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 Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”

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MessageSujet: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyLun 2 Sep - 22:36




Aaron & Riley
Love is a shadow, in the brightness it dies.

La vie continuait, c'était ce que tout le monde s'évertuait à répéter aux âmes perdues de ce monde. Qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire pour quelqu'un qui avait tout perdu, jusqu'à sa dignité? Vraiment pas grand chose, dans le fond. La vie continuait certes, mais au ralenti, sans saveur, sans une once de joie de vivre. Et les jours s'égrenaient sans but, limpides, douloureux, abstraits. Riley avait continué à avancer, avec une lenteur exaspérante, presque à reculons. Il n'avait plus envie de vivre, plus l'envie de respirer encore moins d'affronter ses peurs désormais trop asphyxiantes. Il n'avait plus jamais agi comme l'homme qu'il avait été un an auparavant. Gai, aimant, arrogant, un véritable clown qui s'amusait avec le monde entier et surtout lui même, tout cela était derrière lui. Daniels n'était que l'ombre d'un homme, quelqu'un de brisé, un fantôme à la recherche de son identité passée. Il avait perdu Candy. Puis Chelsea. Parce qu'il n'avait pas su agir pour les sauver, tétanisé par la peur et le traumatisme. Pour Riley, il était hors de question d'affronter ces souvenirs-là, il se sentait infiniment coupable de leur perte et il n'arrivait pas à vivre sans eux. Les jours passaient donc, mais rien n'y faisait. Sa mère restait à ses côtés, parfois des jours entiers, constatant que son regard était vide, que ses mots étaient creux, son sourire inexistant. Riley n'était plus. Ces jours là, il n'était rien qu'une coquille vide et le lendemain, il oubliait même pourquoi la veille il était ainsi. Il oubliait même qu'il avait eu une soeur à un moment donné de sa vie. Il devenait quelqu'un d'autre, une âme souriante, une ombre de lui même mais au moins, il riait et pouvait aller travailler, à condition que sa mère l'emmène et lui fasse éviter les lignes de transport en commun des environs, ce qui pouvait rallonger considérablement le temps de route, assurément. Mais c'était l'unique façon pour éviter une de ses crises, il était souvent bien impossible de le calmer et il s'était déjà brisé le poignet lors d'une de ses crises de déni, quelques semaines plus tôt. Il commençait tout juste à retrouver l'usage de toute sa main sans ressentir une quelconque douleur, au fond, c'était un miracle.

Un jour de plus sur cette Terre. Le déni. Toujours ce fameux déni qui lui tenait le ventre alors que sa mère lui lançait un dernier coucou de la voiture. Riley se rendait bien souvent au groupe de soutien désormais, même si parfois, il oubliait même la raison de sa venue ou bien s'il ne pouvait pas entrer dans la bâtisse. Aujourd'hui était un de ces jours, l'un où il était tout bonnement tétanisé à l'idée de croiser le regard des gens. Riley préféra donc s'asseoir sur les marches du bâtiment, le regard coincé sur l'horizon bien fade devant lui. Encore une fois, il se remettait en question. Il pensait à tout ce qu'il avait raté, toutes les choses qu'il aurait pu faire différemment s'il en avait eu la force de caractère. Au fond, il se savait faible et surtout incapable d'accepter son destin, ce qu'il était réellement. Et ce n'était a priori, pas prêt de changer. Riley était vide, à nouveau, sans souvenir, vierge de toute douleur mais aussi de tout bonheur. Et dans ce genre de moments, la uniques instants qu'il arrivait à avoir en tête correspondaient à son adolescence, au lycée, à ces personnes qui avaient marqué sa vie. Bien souvent, ce n'était que des visages, pas plus que des ombres, lui noms lui échappaient, intentionnellement pour ne pas froisser sa carapace de virginité. Et Riley sourit, comme cela, sans véritable envie ou raison. Il était juste là, seul et cela lui suffisait. Il passa ses mains sur son visage, marqué par la fatigue et défroissa sa chemise après cela. Quand est-ce que son cauchemar s'arrêterait? Quand est-ce qu'il ouvrirait les yeux? Quand est-ce qu'il accepterait sa perte et ce qu'il était? Tout portait à croire qu'il était loin de se rendre compte de son état, ou bien tout bonnement de sa propre identité...

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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyMar 3 Sep - 19:10




We all want to grow with the seeds we will sow.

i see the walls, then see them fall. you break trough them all. i see you crawl, now you stand tall, grow and grox till tall. in storm we scream against the stream, our eyes waitering. jump into lakes, the surface breaks. we swim underwater and our mouths - in tune.


