❝ If the sky that we look upon should tumble and fall, and the mountain should crumble to the sea I won't cry, I won't cry. No I won't shed a tear just as long as you stand, stand by me. ❞

Elle dépose son téléphone sur le petit meuble sur lequel est posé une lampe, alors que le surnom de sa mère disparaît de l'écran qui devient totalement noir. Depuis qu'Olivia va largement mieux, mama Cassidy l'appelle toujours autant, sauf qu'elle peut à présent s'étendre et lui parler pendant des heures, presque littéralement si sa fille ne coupe pas court à la conversation. Elle a beau savoir que c'est une manière comme une autre de sa génitrice pour s'assurer qu'elle n'est pas sur le point de retomber en dépression sévère et l'adorer, elle estime qu'elle peut se montrer par moments quelque peu envahissante. Postée derrière l'une des grandes fenêtres du séjour, Olivia, pose les yeux sur la ruelle qui se trouve juste en face. Comme chaque fois depuis environ deux semaines qu'elle effectue ce mécanisme, elle a l'impression de réaliser encore et encore qu'ils ont quitté Chino, définitivement. Évidemment, elle savait à quoi s'attendre lorsqu'ils ont décidé de déménager, mais elle doit tout de même admettre que malgré la préparation psychologique, le changement d'environnement reste une sorte de bouleversement. Elle regarde par la fenêtre et s'attend toujours à apercevoir les enfants des voisins jouant ou se crêpant le chignon dans la cour avant de leur maison, pour une petite voiture qu'ils se disputeraient. Mais devant elle pas d'enfant, simplement un homme d'une quarantaine d'années, certes pas désagréable à regarder, célibataire et vivant présentement seul dans une immense demeure, cherchez l'erreur. Sans faire la commère, elle l'a à plusieurs reprises croisé dans cette même rue en charmante compagnie, compagnie différente à chaque fois bien entendu, chose qui l'avait alors fait sourire malgré elle. Il semblerait que la seule femme qui y vive de manière permanente soit l'aide ménagère. Sunbury Drive, ou l'endroit où les clichés deviennent réalité. Elle secoue légèrement la tête et se recule, avant de doucement tirer le fin rideau couleur crème, la nuit tombant peu à peu. Elle se retourne ensuite, pour faire face à une pièce où des cartons sont encore entreposés, faute de temps pour pouvoir en ordonner leur contenu, et de courage les soirs de semaine où Anthony et elle ont tout sauf envie de s'aventurer dans un grand rangement. La jeune femme fait quelques pas, avant de venir s'asseoir en tailleur presque au centre du séjour, et se penche avant de plonger sa main dans l'une des boites au hasard, qui contient des choses un peu en vrac, le genre qu'on ne sait pas vraiment catégoriser. Elle en sort donc des broutilles, avant d'être le logo du St Joseph Hospital. Curieuse, elle ouvre l'enveloppe déjà ouverte, avant d'y découvrir ses échographies, de deux à neuf mois de grossesse. Elle pensait les avoir égaré, bien qu'elle n'ait pas fait grand chose pour les retrouver avant. Elle s'étonne d'ailleurs de ne pas avoir l'irrépressible envie d'éclater en sanglots en les voyant, elle est même plutôt soulagée, soulagée qu'elles ne soient pas perdues à jamais, elles représentent les derniers jours heureux passés à Chino et sont un bon moyen de se rappeler Lucas, et de ne pas avoir uniquement des pensées négatives vis à vis des derniers mois. Moi où elle a évolué, passant du fait à se demander comment elle ne ferait, ne serait-ce que respirer à déménager et se fiancer. Elle remet les échographies là où elle les a trouvé, et se met à titiller sa bague de fiançailles, un nouveau tic depuis qu'elle la porte. Elle n'a d'ailleurs pas manqué de la montrer à qui souhaitait -ou pas- la voir au tout début, mettant sa main gauche en avant lorsque l'occasion s'y présentait. Difficile de lui en vouloir cependant, quand on sait tout ce qu'ils ont eu à traverser. Et puis, Olivia est adorable, c'est bien connu. Les yeux rivés sur la bague dont elle ne se lasse pas, elle se dit qu'Anthony ne devrait pas tarder à rentrer dans cette maison qu'il était si sceptique d'acheter au départ. Une batterie de tests -qu'il a vraiment fait faire- et quelques veilleuses plus tard, ils emménageaient enfin pour de bon dans ce qui serait le point de départ d'une nouvelle vie bien méritée. Elle sort de ses pensées et lâche la bague du regard sentant une présence ; et pour cause, le jeune homme homme se tient dans l'encadrure de la porte. « Holy shit ! Tu m'as fait peur ! » N'ayant pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir, probablement à cause de la distance qui sépare les différents lieux, elle aurait facilement pu faire un arrêt cardiaque. Elle se lève à l'aide de ses mains, et se dirige vers lui, lui demandant depuis combien de temps il est là. Les bras croisés, elle prend un air légèrement amusé lorsqu'elle arrive à sa hauteur.  « How's my creepy yet super handsome fiancé doing anyway ? »

JUSTIN TIMBERLAKE a écrit:

Now we didn’t have to fall but we fell in love to the bottom, babe. No one there to catch us like when you fell from heaven that day baby. People always staring but I don’t even care nothin' about it babe, cause since I saw your face I’m been staring just the same yeah hmm

Il était fou de voir la rapidité à laquelle les nouvelles pouvaient se diffuser. Il soupsonnait tout de même Olivia d’en avoir profité & d’avoir raconté à toutes les personnes qu’elle connaissait, de près ou de loin, qu’elle était fiancée. Mais, il ne pouvait pas lui en vouloir. C’est donc après une énième félicitation de la part d’une des infirmières qu’il entra dans le bloc opératoire où il passa une très grande partie de sa matinée et début de son après-midi, tentant de réparer tant bien que mal les dégats d’un accident de la route. Pourquoi les parents n’obligeaient pas leurs gamins à mettre leur ceinture de sécurité ? Il ne comprenait pas comment ils pouvaient démarrer & rouler sachant pertinemment que s’ils avaient un accident, leur enfant finirait par traverser le pare-brise. Et voilà que maintenant, il se vidait de son sang. Il n’y avait pas à dire, parfois il ne comprenait pas les autres. Passant donc sa journée dans le bloc, comme à son habitude, il ne réussi à souffler qu’à dix-neuf heure, heure à laquelle il estima avoir fait largement assez pour aujourd’hui. Ayant commencé à six heure ce matin, exceptionnellement, il n’avait qu’une envie : rentrer chez lui, s’allonger sur le canapé & profiter de leur nouvelle maison avec Olivia & finalement tomber comme une masse sur leur lit. Oui, il aurait été aussi intelligent, ou tout du moins préférable, qu’il vide encore un peu les cartons qui se trouvaient empilés dans le salon mais, c’était très mal parti pour ce soir. Et puis il avait pris ses week-ends pour pouvoir être tranquille & pouvoir ammenager la maison comme ils le désiraient, même s’il était certain qu’Olivia allait avoir le dernier mot concernant la décoration. Déjà, il avait eu ses veilleuses dans chaque pièce, il n’avait pas à se plaindre. Les premiers jours dans cette maison immense avaient tout de même étaient assez étrange, eux qui avait habité de manière modeste durant toutes leurs vies, se retrouver d’un coup dans une maison qui faisait facilement quatre fois la taille de leur ancienne maison. Et le voisinage avait radicalement changé, si avant il voyait des enfants jouer dans la rue maintenant c’était le voisin qu’il voyait passé dans sa grosse voiture de sport. Mais il n’allait pas se plaindre. Le matin, il avait la chance de pouvoir enfiler une combinaison de plongée & en moins d’une quinzaine de minutes il avait les pieds dans l’eau, prêt pour commencer sa journée par un peu de sport et puis pour se vider la tête. Garant sa voiture devant leur demeure, il ne fut pas surpris de voir qu’Olivia était déjà là. Rare était les fois où il arrivait avant elle. Enfin si, cela arrivait mais, généralement c’était pour la simple & bonne raison qu’il était de repos. Prêt à rentrer chez lui, il s’arreta en sentant son téléphone vibrer, et fut plus qu’étonné de voir le nom mama Cassidy s’afficher. Ce n’était pas qu’ils ne se parlaient pas souvent mais, s’ils s’entendaient parfaitement bien lorsqu’elle se trouvait chez eux, on ne pouvait pas dire qu’ils étaient du genre à se téléphoner, c’était même rare. Anthony décrocha, se demandant bien pourquoi elle l’appelait et eu très rapidement une réponse. S’il avait déjà eu droit aux félicitations de la part des parents d’Olivia, il semblait que maintenant il avait droit au chapitre “si tu fais du mal à ma fille, ça va très très mal allait pour toi.” qui fut accompagné du même discours mais, cette fois-ci par le père de la jeune femme. Il avait eu droit à la même chose mais, de la part de sa mère à lui cette fois-ci. Cette dernière raffolant de la brune semblait plus inquiète que son fils fasse une connerie & rompt avec Olivia plutôt que l’inverse. Comme si la décoratrice d’intérieur était parfaitement incapable de faire du mal & de briser Anthony. Il ne savait pas comment le prendre. C’est donc après une bonne quinzaine de minutes de conversation qu’il raccrocha finalement & qu’il passa la porte d’entrée de leur immense maison. La brune se trouvait dans le salon, au milieu des cartons. Il fallait vraiment qu’ils s’en occupent mais, pas ce soir. La regardant pendant quelques secondes jouer avec sa bague de fiancaille, elle ne mit pas longtemps pour se retourner vers lui. Au vue de sa tête, elle ne l’avait pas entendu rentrer, un sourire sur les lèvres, il fut rapidement rejoint par la jeune femme. “Sorry, didn’t mean to scare you.” dit-il avant de l’embrasser. “You like to say fiancé don’t you ?” il rigola, elle n’avait même pas besoin de lui répondre, il savait déjà la réponse. Elle adorait le dire. “Ok. I’ve learn two things : people are so stupid sometimes. And it seems like your parents & my mother think that I’m gonna screw up. So, and I quote, “I better be a perfect gentleman or I’ll be in serious trouble.”” Passant son bras sur l’épaule de la brune, il se dirigea vers le canapé, où il se posa en mode : larve échouée sur un rocher. “And you ?”

