais un court instant. Le temps que mon corps reprend des repères, ses habitudes. What's wrong with me ? Ne devrais-je pas lui en vouloir ? Ne devrais-je pas être en train de marteler mes poings fermés contre sa poitrine, criant comme une folle tout droit sortie de l'asile ? Dans un tout autre scénario, peut-être. Je n'en ai plus la force. Se battre contre soi-même demande beaucoup trop d'effort, efforts que je ne possède plus désormais. Je veux juste pleurer, tomber, me lover, disparaître. Toute cette haine, n'est pas dirigée vers Ryan. Mais bien vers moi-même. Moi, celle qui n'est pas réussi à le sauver, lui, petit être à l'intérieur de moi. Nous y revoilà. Encore et toujours. « C'est pour cela que je t'aime Mia ... » J'avais décidé d'ignorer ces quelques mots, étouffé dans un hoquet de surprise allié à des sanglots plus essoufflés, plus espacés. La vérité ? Je n'étais pas encore prête à en entendre autant. Rien de tout ça n'était habituel. Tout s'était passé si vite. « Je comprends, ce que tu ressens je le partage envers moi-même. Ce que j'ai fait il y a plus de deux ans est inadmissible. Je n'aurais jamais du t'affliger cela. Mais je l'ai fait ... Ce soir-là j'ai été faible, je ne pouvais pas assumer ce qu'il nous attendait. Mais aujourd'hui, tout peut changer ... » Délicatement, je me suis détaché de son emprise, sans mouvement brusque. Perdu ailleurs que dans son regard. Séchant attifement le liquide humide dégoulinant le long de mon menton. Les gens qui pleurent ont toujours l'air affreux. Du moins, pour ma part. Il arrive que certains restent présentables, sans que je comprenne comment. Les yeux rouges, le peu de maquillage poissé, le nez pris. J'avais même réussi à tâcher son haut avec mes larmes. « Je ... je suis désolé. » Pointant du doigt son torse. C'est bien la première fois que je m'excusais auprès de lui, pour pleurer comme pour quoique ce soit. C'est excuses étaient pourtant belles et bien plus profonde que de pauvres gouttes sur un t-shirt. Peut être pour avoir pleuré, loger dans ses bras. Peut être à moi-même pour perdre tout bon sens. Soudainement, mon regard s'arrêta sur un détail. Un plissement de tissus au niveau du cou jusqu'au torse, un collier camouflé sous un t-shirt. Ryan ne portait jamais de bijou à l'époque. Il supportait uniquement quelques bracelets légers et encore, mais un collier, pas à ma connaissance. Celui-ci portait une forme étrange, un petit rectangle. Inconsciemment, je m'étais mise à le fixer, intriguer. Il avait changé. Pas seulement à cause d'un collier dissimulé. Je l'avais remarqué au premier regard. Quelque chose, quelque chose que je ne serais nommer trahissait son nouveau lui. Le Ryan que j'avais connu n'était peut-être plus là. Il avait deviné où mon regard s'était posé, pour avoir à son tour fixé le même point. Une chose n'avait donc pas changé. Les mots n'étaient pas nécessaire à chaque fois. Il devenait très certainement ce que je pensais à cet instant précis. Cette idée me fit frissonner.
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyDim 9 Juin - 21:06