Bercé par le souffle du vent, ultime ami auquel il s'était attaché, un peu. Tortueux et torturé il allait là où il le désirait, parcourait chaque peau, désarçonnait chaque être d'une aisance déconcertante sans jamais n'en paraître gêné. Jamais. Il ébranlait ce qu'il voulait, ceux qu'il voulait, en remettait d'autres sur pieds par la simple force de sa volonté. Le sourire aux lèvres, alors, léger et infime - fait rare et dont personne n'était jamais témoin puisqu'il passait son temps seul - Aaron avançait les mains dans les poches dans les rues de Chino sans but précis. Il y avait bien longtemps qu'il n'en avait plus aucun. À errer dans les rues, vulgaire enveloppe corporelle qui depuis plusieurs années déjà semblait s'être dénuée de toute vie. La vie n'était pas à lui, la vie n'était plus. Ballotté au souffle du vent, oui. Il avait eu le temps d'apprendre à le connaître. Il avait eu le temps de l'apprendre, de l'aimer. Il n'en avait pas eu le choix. Si tout semblait lui échapper, le vent, lui, ne lui avait jamais appartenu. Pas un seul instant. Insaisissable. Il l'avait toujours été, les plus grands savants lui auraient conté mille et mille fois que jamais il n'aurait daigné les entendre. Il n'entendait que lui. Il n'écoutait que lui. À désirer posséder ce qui était hors de portée, aussi proche que lointain, aussi doucereux qu'amer. Riley était le vent.
Sans réellement savoir comment il y était parvenu Aaron s'était retrouvé devant les bâtiments d'un groupe de soutien. Alors que tout son subconscient lui hurlait d'y pénétrer il n'en fit rien. Il le voyait. Là-bas, au loin, presque aussi seul que lui. Il parcourut ainsi sa silhouette le regard indiscret, désireux aussi bien que cela ne soit un secret qu'il ne partageait qu'avec lui-même. Il pouvait reconnaître chaque expression, chaque geste, aussi effrayant cela puisse-t-il paraître de Riley. Il pouvait l'interpréter. Peut-être se trompait-il foncièrement sur sa personne mais jamais il ne s'en était réellement soucié. Sa réalité était bien plus douce que celle des autres, et il n'avait que faire de l'univers du monde qui l'entourait, des gens qui l'observaient. De tous, sauf d'un. Ils possédaient le même. Il en avait toujours été persuadé. À se chercher sous les ciels étoilés, se retrouver dans les leurs et se nourrir de stupidité. Ils n'avaient que ça. Une quête éternelle de ce qu'ils n'étaient et ne possédaient pas. Simonsen était conscient de posséder une seule et unique chose. Un amour lancinant, vivant et secret qui de ses doigts glaciaux avait oppressé son cœur il y a bien longtemps déjà. Sans que personne ne le sache. Personne n'était jamais au courant lorsque cela était à son sujet.
Ainsi quelques frissons presque aussi gelés se glissèrent au travers de son t-shirt, tels l'étendue d'un brouillard s'abattant sur les plaines au petit matin. Inspirant profondément, tiraillé de quelques sanglots étouffés il pencha sa tête quelques instants en arrière, pressant ses lèvres l'une contre l'autre après avoir fermé les yeux. Il pouvait le sentir. Il ne partirait pas. Pas maintenant, pas tout de suite. Ainsi se fraya un chemin en la proie facile qu'était Aaron une peur éternelle qui jamais ne le quittait, pas une seule seconde. Il avait peur de lui. Peur de ce qu'il représentait. Peur de ce qu'il pouvait lui infliger sans même se l'imaginer. Machinalement ses doigts se tendirent puis se détendirent à plusieurs reprises sans qu'il ne puisse rien y faire, conséquences directes de la nervosité contre laquelle jamais il ne parvenait à lutter. Il y avait ce cœur qu'il pouvait entendre en écho, retourner son corps entier dans un sens qui n'en avait pas, qui d'ailleurs n'en avait jamais. Pouvait-on réellement poser un raisonnement sur les sentiments ? La raison devait-elle, ne serait-ce que pouvait-elle donner son mot sur tant de puissance, tant de déraison ? Il n'y en avait aucune. Il avait perdu l'esprit à cause de cela. Cette barrière que jamais il n'avait su mettre. Puisqu'il n'était qu'une simple machine, qu'un simple corps victime de causes à effets, qu'un simple petit homme soumis à un amour sûrement trop grand pour lui. La démesure ne lui allait pas. Alors ce qu'il ressentait non plus.
Il rouvrit les yeux, battit des paupières. Un. Deux. Trois. Reprends toi. Quatre. Cinq. Six. Tout va mieux. Six petites secondes, infimes qu'il passa à retrouver Daniels de son regard vif. Inspirant profondément, il se redressa, avança en direction de Riley sans réellement savoir comment il y parvenait. Il n'y avait aucun raisonnement à poser, n'est-ce pas ? Ainsi esquissant un léger sourire, infime, les sourcils quelque peu froncés il parvint face à lui. Il demeura immobile plusieurs secondes devant les marches, soudainement repris de cette peur qui lui avait tiraillé le ventre quelques instants plutôt. Il croisa les bras, nerveusement, pressa la peau de son avant-bras entre son pouce et son index de cette même manière, le regard baissé et silencieux tandis qu'il tentait de modérer sa respiration et de retenir ses larmes. Si la seule chose qui le maintenait encore à la vie était son amour inconditionné pour cet homme, une des choses qui le faisaient plonger était aussi les souvenirs lui étant associé. Des cris. Des cris. Toujours des cris, il n'y avait que ça. Ainsi réprimant ses larmes, silencieuses, il se reprit pourtant, venant s'asseoir à ses côtés, tournant la tête de l'autre côté, toujours muet. Qu'aurait-il pu dire après tout ? Il y avait ce serpent vicieux qui se nourrissait de ses peurs, multiples et parfois stupides. Qui se nourrissait de Riley pour mieux le haïr. Pour mieux l'oublier. Le but même de ses thérapies était de vaincre que ses peurs. Il était sûrement sa plus grande. Mais quel combat devraient-ils mener au fond ?


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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyMer 4 Sep - 0:35




Aaron & Riley
Love is a shadow, in the brightness it dies.

Sa souffrance n'avait d'égale que sa peur. La peur extrême de ce qui lui était arrivé, de la fatalité qui semblait le poursuivre sans relâche depuis son adolescence. Ce souvenir, Riley s'en rappelait dans les moindres détails, ce moment avait marqué le point de départ de son traumatisme, de ce qu'il évitait par dessus tout depuis. Le bus. L'accident. Le visage de cet adolescent qui lui avait offert sa main pour lui offrir la sécurité tant désirée. Ce visage qu'il n'avait jamais pu oublier, ces traits qu'il avait chéris pendant des mois voire des années en silence et surtout en luttant contre ces fameuses pensées. Riley n'était pas l'un de ceux là, pas un rêveur, pas un défaitiste et certainement pas quelqu'un qui se retrouvait attiré par une image, infime image d'un autre homme. Il n'avait jamais réellement aimé, en tout cas, jamais sans se lasser véritablement. Daniels était l'instigateur de la souffrance, la pire qui fut, celle du rejet. Il finissait toujours par exclure les personnes qui entraient dans sa vie, par pur égoïsme ou simplement parce qu'il n'en avait que faire de ce qu'ils étaient et ce qu'ils désiraient. Riley était la souffrance, il l'avait en lui, la transmettait depuis des années. Il était devenu ce qu'il avait toujours refusé d'être: son père. Celui qui avait menti pendant près de vingt ans simplement pour conserver les apparences. Un menteur. Une coquille vide. Un homme sans espoir et sans rêve. Riley était à son image, façonné comme un robot sans envie ni émotion particulière. Des sensations, il n'en avait plus réellement eu de toute manière, pas depuis son adolescence et l'accident. Après cela, tout était devenu flou et indésirable. Tourmenté, Riley ne faisait que survoler sa vie, il n'était qu'un mirage, une illusion rocambolesque sans avenir et sans pied à terre. Un jour, les choses changeraient, probablement, ou bien il disparaîtrait définitivement et ce, sans aucun nuage de fumée tel l'homme invisible qu'il s'était évertué à être pendant trop longtemps. Sans espoir, sans attache, sans émotion, Riley ne pensait à strictement rien, perché sur ses marches. La douleur ne traversait plus son épine dorsale, rien que le vide et les conséquences d'un traumatisme à moitié calciné. Tout était flou, un rien devenait tout et vice versa. Riley n'était qu'une ombre, encore une fois et aussi étrange que cela pouvait paraître, il ne souhaitait pas évoluer. Il n'y avait aucun miracle qui s'appelait guérison, rien d'autre que ce fichu espoir qui annihilait toute espèce de volonté qui pouvait persister au fond de son âme.