Ces moments où elle se perd à contempler celle qui est devenue sa bague préférée, en en oubliant le monde qui l'entoure ne se font pas rares depuis qu'elle la porte. Outre le fait d'être captivante de par la manière dont les petites pierres brillantes ont été taillées et dont elles scintillent, c'est surtout ce qu'elles représentent qui la retient toujours longuement dans ses pensées. Parce que chaque fois que ses yeux se posent sur elle, elle voit l'avenir. Avenir qu'elle ne pensait pas envisager à nouveau. De même que cette jeune femme qu'elle a rencontré au centre, qui fréquente les alcooliques anonymes, et qui collectionne désormais les jetons de sobriété, elle voit la bague comme sorte de récompense ultime, récompense pour avoir survécu à une période de leur vie plus que sombre. Alors, il se peut en effet qu'après avoir eu la bague passée au doigt, elle ait, dans un court de moment euphorie mises le maximum de personnes au courant, sans forcément sur le moment, se rendre compte qu'elle était en train de déballer à sa vie à toute oreille susceptible de l'écouter, ou déblatérer des « i'm getting married bitches » en défilant comme si elle était seule au monde dans les couloirs du bureau, en plein milieu de la journée. Oui, Olivia va avoir son petit moment de gloire. Non pas qu'elle l'attendait désespérément, mais ça serait mentir que de dire qu'elle ne s'est jamais imaginée vêtue de sa robe blanche, rejoindre Anthony devant l'autel. Un rêve de gamine. « You like to say fiancé don’t you ? » Un large sourire fait son apparition, alors qu'elle hausse innocemment les épaules. « Do I ? » Il faut avouer aussi, qu'elle ne manque pas une occasion de le sortir, toujours en prenant soin d'accentuer sur le mot, quelque soit le sens de sa phrase. Toujours les bras croisés, elle adosse son épaule et approche sa tête du mur, alors qu'il reprend la parole, répondant à sa question si gentiment posée. « Ok. I’ve learn two things : people are so stupid sometimes. And it seems like your parents & my mother think that I’m gonna screw up. So, and I quote, “I better be a perfect gentleman or I’ll be in serious trouble. » Entraînée par le jeune homme, elle se laisse tomber sur le canapé, amusée par ses les mots employés. Elle rit alors, avant de s'accouder sur le dessus du sofa, et de venir poser sa tête sur sa main à elle, et étend ses jambes sur les siennes. « Why are people sooo stupid this time ? » Si avoir pour partenaire de vie un médecin s'avère avoir quelques inconvénients, dont des horaires incompréhensibles qu'elle maîtrise une fois sur deux, cela a aussi ses avantages, comme le fait d'avoir droit à des histoires plus extraordinaires les unes que les autres. Ou se rendre compte que les feuilletons sur le sujet sont très romancés. Ces histoires elle aime les écouter, et les écouter seulement. Il faut dire qu'elle supporte plutôt mal la vue du sang, ce qui peut s'avérer être problématique parfois. Suite à la seconde partie de sa phrase, Olivia fait une moue. « Aww, poor you. » Mais elle ne peut s'empêcher de rire à nouveau, face à l'expression de son visage. « Well, if that makes you feel better I pretty much got the same speech from your sister.. » Elle hôche la tête. « Though she added she would destroy you if you, and I quote « fucked up »... Elle fait rouler ses yeux, faisant mine d'avoir compris quelque chose …Oh wait, that's also in my favour. Sorry. So I guess it's you against the world then. Not my fault everyone loves me, and i'm absolutely adorable.. Aren't I ? » Elle sourit de la manière la plus enfantine possible, faisant ressortir ses fossettes puis se rapproche finalement de la larve et dépose un très léger baiser sur ses lèvres. « You're not going to screw anything up. I 'm not going to either. We're good. We're great. » Elle se retient alors d'ajouter le mot 'fiancé ' en fin de phrase, et se contente d'agiter sa main gauche en signe de preuve. C'est à ce moment que la sonnerie retentit, sonnerie à laquelle il faut toujours qu'ils s'habituent. « Must be the pizza guy, got this. » Elle aurait en effet pu se mettre aux fourneaux dans la superbe cuisine, mais elle ne l'a pas fait par pure flemmardise. S'appuyant sur lui pas par réelle nécessité, non, plus par chieuserie (yup that's a word) qu'autre chose. Traversant la pièce, elle arrive dans le grand couloir qui donné dans le hall, hall où elle s'empare de son sac à main laissé à son arrivée, afin d'y extirper son porte-feuille et d'ouvrir la porte. Elle plisse les yeux et entrouvre la bouche. « No damn way. » Jamie. Elle en aurait fait tomber le portefeuille. « Non pas que je m'en soucie vraiment, mais, pourquoi exactement es-tu là, sur le pas de ma porte, et pas à je ne sais pas, environ trois-mille kilomètres de là ? »