I can't remember if I like what I said
❖ ❖ ❖

❝ Alors que Mia venait de se détacher tout doucement de mon étreinte, je pouvais voir son visage meurtri par les pleurs qu’elle a pu avoir pendant que la prenais dans mes bras. Je me retrouvais là, impuissant. Il y a quelques années, j’aurais pu trouver les mots pour la consoler. J’avais cette habitude de la prendre dans mes bras quand elle pleurait. Ensuite, je l’embrassais délicatement, et la laissait se reposer en posant la tête contre mon épaule, quand nous étions assis dans un canapé. Une sorte de rituel, qui aujourd’hui, ne pouvait pas être perpétué. Elle était désolée. Pourquoi était elle réellement désolée ? Mia avait la capacité et la force de pouvoir comprendre les gens, au point de souffrir à leur place. Souvent pour en accepter la peine et satisfaire l’égo de ceux qui avaient le plus besoin de se repentir. Mais aujourd’hui comme toujours, je ne voulais pas qu’elle souffre à ma place. Ses excuses me faisaient mal, à un tel point que j’étais obligé de me mordre la lèvre inférieure pour ne pas avoir à laisser échapper cette souffrance que je ressentais intérieurement. J’avais sûrement dis quelque chose de mal placé, je ne me reconnaissais plus, et elle non plus d’ailleurs. A part ce visage que je possédais et qui n’avait pas changé ces dernières années, que restait-il du Ryan qu’elle connaissait et qu’elle avait pu aimer ? En s’écartant, mon regard s’était porté sur mon torse, qu’elle montrait du bout de son doigt. Ses excuses étaient donc pour ces quelques taches qui étaient sur mon tee-shirt ? Ce n’était pas ce qui m’importait le plus. Si quelqu’un devait faire des excuses entre nous deux, c’était clairement à moi de les faire. Mais je ne savais simplement pas quoi lui dire, et rien que pour cela, je lui devais déjà des excuses. J’avais rangé mes mains dans les poches de mon jean, ne savant pas vraiment quoi en faire, gardant mon regard posé sur son visage, essayant de percer de nouveau ces traits parfaitement dessinés qui faisaient tout son charme sous son apparence de personne qu’on aimerait prendre sous notre aile. En une fraction de seconde, cette journée allait prendre un nouveau tournant, déterminant. Mia venait de remarquer un détail sur mon corps qui faisait partie de mon quotidien au point que je n’y faisais plus vraiment attention. Toujours au niveau de mon torse, je voyais formé au travers du tissu une marque rectangulaire qui était tracée par la plaque que j’avais obtenue en entrant dans l’armée de terre américaine. Une sorte d’identification, symbole de notre appartenance, porté obligatoirement lors de notre engagement. J’avais gardé cette plaque en partant, en signe de reconnaissance, pour ne pas oublier ce que j’avais pu vivre durant ces deux années. Mais aussi pour ne pas oublier ce pourquoi j’avais pris cette décision. Mon regard était devenu plus que sérieux. Mia n’était pas bête. Elle venait de comprendre où j’étais passé pendant ces années d’absence. Je me retrouvais dos au mur, face à mes actes, et maintenant, je ne pouvais plus tourner autour du pot. Avec mes deux mains, j’avais délicatement enlevé la chaîne que je portais autour du cou pour la poser dans le creux de ma main gauche. Machinalement, j’avais pris une des mains à Mia pour lui déposer la plaque dans les siennes. Voilà ce que j’étais devenu, ce que j’ai essayé de devenir. Je n’osais pas affronter son regard, je me contentais de regarder mes mains dans les siennes, tous les deux reliés par cette plaque et mon nom gravé à l’intérieur avec une série de chiffres. « Voilà où j’étais passé ces deux dernières années. Je voulais avoir l’occasion de servir à quelque chose, pour les autres. Là où je n’ai pas pu réussir, en te sauvant toi, et cet enfant… Je n’ai certainement pas eu les bons choix, agissant excessivement. Mais ces deux années m’ont permis de comprendre le sens de la vie, et de ce qui pouvait compter dans une vie. Car j’ai compris, sûrement trop tard, que celle-ci était courte. Et que si je n’avais pas agit de cette façon il y a trois ans maintenant, avant de partir à l’armée suite à cette décision. Et bien cette vie si courte, j’aurais voulu la passer avec toi. » Je venais de m’ouvrir la poitrine à blanc. Me retrouvant nu, face à Mia, m’ouvrant comme je n’avais pas eu l’occasion de le faire depuis tout ce temps.
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyMer 12 Juin - 13:38