Et au milieu de ce désert que constituait sa vie et son âme, une autre ombre le rejoignit. Une ombre discrète, angoissée, un être perdu au même titre que lui. Et Riley ne montra aucune once de réaction en remarquant qu'on lui faisait face, silencieux, immobile ou presque. Son regard était toujours dans le vague, inanimé, contemplant la vie sous toutes ses formes et constatant par définition qu'il ne ferait probablement plus jamais partie de ceux qui arrivaient à sentir et ressentir leur environnement ou tout ce qui pouvait leur arriver. Rien ne lui venait l'esprit, il ne tenait même plus à savoir qui osait lui tenir compagnie avec une discrétion aussi perturbante. L'ombre s'assit même à ses côtés, silencieuse, à peine palpable. Et Riley attendit ce moment précis pour tourner son regard noisette vers son invité. Bien évidemment, il le reconnut instantanément, peut être même l'avait il reconnu avant même d'apercevoir son visage. Il était toujours là quelque part, dans sa tête, dans son âme, être de diadème sans véritable identité. Le lycée lui revint à l'esprit, cette manière qu'il avait d'ignorer tout et tout le monde et une nostalgie profonde l'envahit alors qu'il plongeait son regard vide dans celui de son compatriote. Que faisait-il ici? Pourquoi s'asseoir à côté de lui? Ici? Le groupe de soutien. Son échappatoire, son unique allié désormais qu'il devenait fou, encore un peu plus chaque jour. Riley n'avait aucun mot à proférer, pas même une introduction en tête et pourtant, quelques mots lui échappèrent, doux, la voix cassée et revêche comme s'il n'avait pas parlé depuis des semaines voire des mois. "La fatalité a une drôle de façon de s'amuser. Elle aurait pu m'envoyer n'importe qui... Absolument n'importe qui et c'est ton visage qui débarque. Toi. Coïncidence hasardeuse ou jeu du destin?" Et un sourire. Parce qu'au fond, Riley conservait encore cet humour dévastateur, ce charisme qui l'avait tant aidé durant ses plus jeunes années. Une partie de lui était là, quelque part, cachée dans les ténèbres de ses souvenirs. Et ceux-ci avaient la ferme intention de perturber sa tranquillité puisque les yeux de Riley s'attardèrent sur les traits du visage d'Aaron. De la même manière que quelques années auparavant, aux portes de la mort, en proie à la peur et à la tétanie. Comme aujourd'hui, en réalité. Et probablement demain également. Pourtant, ses traits calmèrent la boule de nerfs qui s'était formée imperceptiblement au creux de son ventre. Comme si ce visage le sauvait une nouvelle fois, en silence, avec peur mais avec une détermination sans faille. Comme si Riley avait encore un quelconque espoir de s'éveiller à nouveau, redevenu lui même. Ce sourire naturel collé aux lèvres. Heureux.

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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyJeu 5 Sep - 20:30




We all want to grow with the seeds we will sow.

i see the walls, then see them fall. you break trough them all. i see you crawl, now you stand tall, grow and grox till tall. in storm we scream against the stream, our eyes waitering. jump into lakes, the surface breaks. we swim underwater and our mouths - in tune.


Il n'y avait que cela, rien d'autre que cela, qu'une étendue bleue aux amers infinis de solitude. Il la voyait là au loin lui sourire de son air mesquin, frivole et joueuse qui s'amusait de lui comme un enfant l'aurait fait de sa poupée. Sa seule folie était d'avoir été seul. À errer ainsi il avait fini par se perdre, illusions irréelles que jamais personne ne viendrait à lui puisque que jamais personne ne l'avait fait. Si la fatalité ne possédait plus ce goût acre et piquant il avait appris à l'apprivoiser au fil des années. À elle s'ajoutait une douceur, parfois résignée de savoir qu'il ne pourrait rien y faire, même maintenant. Surtout maintenant. Il n'avait que cette étendue bleue aux amers infinis de solitude, parsemée ici et là de quelques vallons, indescriptibles chemins qu'il n'avait de cesse d'emprunter, différents, tous, mais qui pourtant toujours le menaient au même dessein. La résidait la fatalité. Ici même se trouvait la vérité, aussi, cruelle et toujours déchirante, celle-ci. Un bord de route, quelques larmes, des chemins qui se séparent pour mieux se retrouver, un abandon. Tous l'abandonnaient, sans même un regard en arrière, jamais. Qu'auraient-ils pu y gagner ? Un peu de nostalgie, peut-être. Un peu d'humanité sûrement. Il n'y avait rien de plus beau, rien de plus dur que de se savoir humain et pas invincible. Faible et plus bas que terre, humant la poussière et rejetant l'amour. Le cœur contre la terre, le corps contre la terre. Le souffle coupé il l'entendait tourner sans lui, puisque c'était ainsi que les choses se déroulaient. Il n'avançait pas et laissait les autres se mouvoir à ses côtés avant de disparaître au loin, là bas. À l'horizon.
Il n'avait jamais disparu. Pas comme tout le reste, pas comme toutes ces ombres qui n'avaient de cesse de s'évanouir dans un champ de vue trop étroit. Il était resté là. Toujours. Quelque part niché en son for intérieur sans que jamais Aaron n'ait rien demandé. Comme une évidence. Une force de la nature. Un battement de cœur et un souffle chaud. Un battement de cil et quelques mots troublants. Il ne fallait pas grand chose. Il avait toujours tout aimé. N'importe quoi. Un sourire au détour d'un couloir, quelques pas maladroits, quelques mots l'étant presque autant. Il avait toujours tout aimé chez Riley. Sans raisonnement. Simonsen n'ne avait jamais vraiment eu, finalement, mais il aimait à croire qu'un temps il aurait su se modérer face à lui. Sans un mot. Muet. Le sourire aux lèvres, infime, seuls ceux qui l'auraient connu une vie entière et d'autres peut-être même avant auraient pu le reconnaître. Ce sourire. Perpétuel, éternel, infini. Il n'en avait que pour lui, quand bien même cela puisse être terriblement masochiste. Il n'en avait toujours eu rien que pour lui. Plus que pour les autres. Plus que pour n'importe quels autres, plus que pour lui-même. Il s'était oublié, avait abandonné une partie de lui au détour de quelques blessures quand Riley lui jamais n'avait quitté son esprit. Fidélité qu'il devait à son amour, peut-être, quand bien même jamais il n'ait réellement été à ses côtés, il l'avait toujours pensé ici. Au creux de son cœur. Au creux de son corps. Une faille, immense, une brèche qui depuis toujours était là, tout juste cicatrisée par une image qui n'avait de cesse de revenir, accompagnée de douleur, certes. Mais qu'était la douleur face à la solitude ? Qu'une bien moindres faiblesse. Dans ses souvenirs il était avec lui. Dans sa réalité il n'était pas là. Tout du moins, pas réellement. Jamais réellement. Il n'y avait que la fiction, le rêve, le songe, rien que cela pour qu'il garde la tête hors de l'eau. Rien que cela, et ce moment. Ces quelques instants qu'il n'aurait su expliquer. Le regard perdu au loin, à l'horizon, toujours à l'horizon pour voir si quelque chose au loin se profilait. Il sentit alors le regard de Daniels s'attarder sur son visage, il se mordit la lèvre, le souffle soudainement coupé. Il avait appris à se maîtriser. Il ne bougea pas, alors. Le rythme de son cœur vrillant quelques vitesses de pointes innommée. Impartial pourtant. Au terme de vingt-trois années il avait eu le temps de s'entraîner. De se cacher. Ainsi lorsque sa voix parvint aux oreilles de Simonsen, il ne cilla pas, ou presque, quand bien même il pouvait sentir cette brûlure intense calciner son corps entier. Un sourire, léger, habilla son visage tandis que pliant et dépliant toujours ses doigts il ravalait ses larmes silencieusement. Les côtes menaçant de se fêler. La respiration saccadée, toujours, vacarme qu'il tentait de masquer incessamment. Et le silence s'éternisait. Il n'avait jamais été un grand bavard. Alors, maintenant, le rose aux joues et la peau brûlante Aaron semblait ne plus être maître de lui-même. Le pied tapant nerveusement. Il ne pouvait pas. Il ne pourrait pas. Il tenta pourtant d'inspirer profondément plusieurs fois, masquant sa respiration irrégulière par quelques quintes de toux feintes. Et il resta ainsi plusieurs secondes, se débattant avec lui même tandis que son subconscient lui hurlait au coin de l'oreille toutes sortes de phrases qu'il aurait aimé avoir le courage de lui dire. Il se retrouvait à ses côtés, tout du moins l'espérait. Un. Deux. Trois. Je... J'en sais rien, je crois pas trop à ces trucs là... Un haussement d'épaules. Et finalement il osa relever le nez, juste un peu, assez pour pouvoir embrasser de son regard le visage de son interlocuteur, se mordant timidement la lèvre. Quelques regards qui se croisaient, un coeur qui s'emballait, encore plus. Aaron se releva subitement, en proie de nouveau à une intensité qu'il n'avait jamais sue modérer. Une saturation d'amour. Puisqu'il aimait tout, puisqu'il aimait trop, puisqu'il était définitivement tombé amoureux aux portes de la mort, qu'il faiblissait devant celles de la rédemption. Glissant ses mains sur son visage nerveusement il descendit les marches, juste un peu. Quelques secondes, pour respirer. Un instant. Un infime instant. Se retrouver. Il n'était pas seul. Il n'était pas seul, pas maintenant, pas là. Daniels était là.
Et un infime sourire aux lèvres, complice, finalement, il se retourna. Tantôt jour tantôt nuit, incompréhensible proie qui n'avait de cesse de s'écrouler pour mieux se relever peut-être, plus petit et faible encore que la fois précédente. Il n'en avait que faire. Tant que son regard se relevait un jour.J'en sais vraiment rien. Mais visiblement, il semblerait que nous soyons voués à nous rencontrer dans des circonstances très joyeuses... Un sourire. Puis cette peur panique. Un millième de seconde. Il ne laissa pas Riley lui répondre. Il n'en avait pas le temps. Enfin... Désolé c'est pas ce que je voulais dire, mais tu vois ce que ça signifie, pas vrai ? Je suis désolé... C'est vraiment... Enfin, je suis nul. Excuse-moi. Il s'éparpillait en excuses destinées sûrement de manière malsaine à se pardonner lui-même. Il possédait aussi ces flashs qui s'étaient emparés de son esprit. Ils n'étaient pas les seuls souvenirs qu'il avait de Daniels. Les plus marquants seulement. Et il martelait son esprit à coups de sang, de peine, de pertes. Ils feraient de même pour lui. Il le savait, s'en voulait. Il s'en voulait toujours. Pour ne pas l'avoir aidé, après, pour ne pas avoir été là, ne pas avoir cherché à comprendre. Peut-être auraient-ils pu se soutenir l'un et l'autre. Sans le savoir, lui l'avait toujours fait. Jamais Simonsen n'avait coulé. Jamais intégralement. Grâce à un inconnu. Grâce à son amour.