Orange County. Comme quoi ma cousine avait réussi à se démerder en fin de compte. Bon ne crions pas tout de suite victoire non plus ne sachant pas ce qu'elle cache dans ses placards. Puis elle avait beau vivre, à première vue, dans une grande et belle villa ça ne voulait pas dire qu'elle accepterait la visite de son adorable cousine. Pour ma part si elle était venue pointer le bout de son nez à Chicago, pas sûre que je lui aurais offert mon foyer pour abri, je lui aurais même... certainement, ri au nez et claqué la porte. Bon d'accord, ayant une once d'humanité et Olivia faisant partie de mon arbre généalogique je lui aurais à contre coeur cédé mon canapé ou au moins la baignoire dans la salle de bain... Si je ressentais ça à son égard je n'osais même pas imaginais ce qu'elle ressentait pour moi... Trêve de plaisanterie, même si j'en avais clairement besoin ayant passé mes dernières heures assise dans un avion puis dans un taxi, il fallait que je trouve une raison valable, potable pour mon arrivée surprise, dans sa ville et chez elle... Bizarrement j'avais cette drôle d'impression que cela ne serait pas facile. Cela devait faire quoi? Trois ans, quatre ans ? Je ne m'en rappelle même plus de la dernière fois ou nous avons été dans la même pièce. En fait le seul souvenir que je garde d'elle c'est lorsqu'elle appris pour Brady et moi. Si j'avais une once de culpabilité à propos de ça je dirais que coucher avec l'ex de ma cousine, la veille de leur rupture n'était pas la meilleure chose à faire... Mais j'avais quand même pris sacrément mon pied. C'était un bon coup et ça je pouvais pas le nier... Je crois que cette histoire l'avait mis hors d'elle et elle avait du certainement me balancer ce genre de phrase où l'on sait que la meilleure des solutions et de s'éclipser pendant un temps... Depuis cette époque plus de nouvelles que ce soit téléphonique, par pigeon voyageur ou par mail. Nada. Est-ce cruel de dire que cela ne m'avait pas manqué? Olivia avait beau être ma cousine, elle était aussi mon exact opposé. On était toujours en compétition toutes les deux donc le fait de ne plus la voir était comme un soulagement pour ma part... Mais alors pourquoi venir m'abriter chez elle? Pourquoi ne pas prendre une chambre d'hôtel me diriez-vous? De un parce que cela coûte cher et bien que je ne sois pas dans la panade côté argent j'aimerais ne pas le dépenser futilement.... De deux, parce qu'ayant appris de ma mère qu'Olivia se mariait ma curiosité ayant été touché je n'avais qu'une envie, arrivé à l'aéroport la retrouver et voir avec qui elle s'était entiché. Je pouvais reprocher plusieurs choses à ma cousine mais pas ses choix masculins... Oh non elle était doué! Et puis rien que le fait de voir sa maison dévoilait un minimum leurs moyens financiers qui je dois le dire ne devait pas être petit. Alors en plus d'être craquant ce charmant inconnu devait avoir du fric. Bravo Olivia!

N'empêche je me retrouvais dans un beau merdier. Je n'avais plus d'amis... quoi qu'en y repensant j'en avais jamais vraiment eu... en tout cas pas à Chicago et ici à Orange on peut pas dire que j'étais très aimée... Pas par les filles. Ma seule chance se trouvait là, devant moi... Sinon je finissais à la rue ou dans un motel. Fallait que je prenne mon courage à une main, ma valise de l'autre et que j'avance jusqu'à mon jugement dernier... Je dramatisais la chose mais je vous avoue que sonner à la porte me fit mal. Il fallait que je me la joue courtoise, gentille pour qu'elle ne me dégage pas. Mais lorsque la porte s'ouvrit sur ma magnifique et vieillissante cousine, sa réaction ne fut pas très accueillante et mes bonnes résolutions ont eu pour effet de disparaître à la minute même où elle déversa son amour à mon égard. Le méritait-je? Certainement. Mais je n'aimais tout de même pas ça et ma personnalité flamboyante et chaleureuse revenue au galop au grand dam de moi-même ou d'Olivia. "Oh comme je suis contente moi aussi de te retrouver Olivia!" dis-je en feignant une accolade à l'improviste. Puis tout en rentrant chez elle avec ma valise je lui dis: "Bah ma grande je sais que tu vieillis, mais quand même! Une petite voix m'a dit que t'allais pas finir vieille fille..." Remarquant étrangement que les jeux de mots ne la faisaient pas rire, je dépose donc ma valise dans l'entrée avant de dire dans un ton plus sérieux. "Bon d'accord j'avoue... c'est ta mère qui a dit à ma mère que tu te mariais! Je me suis dit entre cousine faut s'épauler du coup j'ai pris quelques jours de congés!" biiiip, mensonge! "et puis je me suis dit pourquoi pas t'aider! Si c'est pas une bonne idée? Allez tape dans la main?" dis-je plein d'entrain et en esquissant le plus grand sourire de toute ma vie. Certes c'était gros et elle allait certainement pas gober ça mais j'avais plus d'un tour dans mon sac et rien que voir sa tête décomposée en ce moment-même me mettait étrangement de bonne humeur. Que le jeu commence!

Et bien évidemment tout le monde était du côté de la jeune femme. Il ne s’avait réellement pas comment le prendre. Après tout, leurs familles devaient bien se douter qu’il était prêt à tout faire pour la brune, il avait passé une bonne partie de l’année à se battre pour Olivia, a faire en sorte qu’elle aille mieux & maintenant qu’ils étaient fiancés, il devait faire attention à ne pas briser le coeur de cette dernière. La vérité était qu’elle avait autant la capacité de le rendre malheureux, que lui l’avait. Malgré tout, il garda un petit sourire & préféra se dire que de toute manière ils n’avaient pas à s’en inquiéter actuellement, ils venaient tout juste de retrouver une vie normale. Rigolant quand elle lui montra sa main gauche où trônait fièrement sa bague de fiancaille, il avait parfaitement compris qu’elle l’adorait. Il fallait être stupide pour ne pas le comprendre. Ou aveugle. Et sourd par dessus le marché. Alors là il y avait une chance qu’elle ne vous ai pas dit qu’elle était fiancée tout en prenant soin de bien vous montrer la bague. Et encore, même sourd & aveugle, elle aurait probablement trouvé un moyen de le faire comprendre. Embrassant tendrement la jeune femme, après qu’elle lui ai montré sa bague, il s’effondra avec plaisir dans le canapé, la journée avait été longue & il avait bien envie de grignotter un truc rapide affamer sur le canapé & probablement commencer à s’endormir sur ce dernier. C’est donc avec un très grand plaisir qu’il entendit la jeune femme annoncer que ça devait être le livreur de pizza, elle avait dû lire dans ses pensées à distance, ce n’était pas possible. Il sentait qu’il allait pouvoir profiter de sa soirée pour se reposer, et tant pis pour les cartons, ils pourraient rester à leur place un soir de plus. Allonger sur le canapé, il mit quelques secondes avant de comprendre que ce n’était pas les pizzas qui se trouvaient derrière la porte mais, tout autre chose. Ce n’est que lorsqu’il entendit une voix famillière qu’il releva la tête au dessus du dossier du canapé afin de voir qui s’était. “Fuuuuuuuuuuuuuuuuuuuck.” Que faisait son ex devant sa porte d’entrée ? Et là, il eu la réaction la plus stupide au monde : il s’enfonca dans le canapé avec l’espoir de disparaitre, peut-être croisé un trou & s’y cacher dedans. Franchement, toute alternative était bonne à prendre à cet instant précis. Ecoutant la conversation des deux jeunes femmes, son cerveau se mit en mode pause lorsqu’il entendit le terme cousine. Comment c’était possible ? Pourquoi ce genre de chose lui arrivait ? Dans une vie antérieure il avait du faire quelque chose d’horrible. C’était la seule explication plausible qui lui venait en tête. fuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuck. Il avait bien envie de disparaitre, de partir se cacher au fond d’une des innombrables pièces de leur maison mais il lui était impossible de sortir du canapé & de monter à l’étage sans passer devant Jamie. Il était pour faire simple : fichu. Priant pour qu’Olivia l’oublie, il déchanta rapidement lorsqu’il entendit sa fiancée l’appeler, se levant à contre-coeur, il la rejoignit en trainant des pieds jusqu’à se retrouver à côté d’Olivia & en face de sa cousine. Les mains dans les poches, se balançant d’avant en arrière, il finit par dire : “this is awkward.” Il avait fallu qu’il sorte avec la cousine de sa future femme. “Alors, comme ça, vous êtes cousines …” Fut la seule chose qu’il trouve à dire, et mon dieu que c’était stupide comme chose à dire. Finalement ils avaient raison, s’il y avait quelqu’un qui avait une chance de faire capoter la relation, c’était lui, il n’avait même pas besoin de le faire exprès, c’était un don. "Je suis dans la mouise, pas vrai ?"