j’espère ne plus jamais faire souffrir quelqu'un
comme je t'ai fait souffrir

@manuchao

Son regard avait retrouvé une froideur et un sérieux que je ne connaissais pas. Je me souviens encore aujourd'hui de son expression impassible dont il avait le secret les soirs où il rentrait boursouflé au visage. Mais pas ce genre d'expressions là. Why so serious ? Blague à part. Je n'avais aucunement envie de rire, je n'en avais pas la force. À la seconde où j'avais posé mon regard sur ce petit objet il s'est senti piégé, percé à jour, comme obligé d'en expliquer les raisons. Je ne l'obligeais en rien cependant. Mia la fille qui ne prend que ce qu'on lui donne, pas plus, pas moins. La fille qui s'adapte aux autres, se plie à des habitudes qui ne sont pas les siennes, qui fait beaucoup trop semblant, depuis trop longtemps, quitte à se perdre elle-même dans ces mirages. Ma quête pour la vérité me perdra, je l'ai toujours su. Sans broncher, ni même soupirer, il a ramené sa chaine à l'intérieur de ses paumes et il l'a délicatement déposée dans les miennes. Le pendentif en argent était chaud, trace du contact de celui-ci avec son torse. On pouvait y lire un nom, des numéros, un groupe sanguin ainsi qu'une indication importante gravé plus intensivement, organ donor. J'ai tout de suite su, même à travers son t-shirt de quoi il s'agissait. Gamine j'avais mis la main sur celle de mon grand-père dans un carton laissé par mon géniteur. Les années passent mais, ce genre de symbole reste à l'identique ainsi sa signification. Une bien maigre trace d'un service rendu pour une nation. C'est que marmonnait mon oncle. Je ne m'étais jamais vraiment posé la question de ce qu'il était devenu. Je l'imaginais refaire sa vie, vivre d'autres choses, mais je ne m'étais jamais penché réellement sur le sujet. Une chose est sûre, je ne l'aurais jamais imaginé enrôlé dans l'armée. Pas Ryan, pas dans cette violence qu'il détestait tant. Pourtant, je comprends. Cela prend même tout son sens. Je dois admettre qu'à la simple lecture du mot donneur d'organes mon sang s'est glacé. Toujours imaginer le pire, souvenez vous. Il aurait pu mourir. Pendant ce temps, je vivais, dans l'ignorance. « Voilà où j’étais passé ces deux dernières années. Je voulais avoir l’occasion de servir à quelque chose, pour les autres. Là où je n’ai pas pu réussir, en te sauvant toi, et cet enfant… Je n’ai certainement pas eu les bons choix, agissant excessivement. Mais ces deux années m’ont permis de comprendre le sens de la vie, et de ce qui pouvait compter dans une vie. Car j’ai compris, sûrement trop tard, que celle-ci était courte. Et que si je n’avais pas agit de cette façon il y a trois ans maintenant, avant de partir à l’armée suite à cette décision. Et bien cette vie si courte, j’aurais voulu la passer avec toi. » Quelque chose d'autre venait de se briser en moi. Le fait est, que j'avalais difficilement la nouvelle. Il m'avait donc quitté pour ce genre de vie. Bien qu'il semble persuadé d'une bonne action, ce qui est surement le cas, aider son prochain n'a jamais été le problème. J'aurais préféré, au plus profond de moi, qu'il me quitte pour une vie meilleure, pour une autre femme, pour fonder une autre famille. Mais ces derniers mots étaient pires que du papier de verre contre de la peau déjà à vif. « Pourquoi est-ce que tu me dis tout ça maintenant ? (...) Tu sembles t'être rendu compte assez rapidement de ton erreur, je veux dire celle d'être parti. Tu aurais tout aussi mieux fait de revenir à ce moment là. » Ces mots étaient sortis bafouillés, éméchés et précipitamment. Un grand bravo à celui ou celle qui arrive à interpréter correctement mes paroles. Je ne comprenais pas, toujours pas, je n'ai pour tout dire jamais compris, puis cela a fini par m'achever de l'intérieur.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Ryan Grayson
× DON'T LOOK BACK
Ryan Grayson

◆ messages : 583
◆ inscription : 09/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : 2/2
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER :

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyDim 23 Juin - 16:18


Only know your lover when you’ve let her go.
passenger – let her go


« Je ne pouvais tout simplement pas… » J’enviais toutes ces personnes qui prétendaient avoir une vie de rêve. Dans ces vies par excellence, il y avait bien évidemment un être aimé et aimé et retour. Je ne pouvais assumer rien d’autre que mes erreurs passées. Comme cette plaque où était gravée mon identité militaire, nos deux personnes étaient toutes les deux marquées par des événements qui se sont passés durant ces dix dernières années. Malgré tout ce qu’il a pu arriver la dernière fois que nous nous sommes retrouvés tous les deux dans le même périmètre, il m’était totalement impossible d’oublier toutes ces années que nous avions passées ensembles. Connaissance, amis, amoureux… Il s’était passé beaucoup de choses entre elle et moi pour que tout ceci disparaisse de cette façon. Je l’avais bien cherché de toute façon. Si on en était là aujourd’hui c’était la conséquence de mes actes passés. Au fond de moi, l’envie de reconstruire quelque chose était plus forte que celle de la fuite, contrairement au jour où je me suis engagé dans l’armée. Le vent s’était doucement levé, faisant bouger nos vêtements au rythme des sifflements des branches dans les arbres du quartier. Ma déglutition se faisait de plus en plus difficile, comme si j’avais une gorge tellement sèche après avoir été gavé de sable. Je ne voulais plus la faire souffrir, ces dernières années d’absence étaient beaucoup trop pour moi, et je n’osais pas imaginer comment cela avait du être pour elle. Je voulais simplement qu’elle comprenne, et qu’elle m’accepte comme j’étais. En apparence je ressemblais à celui qu’elle avait toujours connu, mais au fond j’avais ces quelques changements qui avaient fait de moi quelqu’un de nouveau. Une personne plus forte, prête à se battre pour tout, ce que je n’avais pas su faire la dernière fois. Au fil des secondes, je reprenais confiance en moi. Cette peur que j’avais eue en croisant son regard dans les couloirs avait disparue pour me donner une sensation de déjà vue. Dans les minutes qui allaient suivre, tout allait se jouer. Je ne pouvais plus rester dans cette situation. Le peu de temps qu’a duré nos retrouvailles avaient pour moi une signification particulière. Une sorte de SOS. Je ne me sentais pas libéré de mes faits et gestes, j’avais comme le besoin de faire cette chose qui allait permettre de pouvoir repartir de l’avant. Je ne m’imaginais pas rester à Chino en sachant pertinemment que la femme que j’aime est présente, ne voulant plus me voir. Je n’étais pas nécessairement prêt pour ce moment-là. Depuis que j’ai quitté la ville pour partir dans l’armée, je n’ai pas eu beaucoup d’amis. Simplement des collègues de guerre que je voyais de temps à autres quand on partait ensemble en mission. Dans cette configuration, nous n’avions aucune possibilité de pouvoir déballer notre vie devant les autres, ce n’était pas ce que l’on attendait de nous. Derrière cela, je continuais de faire face à cette situation seul, comme je l’avais fais pour Mia en la laissant seule pour traverser cette passe. Cette situation ne pouvait plus durer. Pour elle comme pour moi. « Laissons nous le temps qu’il faudra Mia… Je veux dire. Oui, j’ai commis une grande erreur en partant ce jour-là, j’en ai conscience et il sera difficile d’en oublier les conséquences. Mais tu me connais mieux que personne, tu as pris une grande place dans ma vie. Et si tu es d’accord, j’aimerai qu’on prenne le temps de se retrouver. » C’était la seule chose que je désirais, pouvoir de nouveau faire partie de sa vie, comme nous avons su le faire en intégrant le quotidien de l’autre pendant toutes ces années. J’avais besoin d’elle, et aujourd’hui plus que tout.
Revenir en haut Aller en bas
Mia Rosendale
HEARTS ARE BREAKABLE
Mia Rosendale

◆ messages : 2386
◆ inscription : 02/03/2013

IN MY SICKHEAD
TOPICS : (2/2) Ryan/TC
EMERGENCY PEOPLE :
QUARTIER : CHINO, DOAKES.