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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyDim 8 Sep - 23:36




Aaron & Riley
Love is a shadow, in the brightness it dies.

Les marques d'un passé incandescent, le reliquat d'un combat à sens unique. L'âme n'était pas forgée pour la bataille, seulement à recevoir les coups et encore, sa force n'était pas constante et loin d'être assez puissante pour contrecarrer les chocs. Chaque coup reçue laissait sa marque, d'abord légère puis finalement un trou béant qu'aucun homme ne pouvait colmater. C'était le parcours de la vie: les joies, les peines, la haine, la colère, toutes ces émotions futiles étaient là, dans un compartiment intouchable, celle au coeur de nous et qui constituait la mécanique même de notre organisme. Celle de Riley était rouillée. Les rouages avaient fini par se disloquer et peu d'espoir subsistait quant à une guérison prochaine et efficace. Le coup avait été instantané, puissant, crevant. Un abcès à son moi. Et plus rien n'avait été pareil depuis ce jour. Les rouages de son âme ne s'emboîtaient plus, le tout était bancal et bridé. Plus rien ni personne n'avait été en mesure d'atteindre ce centre organique si éternel qu'était le coeur. Riley errait, oubliait, vivait sans vivre, pleurait sans larme et surtout riait sans sourire. Mort à l'intérieur, perdu à l'extérieur, le plongeur subsistait à l'exercice de ses habitudes. Se lever le matin, s'habiller, tenter de s'alimenter, aller travailler, souffrir, laver, frotter, essuyer, oublier, mourir à petit feu, rentre chez soi et dormir, lorsque l'insomnie et les cauchemars ne bloquaient pas sa boîte crânienne si fragile. A chaque jour suffisait sa peine, disait le proverbe, Riley ne vivait qu'à travers cet adage, il ne goûtait qu'à la souffrance la plus insipide et dévastatrice, celle d'avoir perdu son tout. Son âme. Ce qui le maintenait en vie aussi intimement que l’oxygène qu'il inspirait depuis la minute de sa naissance. Ce qui lui permettait de vivre aussi fermement que la lumière rencontrait le soleil et que la lune tournait autour de la Terre. Et tout cela s'était envolé au vent aussi aisément qu'un château de carte au milieu d'une pluie torrentielle. Il avait perdu la chair de sa chair, le sang de son sang et quoiqu'il puisse faire, Daniels ne pouvait s'y résoudre. Certains jours, il ne voyait que cela, l'endroit où il entreposait la collection de CD de Chelsea avant le drame, le lieu bien précis où le berceau de sa Candy avait vu la jeune fille dormir et apprendre à rêver. Il n'y avait plus rien désormais, si ce n'était le silence oppressant d'une douleur imprononçable et physiquement invivable. D'autres jours, il oubliait tout, jusqu'à son propre nom parfois, juste pour se sentir bien au moins quelques secondes mais tout était vain. Aussi vain qu'un homme qui tente de faire demi tour dans un cercle fermé. La vie était ainsi: cruelle, dilettante, vous arrachant le coeur, l'âme au cours d'une marche interminable et solennelle. Si votre course s'arrêtait, c'en était fini de vous mais continuer, c'était souffrir jusqu'à l'éternité. Pas de milieu, pas de porte de sortie si ce n'était la libération ultime. La mort. Ou bien le déni. Riley avait choisi la deuxième solution, étant bien trop lâche pour tenter de s'extirper de son propre corps.