D'ordinaire, Olivia apprécie les surprises. Le fait de ne pas savoir à quoi s'attendre l'amuse particulièrement, elle retrouve alors le temps de quelques instants une âme d'enfant, à se poser tout un tas de questions, élaborant une multitude de scénarios possibles. D'ordinaire. Mais il n'y a absolument rien d'ordinaire à ce que la jeune femme à qui elle pourrait attribuer bien des surnoms désavantageux se trouve devant elle.  Pas alors qu'elle est probablement la dernière personne qu'elle appellerait, même en cas d'extrême détresse, et qu'elle en est persuadée, c'est réciproque. Elle fixe Jamie du regard, et croise instinctivement les bras sur sa poitrine, d'une manière qui laisse comprendre sans ambiguïté, une certaine fermeture. Il paraîtrait qu'il pourrait traduire dans certaines situations, le rejets de la personne à qui l'on fait face, hypothèse qui n'est pas à exclure lorsque l'on observe la scène et que l'on connaît leur histoire. Elle est directe, trop diront certains, mais c'est comme cela qu'elles fonctionnent, et qu'aussi qu'elle s'en rappellent, ont toujours fonctionné. On peut sentir une certaine forme d'agressivité dans la manière dont elle lui parle, et malgré qu'elle n'ait pourtant rien eu le temps de dire, Olivia sait pertinemment qu'elle ne se serait pas gêné pour lui faire une réflexion en première. Elle se dit alors que commencer les hostilités de la sorte ne peut être que du temps de gagné. Oh comme je suis contente moi aussi de te retrouver Olivia! Elle fait une moue, affichant un air blasé, puis lève les yeux au ciel. Elle les baisse ensuite, pour remarquer qu'elle a une valise en main, objet sur lequel elle bloque pendant une demi-seconde environ, ne comprenant pas pourquoi elle se pointerait chez elle, sans prévenir, et avec une valise. Un cliché, en somme. Relevant les yeux vers elle, elle observe la plus jeune des Cassidy pénétrer dans la demeure, de son plein-gré bien sûr. Aussi bien qu'elle en ait envie, elle s'efforce de ne rien dire. Elle a beau ne pas porter les meilleurs des sentiments à son égard, l'idée de lui claquer la porte au nez ne lui semble pas correcte. Non pas qu'elle n'en ait pas envie, ni qu'elle ne l'ait pas déjà fait par le passé. Si ses souvenirs sont bons, c'est d'ailleurs de la sorte qu'elle se sont « quittées » la dernière fois qu'elle se sont vues. « Bah ma grande je sais que tu vieillis, mais quand même! Une petite voix m'a dit que t'allais pas finir vieille fille... » Elle grimace, avant de la dévisager, la regardant de haut en bas. « Tu veux dire, finir comme toi, "ma grande" ? » Accompagnant son regard d'un geste de ses mains qui désignent sa personne toute entière, Olivia dépose le porte-feuille qu'elle avait entre les mains là où elle l'a pris quelques instants plus tôt. « Bon d'accord j'avoue... c'est ta mère qui a dit à ma mère que tu te mariais! Je me suis dit entre cousine faut s'épauler du coup j'ai pris quelques jours de congés! et puis je me suis dit pourquoi pas t'aider! Si c'est pas une bonne idée? Allez tape dans la main? » Olivia ne peut alors s'empêcher de lâcher un léger rire nerveux, face au culot dont fait preuve sa jeune cousine. Ses pensées cependant immédiatement aussi à sa mère qu'elle maudit pendant quelques secondes, d'avoir déjà annoncé la nouvelle sans l'en avoir informée auparavant. Après réflexion, c'est sûrement d'elle qu'elle tient ce trop plein d'enthousiasme et cette envie d'informer le monde après l'annonce d'une bonne nouvelle. « Comme c'est mignon. » Elle lui sort un sourire plus qu'hypocrite, et poursuit. « Il ne fallait pas. Du genre, vraiment, il ne fallait pas. » Si ce genre de réponse est la plupart du temps utilisé comme réponse polie, Olivia pense chacun des mots qu'elle emploie. Son regard croise à nouveau celui de la valise de Jamie, alors qu'elle lâche un bruyant soupire. Elle appelle Anthony resté dans le salon sans se retourner, faisant toujours face à la jeune femme. Elle se dit que puisqu'elle est là, autant faire les présentations, aussi désagréable cela soit-ce. « Alors, comme ça, vous êtes cousines … »  Olivia lève de nouveau les yeux au ciel. « Oui, et j'ai moi-même encore du mal à l'intégrer. » Alors qu'elle s'apprête à les introduire proprement, Anthony la coupe. « Je suis dans la mouise, pas vrai ? » N'ayant pas remarqué la gestuelle du jeune homme depuis qu'il se trouve à ses côtés, elle ne porte d'abord pas grande attention à ce qu'il vient de dire. Puis elle fronce les sourcils, et lève la tête, remarquant l'expression de son visage. Elle l'interroge du regard, puis le pose sur Jamie qui arbore toujours ce même air malicieux. « What's going on ? » La douce impression qu'elle ne comprend absolument rien à ce qu'il se passe se fait ressentir. S'approchant de Jamie sans un mot, elle la tire par le bras, afin qu'elle rentre complètement, et referme la porte d'entrée derrière elle. Se retournant, elle fait désormais face aux deux jeunes gens, toujours aussi perdue. « Alors ? »

La tête que tirait Olivia était juste formidable, mais en même temps si je voulais avoir la moindre chance pour qu'elle m'accueille chez elle il fallait que je la joue fine ce qui n'était pas mon fort en famille et en temps normal. Je crois que j'arrivais à rester à ma place que quand j'étais au boulot et encore... En fin de compte sa réaction ne m'étonnait pas. Ne s'étant pas quitté en bons termes la dernière fois et la sachant rancunière je savais que cela n'allait pas passer comme une lettre à la poste. Mais si elle pouvait faire un effort ce serait sympa de sa part. La remarque que je lui fis dans un premier temps eut un effet boomerang ce qui m'amusa profondément et m'amena évidemment à répondre sans vraiment réfléchir aux conséquences de mes paroles. Du Jamie quoi. "Non moi je profite du bon temps. A vingt-six ans c'est normal... à vingt-huit ans par contre.. c'est un peu inquiétant." dit-je en terminant en murmurant et en la regardant de bas en haut. C'était vache. Elle était plutôt bien conservée, mais elle m'agaçait et cela depuis qu'on était petite. Par chance elle ne s'attarda pas sur mon ventre ce qui me rassura. Parce que je ne l'ai peut-être pas dit, mais le comble en plus de mon exil est le fait que je sois enceinte. Bon d'accord de quelques mois... Deux mois. Je ne crois pas que ça se voit encore et je ne sais pas ce que je veux en faire. Un véritable problème dont je ne veux parler à personne et encore moins à Olivia. Déjà parce que nous ne sommes pas proches alors je ne vois pas l'intérêt de me faire descendre pour ça... ce serait même lui apporter sur un plateau d'argent le coup de grâce. Deuxio parce qu'elle a perdu un enfant et même si je suis une salope je ne vois pas l'intérêt de retourner le couteau dans la plaie.... Compatissante? Moi? Non réaliste. Revenons aux faits. Elle n'était pas contente de me voir ça se voyait... que ce soit dans sa posture, dans ses paroles, non elle m'appréciait pourtant il fallait qu'elle accepte l'idée que je dorme chez elle. "Oui je sais, mais quand ta mère a su que je prenais quelques jours de congés" Merci maman pour le mensonge, grâce à elle toute la famille pensait que j'avais une vie merveilleuse. "elle m'a comment dire supplié pour que je vienne t'aider! Elle avait peut-être peur que tu sois submergée par tant de bonheur. En parlant de bonheur il est où le.. tu sais... celui qui... le gars... le marié? Enfin futur on ne sait jamais ce qui peut arriver!" Mais pourquoi, pourquoi je venais de dire ça! Ah bah c'est sûr que si je continue dans cette voie là je vais très vite devoir déguerpir. C'était elle aussi avec sa prétention. Madame perfection! Tiens voilà qu'elle l'appelait voyons voir si monsieur était de la même graine.