we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) EmptyDim 23 Juin - 20:36

we've come too far
to give up who we are

@daughter/daftpunkcover

« Je ne pouvais tout simplement pas ... » Quant à moi, je ne comprenais toujours pas pourquoi. Malgré cela, il semblait vraiment vouloir arranger les choses, peu importe qu'il soit persuadé que ce qui a fait était la meilleure solution. Elle ne l'était pas, je resterais sur cette position quoiqu'il arrive. Mais le passé est ce qu'il est. Je devais me consoler avec cela, la réponse ne m'apporterait rien à ce stade. La paix intérieure, surfaite. Sans m'en être rendue réellement compte, je tenais toujours sa chaine dans les mains, les poings serrés, mes ongles enfoncé dans la chair. Soudain conscience je relâchai ma prise, découvrant des paumes rougies par la pression. Je ne ressentais aucune douleur et loin de là l'idée de me faire du mal. Cela ressemblait à un acte de colère, pourtant et à ma grande surprise, j'étais redevenue plus sereine, encore tendue, nerveuse et dans l'incompréhension mais plus sereine. Il y a quelques minutes encore, j'aurais cru être en pleine rêverie, Ryan ne pouvant pas se trouver à mes côtés. Mais il m'avait pris dans ses bras et il était soudain clair qu'il était bel et bien là. J'avais même retrouvé une certaine aisance les secondes passées entre enroulé dans ses bras et pressé contre son torse. Comme un animal perdu retrouvant ces repères. Il semblait plus musclé certes, mais il émanait toujours la même atmosphère rassurante. La façon qu'il avait autrefois d'enrouler ses mains dans mes cheveux, de rigoler à mes oreilles, son rire, ô combien il m'avait manqué toutes ces années. On s'accroche à des détails si banals parfois que tout ceci parait très vite absurde. Pourtant, c'est plus fort que nous. « Laissons-nous le temps qu'il faudra Mia ... Je veux dire. Oui, j'ai commis une grande erreur en partant ce jour-là, j'en ai conscience et il sera difficile d'en oublier les conséquences. Mais tu me connais mieux que personne, tu as pris une grande place dans ma vie. Et si tu es d'accord, j'aimerais qu'on prenne le temps de se retrouver. » Je ne savais que répondre, je commençai par lui tendre son pendentif quand il me prit soudainement la main pour la refermer sur cet objet précieux. Ce que je fis, inconsciemment. Cette partie de moi-même qui acceptait toutes ces excuses se fit plus tout d'un coup plus présente, insistante, encombrante. « Je ... » Ma voix se mit à déraillé. Mes mains devaient moite. Rien de tout cela ne ressemblait à une promesse de toute manière. Peut être même qu'il repartirait comme un voleur, conscient qu'il n'avait rien perdu, peut être que non. Peut être que. Arrêtons avec nos peut-être. « D'accord. » Sans nul doute la réponse la plus brève jamais donné dans de telle circonstances. Je n'avais tout bonnement pas pu faire mieux, ma gorge serrée n'aurait pas encaissé un mot de plus. Esquivant un coup de tête, je repartis en direction du centre, lui tournant le dos. Je n'avais pas changé de numéro durant toutes ces années. Espérant chaque jour que peut être, il prendrait idée d'appeler. Il savait ou me trouver également. Tout reposait sur lui et lui seul désormais. Je m'interdisais de me retourner, ne serait-ce que pour le regarder. Les larmes m'étaient remontées sans raison et je ne voulais pas lui faire don de ce spectacle à nouveau.
Revenir en haut Aller en bas
https://tightrope.forumactif.org
Contenu sponsorisé




we are lost inside (r) Empty
MessageSujet: Re: we are lost inside (r)   we are lost inside (r) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

we are lost inside (r)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» I'm just the boy inside the man ~ Jefferson
» ≈ we're so lost in this place (nolan)
» don’t get too close it’s dark inside it’s where my demons hide ~ tony
» sara ⚜ « Ears when all is lost in plunder »
» ✰ CONTEXTE ─ lost along the way.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: HAVE YOU SEEN MY GHOST? :: RP PEACEFUL PLACE-