Et le voilà, assis sur ses marches, muet, à demi mort. Si tant était que cela fut encore possible. Rien ne le faisait bouger de son endroit de salut, pas même le vent qui ébouriffait ses cheveux et laissait sa chemise s'envoler lors des différentes rafales. Pas même les gens qui pouvaient entrer dans le bâtiment pour aller assister à une thérapie qui ne réglerait probablement pas leur mal être mais juste à leur faire comprendre que d'autres vivaient la même chose. Ou pire. C'était le comble de ces groupes de soutien, vous faire aller mieux en enfonçant les autres en somme. Et Riley s'y rendait les jours où il était relativement de bonne humeur, les autres jours, c'était une autre histoire. Il préférait s'effondrer dans son sofa et regarder les programmes les plus idiots possible, une bière à la main parce que c'était plus facile, plus affable ou moins cruel. Dans le fond, les jours pouvaient passer sans qu'il n'ouvre même un oeil, véritablement. Riley était dans un abysse, un puits sans fonds qui ne menait jamais à la surface, enterré vivant dans des souvenirs tout bonnement catatoniques, morts, comme lui. Et au milieu de ce torrent démentiel et violent, il y avait un rayon de lumière, une silhouette, une ombre aussi connue qu'elle pouvait l'être. Quelqu'un de silencieux, maladroit et surtout touchant. Un être que Riley n'avait fait que blesser sous prétexte qu'il était différent, ni populaire, ni bavard, juste lui même. Il avait toujours vu dans son regard qu'Aaron lui vouait une amitié incompréhensible, au moins cela puisqu'il avait été le seul à vouloir lui sauver la vie lorsqu'ils avaient tous deux seize ans et se retrouvaient en bien mauvaise posture. Il était là, toujours là, des années plus tard, assis d'abord à ses cotés, sans rien dire, comme lorsqu'ils étaient en cours de chimie. C'était le comble du ridicule cette situation et le destin avait vraisemblablement envie de jouer un mauvais tour à Riley, cela ne pouvait être que cela. Aaron, lui, semblait réfuter le jeu des coïncidences ou du hasard, il n'était pas un croyant, ce qui fit sourire Riley, alors qu'ils croisaient les bras sur ses genoux, reposant ainsi son menton quelques minutes. "Et tu crois en quoi toi, Aaron? En tes pouvoirs de super héros ou bien au mutisme pour guérir tous les maux." Riley avait envie de rire du silence aberrant de son compagnon de fortune, simplement en rire pour oublier tout le reste mais au fond, il n'y arrivait pas. Ce ne fut qu'un sourire timide qui prit place dès lors qu'il stoppa le flot de ses paroles. Daniels s'était oublié en chemin et son humour ravageur avait pris la porte de sortie lui aussi, il ne lui restait qu'un corps et une âme mutilée pour avancer. Juste cela pour espérer une quelconque rédemption des plus futiles.
Et un autre silence, l'un de ceux qui vous laissaient en paix pendant quelques temps, un brin gêné, empli de non dits qui ne voulaient probablement plus rien dire avec le temps qui avait passé. Et Aaron ne semblait plus capable de tenir en place, comme s'il était effrayé de ses propres mots; et cela devait être probablement le cas puisqu'il s'appuya en excuses. Riley ne comprenait pas grand chose au mystère que constituait son ancien camarade de classe. Il ne parlait pour ainsi dire jamais et n'ouvrait la bouche que pour proférer des choses étranges et loin d'une réalité implacable mais Daniel l'avait toujours trouvé réconfortant parce qu'il n'avait pas peur d'agir comme il était. C'était la beauté de son attitude, de ce qui le constituait, il ne jouait pas, contrairement à lui et son âme mortifiée. Il repensa au bus. Juste à ce moment où l'homme lui avait sauvé la vie, c'était bien cet instant qu'il semblait mentionner, avec pureté et une certaine élégance. Riley releva son regard vers lui, légèrement embué du fait qu'il n'avait pas cligné des yeux depuis déjà trop longtemps et que le vent lui agressait les pupilles. "Si tu parles de la fois où l'un de nous deux a failli perdre un oeil.. On peut pas dire que ce soit réellement un très mauvais souvenir désormais. Après tout, on est encore là. Ouais, on est encore là... Ce qui n'est pas le cas d'autres personnes qui auraient donné leur vie pour l'être. C'est cruel. Tyrannique." Et le jeune plongeur eut des flashs. Une poussette. Une gâchette. Un bruit. Des cris. Du sang. Un regard avec une vie qui le quittait. Puis le trou noir. Et lorsqu'il revint à lui, il avait la tête entre les mains, ayant clairement l'air d'être un autiste en pleine crise d'angoisse. Riley sombrait encore une fois et il ne comprenait pas ce que son cerveau voulait lui apprendre. Il ne voyait rien sinon le regard d'Aaron et il avait envie de lui sourire. Sans raison si ce n'était qu'il était là et lui même, toujours.

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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptySam 14 Sep - 20:17




We all want to grow with the seeds we will sow.

i see the walls, then see them fall. you break trough them all. i see you crawl, now you stand tall, grow and grox till tall. in storm we scream against the stream, our eyes waitering. jump into lakes, the surface breaks. we swim underwater and our mouths - in tune.