Je crois qu'il y a que la famille Cassidy qui puisse vivre la même histoire quelques années plus tard. A l'arrivée de son fiancé, je ne pu m'empêcher de rire nerveusement. Oh mon dieu. Oh my fucking god! Anthony Bishop. ça faisait une éternité que je ne l'avais pas vu. Comment avait-elle réussi à le choper. C'est pas possible il y a si peu de mecs en Californie pour qu'elle décide se marier avec Tony. Non je rêve. Dans quelle situation je venais de me mettre. étais-ce vraiment une bonne idée de venir. Même à son mariage vous imaginez? En y repensant j'ai bien fait de venir maintenant. Comment percer l'abcès avant de le découvrir. Lorsqu'il prit la parole je me sentis obligé de lui répondre. "un tout petit peu!" dis-je avec une pointe d'humour et le geste. Il renchérit, je fis de même en acquiesçant. J'oublia pendant un petit instant la présence même de ma cousine. Le fait de voir Anthony ici, futur marié d'Olivia me perturbait quelque peu même si en soit je trouvais la situation très drôle. Au moins on étaient quittes. En quelque sorte. C'est pas la même chose, mais si on fait un effort. Ne pouvant m'empêcher de le regarder, ce fut évidemment ma cousine et sa grande délicatesse qui me rappela à la raison. "Je crois que je vais de voir le dire quoi que la situation est sacrément drôle. Mais vu que mon petit Tony à l'air sacrément gêné je vais pas te laisser dans la panade!" dit-je en lui tapotant l'épaule. Puis je regarde ma cousine droit dans les yeux. En personne correcte je devrais le dire subtilement, pour qu'elle avale la pilule etc.. Puis ce serait la meilleure des solutions si je veux dormir chez elle ce soir, au moins. ".. C'est mon ex!" dis-je avec le plus grand tact du monde. Je crois qu'un jour il faudrait que je suive la théorie de je ne sais plus qui, qui disait de tourner sept fois la langue avant de parler ou encore de compter jusqu'à cinq dans la tête avant de sortir un mot. Non franchement je devrais vraiment suivre ses théories. Sachant que ça allait exploser dans la minute qui suivait je m'adressa tout doucement à Anthony. "je suis désolée!" Et je le suis. Pour lui.

Debout face aux deux jeunes femmes, il avait l’espoir vain de se réveiller. Avec un peu de chance, ce n’était qu’un mauvais cauchemar. Oui voilà, ça devait être ça. Ce n’était pas possible que ça soit la réalité. La main dans sa poche, pinça sa cuisse, d’abord doucement puis voyant qu’il ne se réveilla pas, il serra un peu plus fort, jusqu’au point où il fallait être réaliste : il était mal. Très mal. Et meeeeeeeeeerde. Fut quelque chose qu’il pensa très fort. Il ne comprenait pas pourquoi ce genre de chose lui arrivait. Et il n’avait pas touché le fond, loin de là, il pensa qu’il ne pouvait pas être plus mal quand sa chère & tendre lui demanda ce qu’il se passait, indiquant qu’elle n’avait aucune idée de la relation de Jamie & lui. Il aurait donc pu se la fermer & avoir une chance de voir le lever de soleil de demain mais, il avait fallu qu’il ouvre sa grande gueule. Bien sûr. Maintenant face à Olivia, il pria pour que sa cousine se taise, qu’elle lui donne au moins la chance de dire lui ce qu’il se passait. Anthony espérait que si ça venait de lui, les choses se passeraient mieux pour son cas mais, la vérité était qu’il n’avait aucune envie de lui dire que sa cousine était son ex, parce qu’au vu de son comportement face à cette dernière, elles ne s’appréciaient guère, et la vérité n’allait rien n’arranger. Malheureusement, le tact de Jamie fut parfaitement …  merdique. Il fallait le dire. Pas besoin d’être poli. Il fallait voir les choses en face. Il était foutu. Pendant quelques secondes il envisagea de prendre ses clés de voiture et de rouler jusqu’à chez son meilleur ami, histoire d’éviter la confrontation. Mais, ce n’était pas la meilleure idée, et il le savait. Fermant les yeux après l’annonce avec tant de délicatesse de Jamie, il soupira lentement, espérant l’impossible : qu’Olivia n’en fasse pas trop. Il pu s’empêcher de sourire en coin quand l’avocate lui dit qu’elle était désolée. C’était en y repensant une mauvaise idée de sourire mais, il savait qu’il allait devoir affronter une Olivia plus que remontée. Il accueilli donc l’encouragement avec un peu de plaisir. Son regard dans celui de sa fiancée, il prit la parole, pour tenter de désamorcer la situation. “Voilà, ça. Je pensais que tu savais …” Il n’y avait jamais rien eu de particulièrement sérieux entre Jamie & lui, enfin de son côté. Cela avait toujours été sans prise de tête, la jeune femme avait un sale caractère et il le savait mais, il n’en avait rien eu à faire. Il ne cherchait pas une relation sérieuse à l’époque, tout ce qu’il voulait c’était passer un peu de bon temps en dehors des cours, il n’était pas vraiment aller plus loin, et puis Jamie le faisait plus rire qu’autre chose quand elle se comportait comme une … garce, il fallait dire les choses comme elles étaient après tout. “Mais apparemment, tu n’étais pas au courant de ce détail.” Détail. Ce n’était probablement pas comme ça qu’Olivia voyait les choses. D'ailleurs, comment aurait-elle pu savoir ? Même lui n'avait pas fait le rapprochement entre les deux jeunes femmes. Il avait rompu avec la cadette quelques semaines avant de rencontrer sa fiancée. Il aurait dû faire le rapprochement. Mais, il n’avait vu que Satan au départ et il lui avait fallu plusieurs mois avant de se rendre compte qu’il était totalement à côté de la plaque. Voilà la raison qu’il voulait utiliser pour sa défense. Très mauvais choix. D’ailleurs il valait mieux qu’il évite de s’engager dans la conversation où il devrait lui dire quand est-ce qu’il était sorti avec sa cousine. “Je dois préparer le canapé ou …” Mon cercueil. mais, il se dit qu’il valait mieux qu’il se la ferme plutôt que commencer à jouer les grande gueule. Il était temps qu’il se taise & espère que la jeune femme n’allait pas pêter un cable comme il l’aurait probablement fait à sa place s’il venait d’apprendre une nouvelle pareille. Car oui, monsieur & madame étaient ce qu’on pouvait appeler : jaloux.