Quelques particules abandonnées au vent. Quelques hurlements muets et silencieux, déchirants comme cicatrisants. Oxymore parfaite. Il n'y avait que cela. Qu'un combat perpétuel entre le feu et la glace, la haine et l'amour, la destruction et l'évolution. Éternels sourires perdus dans l'hypocrisie et le paradoxe. Qu'un infini rejet risible quand d'un œil l'extérieur l'amour qu'ils se portaient semblait si évident. Comme une ligne invisible tracée au creux du coeur, au creux du corps, qu'ils suivaient aveuglément, guidés par cette chaleur doucereuse que l'un et l'autre se promettait au bout du chemin tortueux. À se leurrer entre quelques mots, pour Aaron, quelques paroles au doux goût amer, au son mélodieux du ressac des vagues, à l'odeur parfumée de la rosée du matin sous les rayons du soleil. Solaires. Solaires. Ils l'étaient. L'un pour l'autre, toujours, sans cesse, les yeux fermés, le cœur serré, les lèvres tremblantes, le corps donné, l'esprit charmé. Qu'une succession de cause à effets. Les bases étaient toujours les même pour lui. Riley. Riley, le sourire éternisant son visage infantile tiraillé par la douleur, le passé. Riley, les yeux malicieux et brillants, curieux mais aussi en proie à d'autres souvenirs, moins beaux. Gris, le ciel chargé, l'éclair avide de pouvoir, la pupille vive. Riley, le coeur battant et brisé. Riley, l'homme aimant et aimé, bien plus que de raison, en dépit du reste, en dépit d'eux. Cette incapacité qu'ils avaient à communiquer, à se parler, accompagnée de cette aisance déconcertante qu'ils avaient de se comprendre. Ils n'avaient pas que les mots, Simonsen lui ne les avait jamais possédés. Ils lui écorchaient le fond de la gorge de leur rudeur, de leur violence. Il les avait toujours considéré ainsi. Simples déclencheurs de feu, de sang, de peur, de haine. Qu'étaient-ils au fond ? Que pouvaient-ils représenter ? Quelques syllabes aligneés les unes à la suite des autres, formant un sens précis ? Ils n'en avaient pas. Ils n'étaient pas assez forts, ridicules face à cet amour porté et portant. Qu'une infime particule, oui. Ridicule face au reste. À tout ce qu'il représentait, à tout ce qu'il aimait, à tout ce qu'il désirait et ce à quoi il pensait. Il n'était que cela. Sentiments. Et les mots et sons ne pouvaient les décrire, pas de cette manière. Seuls quelques uns au sens pourtant universels semblaient vouloir s'échapper contre son gré d'entre ses lèvres. Je t'aime depuis toujours.
Ainsi ils se perdaient au détour en premier lieu de quelques futilités. Simonsen se perdait toujours à ses côtés. Ne résidait donc pas ici la beauté de ce qu'il était ? Cette façon qu'il avait de se noyer dans ce qu'il désirait donner, de s'oublier, aimant passionnément, démesurément. À outrance. Tout en demeurant toujours dans un mutisme qui en rien ne reflétait ces violents frissons, haches acérés qui n'avaient de cesse de lui effleurer la peau de leurs lames doucereuses.
Il parlait. Il en avait la force. Comme une révolution infime qui se produisait, étrangement, envoûté par un courage qui ne lui était pas familier. Daniels faisait cela. Le rendre plus fort, peut-être. Le sortir de cette prison aux barreaux idéaux qu'il s'était construite. Pour se protéger. Toujours se protéger. Du monde, des autres, de lui-même parfois aussi. Pas de Riley. Riley ne lui ferait aucun mal, était inoffensif. Il le savait. Ce qu'il ressentait pour lui en revanche, beaucoup plus destructeur, beaucoup plus imprévisible l'effrayait. D'une manière étrange, qu'il n'aurait su s'expliquer. D'une manière déraisonnée. Ainsi quelques mots, silencieux et doux s'échappèrent de ses lèvres comme une simple mélodie, le refrain d'un air qu'il s'était imaginé des milliers et des milliers de fois. Seules les paroles demeuraient changées, changeables, puisqu'elles n'avaient aucune valeur à ses yeux. Jamais rien d'autres que quelques sons, oui. Sans rien d'autres que le reflet d'une surface bien trop lisse.
Quelques mots encore que Daniels lui délivra. Un cœur qui instantanément se serra. Il n'était pas susceptible. Pas avec les autres. Lui n'était pas les autres. Ainsi baissant de nouveau le regard vers le sol Aaron se tut, ne répondit pas. Qu'aurait-il pu faire d'autre si ce n'était lui prouver qu'il avait raison ? Un super héros. Il aurait aimé en être un, en quelque sorte. Puisque l'héroïque pour lui relevait de la simple sociabilité. Puisque l'héroïque pour lui relevait de Riley. Quelques réconforts sans rien dire, sans rien faire, qu'une personne, qu'une ombre perpétuelle à pourchasser, effleurer du bout des doigts ces rêves de papier glacé couchés sur idées. Un super-héros, oui. Fictif. Dans les yeux d'un enfant qui jamais n'avait grandi, ou au contraire l'avait fait trop vite et se leurrait aujourd'hui dans ces images qu'il n'avait jamais pu apercevoir étant enfant. Cela ne relatait pas de la réalité, jamais. Eux sauvaient dans l'ombre, sans le savoir même parfois. Un modèle à aimer, à idéaliser. Ils étaient cela. Il était cela, depuis toujours. De ceux avec lesquels chacun grandissait. Les modèles d'une société, d'une vie entière. Le modèle de la sienne, idéalisé nombre de fois par un attachement inconditionné. Aveuglé par son manque de distance, puisqu'il n'y en avait jamais eu finalement. Comme un enfant.
Lâcher prise. Il s'abandonna quelques instants à ses démons les plus profonds, les plus obscurs aussi. Ceux que Riley savait calmer, sans réellement le savoir, sans réellement le vouloir. Ainsi il se laissa aller, la respiration haletante, le cœur battant, puisqu'il ne savait faire que cela, battre sans cesse, battre dans l'amour, battre dans la mort, battre dans tout et n'importe quoi si ce n'était la raison. Elle revenait, avide de pouvoir et de vengeance, s'emparant de ses souvenirs, de ce qu'ils avaient partagé, de ce qu'ils auraient aimé ne jamais ressasser. La mort, elle, se glissait sur leurs visages respectifs de temps à autres, glaçant les corps et les esprits, empruntant les chemins les plus surs, les plus directs. Ceux des souvenirs. Trop aisément. En proie à la faucheuse quelques secondes, à cette peur panique qu'il avait de ressentir, de sentir. Puisqu'il ne vivait qu'à travers ça. Inspirer. Expirer. Respirer. Un. Deux. Trois. Un claquement de doigts.
Il se retrouvait quelque peu, s'éparpillant en excuses puisqu'il s'en voulait. Il en aurait en réalité eu tant d'autres à formuler, culpabilité certaine rongeant son être depuis des années déjà, silencieusement. Comme la rouille attaquait le fer. Daniels était cela. Celui qui rongeait chaque instant un peu plus les rouages déjà bien abîmés d'un corps trop vulnérable à cela. Rien que de la rouille et du fer, rien que cet arrière goût acre. Et cette douceur infinie qui n'avait de cesse de s'émaner de Simonsen.
Ainsi lorsque Riley reprit la parole il le toisa, muet, se délectant de sa voix et parcourant son visage de ses yeux vifs, puisqu'il ne possédait que cela maintenant. Que le droit de regarder, muté, mutant. Sans rien dire, jamais. Il se laissa aller alors à la contemplation tandis que ses mots résonnaient dans son esprit comme un écho trop violent qui sans cesse lui revenait à l'esprit, mélodie entêtante et douloureuse à laquelle il aurait aimé être insensibles. Il avait raison dans les faits. Ils étaient vivants. Terriblement vivants. Dans leur chair et dans leur sang, dans leurs os et dans leur peau. Mais où était passé le reste ? Où était l'esprit ? Où étaient-ils eux-même ? Que quelques âmes perdus dans les fonds du passé et dans la fatalité des temps. Ainsi se rapprochant de nouveau légèrement de son interlocuteur, le regard toujours posé sur lui, Aaron esquissa un sourire triste tandis que d'entre ses lèvres se glissaient quelques sons. Qu'est-ce que signifie le "là" au fond ? Dis-moi, sais-tu où nous en sommes ? Et cette sensation de revenir une fois de plus au point de départ. Simonsen reprit sa place initiale aux côtés de Daniels, quoiqu'un peu plus proche de lui, les coudes posés sur les genoux, le regard sur l'horizon. Fichue ligne droite qui n'avait de cesse de s'échapper, but après lequel tous couraient sans jamais imaginer qu'à mesure qu'ils avançaient elle reculait. Éternelle quête, alors, sans fin. Alors imperceptiblement, au nom de l'éternité et de l'absolu, quelques mots, infimes s'échappèrent d'entre ses lèvres sans qu'il ne s'en rende réellement compte. Simple reflet de pensées éblouies sous les rayons du soleil. Beaucoup aussi donneraient tout pour ne pas mener cette vie là. Encore un sourire. Dans la mesure de son être, imperceptible. Et puis il se ressaisit quelque peu, pourtant toujours perdu dans ses rêveries éternelles. Il faudrait que je te montre quelque chose, un jour. Quelques rêves fous et brisés qui un jour me sont venus à l'esprit. Quelques personnes que j'ai été. Quelques sentiments que j'ai exploités. Quelques vies que j'ai menées. Avec toi. Toujours avec toi.

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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyMar 17 Sep - 13:48




Aaron & Riley
Love is a shadow, in the brightness it dies.

Le vent qui soufflait sur ses souvenirs, la peur qui martyrisait tous ses sens et la mort qui laissait entendre qu'elle était proche. Toujours un peu plus proche. Riley ne connaissait pas le repos, il ne l'avait pas connu depuis près de cinq ans. Il ne vivait plus, il respirait par pur automatisme mais pour lui, c'était amplement suffisant. L'insomnie? Il l'épousait avec délectation. Il errait la nuit, pleurait le jour, criait le soir et tentait un faible sourire en se levant. Mais où était la vérité suprême? Pas en lui. Depuis longtemps. Vivre par automatisme, crever à petit feu dans la déferlante des souvenirs. Tempête d'émotions perdues au gré des vagues, le ressac créant un trou toujours un peu plus béant dans la grandeur de son âme. Il était la mer. Il s'en allait sans crier gare pour tenter une percée quelques heures plus tard. Le jeu des marées était devenu sien et Riley ne désirait rien de plus que d'arrêter ce schéma si répétitif. Pourquoi continuer à jouer? Pourquoi se laisser aller au gré des lunes, des vents et des marées? Une question qui ne connaissait pas de réponse sinon que c'était le jeu de la vie. Un jeu morbide, un cycle incessant. Qui démarrait avec un sourire, terminait avec des pleurs mais le cercle n'était jamais fermé, il continuait de tourbillonner et on passait du rire aux larmes en une fraction de seconde. C'était la vie. C'était la mort. C'était les règles du jeu et même si on n'avait pas signé pour tout cela, même si c'était le désir de nos parents de nous voir sur Terre combattre perpétuellement contre des démons invisibles, on était un pion. Quelqu'un de coincé dans une partie de jeu de société grandeur nature où la mort était la fin ultime mais entre temps, il fallait se plier aux règles sous peine de passer son tour. Et Riley n'avait fait que cela depuis des mois, passer son tour. Tenter d'avancer pour finalement reculer de trois cases deux jours plus tard. Il n'avait pas signé pour tout cela, pas pour le désespoir qui prenait toute sa place dans sa vie, pas pour voir le soleil se lever sans oser un sourire, pas pour le traumatisme dont il souffrait. Alors, il était amer, nostalgique, facilement irritable. Daniels était prisonnier de toutes ces règles, prisonnier de lui même et de la tourmente qu'il se perpétrait sans réellement le vouloir en premier lieu. Respecter les phases du deuil, c'était d'une facilité exacerbée pour tous les spécialistes de la question mais parfois, certaines âmes restaient bloquées à un stade et n'y bougeaient plus pendant des années, voire des décennies. Et Riley n'avançait plus depuis la fusillade. Qui pouvait le blâmer pour cela? Il avait perdu sa fille. Il avait perdu sa soeur. Il avait tout perdu, en tout cas, c'était ce qu'il pensait dur comme fer. Et que lui apporterait de se mettre en colère? Quel paix pouvait bien lui donner l'acceptation? Pour lui, la réponse était simple, aucune. Il n'y avait que ce déni immortel, celui qui le poussait à croire qu'il n'avait jamais eu d'enfants, jamais eu de soeur. C'était cruel de penser ainsi, insensiblement morbide mais c'était tout ce que Riley avait pour affronter sa peur de la solitude. Et pourtant, il était là, assis sur ces marches, clairement pas prêt de parler de ses peines à un groupe de soutien qui ne valait pas grand chose, hormis cultiver son propre déni. Et la vie bouillonnait à l'intérieur de lui. Et la mort lui faisait bien trop peur. Mais il restait muet. Insensible. Sans un sourire. Riley était un paradoxe désormais, il crevait d'envie de se laisser aller à la vie mais pourtant, il lui résistait pour la simple raison qu'il ne voulait pas engager un combat avec sa propre souffrance. Alors, il restait là, juste comme cela. Le regard dans le vague. Entendant distinctement les quelques paroles de son compagnon de fortune. Celui-ci lui posait une question, auquel Riley n'avait clairement pas de réponse. Où ils en étaient? Nulle part. Et partout à la fois. Quelque part entre l'adolescence et l'âge adulte. Quelque part entre la vie et la mort. Entre la dépression et la joie intense. Deux âmes perdues à travers le brouillard d'une vie trop complexe, trop intense pour eux. Mais ils étaient là, c'était ce qui devait suffire au final, probablement même. Alors, Riley se tourna vers Aaron, à nouveau. Son regard n'était toujours pas aussi lumineux qu'auparavant, lorsqu'ils étaient plus jeunes et que le jeune Daniels n'aspirait qu'à de grandes choses, du bonheur, de la joie, des sourires. "Ce genre de questions ne connait pas de réponses, tu sais bien. Où on en est? Et bien, il semblerait qu'on soit exactement là où on souhaiterait être. Si tu ne crois pas au destin, cette réponse devrait te convenir." Et en un sens, elle convenait à Riley. Même si cela offrait une place prépondérante à la fatalité. En vérité, Riley avait toujours rêvé d'autre chose, certainement pas de se retrouver perdu devant un groupe de soutien. Avoir un bon job, aimer une belle femme, ne pas perdre son enfant... Tant de choses qui lui étaient désormais impossibles ou tout du moins insaisissables. Mais cela n'avait plus de réelle importance, peut être même que cette utopie n'avait jamais existé dans son crâne innocent.

Beaucoup aussi donneraient tout pour ne pas mener cette vie là. Il faudrait que je te montre quelque chose, un jour. Et Riley le regarda d'un air absent. Où était l'espoir? Où était passé leur enfance? Ces moments indignes où Aaron se ridiculisait et où Riley le regardait sans bouger d'un cil parce qu'il avait une réputation à tenir. Ou était passé le lycée? Pourquoi avaient ils failli mourir dans ce bus? Pourquoi se retrouver ici des années après? La vie avait une drôle de façon de prouver à ses sbires qu'elle était la loi. Qu'elle décidait. Et qu'elle pouvait vous briser en une demie seconde aussi bien que vous rendre heureux en un unique regard. Ce fameux regard qui avait sauvé la vie de Riley lorsqu'il avait encore seize ans. Celui qui l'avait sorti du bus sans demander ne serait-ce qu'un remerciement. Et celui qui semblait avoir toujours quelque chose à lui dire et qui ne parlait que pour dire des choses de valeur, l'essentiel et ce qui comptait vraiment. Celui qui voulait lui montrer quelque chose. Et Riley n'était pas certain de vouloir continuer sur ce chemin là, le goût du désespoir étant bien trop ancré au creux de sa gorge, laissant une sensation d'inachevé, de peur sur ses lèvres alors qu'il restait muet, son regard perçant celui d'Aaron. Les choses auraient pu être radicalement différentes si leurs actions n'avaient pas été ainsi, lentes, muettes, indissociables de ce destin trop fatal pour eux. Riley aurait pu être avenant avec Aaron lors des cours de chimie et peut être qu'ils auraient pu devenir amis au final. Aaron aurait pu le laisser périr dans l'accident et Daniels ne serait plus que poussière à l'heure actuelle. Ce ne fut que des fractions d'instants qui décidèrent de leur destin, de se retrouver ici, maintenant, à cet endroit, avec cette douleur quelque part entre leurs deux corps. "Et qu'est ce que tu veux me montrer exactement?" Et le silence. Encore une fois. Riley n'avait plus rien à dire, plus aucune raison de surenchérir, ancré dans son subconscient. Sa peur de la mort. Sa peur de la vie, surtout.

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MessageSujet: Re: Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”    Aaron & Riley + “Scars have the strange power to remind us that our past is real.”  EmptyDim 22 Sep - 15:20




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i see the walls, then see them fall. you break trough them all. i see you crawl, now you stand tall, grow and grox till tall. in storm we scream against the stream, our eyes waitering. jump into lakes, the surface breaks. we swim underwater and our mouths - in tune.