Les comportements de Jamie et d'Anthony n'ont absolument rien de rassurant. Attendant patiemment -ou pas- que l'une de ces deux personnes ne daigne ouvrir la bouche, et lui expliquer ce qu'elle est apparemment la seule à ne pas comprendre, plusieurs idées lui passent par la tête. Improbables et absolument sans sens, certes, mais elle a bien du mal à imaginer le pourquoi du comment ils ont l'air de ne pas être de parfaits inconnus. Le fait que Jamie acquiesce lorsque le jeune homme déclare se trouver dans une position délicate la perd encore un peu plus ; elle les presse alors du regard de cracher le morceau une fois. C'est la cadette qui prend finalement la parole, et le moins que l'on puisse dire, c'est que son annonce a l'effet d'une bombe. Abasourdie par la nouvelle qu'elle vient d'entre, la bouche d'Olivia s'entrouvre. Croyant d'abord à l'une des innombrables blagues non amusantes de sa cousines, elle hausse d'abord un sourcil, et plisse les lèvres avant de hocher la tête, l'air de dire « oui, bien sûr. » Mais lorsqu'elle s'apprête à demander la vérité, elle se rend compte du malaise qu'a provoqué la révélation de Jamie, et a alors un mouvement de recul. Elle les regarde tour à tour, peut-être qu'après tout, ils jouent parfaitement bien la comédie, et que ce petit manège n'est destiné qu'à jouer avec ses nerfs. Pourquoi ? Aucune idée, mais à ce moment toute hypothèse qui ne serait pas ce qu'elle vient d'entendre lui paraît plus plausible. Mais elle a bien entendu, ses craintes sont confirmées lorsqu’Anthony confirme, non sans peine, les dires de l'avocate. Sans rien répondre, elle les regarde tour à tour, s'assurant une dernière fois que tout ceci n'est pas un canular. Abasourdie, absolument stupéfaite, elle reste bouche bée face à une telle annonce. Elle était à des années lumières de s'imaginer que ce genre de choses pouvaient arriver, dans la vraie vie tout du moins. En effet, la situation présente ressemble fortement au scénario d'une série télévisée qui passerait sur ABC Family. Elle ne saurait à ce moment-là dire si c'est le fait d'apprendre que son futur époux et sa cousine ont un jour formé un couple, ou l'air satisfait de Jamie qui l'énerve le plus. Ou bien le sourire d'Anthony quand la cousine diabolique s'adresse à lui, murmurant quelque chose qui de là où elle est n'est pas audible. Elle décide d'ignorer  le geste, cela fera probablement plaisir à Jamie, satisfaction qu'elle est encore moins prête à lui donner. Reportant son regard sur Tony, elle prend enfin la parole. « Tu pensais que je savais que ma cousine qui habite à l'autre bout du pays, était... Sortie avec mon fiancé. » Son ton n'est pas interrogatif -mais froid-, c'est bel et bien une affirmation. Elle fait d'ailleurs un travail considérable sur elle-même afin de ne pas s'emporter, du moins pas de suite. Même comme elle a répété à haute voix le fait qu'ils soient sortis ensemble, elle a toujours un peu de mal à y croire, pire encore, à l'admettre. « Vous deux... Incroyable. » Elle les pointe du doigt tour à tour, comme pour chercher l'erreur dans l'équation. « Non, je n'étais pas au courant de ce « détail », mais merci beaucoup de m'en informer, je me sens mieux maintenant. »  Donc ils sont sortis ensemble. Pour de vrai. L'information ne semble pas vouloir faire son chemin dans son cerveau, elle bout désormais de l'intérieur. Se passant la main sur le front, elle a réellement l'impression de s'être prise une baffe en pleine figure.   Je dois préparer le canapé ou  En parlant de baffe, elle se dit que certaines se perdent. La sonnerie de l'entrée retentit une nouvelle fois, elle fusille Anthony du regard pour simple réponse avant de se retourner, d'ouvrir pour cette fois-ci faire face au livreur de pizza. Livreur qu'elle ne prend ni la peine de saluer ni de remercier, elle se contente de prendre la commande, et de lui -quasiment- arracher la nourriture des mains. « Gardez la monnaie. » Et une porte de claquée, une. Elle la dépose sur le meuble, et se rapproche de nouveau d'eux. Elle se retient de les assommer de questions, notamment celle de savoir quand est-ce que l'improbable s'est passé, elle garde cela pour plus tard. Ignorant délibérément Anthony, Olivia tourne la tête vers Jamie. « Toi. C'est comme si tu avais été créée pour foutre la merde partout où tu passes. Maintenant, qu'est ce que tu fais réellement chez  moi ? Je veux dire à part vouloir essayer de me pourrir la vie, encore. » Faisant référence au fait qu'elle ait couché avec son petit-ami de l'époque alors qu'ils étaient encore ensemble, certes au bord de la rupture mais ensemble, elle ne lâche pas sa cousine du regard. Certes la situation est différente, et la coïncidence malheureuse bien que personne n'en soit réellement fautif, mais elle ne peut s'empêcher de faire le lien avec le passé.

Spoiler:

La situation était comique. Fallait le dire. En ce moment-même, et même si je savais que n'était pas dans la meilleure des positions, du tout. J'étais bien contente d'avoir choisi ma cousine pour la question de l'hébergement. Au moins j'étais sûre de ne pas m'ennuyer avec ses côtés. Bien que je ne m'attendais pas à retrouver mon ex en tant que fiancé d'Olivia, je trouvais la situation cocasse. Suite à mon annonce des plus directe je fus surprise de la ténacité d'Olivia,. Bien qu'en y repensant après ce qu'elle avait pu vivre, tout cela ne devait être en soi qu'une broutille. Pourtant on pouvait remarquer dans son regard un certain agacement. était-ce parce que, naturellement, je m'étais rapproché de Tony. En même temps je n'allais pas le fuir. Notre relation avait toujours été honnête. On s'amusait plus que l'on s'aimait. Certes j'étais attaché à lui mais plus comme un grand ami que comme le grand amour. En y repensant Tony s'était vite "remis" de notre séparation... Mais attends... en y réfléchissant et en calculant, ce qui n'est vraiment pas mon fort étant donné que cela m'oblige à réfléchir... mais passons... La femme avec qu'il est sorti après moi ne peut être que... Oh non! C'est encore plus amusant que ce que je croyais... quoi qu'un peu vexant, il aurait pu taper plus haut au lieu de se rabattre sur une personne tel qu'Olivia. Elle est gentille hein... Je veux dire c'est une personne adorable, avenante, toujours souriante... Elle aurait pu frôler la perfection, oui je peux être gentille et faire des compliments quand je le veux, si elle n'avait pas été aussi agaçante. Franchement... elle devait arrêter de répéter et répéter que Tony et moi avions été ensemble. Eh oui, ma petite, il n'a pas toujours été à la botte de quelqu'un. C'est vrai quoi... à voir le comportement de Tony, j'avais cette drôle d''impression d'avoir laissé il y a quelques années à Chien de chasse et de retrouver à caniche à sa maman. Je confirme cela n'a clairement aucun rapport mais la sensation est là. "Bah si tu te sens mieux c'est le principal non?" dis-je avec mon éternel et foutu sourire. Pensant qu'elle allait de nouveau riposter je fus sauver par le gong -et ceci n'est pas un drôle de jeu de mot- je fus vraiment sauvé par la sonnette de la porte d'entrée, annonçant certainement le livreur de pizza, le véritable cette fois-ci. Pensant que les tensions allaient un minimum s'apaiser, s'estomper suite à cette interruption gustative... Ce ne fut malheureusement pour nous, j'entends bien par nous: Tony et moi, pas le cas. Tiens j'ai parlé trop vite, il eu la chance d'être ignoré. Moi par contre je fus encore une fois la cible de ses plaintes. Pourquoi cela m'étonnait encore franchement? Olivia avait toujours fonctionné comme ça. Et comme toujours je répondais à ses remarques. "Oui enfin techniquement, je suis sortie avec lui avant toi! C'est donc mon ex! et c'est donc toi qui fout la merde en faisant les piques-assiettes en te mariant avec lui... Après je dis ça je dis rien!" Devais-je, étais-je vraiment obligé de souligner de nouveau ce point? J'aurais, je le sais, dû m'abstenir à ce moment-là et lui inventer un nouveau mensonge. Mais elle m'énervait à toujours rejeter la faute sur les autres. Bien que je l'avoue je ne suis pas généralement pas toute blanche dans ce genre de situation, Olivia avait toujours cette tendance de pointer le doigt sur moi à chaque malheur apparentant à sa vie. Certes je suis souvent la cause... Mais c'est à se demander qui est la plus âgée de nous deux... Remarquant l'insistance de son regard je compris que je devais trouver une tout autre réponse si je ne voulais vraiment pas dormir sur le trottoir ce soir... Que pouvais-je inventer en si peu de temps... Reprendre l'idée du mariage pourrait être intéressant mais je doute que je puisse la convaincre avec ça... Enjoliver la vérité? Il faudra que je l'embellisse bien alors... "Eh bien voilà... j'ai eu une affaire difficile et comment dire... j'ai eu besoin de changer d'air. De prendre un peu de temps pour moi, de profiter de la famille... C'est à ce moment-là que ta mère a appelé et j'ai pensé que c'était le bon moment!" Je pris la décision de prendre un ton plus sérieux, plus solennel. Je chercha le regard de Tony pour recevoir un peu de compassion de sa part. Certes ce n'était pas joli-joli, mais je n'étais pas une avocate pour rien, toujours utiliser les témoins à bon escient. Heureusement pour moi je connaissais assez Olivia pour qu'elle ne lise pas le journal ou encore qu'elle regarde les grandes chaînes sinon... j'étais foutue. Enfin vu son comportement en mon égard je me doute qu'elle était au courant...