Les loups au clair de lune, solitaires et hurlants, caressés du bout des doigts par quelques rayons rassurant les sortant de leur ultime quête. Hurler à l'amour, hurler à la mort. Ce n'était plus elle qui les guettait à présent, depuis longtemps elle s'était emparée de leurs cœurs fébriles battant à l'unisson au rythme de la peur. Agile et sournoise il y a fort longtemps elle les avait possédé, jusqu'à aujourd'hui encore, jusqu'à ce que la vie s'ensuive. Puisqu'ils y étaient obligés. Une âme dénué de vie dans un corps en parfait état de marche. Les rouages rouillés par la peur et la sensation que jamais plus ils ne seraient de nouveau en état de marche, huilés par ce sang rouge. Rouge vif, rouge amour, rouge passion. Rouge sang, oui. Comme celui qui avait coulé dans ce bus, celui auquel ils avaient échappé mais n'avaient de cesse de se noyer, dans ces courants contraires qui traversaient leurs veines et s'échouaient dans leurs organes. Que le corps, toujours le corps, qu'une science abstraite et imparfaite. S'ils se disaient toujours réflexions ils n'étaient pourtant que réalité. Qu'une hémorragie, éternelle et étouffante de réalité qui n'avait de cesse de les prendre à la gorge, couteau acérés qu'ils avaient tous deux maintes et maintes fois tenté de briser. Vainement. Seuls. S'ils avaient su. S'ils avaient vu. Que pour eux deux peut-être le soleil se lèverait sur l'infini horizon, lui imposant un terme. Un arrêt. Un terminal. Enfin. Ensemble. Chatouillés par la chaleur envoûtante et séduisante à laquelle depuis longtemps ils n'avaient pas goûté, faute de l'avoir cherchée. Aaron en avait rêvé parfois, de cette chaleur. Charnelle et lancinante, désireuses ses lèvres s'en étaient allées ici, tout contre sa peau, effleurant avec cette douceur qui lui avait toujours été propre son épiderme, incarnation parfaite qu'il avait toujours tant désirée. La fièvre du soleil, puisque c'était tout ce qu'il était. Le sourire au goût du jour, éternel et perpétuel qu'il retrouvait chaque matin, chaque instant en levant le nez de son cocon impénétrable. L'argenté de la lune, sa brillance, sa suprématie. Rien que cela. Qu'un astre éternellement vif, lumineux, et cela sans même le savoir. Qu'une étoile un peu plus importante que les autres aux yeux de Simonsen. Qu'un monde à part entière.
Quelques souvenirs, encore, quelques images parsemées ici et là de la déformation du temps et des âges, toujours, de la peur, aussi, de toutes ces choses qu'ils avaient partagées sans jamais se l'avouer. Des destins liés, soudés par le feu et le sang, par l'absence et le temps. Merveille s'étant écoulée si vite, tellement vite, dilapidée par la morosité et cette fatalité qui toujours leur collait à la peau. Que gagneraient-ils au fond en se battant ?
Arrachés à la cime de ces racines qui se croisaient, s'emmêlaient et se détachaient pour mieux se retrouver, toujours. Ils s'en étaient extirpés mais pourtant toujours ce dessein semblait les poursuivre alors qu'ensemble ils semblaient s'en être sortis. Voués à se rencontrer, se retrouver, qu'un acte inconscient et doucereux, que quelques gestes et quelques mots perdus au vent, échappés et glissant entre leurs doigts impuissants et non désireux. Ils n'en avaient plus la force, ni le courage. Pas celui de se rattraper, de se garder. Simplement la faiblesse de se retrouver, puisque c'était cela. Une faiblesse supplémentaire, une plaie béante, un organe gisant à même le sol et étouffé par nombres d'artifices et de mensonges. Dans une obscurité éternelle, alors. Une qu'Aaron aurait tant voulu inexistante. Il n'avait jamais su, aurait aimé. Ce que Riley pensait, ce que Riley aimait, si Riley parfois y pensait, si Riley l'aimait comme il l'avait fait. Un instant. Une fraction de seconde, rien que cela, rien qu'une passion éphémère telle ces vulgaires papillons qui au terme d'une journée s'évanouissaient dans le cours de la vie, dans le cours de leur mort. Ébranlés les doutes et les yeux vides. Échappés. Envolés.
Il le regardait aujourd'hui comme jamais auparavant il semblait n'avoir été capable de le faire. Il le voyait. Qu'un être à part entière, qu'une personne, réelle. Un peu moins étrange. Un peu plus familier. Si Aaron lui depuis plusieurs années déjà décelait chez Riley bien des choses qu'il ne connaissait probablement pas lui-même lui semblait parfois troublé par ses réponses évasives et qui lui étaient propres. Lui. Juste lui. Une partie de sa pensée, puisqu'il en avait une bien profonde, bien rêveuse, bien légère. Bien précise pourtant. Ainsi silencieusement il parcourait, encore et toujours, inlassablement les traits de Daniels qu'il aurait pourtant pu effleurer du bout des doigts les yeux fermés, revoir dans son esprit, toujours plus précisément. Ainsi lorsque ses mots tirèrent une fois de plus Simonsen de sa rêverie, un sourire infime se glissa sur ses lèvres, s'accentuant un peu au fil de ses mots. Il était exactement là où il désirait être. Avec lui, maintenant. Pour toujours et à jamais. Pour Aaron et à Riley. Alors se redressant quelque peu, détournant le regard, il répondit d'un ton rêveur. Je crois pas au destin, non. Je crois aux humains. Il savait sa réponse étrange, n'en avait que faire. Un détail, infime et pourtant si significatif. Il croyait en Daniels. Comme il l'avait toujours fait, muet et invisible, ombre de lui-même, tapis contre les murs et évanoui au détour d'un couloir de lycée. Il croyait en lui comme jamais personne n'avait été capable de le faire. Il croyait en lui jusqu'à aujourd'hui encore, dans la démesure et dans l'amour, tantôt sauveur tantôt bourreau. Qu'importe. Il n'en avait que faire.
Le ciel et les étoiles. Ce que tu connais sans même le savoir. Ce à quoi je t'ai toujours associé, inatteignable et pourtant si proche. Envoûtant et mystérieux, percer ses secrets était ambitieux. Percer les tiens aussi. Quelques mots perdus entre eux deux. Ils n'étaient pas prêts pour cela, ne le seraient probablement jamais. Cette poésie éternelle que Simonsen possédait, cette façon qu'il avait toujours eue de rendre chaque futilité immortelle, magnifique. Symbole d'un instant ou d'une vie, ancrés pour toujours sous une peau facilement pénétrable. Peut-être trop facilement. Il aurait aimé lui contait ces histoires qu'il lui avait écrites autrefois, ces mots qu'il lui avait attribués inlassablement. Un peu tout, un peu rien. La différence finalement n'était que minime entre les extrêmes. Un pas et ils y tomberaient. Un pas et il s'y perdraient.
Il ne répondit en premier lieu pas à Riley. Il n'en avait pas envie, voulait garder cela pour lui. Le reflet de lui-même, finalement, voilà ce qu'il souhaité lui montrer. Perdu parmi quelques milliers d'autre semblables pourtant terriblement futiles face à sa grandeur. Perdu dans la nuit, dans l'obscurité, perdu alors que lui même n'est que lumière. Perdu dans le mensonge, dans les leurres, dans la culpabilité et le temps. Éphémère. Toujours éphémère. Lui ne l'était pas pourtant. Comme un éternel insaisissable. Un goût amer des levers du jour, un sucré du crépuscule. Comme lui-même. Un sourire encore puisqu'Aaron en abusait. Il se redressa finalement, calmé et serein, face à lui, le regard planté dans le sien pour une fois supplémentaire infime qui pourtant quelques instants le fit tressaillir. Il resta droit pourtant. Tu verras. Ca te plaira, je pense. Encore un sourire. Il ne voulait pas le lui dire. Il voulait lire la surprise dans ses yeux quand il le lui montrerait. Être à ses côtés, encore. Et se leurrer quelques instants supplémentaires en oubliant le demain.
Ainsi un dernier sourire, et Aaron se retournait, s'échappant à ces quelques instants de réalité dont il se délecterait longtemps, très longtemps encore.
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