Le pire dans tout ça ? Il s’y prenait comme un pied, c’était à se demander s’il ne voulait pas que sa fiancée le pousse à dormir sur le canapé, ou qu’elle lui fasse une crise de jalousie. Et il savait qu’il s’y prenait mal, mais c’était comme si son cerveau était passé sur un mode alternatif, où il avait pour rôle de dire le plus de connerie à la minute. On pouvait dire qu’il était sur le point de battre des records avec cette discussion. Il voulait éviter une crise, et une dispute entre les deux cousines, même si cela semblait parfaitement impossible. Ce soir, il voulait juste manger une pizza tranquille avec Olivia dans leur nouvelle maison & se coucher à une heure décente, la journée avait été longue & il ne se sentait pas d’attaque à passer les prochaines heures à se défendre. Pourquoi aurait-il besoin de se défendre d’ailleurs ? Ce n’était pas comme s’il avait trompé sa fiancée … Non. Il était juste sorti avec sa cousine, avant même qu’il se soit rencontré. Son seul tort avait été d’être un peu mou du cerveau et de ne pas se rendre compte qu’il s’agissait de sa cousine. Enfin, s’il disait ça, c’était plus pour se convaincre qu’autre chose, car s’il avait appris qu’Olivia était sorti avec son cousin, il aurait également fait une scène. La jalousie est un villain défaut … Et c’était quelque chose qu’il était tout les deux. Son cerveau capable d’habitude de prendre des décisions importantes en moins d’une seconde, semblait parfaitement incapable de faire quoi que ce soit à cet instant précis. Dire qu’il pataugeait dans la semoule été un euphémisme. Durant ce temps, les choses ne s’arrangeait guère entre les deux cousines, Olivia ignorait fermement Tony, comme s’il avait disparu, pouf, évaporé dans la nature, et préférait s’acharner sur sa cousine. Enfin s’acharnait, il ne savait pas qu’elle était l’histoire entre les deux cousines, d’ailleurs il ne tenait pas vraiment à la connaître ce soir mais, connaissant Jamie, il était probable qu’elle l’ai mérité. La pizza fit son arrivée, et l’espoir qu’elle apporte une paix temporaire disparu tout aussi rapidement que la vitesse à laquelle la porte se referma au nez du livreur. Et pendant qu’Olivia était prête à se jeter à la gorge de sa cousine, lui restait derrière, se demandant pourquoi ce genre de chose lui arrivait à lui … Avait-il énervé une quelconque entité supérieure ? Et si oui, comment diable avait-il fait pour le faire ? L’idée de s’eclipser discrétement pour aller boire un verre de gin lui traversa l’esprit, de toute façon vu comment c’était parti, il avait le temps de mourir trois ou quatre fois avant que sa fiancée ne décide de s’occuper de ça elle-même. Alors qu’il allait faire un pas en arrière, il entendit sa chère ex s’exprimer avec une délicatesse qui lui était propre, affirmant que si quelqu’un cherchait à foutre la merde, ce n’était pas elle mais, Olivia car après tout, c’était elle qui était sorti avec son ex et pas l’inverse. Ce fut ce qui le ramena sur Terre. Au lieu de s’éloigner, il se rapprocha de celle avec qui il partageait sa vie depuis cinq and. Elle pouvait lui en vouloir autant qu’elle voulait, il n’avait pas la possibilitée d’aller dans le passé pour changer les choses. “Jamie, si tu veux avoir la moindre chance de ne pas te retrouver à la porte, il serait préférable que tu changes de technique d’approche.” Il l’avait toujours apprécié mais, s’en prendre à la femme qu’il aimait n’était pas la meilleure chose à faire. Car s’il devait choisir entre elles, son choix serait vite fait & elle se retrouvait en moins d’une seconde à la porte. Il l’avertissait également en tant qu’ami, même s’il pouvait difficilement se qualifier d’amis vu qu’ils ne s’étaient plus parlé après leur rupture. Puis, laissant le temps à cette dernière de se rattraper comme elle pouvait, il se tourna vers Olivia qui continuait à l’ignorer royalement. “Ollie. Je te connais, tu ne dois pas spécialement m’apprécier à cet instant précis. Et je peux comprendre. Si tu dois détester l’un de nous deux pour ça, ça désignant le fait qu’ils étaient sortis ensemble tu peux me détester moi. Si tu veux la détester pour autre chose, ça ne me regarde pas. Il ne prenait en aucun cas la défense de Jamie, d’un parce qu’il préférait être en bon terme avec la femme avec qui il avait prévu de passer le reste de sa vie, plutôt qu’avec son ex qu’il n’avait pas vu depuis pratiquement six ans. Et puis parce qu’il n’y avait pas à défendre qui que ce soit. C’était une simple coïncidence. Mais, avant qu’on démarre la troisième guerre mondiale, il faut que tu saches, que ça n’a jamais été sérieux entre nous deux. Ce n’est pas avec elle que j’habite, et ce n’est pas elle qui porte une bague de fiancaille …” Ou si elle en portait une, ce n’était pas lui qui lui avait offerte. Il voulait vraiment qu’elle comprenne qu’il ne servait à rien d’en faire une montagne, ou tout du moins qu’elle lui fasse la gueule, parce qu’au final sa relation avec Jamie consistait plus en des friends with benefits, même s’il n’allait pas lui dire comme ça, il n’était pas fou, alors qu’il était vraiment tombé amoureux de celle qu’il avait adoré appeler Satan. Cependant, s’il était doué avec un scalpel, il était bien incapable de se débrouiller avec les mots ce soir, la journée avait été longue & une partie de son cerveau était parti prendre une pause. Il n'avait pas osé dire qu'elle avait été aussi celle avec qui il avait eu un enfant, ne voulant pas rouvrir une blessure si récemment cicatrisé.

Le regard toujours aussi fermé, les bras croisés et serrés sur sa poitrine et les yeux rivés sur la brunette, la jeune femme ne saurait dire ce qui l'agace le plus à ce moment-là. Déjà fortement énervée par la nouvelle qu'elle vient d'apprendre, le fait que sa chère cousine semble s'amuser de la situation la fait intérieurement rager. Son éternel sourire et ses manières provocatrices lui donnent l'irrépressible envie de la prendre par les cheveux, de lui dire ses quatre vérités et plus encore, de lui remettre sa valise en main, avant de lui claquer la porte au nez comme elle vient de le faire avec le livreur. Pauvre livreur  qui n'a d'ailleurs rien demandé à personne. Si ses pensées n'étaient pas déjà bien occupées, elle s'en serait peut-être un peu voulu d'avoir passé ses nerfs sur lui, mais il n'en est rien à cet instant. De plus, il a eu droit à un joli pourboire, pas de quoi se plaindre, donc. La patience n'a jamais fait partie de ses traits de caractère, et si certains diront qu'elle est en train de perdre son sang froid, elle, se trouve pour le moment particulièrement clémente. Sanguine de nature, l'envie de l'incendier sévèrement est  à son paroxysme et pourtant elle reste calme -en façade-, faisant mine de ne pas être totalement atteinte par ses paroles. Ainsi, elle ne relève pas les multiples remarques puériles de Jamie -cela lui ferait gaspiller de la salive pour rien-, jusqu'à ce qu'elle ouvre à nouveau la bouche, déblatérant  la connerie de trop. Elle détourne instantanément son regard exaspéré sur Anthony, alors que ses lèvres brûlent d'envie de lui lancer un « après l'avoir connu, c'est moi que tu appelles Satan ? », mais se rappelle brusquement qu'elle l'ignorait jusque là, et qu'elle compte bien continuer dans cette voie-là. Il aurait certainement préféré qu'elle s'énerve contre lui, plutôt que de faire comme s'il n'est pas là ; raison de plus pour ne pas aller dans son sens. A la guerre comme à la guerre. Hmm. « Ne dis donc rien, ça t'évitera de te ridiculiser un peu plus. Et éventuellement de te retrouver sdf. » Elle a beau connaître sa cousine, elle ne doute pas du fait qu'elle ne cessera jamais de la surprendre, dans le mauvais sens du terme. Oui, elle a beau connaître son fonctionnement, elle ne comprend pas comment cette dernière peut se permettre de lui manquer de respect dans sa propre maison, après avoir débarqué comme une fleur. « Et ce n'est pas une menace, c'est une promesse... » Alors que la délicieuse odeur de la pizza se répand dans l'entrée, elle grimace, cette dernière ne lui évoquant désormais que le dégoût, la faim ayant laissé place à l'amertume. « … Tu me connais. » Un faux sourire sur les lèvres, on dirait qu'elle défit Jamie du regard. Histoire de lui rappeler qu'elle peut, tout autant qu'elle, jouer les garces. Et que la plupart des cartes sont en sa faveur. Il semblerait que la relation passée, aussi difficile soit-elle à imaginer pour Olivia, ne soit qu'une histoire de plus qui vienne s'ajouter à la relation déjà orageuse des deux jeune femmes. C'est ce moment là que le jeune homme a choisi pour intervenir, venant appuyer ses propos comme elle le souhaite sans pour autant le lui faire comprendre. Peut-être n'en a-t-elle pas besoin. Et contre toute attente, cette intervention parvient à faire réagir l'intéressée, qui paraît soudainement moins moqueuse. Elle l'aurait presque prise au sérieux, si elle n'avait pas été... Elle. Sceptique, elle plisse les lèvre à l'explication – certes moins bancale que ce qu'elle a pu donner avant – quant à sa présence, et se retient de lever les yeux au ciel lorsqu'elle parle de « profiter de la famille ». Elle ne répond néanmoins rien, ne sachant tout bonnement pas quoi lui dire, n'ayant aucune envie de compatir à sa situation, quelle qu'elle soit. Ayant décidé d'ignorer Tony, elle ouvre grands les yeux lorsqu'il s'adresse directement à elle, l'obligeant plus ou moins à le regarder dans les yeux, contre son gré. Elle soupire, forcée d'admettre que tout ce qu'il dit est vrai, qu'il a raison sur toute la ligne, et ce malgré le fait qu'elle n'ait toujours pas digéré le fait qu'ils aient été ensemble. Déjà soulagée par le fait d'entendre que leur relation n'était pas sérieuse, au moins sa présence ne relèverait d'absolument aucune ambiguïté, et elle, n'aurait aucune raison d'être jalouse. Ce qui ne l'empêcherait pas forcément de l'être, mais passons. Elle baisse le regard vers sa bague, avant de fermer les yeux pendant deux secondes, et de se passer la main sur le front. Elle s'avance vers Jamie, s'apprêtant à prononcer des mots qui lui donnent l'impression de s'écorcher la bouche. « Tu as de la chance qu'Anthony soit là, ironiquement. Ecoute, Je suis fatiguée. » Physiquement pas tellement, son moral semble un peu plus atteint cependant.  « Alors, tu peux avoir le canapé, pour ce soir. » Elle aurait pu lui proposer l'une des chambres d'amis de l'étage, mais, non. « Demain je veux savoir ce que tu fais ici. A Orange, je veux dire. Et je voudrai la vérité. C'est ça, ou tu te démerdes pour la suite. Je t'en prie. » Elle repose ensuite son regard sur Anthony, regard qui se veut beaucoup moins dur à son égard, mais pas complètement sympathique pour autant.  Elle a beau se répéter qu'au final, ce qui arrive n'est de la faute de personne, elle n'arrive pas à s'y faire. « C'est par là. » Elle n'ajoute rien de plus et tourne les talons en prenant la direction du séjour, incitant Jamie à la suivre.

Oh que oui que je te connais t'inquiète pas Olivia. Qu'est ce qu'elle pouvait m'énerver avec son air de fausse gentille. En quoi je me ridiculisais franchement? Suis-je trop bête pour ne pas le voir ou c'est à elle qui manque un grain. Bizarrement et même si je sais que je suis une tête à claque, je pensais tout ce que je disais et désolée de le lui apprendre que je m'étais déjà tapé son mec. En même temps cela faisait des années et c'est elle qui était clairement en train de faire une crise de jalousie alors que franchement je lui avais pas sauté dessus c'était même lui qui avait fait la boulette. Certes la situation aurait été drôlement amusante s'il n'avait rien dit, mais évidemment Tony avait ce besoin perpétuel de dire toute la vérité, tous les moindres détails. Ah bah c'est sûr que pour ça il m'avait pas manqué le jeune homme et c'est d'ailleurs pour cela que cette phrase ne pu s'empêcher de sortir de ma bouche et d'être dite: "Oui et puis ça m'aurait fait mal! Pas que j'aime pas votre vie mais... On a pas la même conception de... oh vous savez... la vie quotidienne." Me marier avec Anthony Bishop? Bah j'aurais pas touché le fond mais presque. Non mais il est gentil là n'est pas le problème, mais non. Non. cela aurait pas collé... jamais, on est trop différents et puis ce n'est pas comme s'il avait essayé de me connaître... Vous me direz je n'ai pas trop fait d'efforts non plus. Enfin bref j'étais dans une bonne galère et apparemment mon petit discours n'avait pas suffit à endormir la dame de maison. Bien qu'elle me sortit des phrases à dormir debout comme un pauvre: "je suis fatiguée" oui bon ça va je ne suis que ta cousine pas un tyran. elle accepta l'idée de m'héberger une nuit. étrangement je n'avais pas envie de la remercier vu comme je venais d'être traité, mais en même temps faire la fine bouche alors que j'étais à la limite de dormir dehors n'était pas le meilleur comportement à adopter non plus. Je prit donc sur moi-même leur adressa un bref sourire que ce soit à l'un ou à l'autre et leur dit: "Merci c'est gentil." Je n'eut même pas le temps de terminer ma phrase qu'elle se lança dans une grande tirade comme quoi je lui devais la vérité et patati et patata... C'est bon Olivia tu n'es pas ma mère... Vous savez quoi? J'eu une furieuse envie de la claquer. Mais violent , mais je ne peux pas parce que je suis enceinte, alors je ne sais pas si c'est les hormones ou quoi mais franchement fallait qu'elle arrête. Elle pensait que vu notre relation j'allais lui dire la vérité plutôt crever dans un fossé. De plus ses derniers mots me fit bouillir. "Laisse-moi te dire merci avant de dire je t'en prie. Je connais la politesse Olivia rappelle-toi qu'on vient de la même famille!" dis-je doucement et calmement. étrangement cela arrivait peu souvent que je lui parle sur ce ton, d'habitude cela commençait par des vacheries puis une engueulade et ça se terminait... pff je m'en rappelle même plus. Elle me demande de la suivre dans son séjour, je crois, et c'est à ce moment-là que je déclare: "Et une nuit suffira je me débrouillerai pour après. Je te remercie déjà pour cette nuit ça va me permettre de me retourner et de trouver un autre plan pour demain." Je ne pouvais pas faire plus clair. Parler de moi? A Olivia c'était plus une blague qu'autre chose, étant donné que madame parfaite ne comprendrait jamais ma position. Elle a toujours été dans son monde et le mien fut toujours à l'opposé du sien. Je ne peux la blâmer pour ça et comme elle avait fait clairement comprendre qu'elle ne voulait pas que je m'immisce dedans ou que j'y sois observatrice pendant un petit bout de temps... Rester juste une nuit chez elle était la bonne solution ça allait me permettre au moins de me reposer. Je crois que c'est ce qu'il faut faire quand on est enceinte faut se... Ouch... j'avais oublié ça. Les vertiges. Je commençais à être en manque. Je ne pouvais pas choisir mieux moment pour faire un début de crise. Bon de ce que je me rappelle Tony est médecin il faut donc que je l'évite ou du moins que je m'écarte. Voilà que ça me reprenait. Obligé de serrer les poings il fallait que je fasse quelque chose et immédiatement. "Euh... je ne veux pas paraître chiante... mais... je crois que le voyage m'a pas fait du bien je suis un peu... barbouillée... tu as des toilettes non?" dis-je sans grande conviction. Ma vision se brouillait. Je commençais à avoir terriblement chaud. Vraiment maintenant? Il fallait que je me calme que je pense à autre chose. Mais quoi? Allez Jamie tu sais que tu peux le faire.... Il t'avait appris comment faire... Je pose mon dos délicatement et discrètement sur le mur espérant que mes bouffées de chaleur ne se remarquent pas. Combien de chance j'avais? Zéro ah bah c'est sûr, ça m'étonne pas vu la malchance qui s'abattait sur moi en ce moment. Bon arrête de te faire des blagues, arrête de faire l'enfant cela ne va rien arranger à la situation. Il fallait que je me sorte de ce merdier sans qu'en plus Olivia me traite de droguée. "Je crois que j'ai mangé un truc de pas frais dans l'avion!" dis-je en mettant ma main sur la bouche. Feindre des nausées? Cela ne va pas être trop difficile vu mon début de grossesse qui me faisait vomir en moyenne trois fois par jour ces derniers jours.

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